Friday 24 June 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 18 : l’amour triomphe toujours

(NdlA : voici le deuxième épisode que m’a inspiré Sailor Vulcain. Comment avez-vous trouvé le précédent ? Maintenant que je le relis, je me demande sous quel acide j’ai bien pu être pour avoir écrit un truc aussi bizarre. Ça vous donne pas la même impression ? Il faudrait peut-être que j’arrête de lire les fanfics des autres pendant que j’écris le mien, ça me cause des troubles mentaux… Enfin, espérons que c’est passager. Allez, je vous laisse tranquille maintenant. Continuez votre lecture)

Le week-end est terminé. Nous sommes maintenant le lundi 17 mai, en fin d’après-midi. Martin, Alexandra et Aurélien sont dans le Q.G. avec Niko.
« C’est vraiment méchant ce que tu nous as fait ! se plaint Alex.
— Je crois au contraire que c’était bien vu Niko, réplique Martin. En vous donnant rendez-vous une demi-heure en avance, on était sûrs que vous arriveriez à peu près à l’heure.
— Résultat, vous êtes même en avance, dit Niko. Pour une fois… »
Aurélien soupire en croisant les bras comme un gamin buté.
« Bonjour tout le monde ! fait Clémence en passant l’hologramme. Eh ! Comment vous avez fait pour arriver en avance ?
— Niko nous a joué un sale tour ! grogne Aurélien.
— Rien, dit Martin, il leur a juste donné rendez-vous une demi-heure à l’avance. Ils sont ici depuis seulement cinq minutes. C’est quoi que tu as dans la main ?
— Le journal, explique Clémence. J’ai de très bonnes nouvelles. »
Elle ouvre le journal et dit :
« Xavier David a écrit un superbe article sur les Combattants de l’Arc-en-Ciel, expliquant qu’ils étaient une bénédiction pour la population de Paris. L’enquête policière va être abandonnée faute de résultats. Affaire classée.
— Super ! » s’écrie Aurélien qui a oublié sa mauvaise humeur.
Niko baisse la tête de dépit :
« Irrécupérable…
— Tu disais ? demande Aurélien avec un grand sourire.
— Non non, rien, dit Niko sur un ton malaisé. C’est bien, c’est un souci de moins.
— À propos de soucis, comment va Angel ? demande Martin.
— À vrai dire, je ne l’ai pas beaucoup vu ce week-end, explique l’oiseau. Je suis resté longtemps ici à essayer de découvrir pourquoi je ne peux pas localiser la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Mais d’après ce que j’ai vu, il a bien récupéré. Il a fait la grasse matinée hier, ça lui a fait du bien.
— Il devrait faire un peu de sport au lieu de faire la grasse matinée, soupire Martin. Il faut être en forme pour combattre ! D’ailleurs, vous devriez tous faire du sport, ça vous ferait du bien ! Dimanche prochain, vous venez avec moi faire un footing ?
— Euh… (hésitation collective de trois personnes qui ne sont pas vraiment sportives)
— Ça va ! J’ai compris, bande de feignasses !
— Coucou ! » dit Angel en passant l’hologramme.
Avant que quiconque ait pu réagir, Alex saute sur Angel et le serre dans ses bras.
« Ça va Angel ? Tu sais qu’on s’est inquiété après ton malaise de la dernière fois !
— Ça… va… essaie de dire Angel qui étouffe, mais ça va pas… durer… si tu m’é... trangles… comme ça ! »
Alex le lâche enfin avec un petit rire. Angel finit par reprendre son souffle et dit :
« Alors, quoi de neuf ?
— Plus d’enquête sur notre compte, dit Clémence.
— Y’avait une enquête ? Pourquoi ? On a rien fait de mal ? »
Tout le monde lève les yeux au plafond en soupirant.
« Il a toujours un train de retard celui-là, grommelle Martin, tandis qu’Angel les regarde sans comprendre.
— En tout cas, on a toujours le problème Lotarh, dit Niko. J’ai beau essayer, je perds sa trace à chaque fois qu’il se transpose. Il faudra trouver un autre moyen pour découvrir où il se cache, et où se cache la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir.
— Ça peut pas être très loin de Paris, dit Clémence. On a enregistré leurs activités nulle part ailleurs.
— Peut-être parce qu’ils se focalisent sur nous, dit Martin. Ils espèrent peut-être à chaque fois nous vaincre définitivement.
— Brr… fait Angel.
— T’inquiète pas Angel, on les aura, dit Aurélien. Ça peut que marcher vu que j’suis là.
— Mouais, tu parles beaucoup mais tu fais pas grand chose, réplique Clémence.
— Eh ! Centrons-nous sur le problème Lotarh ! s’écrie Martin. Il faudrait parvenir à le retenir suffisamment pour le faire parler : il a l’air aussi grande gueule que ses prédécesseurs.
— Mais comment retenir quelqu’un qui peut se téléporter par une simple pensée ? se demande Clémence.
— En attendant, continuez d’être sur vos gardes, dit Niko.
— OK ! dit Alex en souriant de toutes ses dents. Bon, il faut que j’y aille, j’ai promis à mon papa de venir dîner chez lui et c’est en banlieue. Salut tout le monde ! »
Et elle s’en va en sautillant sans attendre que les autres lui disent au revoir. Ils la regardent partir avec de grands yeux étonnés. « Des cinglés », pense Martin en secouant la tête, « je suis tombé sur une bande de cinglés ».

Presque une heure plus tard, nous retrouvons Alexandra qui sautille sur la route d’un quartier résidentiel. Elle arrive devant une petite maison, passe la barrière, traverse le jardin et entre sans frapper. Elle se retrouve dans un couloir où un grand garçon d’à peu près 18 ans avance, trois verres à la main. Il se tourne vers la nouvelle arrivante.
« Eh ! Salut Alexandra ! T’es à l’heure.
— Et alors ? C’est si rare que ça ?
— Ben… La dernière fois c’était parce que tu t’étais cassé la jambe et c’était maman qui t’avait amenée…
— Méchant Thomas ! dit-elle en lui faisant la bise. Je sais pas ce que j’ai fait pour avoir un frère comme toi.
— C’est moi l’aîné, réplique le dénommé Thomas en souriant. C’est plutôt moi qui devrait me plaindre d’avoir une petite sœur comme toi ! »
Ils rient en même temps.
« Allez, viens dans la salle sœurette, je prépare la table.
— Il est où papa ? demande Alex en suivant son frère.
— Il est parti faire une course de dernière minute. Il avait oublié la moitié des courses. Il perd la boule en ce moment.
— Comment ça se fait ?
— T’auras qu’à lui demander, avec moi il se contente de hausser les épaules et de soupirer. »
Alex aide son frère à mettre le couvert et ils viennent de terminer quand leur père arrive. C’est un quadragénaire bien conservé qui ressemble beaucoup à son fils.
« Eh ! Salut p’tite puce ! Tu viens faire un bisou à ton vieux papa ? »
Elle lui saute dans les bras et lui fait un gros câlin.
« Meuh non t’es pas si vieux ! Toutes les filles doivent te courir après non ? »
À ces mots, le visage de son père s’assombrit légèrement et il soupire, mais il se reprend rapidement et embrasse sa fille.
« Allez, va à table avec ton frère, je vous rejoins dans cinq minutes, le temps de préparer le plat et d’amener la salade. »
Le dîner commence, mais Alexandra et son frère se rendent compte que quelque chose cloche avec leur père. Il est dans la lune, il a failli rater le plat principal (« ce qui n’arrive jamais ! » pense Thomas) et Alex l’a surpris plusieurs fois à soupirer. Finalement, avec sa délicatesse coutumière, elle finit par mettre les pieds dans le plat :
« Dis papa, tu serais pas amoureux, des fois ? »
L’homme, qui était en train de boire, manque de s’étouffer et recrache tout dans son assiette.
« Euh… Euh… Mais non ! Pourquoi tu dis ça ? balbutie-t-il, rougissant comme une tomate.
— J’me disais bien qu’il devait y avoir quelque chose comme ça, dit Thomas. Alors, qui est-ce que c’est ?
— Mais… Mais… Mais… Personne ! répond son père sur un ton peu convaincant.
— Allez papa, dis-moi qui c’est ! dit Alex avec un grand sourire. Tu sais bien que tu peux rien me cacher. »
Le fils et la fille se penchent vers leur père et le regardent de façon tellement insistante qu’il se met à crier en battant l’air des bras :
« C’est bon ! C’est bon ! Vous avez gagné ! Arrêtez, je vais tout vous dire ! »
Ils se rasseyent correctement et attendent que leur père parle.
« Décidément, quand vous êtes tous les deux, on peut vraiment rien vous cacher, commence-t-il.
— On la connaît ? demande Thomas.
— Toi je pense pas, mais Alex sûrement. C’est grâce à elle que je l’ai rencontrée. Enfin, en quelque sorte…
— Comment ça ? demande Alex qui ne comprend rien.
— La première fois que je l’ai rencontrée, c’était avec ta mère et toi, tu te rappelles ? C’était en septembre dernier. »
Alexandra fronce les sourcils. Les explications de son père ne lui disent rien, quand soudain une image lui revient en mémoire.
« Non ! Me dis pas qu’c’est elle !
— Si, dit le père en soupirant.
— Tu es tombé amoureux de la nouvelle assistante sociale ? ! Oh papa, continue-t-elle en souriant, tu les prends au berceau, elle a même pas 30 ans.
— Parce que moi je suis un vieux croûton peut-être ! »
Alex et Thomas se mettent à rire.
« Alors, raconte, tu l’as revue, comment ça s’est passé ? demande le frère.
— Oh la la ! Vous êtes bien comme votre mère quand il s’agit de s’occuper des affaires des autres. OK, j’vais tout vous raconter ou vous allez me rendre la vie impossible. »
Il respire un bon coup, puis commence son histoire. Et nous allons suivre cette histoire en flash-back (NdlA : waouh ! Il a fallu attendre le 18ème épisode pour voir le premier flash-back, sortez le champagne !).

Nous retrouvons le père d’Alexandra devant la porte du lycée Henri IV. Il porte un bouquet de fleurs à la main et attend nerveusement contre un mur. Il remonte son col. Visiblement il ne fait pas très chaud. Son visage s’éclaire : une jeune femme aux cheveux bruns courts, assez petite, proche de la trentaine, vient de sortir du lycée.
« Mademoiselle ! » crie-t-il à son attention.
La demoiselle se retourne, surprise.
« Monsieur… Monsieur Duciel ? demande-t-elle d’une voix mélodieuse.
— Bon… Bonjour mademoiselle Claire, bégaie ce dernier.
— Vous attendez votre fille ?
— N… Non, la personne que… que j’attendais est devant moi. »
Il lui tend le bouquet. Elle le prend et le rouge lui monte aux joues.
« C’est… pour moi ? demande-t-elle, surprise.
— Oui. Je me demandais… Est-ce que je pourrais vous inviter à boire quelque chose ? Un café ?
— Euh… Je ne sais pas… C’est-à-dire que… »
Elle est visiblement mal à l’aise.
« Dans ce cas, si vous n’êtes pas disponible aujourd’hui, peut-être pourrait-on se voir un autre jour ? »
Soudain, elle a l’air de se décider :
« Non ! Aujourd’hui c’est parfait, je n’ai rien de prévu. »
C’est au tour du père d’Alex d’être déstabilisé :
« Vraiment ? Alors… Euh… Venez, je vous emmène. »
Ils partent l’un à côté de l’autre. C’est la fin du flash-back.

« C’est comme ça qu’on a commencé à se voir régulièrement, dit le père d’Alex. Je sentais bien qu’elle appréciait ma présence, et moi j’étais heureux comme tout. Mais il y a un mois…
— Qu’est-ce qui s’est passé ? demande Alexandra.
— Je sentais que ce qu’il y avait entre nous était plus qu’une simple amitié. On se voyait depuis le mois d’octobre, et je me disais qu’il était temps de rendre notre relation plus intime. Un soir, je lui ai dit que je l’aimais, et j’ai essayé de l’embrasser…
— Et alors ? »
Ils sont suspendus aux lèvres de leur père.
« Elle m’a giflé, m’a hurlé qu’elle ne voulait plus jamais me revoir, et elle est partie en courant ! Depuis, j’arrive pas à la joindre. Elle ne répond à aucun message et refuse de me voir. J’ai tout essayé ! »
Il y a un silence gêné pendant plusieurs secondes. Thomas le brise :
« T’as attendu six mois avant de l’embrasser pour la première fois ? ! Eh bah ! T’es lent dans ton genre ! »
BLOING ! (bruit d’un père et d’une sœur qui tombent de leur chaise de surprise)
« Tu sais pourquoi elle veut plus te voir ? demande Alex en se relevant.
— Non, fait son père, les larmes aux yeux. Elle ne veut pas me parler, même pas pour me dire ce que j’ai fait de mal.
— T’inquiète pas papa, on va pas te laisser tomber, hein sœurette ?
— T’as raison grand frère ! Je vais aller la voir !
— Tu crois qu’elle va te parler ? demande le père d’une voix peu assurée.
— Entre filles on s’dit tout, c’est bien connu ! répond Alex en levant le pouce. Laisse-moi faire. »
M. Duciel acquiesce doucement, même s’il n’est pas très rassuré.

Nous nous retrouvons dans ce lieu d’ombres solides mais impalpables au centre duquel flottent les douze Sages Noirs. Deux petits yeux rouges apparaissent au milieu de leur cercle, suivis par le corps de Lotarh.
« Lotarh ! crie un Sage Noir. Ta dernière attaque s’est encore terminée par un échec ! Notre patience a des limites !
— L’échec n’est pas total, se justifie Lotarh en se tournant vers le Sage Noir qui a parlé. Voici deux énergies humaines de grande qualité. »
Il sort le Miroir de l’Ombre et le place à l’horizontale. Deux boules d’énergie en sortent et filent comme des étoiles filantes dans le noir environnant. Elles sont absorbées par les ténèbres qui changent beaucoup, en faisant un bruit de bois qui travaille. Cette fois, les fumées et obscurités ont pris une forme qui, bien qu’extrêmement floue, fait penser à une silhouette. Mais quel genre de silhouette, l’œil est incapable de le déterminer. Même Lotarh est surpris. Soudain, deux yeux rouges gigantesques apparaissent au-dessus du cercle des Sages Noirs, et une voix grave et bruyante comme le tonnerre se fait entendre, plus présente encore que les fois précédentes.
« Encore ! Encore ! Apporte-moi plus d’énergie ! Mon retour est proche, je le sens !
— J’ai… J’ai déjà trouvé ma prochaine victime, balbutie Lotarh qui est terrorisé. Elle fera une très bonne récolte.
— Alors va ! hurle le maître d’un cri qui fait trembler le sol.
— Bien maître », dit Lotarh en s’inclinant.
Il disparaît rapidement, effrayé par le maître. Les deux yeux gigantesques disparaissent aussi.

Quelques jours ont passé, et nous retrouvons Alex dans son lycée, durant une pause entre deux cours. Elle discute avec deux de ses amies, assises sur des tables dans la salle de classe.
« Attends, tu vas quand même pas faire ça ? ! demande l’une, effarée parce qu’elle vient d’entendre.
— Oh si, elle va le faire, réplique l’autre. Quand il s’agit de s’occuper de ce qui la regarde pas, Alex est championne du monde.
— Eh ! Ça me regarde aussi, se défend Alexandra. C’est mon papa après tout. Et puis j’ai déjà pris rendez-vous avec l’assistante sociale juste après les cours. C’est trop tard pour reculer.
— Fille-poule ! s’écrie la première amie.
— J’crois pas qu’ça existe comme mot, dit la seconde.
— P’têt pas, mais c’est exactement ce qu’elle est.
— Remarque, c’est vrai que pour définir Alex il faut inventer de nouveaux mots, dit la seconde copine en riant.
— Pourquoi ? demande Alex. Je suis si bizarre ? »
Ses deux copines éclatent de rire. Alex les accompagne de bon cœur : elle n’hésite pas à rire d’elle-même.
« Qu’y a-t-il de si drôle mesdemoiselles ? » demande la professeur à l’attention des trois filles.
Elles s’arrêtent immédiatement de rire, et se rendent compte que tout les élèves sont revenus dans la salle de classe et qu’ils n’attendent qu’elles pour reprendre le cours.

À la fin des cours, Alex salue ses deux amies et les quitte. Elles la regardent en se demandant quelle catastrophe elle va encore causer à s’entêter comme ça. Alex se rend dans l’aile administrative du lycée et arrive devant le bureau de l’assistante sociale. Elle regarde l’heure sur son communicateur. Elle est à l’heure. Elle prend une profonde inspiration et frappe à la porte.
« Entrez », fait la voix douce de l’assistante sociale.
Alex entre dans le bureau et fait face à mademoiselle Claire, assise derrière son bureau.
« Assieds-toi, Alexandra. Je savais que tu viendrais, dit-elle.
— Quoi ? ! s’interroge Alexandra qui se croit démasquée.
— Oui, continue-t-elle avec un soupir. Je ne crois pas que tu sois au courant, mais j’ai côtoyé ton père pendant un temps.
— Justement…
— Attends, je n’ai pas fini. J’ai finalement découvert quel genre d’homme il était réellement. »
À ces mots, elle émet un long soupir et ses yeux s’humidifient. Alex n’y comprend rien. Enfin, l’assistante sociale se reprend et dit :
« Alors dis-moi, depuis combien de temps ton père te touche ?
— Mon père me quoi ? !
— Allons, n’aie pas peur de me dire la vérité. Il a essayé de faire la même chose avec moi. Les hommes sont bien tous pareils !
— Mais… Mais… Vous êtes complètement folle ! Mon père n’a jamais rien fait de mal avec moi ! Qu’est-ce qui vous prend de dire ça ? !
— Allons… J’ai vu comment il s’est comporté avec moi : il était gentil, attentionné, et puis soudain… il est redevenu comme les autres… soupire-t-elle. Et puis, pourquoi tes parents auraient-ils divorcé sinon ?
— Parce qu’ils ne s’aimaient plus, et qu’ils voulaient refaire leur vie chacun de leur côté, d’un commun accord ! Ils ne nous ont jamais rien caché à mon frère et moi ! Ils se sont jamais battus, ni même disputés ! Et ils nous ont jamais fait de mauvaises choses ! Je suis pas venue parler de ça d’ailleurs !
— Mais… De quoi voulais-tu parler dan ce cas ? demande mademoiselle Claire, déstabilisée par les paroles d’Alex.
— De papa, de comment il se sent mal sans vous ! Vous auriez dû le voir lundi dernier ! Il est distrait, et mélancolique. Il se demande ce qu’il a fait de mal pour que vous refusiez de le revoir. Il est amoureux de vous ! Et je connais bien mon papa, il est sincère et votre comportement le blesse vraiment durement. Et d’après votre ton, je dirais que votre propre comportement vous fait du mal à vous-même ! Est-ce que j’ai tort ? »
L’assistante sociale reste silencieuse pendant quelques instants, puis éclate en larmes. Les yeux d’Alexandra s’arrondissent de surprise, et elle met la main sur la bouche en se demandant si elle n’en a pas trop dit.
« Je… Je… Je suis désolée, hésite-t-elle. Je n’aurais pas dû vous parler sur ce ton. Je… Je… Arrêtez de pleurer, s’il vous plaît. »
Mais elle continue à pleurer.
« Je… Je… J’vais vous chercher un verre d’eau ! »
Alexandra quitte le bureau en trombe, et part chercher un verre d’eau, en se demandant comment elle va réparer ce qu’elle a fait. Pendant ce temps, les larmes de mademoiselle Claire commencent à se tarir, quand elle sent une présence dans un coin de son bureau. Elle relève la tête, et à travers les larmes elle voit la silhouette floue d’un homme aux cheveux longs. La silhouette s’avance lentement vers elle.
« Qui… Qui êtes-vous ? demande-t-elle entre deux sanglots.
— Je suis ton sauveur, dit Lotarh. Tu as toujours été faible et les hommes en ont profité. D’abord ton père, qui t’a régulièrement violée de 7 à 14 ans, jusqu’à sa mort dans un accident de voiture. Tu as pleuré à son enterrement, mais au fond de toi tu étais heureuse de te débarrasser de lui. Ensuite, il y a eu ton premier petit ami, qui après deux mois de bonheur s’est mis à te battre et te violer car tu avais refusé d’aller plus loin. Et tu t’es laissée faire, jusqu’à ce qu’il rencontre quelqu’un d’autre et t’abandonne. Depuis, tu as décidé de rester seule. Tu hais tous les hommes pour ça, tu penses qu’ils sont tous pareils. Pourquoi es-tu aussi faible ? Ne sais-tu pas que la puissance de ta haine aurait pu te permettre de te venger ?
— Allez-vous-en ! Arrêtez de raconter toutes ses monstruosités !
— C’est ta vie qui est monstrueuse, réplique calmement Lotarh. C’est toi qui est monstrueuse. Regarde-toi donc ! »
Il tend le Miroir de l’Ombre vers mademoiselle Claire qui y plonge son regard. Elle tressaute et se retrouve debout, un cercle lumineux à ses pieds, tandis que son énergie est absorbée et qu’elle perd connaissance.

Pendant ce temps, Alexandra revient avec un verre d’eau à la main. Sa mine sombre contraste beaucoup avec sa bonne humeur habituelle. Elle arrive à l’entrée du bureau, mais une lueur émanant de l’ouverture de la porte et une voix suspectes la font s’arrêter. Elle s’approche avec précaution et tourne la tête vers l’intérieur. Ce qu’elle voit et entend la surprend tellement qu’elle en fait tomber le verre. Heureusement, c’est un gobelet en plastique qui ne fait presque pas de bruit, et Lotarh est trop occupé et n’a rien entendu. Alex recule un peu et ouvre son communicateur :
« Les amis ! Vite ! Lotarh ! Dans mon lycée !
— Lotarh ? ! fait Martin. On arrive ! Retiens-le ! »
Elle referme son communicateur et lance sa formule :
« Amulette Verte, métamorphose ! »

Dans le bureau, Lotarh exulte tandis que le flux d’énergie disparaît :
« Et voilà ! Ma récolte est particulièrement bonne, le douze Sages Noirs seront contents cette fois !
— Tu es sûr ? ! Parce que moi je crois pas que ça va se passer comme ça !
— Encore vous ? ! crie Lotarh en se retournant vers Green Bow.
— Eh oui ! Encore moi ! Car en tant que défenseur de l’espoir, je dois protéger cette personne que tu as souillé. Tu ne mérites même pas l’air que tu es en train de respirer. Aussi moi, Green Bow, je vais te punir !
— Oh ! Tu es toute seule ? C’est dommage, je pensais que ça allait être plus intéressant que ça… soupire Lotarh.
— Quoi ? !
— Enfin, les autres doivent être en route pour te rejoindre, aussi je vais quand même utiliser mon Soldat de la Haine ! »
Le cercle de lumière se transforme en une colonne de lumière dans laquelle la silhouette de mademoiselle Claire disparaît. Une ombre démoniaque se forme et prend de la consistance, et la colonne disparaît. À la place de mademoiselle Claire se tient un monstre femelle. Elle a la silhouette élancée d’une femme, est habillée en tailleur chic, porte une paire de lunettes beaucoup trop grosse et a les cheveux tirés en arrière en chignon. Mais sa peau est verte, son tailleur rouge sang, ses cheveux noir d’encre et des épines hérissent son chignon. Elle sourit de tous ses crocs de chien, mais ses yeux ont un air sévère.
« Beuh… Elle est vraiment moche ! » dit Green Bow en faisant une mine dégoûtée.
Le monstre cesse de sourire et regarde Green Bow.
« Qu’est-ce que c’est que ces manières ? ! s’écrie-t-elle de sa voix éraillée. Je suis Assistantak, et mon rôle est de remettre les jeunes égarés dans le droit chemin. Ta tenue et ton langage montrent qu’on t’a laissée libre bien trop longtemps. Il est temps de corriger cette erreur ! »
À ces mots, le monstre se penche vers l’avant et secoue la tête d’avant en arrière. Soudain sa chevelure s’allonge et son chignon se rue vers Green Bow comme une masse d’arme. La Combattante a juste le temps de sauter hors de portée. Le chignon frappe le mur et y laisse un trou gros comme le poing. Les cheveux raccourcissent et le chignon revient se placer sur la tête d’Assistantak, puis celle-ci reprend son manège. Green Bow est coincée contre un mur et le monstre tente de la frapper plusieurs fois. Mais Green Bow évite le chignon en prenant des poses plus acrobatiques (et ridicules) les unes que les autres. Derrière elle, le mur reçoit tous les coups. Elle perd alors l’équilibre et tombe tête la première. Elle se retrouve à genoux et Lotarh éclate de rire :
« Ha ha ha ha ha ! Vas-y Assistantak ! Donne-lui une bonne leçon. »
Assistantak lance son chignon de toutes ses forces.
« Rubans Arc-en-Ciel ! »
Au dernier moment, les rubans parviennent à dévier le chignon qui se plante dans le mur et y reste coincé. Le monstre essaie de le récupérer mais n’y parvient pas. Lotarh et Green Bow tournent la tête vers l’entrée où se tiennent Rain Bow, Red Bow, Blue Bow et Yellow Bow.
« S’attaquer à des personnes innocentes est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner ! Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !
— Eh ! Mais c’est à moi normalement de faire mon discours quand on est tous ensemble ! se plaint Rain Bow. C’est moi le chef après tout ! »
Blue Bow lève les yeux au ciel de dépit, Yellow Bow pouffe de rire et Red Bow sourit.
« Eh ! M’oubliez pas ! s’écrie Green Bow.
— Oh oui ! fait Rain Bow en se tournant vers elle. Ça va ?
— Ça va, réplique-t-elle en joignant les autres Combattants de l’Arc-en-Ciel. J’espère que j’ai pas trop froissé ma jupe, c’est tout.
— Vous n’oublieriez pas quelqu’un par hasard ? demande Lotarh, les bras croisés. Assistantak ! Laisse tomber ce chignon ! »
Assistantak tire un grand coup et ses cheveux se déchirent, laissant le chignon coincé dans le mur. Ses cheveux raccourcissent, et Green Bow remarque à quel point le monstre ressemble à mademoiselle Claire.
« Je vois… dit Assistantak. Tu fais même partie d’une bande de délinquants. Merci de les avoir tous fait venir, nous allons pouvoir commencer leur réinsertion ! »
Elle écarte les bras et les boutons de sa veste de tailleur se détachent et s’envolent, tout en restant attachés par un fil. Avant d’avoir pu réagir, les Combattants se retrouvent encerclés puis ficelés, et tombent à terre.
« J’a… J’arrive pas à me défaire ! s’écrie Red Bow, qui est attaché avec Green Bow.
— Tu peux te pousser un peu ? demande Blue Bow à Yellow Bow qui est pressé contre elle par leurs liens. Tu m’empêches de respirer !
— Détachez-moi ! pleure Rain Bow qui n’est attaché à personne.
— Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ! rit Lotarh. Vous êtes beaux comme ça ! Ficelés comme des saucissons ! Vous n’êtes vraiment pas malins ! Allez Assistantak, le coup de grâce !
— Avec plaisir ! » réplique la monstresse de sa voix éraillée.
Elle lève un bras, et une feuille de papier enflammée marquée « punition » apparaît dans sa main, créant une petite explosion. Elle s’apprête à la jeter sur les Combattants quand :
« Élise ! Qu’est-ce que tu fais ? ! »
Tout le monde se tourne vers l’entrée du bureau. C’est le père d’Alexandra qui vient de parler, les yeux exorbités par la surprise. La créature le voit, et son expression perd sa sévérité. Elle hésite, bafouille, et prend soudain la voix de mademoiselle Claire :
« Éric ? C’est toi ? ! »
Le monstre se cabre avec un cri strident et se met les mains à la tête. Elle tombe à terre et la feuille enflammée coupe les fils, libérant les Combattants.
« Toi, tu vas me le payer ! » s’écrie Lotarh, furieux.
Ses yeux s’illuminent, et le père d’Alex est balayé par une vague d’énergie noire et tombe à terre, assommé.
« Pa… ! commence Green Bow, qui est interrompue par la main de Red Bow sur sa bouche.
— Monstre ! s’écrie Rain Bow que le geste de Lotarh a mis en colère. Quel lâche es-tu pour t’attaquer ainsi à une personne sans défense ? ! Ce n’était qu’un homme innocent, amoureux de la personne que tu as transformée en monstre !
— L’amour… C’est le sentiment des faibles ! dit Lotarh avec dégoût. Seule la Haine peut vaincre !
— Tu te trompes ! Ce qui vient de se passer en est la preuve ! La puissance de l’Amour de cette femme a vaincu l’emprise de la Haine ! Tu l’as vu par toi-même ! Quoi qu’il arrive, l’amour triomphe toujours ! Toile Arc-en-Ciel, action !
— Aaaaaaaaaah ! Je suis liiiiiiibre ! »
Mademoiselle Claire est libérée et tombe à terre, inconsciente.
« Non… Non, c’est impossible… dit Lotarh en secouant la tête. Vous me le paierez ! Vous me le paierez tous ! »
Ses yeux brillent, et il disparaît.
« Papa ! crie Green Bow qui est libérée de l’emprise de Red Bow et court vers son père. Papa ! Ça va ? ! »
Blue Bow s’approche de lui et lui prend le pouls.
« Son cœur bat normalement. Il est seulement évanoui. Bon, allons-nous-en d’ici avant que quelqu’un remarque notre présence. Alex, tu restes ici jusqu’à ce qu’ils se réveillent ? »
Green Bow acquiesce silencieusement.
« Bon, après il faudra que tu nous expliques ce qui s’est passé, parce que là j’ai rien compris ! À moins qu’Angel…
— Euh… J’sais pas trop, dit-il. La situation m’a fait pensé à une BD que j’ai lue y’a quelques jours, alors… »
BLOING !
« Incroyable… soupire Red Bow en se relevant. Allez, on s’en va. »
Ils saluent Green Bow et la laissent. Elle redevient Alexandra et se tourne vers son père et Élise.

Quelques minutes plus tard, le père d’Alex se réveille. Celle-ci est agenouillée à côté de lui et soupire de soulagement.
« Ouille ! fait-il en se massant la nuque. Qu’est-ce qui s’est passé ? Oh mon dieu ! Élise ! »
Il regarde autour de lui et la voit allongée par terre. Il se relève précipitamment et court vers elle. Il s’agenouille et la prend dans les bras.
« Ça va papa, elle va se réveiller dans quelques minutes, dit Alexandra en se relevant.
— Alex ? Qu’est-ce que tu fais là ? demande son père, surpris.
— Euh… J’étais venue…
— Je vois… Tu as voulu m’aider à ta façon…
— C’est ça, dit Alex avec un grand sourire.
— C’est gentil, mais maintenant ça va aller. Je vais m’en occuper. J’aime Élise, et j’ai l’intention de savoir pourquoi elle ne veut pas me voir.
— Euh… Papa ?
— Oui ma petite fille ?
— Tu devrais lui laisser du temps pour s’expliquer. La force pas. D’après ce que j’ai compris, elle a besoin de ton aide et de ton amour plus que de quoi que ce soit d’autre. »
Le père reste muet devant le discours mature de sa fille. C’est à ce moment que mademoiselle Claire commence à bouger (NdlA : pour ceux qui n’auraient pas encore compris, Claire c’est son nom de famille et Élise son prénom).
« Élise ! Ça va aller, reste tranquille. »
Elle finit par ouvrir les yeux.
« É... Éric ? »
Elle le serre dans ses bras.
« Éric ! C’est bien toi ! s’écrie-t-elle en pleurant. Pardon, pardonne-moi ! Je t’aime, je t’aime et j’aurais jamais dû faire ça !
— Ça va, dit le père d’Alex en lui caressant les cheveux, les yeux brillant de larmes. Ça va. Je t’aime aussi. »
Alex sent sa curiosité la tenailler, mais elle se dit que cette fois-ci, elle est vraiment de trop, et elle s’éclipse discrètement.

Dans son antre de pierre, Lotarh rumine sa défaite.
« Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Comment a-t-elle pu se libérer de l’emprise de mon sortilège de Haine ? ! Non ! Ce n’est pas possible ! Le pouvoir de la Haine est le plus grand de tous les pouvoirs ! Je le tiens de maître Esmeros lui-même ! Je ne peux pas être vaincu ! Je me vengerai, stupides Combattants de l’Arc-en-Ciel ! »

Friday 17 June 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 17 : quand la police s’en mêle

(NdlA : ce chapitre et le suivant m’ont été inspirés par Francis Rondeau, alias Sailor Vulcain, auteur de Sailor Moon la version québécoise. Ne vous étonnez donc pas si le ton de ces deux épisodes est différent. Sailor Vulcain, merci beaucoup de m’avoir donné ces idées)

« Allez, debout marmotte ! Y’a école aujourd’hui, dit Patricia en ouvrant les rideaux de sa chambre.
— Tata… » soupire Angel qui cligne des yeux à cause de la lumière.
Il relève les couvertures au-dessus de sa tête.
« Bon, je te prépare ton petit déjeuner. Je t’attends dans cinq minutes au plus tard. »
Elle sort de la chambre. Niko qui jusque là dormait sur son perchoir ouvre les yeux.
« Allez, lève-toi Angel, une nouvelle journée nous attend.
— Mmmm… grogne Angel. J’veux pas aller à l’école.
— Allez, debout », dit Niko en s’envolant.
Il se pose sur le lit et commence à tirer la couverture.
« Non ! s’écrie Angel en se relevant pour la rattraper.
— Bon, au moins tu es réveillé maintenant. Allez, debout.
— Pff… » soupire Angel qui se rend compte qu’il s’est fait avoir.
Vaincu, il se lève et passe dans la salle de bains. Quelques minutes plus tard, il est habillé et se rend dans la cuisine, avec Niko sur l’épaule. En baillant, il demande :
« Aaaaah… ça va tata ?
— Très bien », dit sa tante qui regarde Niko d’un air songeur.
Au début, elle était contre sa présence. Mais il s’est avéré que cet oiseau ne causait aucun problème (et aucune saleté), et finalement elle lui a même acheté un perchoir qu’elle a installé dans la chambre d’Angel. Elle ne parvient cependant toujours pas à s’expliquer la fidélité presque canine de cet oiseau à l’égard d’Angel.
« Allez, prends ton petit-déjeuner ou tu vas être en retard.
— D’accord tata. »
Pendant qu’il mange, sa tante lit le journal. Le regard de Niko est attiré par un article qui mentionne les Combattants de l’Arc-en-Ciel ! Pour ne pas créer de soupçons de la part de Patricia, il ne laisse rien paraître, mais il se promet d’étudier ça plus tard. Angel, lui, est complètement dans le coaltar et ne voit rien.

Dans son antre, Lotarh est assis sur son trône et rumine :
« Trois Soldats de la Haine crées, trois Soldats de la Haine détruits… Mais comment font-ils ? D’où vient leur puissance ? Je suis sûr que les Sages Noirs me cachent quelque chose… »
Ses yeux s’illuminent, et devant lui apparaît l’image d’un journal ouvert sur un article intitulé : « Qui sont les Combattants de l’Arc-en-Ciel ? »
« Le humains se posent la même question que moi. Mais si je n’arrive à rien, ce n’est pas eux avec leurs ridicules moyens qui vont aboutir à quelque chose. Quoique… si je les aidais un peu… »
Il se met à lire l’article plus attentivement.

Dans le Q.G., Niko lit le même article de journal que Lotarh, mais sur un écran d’ordinateur.
« Que fais-tu ? demande Aniva dont l’image apparaît au-dessus de la table centrale.
— J’ai pénétré le réseau informatique de ce journal, dit Niko. Ils ont écrit un article sur les Combattants de l’Arc-en-Ciel. Il semble qu’ils font l’objet d’une enquête de police.
— Ce n’était qu’une question de temps avant que les autorités terriennes les remarquent, dit Aniva, surtout après les agissements d’Atarh.
— Ça m’inquiète quand même. Avons-nous vraiment pris toutes les précautions possibles ? Martin a vu Angel se transformer avant de devenir un Combattant lui-même. Clémence a surpris une de nos conversations avant de nous joindre. Nous avons eu de la chance qu’ils soient des nôtres, mais qui dit que ce sont les seuls personnes qui ont vu ou entendu quelque chose ? Et l’attaque de Nitarh et de ses quatre “Anges” a quand même eu des témoins, même si Nitarh a crée une bulle d’ombre pour isoler le lieu de combat. C’est dangereux. Si nos ennemis apprenaient la véritable identité des Combattants de l’Arc-en-Ciel, ils pourraient s’attaquer à leurs amis et à leurs familles. Cela risquerait de les déstabiliser ou même de les inhiber. Et nous ne pouvons pas nous permettre de mettre ces personnes en danger.
— tu penses à un chantage, dit la prêtresse.
— Oui, ou pire… Il faut absolument parvenir à découvrir où ils se cachent ! L’article fait référence à un inspecteur de police, un certain Damien Toubeau. Il travaillerait en collaboration avec le journaliste qui a écrit l’article, Xavier David. Il faudrait qu’on surveille ces deux-là... se dit Niko.
— Tu devrais charger Clémence de ce travail, dit Aniva. Son intelligence et son domaine en font la candidate idéale.
— Je vais aller la voir, dit Niko. J’en profiterai pour lui remettre quelque chose qui pourra lui servir. »

Pendant ce temps, une personne inconnue travaille devant un ordinateur. Il tape quelque chose, et sur l’écran apparaît le titre : « Combattants de l’Arc-en-Ciel : qui sont-ils ? » Soudain l’ordinateur émet un bip et la mention : « You have new mail » apparaît au milieu de l’écran. L’homme change de programme pour regarder ce qu’il vient de recevoir, quand ses yeux s’agrandissent de surprise. Il attrape le téléphone et appuie sur une touche. Après quelques secondes, il dit :
« Allô Damien ? laisse tomber ce que tu es en train de faire et viens me voir tout de suite ! Tu devineras jamais ce que je viens de recevoir ! »

Dans cet antre qui paraît de plus en plus sombre, Lotarh apparaît dans le cercle des Sages Noirs.
« Lotarh, le maître est mécontent de toi, dit un Sage Noir (évidemment, ce n’est jamais celui qui est en face de Lotarh).
— Comment ça ? demande Lotarh. Je lui ramène pourtant plus d’énergie qu’Atarh et Nitarh réunis !
— L’énergie n’est pas le problème ! crie un autre Sage Noir. Tes soldats se font tous lamentablement éliminer par les Combattants de l’Arc-en-Ciel ! Ça ne peut pas durer ainsi ! Le maître veut une armée puissante pour l’accompagner lors de sa résurrection !
— Ces Combattants ont beau être des enfants, ils sont pleins de ressources, et leurs pouvoirs sont étonnants, explique Lotarh. Si je connaissais exactement leur origine, je pourrais cerner leurs pouvoirs et les vaincre facilement.
— N’essaie pas de justifier ton incompétence ! C’est à toi de trouver les réponses à tes propres questions !
— Je le sais, dit Lotarh. Pour cela, j’ai envoyé un message anonyme à un journaliste qui enquête sur les Combattants. Ceci devrait pouvoir le guider suffisamment pour qu’il puisse découvrir ce que je n’ai pas découvert. Lui et son collègue policier sont humains et les Combattants seront moins méfiants envers eux qu’envers n’importe quel envoyé de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir, aussi bien déguisé soit-il. J’ai de plus découvert une haine cachée chez ces deux personnes. Je pourrai donc faire d’une pierre deux coups : une fois qu’ils auront découvert les Combattants de l’Arc-en-Ciel, je pourrai voler leur énergie et en faire des soldats de notre grande armée.
— Alors va ! » crie un Sage Noir.
Lotarh s’incline, puis ses yeux s’illuminent et il disparaît.

Le soir, nous retrouvons Clémence dans sa chambre. Celle-ci travaille à son bureau. Elle lit un livre de droit épais comme un dictionnaire et prend des notes dans un cahier.
« Salut Clémence, je ne te dérange pas ?
— Quoi ? demande Clémence en tournant la tête vers la fenêtre ouverte. Oh, c’est toi Niko ! Non tu ne me déranges pas. Entre donc. »
Niko vole et se pose sur un coin du bureau.
« Tu laisses la fenêtre ouverte ? demande-t-il.
— Oui, pour rafraîchir un peu ma chambre. Il a fait tellement chaud aujourd’hui et je suis orientée plein sud. Mais je suppose que tu n’es pas venu me parler du temps qu’il fait.
— En effet. Je suis venu te voir car j’aimerais que tu enquêtes sur une histoire qui m’inquiète.
— Tu veux parler de l’article sur les Combattants de l’Arc-en-Ciel ?
— Tu l’as lu ? demande Niko, légèrement surpris.
— Évidemment. Quand j’ai vu notre nom dans le journal je l’ai presque arraché des mains de grand-père. Il m’a regardé avec des yeux ronds de surprise.
— Bon, dans ce cas je voudrais que tu surveilles ces deux lascars, Xavier David le journaliste et Damien Toubeau l’inspecteur de police.
— Tu as peur qu’il s’agisse d’envoyés de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir ?
— C’est une possibilité. L’autre est qu’il s’agisse de simples humains, mais dans ce cas ils pourraient se faire manipuler par Lotarh ou par les “Sages Noirs” dont Nitarh a déjà parlé. Qui sait s’ils ne savent pas plus de choses que ce qui a été dit dans cet article…
— OK, je vais faire mon possible, dit Clémence.
— Pour t’aider, je vais te donner un petit objet qui te sera bien utile. »
Niko s’envole en laissant une traînée arc-en-ciel derrière lui. Cette traînée se ramasse sur elle-même et se condense en un objet qui tombe sur le bureau. C’est un objet plat bleu clair, avec un arc bleu embossé dessus. Il ressemble à un agenda électronique. Clémence le prend en main et il s’ouvre, laissant apparaître un écran et un clavier.
« Qu’est-ce que c’est ? demande-t-elle.
— C’est un ordinateur de poche, explique Niko. Il te permettra d’utiliser au mieux ton intelligence supérieure.
— Mais qu’est-ce que je peux faire avec un ordinateur aussi petit ?
— Sa technologie est celle de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel. De lui-même, il est déjà aussi puissant que les meilleurs ordinateurs terriens. De plus, il est constamment relié aux ordinateurs du Q.G., comme un terminal. Tu peux utiliser les ordinateurs du Q.G. et leurs capacités extraordinaires à partir de ce petit objet. Enfin, une fois transformée, il te suffira de le vouloir pour le faire apparaître dans ta main.
— Eh bien, merci beaucoup, dit Clémence, impressionnée. Cet ordinateur va beaucoup m’aider. Merci.
— Il n’y a pas de quoi. Maintenant je te laisse, je vais rentrer chez Angel. On se voit dans deux jours au Q.G. ? Je vais prévenir les autres.
— Très bien Niko. Dans deux jours alors. Rentre bien.
— C’est bon, à vol d’oiseau c’est tout près d’ici. »
Niko s’envole et disparaît par la fenêtre ouverte. Clémence le regarde partir puis se retourne vers le cadeau qu’elle vient de recevoir. Elle tapote sur le clavier, se met à sourire et le place sur son bureau pour continuer à travailler avec.

Le lendemain midi, nous retrouvons Angel, Lydia et Martin en train de manger dans la cantine du lycée. Comme d’habitude, c’est un vrai brouhaha.
« T’as vu Clémence aujourd’hui ? demande Angel à l’intention de Martin.
— Non, mais on la voit rarement le matin, répond ce dernier. Comme elle est en terminale, elle a la plupart de ses cours dans une autre aile du lycée. Et puis d’après les rumeurs, elle arrive généralement en classe avec trois-quarts d’heure d’avance.
— Trois-quarts d’heure ! s’écrie Angel. Moi qui ai déjà du mal à arriver à l’heure… Mais comment elle fait ? !
— Tu devrais prendre exemple sur elle, dit Lydia en souriant, tu améliorerais peut-être ta moyenne…
— Tu t’y mets toi aussi ? ! Si tout le monde est contre moi…
— Mais non ! dit Lydia en lui ébouriffant les cheveux. C’était juste pour rigoler !
— Pour en revenir à Clémence, vous l’avez vraiment pas vue ? D’habitude elle vient manger avec nous.
— En tout cas elle a pas l’air d’être venue manger à la cantine, dit Martin. Mais c’est bizarre que tu t’inquiètes pour elle.
— C’est pas ça, mais je voulais lui demander de me donner des cours particuliers, explique Angel. J’en ai marre de devoir trimer comme un malade pour obtenir des notes tout juste moyennes.
— Tu sais, c’est pas en côtoyant une surdouée que tu vas le devenir, dit Lydia. C’est pas une maladie contagieuse.
— Alors Angel, une fille te suffit pas ? demande Martin avec un sourire en coin. T’as déjà Lydia et maintenant il te faut Clémence ?
— Pff… fait Angel qui a l’air tout penaud. Je parlais sérieusement moi…
— Ça va, dit Lydia, on fait que te taquiner ! Et puis c’est une bonne idée que tu prennes des cours particuliers.
— Mouais… mais si j’arrive pas à voir Clémence ça va être difficile. Bon, complètement autre chose, tu viens manger chez moi ce soir, comme prévu ?
— Pas de problème, dit Lydia. J’arriverai vers 7 heures, comme on en avait décidé. »
Et les revoilà partis à discuter de choses et d’autres.

Le soir venu, Angel et sa tante attendent Lydia. Elle a déjà une demi-heure de retard. Patricia a décidé de mettre la table et se demande bien ce qui peut mettre en retard une fille généralement si ponctuelle.
« J’ai téléphoné, dit Angel, et y’a personne chez elle. Elle devrait pas tarder à arriver. »
Comme pour lui donner raison, la sonnerie de l’entrée retentit. Angel va ouvrir et voit Lydia et ses parents. Niko regarde la scène, perché dans un coin.
« Bonjour Angel, dit la mère de Lydia. On a amené Lydia pour éviter qu’elle ne soit trop en retard.
— C’est gentil, dit la tante d’Angel, arrivée à l’entrée. Vous voulez entrer un moment ?
— Non, on n’a pas le temps. Mais c’est gentil de nous l’avoir proposé. On reviendra chercher Lydia vers dix heures et demie.
— C’est parfait, dit Patricia.
— Au revoir, dit Angel.
— À tout à l’heure. »
Patricia referme la porte.
« Désolée pour le retard, dit Lydia, mais y’a un drôle de type qui est venu me voir chez moi.
— Un drôle de type ?
— Un journaliste il a dit. Il voulait me poser des questions sur les Combattants de l’Arc-en-Ciel.
— Quoi ? ! pensent Niko et Angel en même temps.
— Comment ça ? demande Angel qui essaie de ne pas paraître ébranlé.
— Il avait l’air de savoir pas mal de choses déjà. Il a parlé de l’attaque dans le planétarium et de ce qui s’est passé à l’église. Il a aussi parlé de ce qui s’est passé dans la salle de sport, tu te rappelles ? Il avait l’air vraiment bien renseigné.
— Et… tu lui as dit quoi ?
— Pas grand chose. J’avais rien de plus à lui dire, j’étais dans les pommes à chaque fois. Je lui ai juste dit qu’heureusement que les Combattants de l’Arc-en-Ciel étaient là pour nous protéger, sinon ces monstres auraient fait qu’une bouchée de Paris.
— Et alors ? demande la tante d’Angel qui a suivi la conversation.
— Il a essayé de s’incruster. On aurait dit qu’il croyait que je cachais quelque chose. Mes parents ont été patients, mais ils ont pas apprécié son insistance, et ils lui ont demandé de partir. C’est ce qu’il a fait d’ailleurs, en tout cas on croyait. Comme il m’avait déjà mise en retard, papa et maman ont décidé de m’emmener chez vous en voiture. Mais quand on est arrivé en bas de l’immeuble, le journaliste m’attendait. Il a essayé de me retenir. Heureusement que mes parents étaient avec moi !
— C’est incroyable comme des gens peuvent se croire tout permis, dit la tante d’Angel.
— Comment ça s’est terminé ? demande Angel.
— Il est parti pour de bon quand mes parents ont menacé d’appeler la police.
— Ils auraient dû le faire, et non pas simplement le menacer. On ne se comporte pas ainsi avec une jeune fille mineure, songe Patricia. Allez, n’y pense plus et viens à table.
— Tout de suite madame. »
La tante d’Angel rentre dans sa cuisine tandis qu’Angel et Lydia s’installent.
« Tu sais ce que cet homme cherchait ? demande Angel.
— J’en sais trop rien, dit Lydia. Les identités secrètes des Combattants peut-être ? C’est marrant, ça fait vraiment dessin animé ça ! »
Lydia rit mais Angel est soucieux, comme Niko.

« J’arrive ! J’arrive ! crie Martin à l’intention de la porte d’entrée d’où la sonnerie retentit depuis un bon moment déjà. Je me demande qui peut bien vouloir venir à cette heure… »
Il arrive enfin à la porte et ouvre.
« M… Mlle Galian ?
— Bonjour Martin, je ne vous dérange pas ?
— Euh… Mais pas du tout, mes parents sont partis chercher mon frère et ma sœur chez des amis. Je suis tout seul.
— Tant mieux, ce que j’ai à vous dire est confidentiel.
— Ah ? Euh… Mais entrez donc ! »
Il la fait entrer puis l’invite à s’installer dans le salon.
« Bon, alors… Je ne sais pas très bien par où commencer… Bon, alors voilà : il y a deux heures, un inspecteur de police est venu me voir au refuge. Il m’a posé des questions au sujet des Combattants de l’Arc-en-Ciel. »
Martin se raidit, mais a suffisamment de présence d’esprit pour ne rien laisser transparaître.
« Il m’a posé des questions sur leur présence dans mon refuge, à quoi ils ressemblaient, etc. Il avait l’air déjà bien informé.
— Et… qu’est-ce que vous lui avez dit ?
— La vérité : que je ne les ai pas vus, que j’étais inconsciente pendant toute la durée de leur présence au refuge. Il n’y a qu’une chose que je n’ai pas mentionnée.
— C’est quoi ? demande Martin.
— Votre présence, à vous et à vos amis, réplique Mlle Galian. Cet homme était particulièrement désagréable et insistant. Heureusement, j’ai réussi à le faire partir. J’ai recherché ensuite votre adresse dans le bottin et je suis venue vous voir, quand j’ai été sûre qu’il ne me suivrait pas.
— Mais pourquoi ? Pourquoi êtes-vous venue me voir ?
— Je sais que vous êtes un Combattant de l’Arc-en-Ciel », lâche Mlle Galian.
Martin est ébranlé et c’est visible.
« Vos explications étaient un peu trop confuses, continue-t-elle d’une voix douce. De plus, je connais bien l’architecture du refuge, et vos explications ne s’accordaient pas du tout avec la disposition des lieux. Mais j’ai compris que votre amie Lydia ne devait pas être au courant, et j’ai décidé de respecter votre secret. Vous m’avez sauvé la vie, je peux bien faire ça pour vous.
— Merci… parvient à dire Martin.
— Je vous en prie. Ce que vous faites est bien pour toute l’humanité, ce serait plutôt à moi de vous remercier. »
Elle se relève.
« Voilà, j’étais juste venue vous prévenir. Maintenant, je vais repartir avant que vos parents me surprennent ici. Je veux éviter d’éveiller les soupçons de qui que ce soit.
— Euh… Merci, répète Martin qui ne trouve rien à dire d’autre.
— je vous l’ai déjà dit, dit Mlle Galian devant la porte d’entrée, c’est vous que je remercie. Continuez votre combat, il est pur et juste. Au revoir Martin.
— Au revoir… »
Mlle Galian laisse Martin seul à l’entrée. Il referme la porte et retourne dans le salon, l’air anxieux. Il va en avoir des choses à raconter demain lors de la réunion.

Le lendemain, en fin d’après-midi, nous retrouvons Clémence, Martin et Niko dans le Q.G. au fond du magasin de jouets. Ils attendent l’arrivée des trois autres Combattants.
« C’est pas vrai ! s’écrie Martin en croisant les bras. Ils arriveront jamais à l’heure ces trois-là !
— Ça va, dit Niko. Quand j’ai quitté Angel, il partait les chercher. Ils ne devraient plus tarder maintenant. Tiens tu vois, les voilà. »
En effet, les trois retardataires passent l’hologramme.
« Désolés pour le retard, dit Angel, on a été arrêtés en chemin par des gens qui voulaient savoir quand le magasin rouvrirait ses portes. On a eu du mal à justifier pourquoi on avait les clefs.
— J’ai dit qu’on était des neveux de grand-père, et que le magasin rouvrirait dès qu’on trouverait un gérant, dit Alexandra, toute fière. D’ailleurs, c’est qu’à moitié faux : grand-père a vraiment fait passer une annonce pour trouver un remplaçant.
— Eh, mais si le magasin rouvre, comment on va faire pour accéder au Q.G. ? demande Martin.
— Ne t’inquiète pas, dit Niko, j’ai déjà prévu cela. Mais pour l’instant, on a des choses plus urgentes à faire.
— En effet, dit Martin sur un ton très sérieux, on risque d’avoir des problèmes. »
Il résume la discussion qu’il a eue avec Mlle Galian la veille.
« Il y a aucun risque du côté de Mlle Galian, elle gardera notre secret. Par contre, ça me plaît pas du tout d’être l’objet d’une enquête de police.
— Il y a pas que la police qui enquête sur nous », intervient Angel.
Il répète ce que Lydia lui a raconté.
« Un journaliste et un inspecteur de police, songe Clémence. Ce doit être les mêmes que ceux de l’article.
— Quel article ? » demande Aurélien.
C’est au tour de Niko de raconter ce qu’il sait à propos de l’article de journal consacré aux Combattants de l’Arc-en-Ciel.
« T’as peu qu’il s’agisse d’envoyés de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir ? demande Alex.
— C’est pas ça, dit Clémence en sortant son ordinateur de poche et en tapotant sur le clavier. J’ai fait une recherche informatique sur le passé de ces deux personnes, il y a rien qui cloche : actes de naissance, cartes de presse et de police, ces gens-là sont bien des humains.
— C’est quoi ça ? demande Aurélien en voyant l’ordinateur de poche de Clémence. Tu me montres ? »
Il fait signe de prendre l’objet de la main de Clémence, mais cette dernière le met hors de portée.
« Pas question ! s’écrie-t-elle. Je te connais, tu es capable de casser un objet rien qu’en faisant mine de t’approcher de lui !
— Mais… pourquoi t’es si dure ? ! réplique Aurélien avec les yeux brillants de larmes.
— C’est un ordinateur de poche qui relie constamment Clémence aux ordinateurs du Q.G., explique Niko. C’est moi qui le lui ai confié.
— Et moi alors ? ! s’insurge Angel en sautant sur Niko. Pourquoi j’en ai pas un moi ? »
BLONG ! (bruit de quatre personnes tombant à terre de surprise)
« Angel, la seule chose que tu saches faire avec un ordinateur c’est jouer aux jeux vidéo, dit Niko d’un ton paternaliste. Je n’avais qu’un seul exemplaire de cet ordinateur de poche, alors je l’ai donné à la personne la plus à même d’utiliser ses capacités.
— C’est pas juste ! boude Angel en croisant les bras.
— Angel… En tout cas, si ces gens sont bien des humains, ils se peut tout de même qu’ils attirent l’attention de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir.
— C’est dangereux, dit Martin. C’est dangereux pour nous comme pour eux.
— Qu’est-ce qu’on peut faire alors ? demande Aurélien.
— Clémence, tu es la plus apte à remplir cette mission, dit Niko. Il va falloir les surveiller de près.
— C’est pas dangereux d’envoyer Clémence pour ça ? Nitarh connaissait sa véritable identité, dit Martin.
— Mais il n’a pas pu la révéler à qui que ce soit, réplique Clémence, autrement ils ne m’auraient pas laissée tranquille. Je vais faire attention. Je vais me faire passer pour une étudiante en droit qui veut en savoir plus sur les méthodes d’enquête. Ça tombe bien, demain après-midi j’ai pas cours.
— Fais attention à toi, dit Aurélien.
— Ça ira. Et puis au moindre problème je vous contacte, continue-t-elle en montrant son communicateur du doigt.
— Bon, alors c’est décidé, dit Niko, on fait ça, et tous les autres restent en alerte.
— OK ! » s’écrient les Combattants en cœur.

Le lendemain après-midi, nous nous retrouvons dans le bureau du journaliste Xavier David. Debout et faisant les cent pas, l’inspecteur Damien Toubeau marmonne :
« Ça mènera à rien… Même s’ils savent quelque chose, ils le révéleront jamais.
— Qu’est-ce que tu veux faire d’autre ? demande Xavier en continuant de taper sur le clavier de son ordinateur. Cette piste est la seule que nous ayons. Au moins, on sait que c’est du sérieux : personne a nié avoir eu affaire aux Combattants de l’Arc-en-Ciel.
— Mais ils doivent se protéger ! Ils doivent pas vouloir qu’on révèle leur identité.
— Tout se trouve, il suffit de pousser l’enquête suffisamment loin. Si ceux qui se sont occupés de l’enquête sur Hélène avaient eu la même obstination que nous…
— Je sais ! Mais ne compare pas cette situation à la nôtre ! Ils ont commis aucun meurtre ! »
Soudain on entend quelqu’un frapper à la porte.
« Entrez ! » dit Xavier.
Une jeune fille à lunettes et aux cheveux courts entre (vous l’avez reconnue je suppose).
« Bonjour, vous êtes Xavier David et Damien Toubeau ? demande la jeune fille.
— En effet, et vous êtes… ?
— Clémence Delamer, répond-elle. Je suis étudiante en première année de droit. J’ai lu votre article sur les Combattants de l’Arc-en-Ciel.
— Ah ? dit Xavier.
— J’ai trouvé ça intéressant. Je me suis demandée comment vous pouviez faire une enquête de ce genre, surtout un inspecteur et un journaliste ensemble. Ça paraît si inhabituel.
— On se connaît depuis longtemps, et Xavier possède un statut particulier de conseiller pour la police, dit Damien qui s’appuie sur une table, les bras croisés.
— J’ai demandé l’autorisation à votre journal de passer vous voir, et ils ont accepté. C’est pour ça que je suis là.
— Mon journal ne prend pas cette enquête très au sérieux. Mon article a servi de bouche-trou, explique Xavier. S’ils me prenaient un peu plus au sérieux, ils m’auraient prévenu avant !
— Je dérange peut-être ?
— Non, venez.
— Xavier !
— Ça va David, fais-moi confiance un peu. Mais vous me paraissez bien jeune pour être en première année de fac.
— J’ai trois années d’avance, ment Clémence.
— Ffiou ! siffle Xavier. Impressionnant. Bon, que voulez-vous savoir jeune fille ?
— Xavier ! Tu vas quand même pas tout lui raconter ?
— Pourquoi pas ? Il y a rien de secret dans cette enquête, tu le sais aussi bien que moi. Et puis nous en savons à peine plus que ce qui a déjà été publié.
— Bon… Si tu insistes », dit Damien.
Mais il reste les bras croisés tandis que Clémence s’approche du journaliste.
« En tout cas, si tu voulais nous voir pour apprendre les dernières nouvelles sur les Combattants de l’Arc-en-Ciel, tu risques d’être déçue, dit Xavier.
— Ce n’est pas tellement ce que vous faites mais comment vous le faites qui m’intéresse, explique Clémence. Ça doit pas être simple de faire une enquête sur un phénomène comme celui-là.
— C’est bien pour ça que l’enquête n’avance pas ! s’écrie le policier. Il y a des témoins, cette vague gigantesque sur Paris, et d’autres phénomènes plus ou moins étranges, et on n’arrive tout de même à rien ! Même ce mail est une perte de temps !
— Quel mail ?
— Un mail anonyme que j’ai reçu il y a quelques jours, dit le journaliste. Il contient une liste de lieux où les Combattants de l’Arc-en-Ciel ont été aperçus, ainsi qu’une liste de témoins. »
Il fait apparaître un texte sur l’écran de son ordinateur, et Clémence reconnaît tous les lieux où ils sont apparus ainsi que toutes les personnes qu’ils ont aidées.
« Mouais, fait Damien. Même s’ils savent quelque chose, ils ne veulent rien dire, et on a aucun moyen de les faire parler. Et pourquoi d’ailleurs ? Ils ont rien fait de mal !
— Alors pourquoi est-ce que vous faites une enquête ? demande Clémence.
— La police n’aime pas voir des civils jouer aux héros. C’est à la police de remplir ce rôle, pas à des gens en costumes bariolés. Et puis on aimerait bien savoir d’où viennent ces phénomènes bizarres. Au début, c’était enthousiasmant, mais à force de piétiner ça devient énervant.
— On n’a pas exploré toutes les pistes, dit Xavier. Je suis sûr qu’il y a moyen de découvrir quelque chose d’intéressant. »
En les entendant ainsi, Clémence conclut : « Ils ne sont pas dangereux, en tout cas pas pour l’instant. Mais ce journaliste est suffisamment entêté pour finir par nous mettre dans l’embarras. Et puis ce mail anonyme, d’où vient-il ? »

Assis sur son trône, Lotarh, les yeux brillants, regarde le journaliste et l’inspecteur discuter avec Clémence.
« Idiots ! » s’écrie-t-il en frappant un bras de son trône du poing.
Ses yeux perdent leur éclat et l’image disparaît.
« Imbéciles… Malgré le message que je vous ai envoyé, vous ne trouvez absolument rien sur ces Combattants de l’Arc-en-Ciel, et en plus vous vous empressez de tout révéler à la première venue ! Stupides humains, vous n’êtes bons que comme réserves d’énergie. Vous êtes des vaches à traire, et rien d’autre ! Tant pis pour vous, vous serez mes prochains Soldats. Peut-être que vous pourrez enfin vous rendre utiles. »

En début de soirée, Clémence se prépare à quitter l’immeuble du journal. Xavier la conduit jusqu’à l’ascenseur.
« Bon, je vais vous laisser là, dit-il. Vous saurez retrouver la sortie ?
— Bien sûr, dit Clémence en appuyant sur le bouton d’appel.
— Veuillez excuser Damien pour son comportement, il ne voulait pas être inamical. Il est juste sur les nerfs.
— Je comprends.
— Je n’en suis pas sûr. Nous avons un lien dont il n’a pas voulu parler, dit le journaliste. Nous étions beaux-frères en quelque sorte. Sa fiancée était ma sœur.
— Était ? s’interroge Clémence.
— Oui, elle a été assassinée.
— Je suis désolée.
— Cela fait déjà quelques années. Le problème est que l’enquête n’a jamais pu trouver l’auteur du crime. Évidemment, son lien avec la victime interdisait Damien de la mener, et il s’en veut terriblement. Moi, j’en veux à la police d’avoir classé l’affaire trop tôt. Ils n’auraient jamais dû baisser les bras. »
Clémence comprend maintenant pourquoi le journaliste est si entêté dans cette enquête.

Pendant ce temps, Damien est resté dans le bureau, plongé dans ses pensées. Soudain il sursaute : une silhouette est apparue dans le bureau.
« Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entré ici ? ! » demande-t-il à l’homme aux cheveux longs qui se tient en face de lui.
C’est à ce moment qu’il remarque les yeux uniformément rouges de cette personne. La surprise le rend muet.
« Pauvre humain ! dit Lotarh. Incapable de mener une enquête correctement malgré l’aide que je t’ai fournie. Ils ont bien fait de refuser de te laisser conduire l’enquête sur le meurtre de ta fiancée, tu l’aurais bâclée de toute façon.
— Comment osez-vous… ? ! Comment savez-vous ça ? !
— Ta haine intérieure me permet de lire dans ton cœur comme dans un livre ouvert ! Maintenant tu vas enfin pouvoir me servir. »
Lotarh tend le Miroir de l’Ombre vers Damien. À ses pieds se forme un cercle lumineux et son énergie est aspirée, tandis que son hurlement meurt rapidement.

La porte de l’ascenseur est en train de se refermer quand on entend un hurlement dans l’étage. Clémence a juste le temps de voir Xavier courir vers son bureau car son ascenseur commence à descendre. Elle n’a pas le temps de l’arrêter et est donc obligée d’attendre que l’ascenseur arrive au rez-de-chaussée pour pouvoir remonter. Elle finit par revenir à l’étage, mais une bonne minute s’est déjà écoulée. Elle court dans les couloirs (et ne rencontre personne, tout le monde à l’air d’être parti en week-end) et arrive enfin devant le bureau du journaliste. La lumière qui en sort ne lui laisse aucun doute.
« Niko, les amis ! crie-t-elle dans son communicateur. Lotarh est ici !
— Je suis au Q.G., dit Niko, j’ai localisé le lieu. Je transpose les autres Combattants dès qu’ils sont prêts ! Retiens-le en attendant !
— D’accord. Amulette Bleue, métamorphose ! »
Une fois transformée, Blue Bow entre dans le bureau, pour y trouver Xavier et Damien, tous deux entourés d’un cercle lumineux, et Lotarh exultant, le Miroir de l’Ombre à la main.
« Ah ah ah ! Parfait ! Je n’ai plus qu’une chose à faire…
— Tu ne feras rien de plus !
— Qui est là ? !
— Tu es coupable d’avoir voulu briser le cours du fleuve de la vie. Ta punition doit donc être exemplaire. Je suis Blue Bow, l’arbitre de l’espoir, alors prépare-toi à subir ton châtiment !
— Aaah ! Content de te voir, dit Lotarh sur un ton jovial. Je me demandais quand les Combattants de l’Arc-en-Ciel allaient intervenir. Je suis tellement habitué à vous avoir dans les pattes !
— Tant que tu continueras tes actes noirs, tu nous trouveras sur ton chemin ! Ruisseau Scintillant ! »
Les yeux de Lotarh s’illuminent et une espèce de bouclier de cristal noir se forme sur son avant-bras, qui le protège contre le jet d’eau surpuissant.
« Pas mal, dit-il. Mais il en faut plus pour me battre. Et toi, que vas-tu faire contre mes nouveaux Soldats de la Haine ? »
Xavier et Damien disparaissent dans deux colonnes de lumière, et après la séquence habituelle, deux nouveaux monstres apparaissent à leur place. Le monstre issu de l’inspecteur ressemble à Dick Tracy : imperméable et chapeau genre années trente, mais sa peau bleue, ses yeux injectés de sang, ses bras épais et les cornes qui ornent son dos le rendent beaucoup moins séduisant. Quant à celui issu du journaliste, il ressemble à une momie dont les bandelettes sont formées de coupures de journaux. Seul son visage de démon bleu est visible.
« Voici Détectivak et Reporterak, dit Lotarh. Alors, qu’est-ce que tu vas faire contre ces deux-là ? »
Reporterak se tourne vers Blue Bow, et lui envoie des centaines de coupures de journaux à la figure. Elle parvient à les éviter de justesse, l’une d’elle lui effleurant le mollet.
« Aïe ! » s’écrie-t-elle, tandis que quelques gouttes de sang perlent de la coupure.
Détectivak sort un énorme pistolet, et il tire une fois en direction de Blue Bow. Mais la balle semble se démultiplier. Blue Bow parvient aussi à esquiver cette attaque, qui crible le mur de balles.
« Ruisseau Scintillant ! »
Le jet d’eau repousse Reporterak, mais Détectivak tire sur elle avant qu’elle ait pu se mettre à l’abri.
« Boule de Feu !
— Barrière de Vent ! »
L’attaque combinée forme une tornade de feu qui détruit les projectiles. À l’entrée se tiennent les autres Combattants de l’Arc-en-Ciel.
« Un combat à deux contre un, vous appelez ça juste ? Monstres, prenez garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Je suis le guerrier de l’espoir, Red Bow !
— Et moi le défenseur de l’espoir, Green Bow !
— Et la lumière de l’espoir, Yellow Bow !
— Les amis ! Vous en avez mis un temps !
— Ça va Blue Bow ? demande Yellow Bow.
— Vous arrivez un peu en retard mais sinon ça va.
— Ah ! Vous voilà enfin ! dit Lotarh. Que dit-on chez vous ? “Plus on est de fous, plus on rit” ? je suis sûr qu’on va bien s’amuser ensemble ! »
Détectivak et Reporterak se mettent en joue, mais Yellow Bow ne l’entend pas ainsi :
« Action Lumineuse ! »
La boule de lumière les atteint et ils se retrouvent éblouis.
« Vlan ! Ça vous apprendra à vouloir faire du mal à Blue Bow ! leur crie Yellow Bow.
— Rain Bow ! Tiens-toi prêt !
— Mais il y en a deux ! fait ce dernier. Mon pouvoir est déjà à peine suffisant pour un seul…
— On s’occupe de ça ! coupe Red Bow. Boule de Feu ! »
La boule de feu atteint Reporterak dont le costume en papier journal s’enflamme.
« Green Bow ! Aide-moi pour l’autre ! Ruisseau Scintillant !
— D’accord ! Barrière de Vent ! »
Leurs attaques se combinent pour former un véritable raz-de-marée qui s’abat sur Détectivak. Il ne peut rien faire, malgré son imperméable. Pendant ce temps, les flammes se sont éteintes et Reporterak est tombé à genoux, complètement noir.
« À toi Rain Bow !
— Toile Arc-en-Ciel, action !
— Aaaaah ! je suis liiiiiiibre ! »
Xavier est libéré du monstre et tombe, évanoui. Détectivak se relève de l’attaque combinée de Green Bow et Blue Bow, mais il chancelle et Rain Bow en profite :
« Toile Arc-en-Ciel, action ! »
C’est au tour de ce monstre de se retrouver au centre de la toile, et il finit par disparaître, après le cri habituel, libérant l’inspecteur de police inconscient.
« Merde ! crie Lotarh. Vous ne perdez rien pour attendre ! Je vous aurai un jour ! »
Ses yeux rouges s’illuminent et il disparaît. Dans le Q.G., Niko regarde l’écran de contrôle puis s’écrie :
« Merde ! J’ai perdu sa trace ! Quel type de transposition peut-il bien utiliser pour que je ne puisse pas le suivre ? ! »

Dans le bureau, les Combattants de l’Arc-en-Ciel se félicitent d’avoir vaincu les deux monstres quand Rain Bow se sent mal et tombe à terre, rattrapé de justesse par Red Bow.
« Rain Bow ! Qu’est-ce qui se passe ? ! »
Tous accourent vers lui, mais il ouvre les yeux et reprend appui sur ses jambes.
« Ça va, dit-il. J’ai juste la tête qui tourne un peu.
— Tu es sûr ? demande Yellow Bow.
— Oui, j’suis sûr, dit Rain Bow en se relevant, aidé par Red Bow.
— Rentrez, dit Blue Bow, ils vont pas tarder à se réveiller. Je m’en charge. Et toi Angel va te reposer.
— D’accord, on y va », acquiesce Yellow Bow.
Ils quittent la pièce en ordre plutôt dispersé tandis que Blue Bow redevient Clémence.

Friday 10 June 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Interlude 3 : Yellow Bow et la nouvelle attaque de Rain Bow

Salut tout le monde ! Eh oui, j’ai décidé d’insérer une nouvelle pause. Il est temps de vous donner plus d’information sur Aurélien, le dernier membre à joindre les Combattants de l’Arc-en-Ciel.

En outre, je me suis rendu compte que j’ai oublié de vous donner la description de la nouvelle attaque de Rain Bow dans le dernier interlude. Je vais donc profiter de celui-ci pour réparer cette erreur.

Bon, je vous laisse avec Aurélien et Angel, et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour le dix-septième épisode de Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters ! (coïncidence : après avoir publié le treizième épisode un vendredi 13, le dix-septième épisode tombe sur un vendredi 17 ! Je vous jure que je n’en fais pas exprès !)

Profil : Yellow Bow

Yellow Bow's original amulet
Slogan

« Je suis Yellow Bow, la lumière de l’espoir, et je ne peux supporter que tu apportes ici tes effroyables ténèbres. Alors va-t’en, ou prépare-toi à affronter mon courroux ! »

Nom
Aurélien Lebrillant
Âge
15 ans
Anniversaire
9 août (Lion)
Groupe sanguin
O
Classe
lycée privé, seconde
Matière préférée
anglais
Matière détestée
physique-chimie
Aspiration
devenir célèbre
Hobby
chant, théâtre
Famille
père français, mère anglaise, deux demi-sœurs aînées
Couleur préférée
jaune (la couleur de l’or)
Plat préféré
le fast-food
Plat détesté
la soupe
Qualités
généreux, lucide, passionné
Défauts
orgueilleux, frivole, vaniteux
Signe particulier
ses parents sont très riches et le couvrent de cadeaux, mais ils ne prennent pas le temps de s’occuper de lui.
Transformation

« Amulette Jaune, métamorphose ! »

Aurélien décroche l’Amulette de sa chaînette avec la main droite. Il tend son bras droit vers le haut, l’Amulette dans la paume de la main, et récite sa formule de transformation. L’arc-en-ciel jaune sur l’Amulette s’illumine, puis l’Amulette émet une lumière jaune qui cache tout, sauf l’Amulette elle-même (du point de vue d’un spectateur extérieur, Aurélien disparaît dans une boule de lumière jaune. Le reste de cette description réfère à ce qui se passe à l’intérieur de cette boule de lumière). Quand la lumière s’estompe, l’Amulette est posée sur la poitrine d’Aurélien, dont la silhouette luit d’une couleur jaune pâle. Tandis que la caméra recule, Aurélien lève les yeux au ciel. Les bras tendus, il lève aussi les mains d’un geste ample, et les rejoint paume contre paume au-dessus de sa tête. Il les sépare et une boule lumineuse apparaît entre ses mains. Il écarte les bras en Y et la boule grossit et devient de plus en plus brillante. Simultanément, la caméra fait un tour complet autour de la boule de lumière, tout en montrant Aurélien en plan américain. Pendant tout ce temps, il fixe la boule du regard. Tout à coup la boule explose en une sphère de lumière qui grossit rapidement et englobe Aurélien puis le champ de la caméra. Quand la lumière disparaît, la caméra est fait un gros plan sur les gants de Yellow Bow qui porte maintenant son costume. Il a les deux mains posées sur le cœur. La caméra recule en faisant deux tours complets, montrant le reste de son costume et ses cheveux jaunes, tandis qu’il écarte lentement les bras. La caméra s’arrête de bouger, et Yellow Bow prend sa pose. Il est en trois-quarts, les mains posées derrière la nuque et les coudes écartés, et il arbore un grand sourire. Quand il s’immobilise, l’arrière-plan se fige en une image bleu clair parsemé d’étoiles.

Attaque

« Action Lumineuse ! »

La caméra est en gros plan sur le visage de Yellow Bow. Il sourit, fait un clin d’œil, puis prend une expression sérieuse. Les iris de ses yeux brillent d’une lumière jaune qui disparaît tandis que la caméra recule. Il écarte lentement les bras et des étincelles apparaissent un peu partout, voltigeant autour de lui tandis que la caméra fait un tour complet. Il lève les bras au ciel, poignets joints, mains écartées en coupe, en criant « Action … ». Les étincelles se transforment en lignes lumineuses qui tournoient et s’assemblent sur ses mains en une boule de lumière. Il crie alors « … Lumineuse ! » et projette les mains vers l’avant, paumes vers la caméra. Ce mouvement lance la boule brillante dans la direction de la caméra. Quand elle arrive devant la cible, elle explose en un éclat lumineux qui l’éblouit. Cette attaque par elle-même a un pouvoir destructif limité, mais elle peut être utilisée en combinaison avec d’autres attaques pour augmenter leur puissance.

Mise à jour de profil : Rain Bow

Rain Bow's original amulet
Attaque

« Toile Arc-en-Ciel, action ! »

Cette attaque est bien plus puissante que les Rubans Arc-en-Ciel. On commence avec la caméra en gros plan sur l’Amulette Arc-en-Ciel. Rain Bow pose la main gauche sur son Amulette. Celle-ci émet une lumière multicolore qui entoure sa main. Il lève le bras, le tendant au-dessus de sa tête (la caméra suit la main d’Angel en faisant un tour complet autour de lui). Quand il crie « Toile … », l’aura colorée disparaît, et il plie légèrement le bras pour abaisser la main d’une vingtaine de centimètres. Sur le chemin de sa main, un morceau d’arc-en-ciel vertical apparaît, tandis que la caméra recule pour inclure le visage d’Angel dans le champ. Il crie ensuite « … Arc-en-Ciel, … » et tord un peu le poignet. Les sept couleurs du morceau d’arc-en-ciel se séparent en éventail, jusqu’à former une sorte d’étoile à sept branches, reliées par des espèces de fils de soie multicolores (comme le centre d’une toile d’araignée). Enfin, il crie « … action ! », et tend son bras devant lui, en pointant sa cible du doigt. La caméra recule pour montrer Rain Bow en pied, tandis que la toile au-dessus de lui se développe pour former une véritable toile d’araignée multicolore qui continue à croître. La caméra se tourne maintenant vers la cible, qui est collée au centre de la toile multicolore. La toile exsude une énergie multicolore qui couvre progressivement la cible. Les couleurs se mélangent jusqu’à former un blanc uniforme et éclatant. Sous l’effet de cette énergie, la cible est normalement détruite. Comme c’est une attaque en surface, elle peut libérer un être emprisonné dans le corps d’un monstre.

Friday 3 June 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 16 : voulez-vous danser, mademoiselle ?

Quelques jours se sont écoulés et les cours ont recommencé, pour le plus grand malheur d’Angel qui semble vraiment déprimé.
« Alors Angel, qu’est-ce qu’il y a ? demande Lydia qui a l’air toute guillerette.
— Les cours ça me déprime, répond Angel en soupirant.
— Mais faut pas ! On est au mois de mai, il fait beau et les arbres sont en fleur !
— Ouais… aaaatchoum ! Résultat, je me tape un rhume des foins, continue-t-il. Heureusement que je suis pas allergique. »
Il se mouche sous le regard amusé de Lydia.
« Eh, je sais quelque chose qui va te remettre d’aplomb, dit-elle.
— Qu’est-ce que c’est ? demande Angel en relevant la tête de son mouchoir.
— Cet après-midi on a pas cours d’histoire. À la place, on a une réunion sur la prévention routière.
— Hein ? Je croyais que ça s’arrêtait au collège ces trucs-là ?
— C’est pas pareil. Là va y avoir une personne qui a été victime d’un accident de la route qui va venir nous parler de son expérience.
— Et comment ça se fait que j’étais pas au courant ?
— J’en sais rien, normalement tout le monde devrait le savoir. T’es peut-être un peu tête en l’air », dit Lydia en rigolant.
Angel ne relève pas et dit :
« Bon, en tout cas on a pas histoire aujourd’hui, c’est toujours ça de gagné. Et puis qui sait, ça va peut-être être intéressant. Merci Lydia, ça va mieux maintenant… aaa… aaa… AAATCHOUM ! »
Angel éternue si fort qu’il en tombe par terre, ce qui fait éclater Lydia de rire. Angel se relève en grommelant :
« C’est toujours à moi que ça arrive ces trucs… Pfff… »

Nous nous retrouvons dans ce lieu d’ombres et d’obscurité au milieu duquel flottent les douze Sages Noirs. Au centre de leur cercle, deux yeux rouges apparaissent, suivis par le corps de Lotarh.
« Sages Noirs, vous m’avez convoqué, dit-il.
— En effet ! dit un Sage Noir à la gauche de Lotarh, ce qui l’oblige à se tourner vers lui (NdlA : vous connaissez le petit jeu des Sages Noirs maintenant, non ? Alors pas la peine que je réexplique tout).
— Tes deux premiers soldats se sont déjà fait battre. Tu sais pourtant que le maître n’aime pas ça.
— Je le sais. Ne vous inquiétez pas, cela ne se reproduira plus.
— Il y a intérêt, car le maître veut plus d’énergie ! crie un autre Sage Noir. Dépêche-toi d’en ramener ! Il n’y a que quand le maître sera de retour que nous pourrons avoir une victoire totale !
— Je le sais, dit Lotarh. Mais il y a eu un imprévu. Les Combattants de l’Arc-en-Ciel sont apparus de nulle part. Cette planète ne possède pourtant pas la technologie de la transposition. Et ces enfants ne semblent pas avoir de pouvoirs de ce genre. Sages Noirs, savez-vous qui sont ces Combattants ? D’où tiennent-ils leurs pouvoirs ? »
Soudain, deux yeux rouges gigantesques apparaissent loin au-dessus des Sages Noirs et de Lotarh, et une voix grave et forte se fait entendre :
« Ne te pose pas de questions ! Tu n’es pas là pour ça ! Ton destin est de m’obéir et tu le sais ! Va, et ramène-moi des énergies humaines ! J’en ai besoin pour ressusciter complètement !
— Oui, maître Esmeros, dit Lotarh en tremblant, il en sera fait comme vous l’avez ordonné. »
Les grands yeux disparaissent, suivis par Lotarh. Dans l’obscurité, l’entité que Lotarh a appelé « maître Esmeros » pense pour elle-même :
« La technologie de la transposition… cette planète minable n’est pas assez évoluée pour la posséder. Serait-il possible que la Confrérie de l’Arc-en-Ciel existe encore ? Je l’avais pourtant complètement détruite ! Non, cette fois, elle ne viendra pas interférer dans mes projets ! »

Il est maintenant 1 heure moins le quart. Lydia et Angel ont terminé de manger et avancent vers la salle où doit se faire la réunion sur la prévention routière. Quand ils arrivent à la porte, il n’y a encore quasiment personne à part deux personnes qu’ils connaissent bien.
« Eh, salut Martin, salut Clémence, vous venez assister à la réunion aussi ?
— J’ai pas le choix, dit Martin, elle est obligatoire pour tous les secondes. Ça m’énerve quand même de rater un entraînement pour ça.
— Il est très important d’avoir de bonnes connaissances du code de la route aussi tôt que possible, surtout maintenant qu’on peut conduire à 16 ans, dit Clémence. Non seulement ça évite les accidents, mais en plus c’est la loi, et nul n’est censé ignorer la loi.
— Clémence… soupire Martin. De toute façon, mes parents veulent pas que je commence mes leçons de conduite accompagnée avant les grandes vacances. J’ai du temps devant moi.
— C’est quand même ton devoir civique.
— Tu y vas aussi alors, Clémence ? demande Angel pour désamorcer la situation.
— J’aimerais bien, mais la réunion est seulement pour les secondes, et j’ai cours. Enfin, tant pis, vous me raconterez. J’y vais, salut !
— Salut Clémence. »
Clémence s’en va rejoindre sa salle de cours. Les trois autres se demandent :
« Alors, on entre maintenant ou on attend ?
— On n’a qu’à entrer, on moins on aura une bonne place, dit Lydia.
— En espérant que la porte soit ouverte », dit Martin en s’approchant.
La porte s’ouvre. Nos trois amis entrent donc dans la salle encore vide.
« On se met devant ? propose Lydia. Comme ça on entendra mieux.
— Avec le monde qu’il va y avoir, c’est une bonne idée, acquiesce Martin.
— Toutes les secondes vont rentrer dans la salle vous croyez ? s’interroge Angel.
— Ils ont dû prévoir que y’en aura qui viendront pas malgré l’obligation, dit Lydia.
— Mouais, d’ailleurs je me demande si je vais pas m’éclipser avant que ça commence », dit Martin.
Malheureusement pour lui, un professeur entre justement dans la salle.
« Ah, vous êtes déjà arrivés. Installez-vous, ça commencera dans dix minutes comme prévu.
— Désolé Martin, chuchote Angel à son attention. Il semble que tu sois bloqué ici avec nous.
— Je sais », dit Martin en baissant la tête de dépit.

Les minutes passent, et les élèves entrent au fur et à mesure dans la salle de réunion. À 13h05, les deux professeurs qui ont organisé cette réunion considèrent que les absents ne viendront plus, et de toute façon la salle est presque pleine. Ils prennent la parole :
« Bon, un peu de silence s’il vous plaît. Comme vous le savez peut-être, cette réunion fait partie d’un programme de sensibilisation à la sécurité routière auquel notre lycée participe. Une personne va venir vous parler des dangers de la route et des moyens d’éviter les accidents. Cette personne a été elle-même victime d’un accident de la route, alors je vous demanderai d’être gentils avec elle et de ne pas faire de remarques désobligeantes. Ayez un peu de décence. La réunion durera au moins une heure ou plus, tout dépendra de votre participation. Vous avez tous bien compris ?
— Oui, répondent les élèves, collectivement mais mal synchronisés.
— Très bien. Vous pouvez entrer mademoiselle. »
Une autre porte s’ouvre, et une jeune femme entre. Elle marche avec difficulté et s’aide d’une canne. Elle arrive entre les deux professeurs et se tourne vers les élèves. Tout le monde a un choc. Son profil est complètement brûlé. Ça n’empêche pas la jeune femme de sourire et de dire :
« Bonjour, merci d’être venus aussi nombreux à cette réunion. Je m’appelle Valérie Colbert et je suis chargée de vous parler de la sécurité routière. Je vais commencer par ma propre histoire… Comme vous le voyez, je porte sur mon corps les traces d’un accident qui a coûté la vie d’une autre personne, mon ami de l’époque… »
Angel sent sa gorge se serrer.
« Nous étions partis en vacances dans le Sud. C’était les premières vacances que nous prenions ensemble et nous ne connaissions pas bien la route. Aussi mon ami roulait prudemment mais peut-être pas de façon très sûre. Il faisait très beau et nous avions les fenêtres grand ouvertes. Nous roulions à flanc de colline quand mon ami m’a demandé un peu d’eau pour se rafraîchir. J’ai défait ma ceinture de sécurité pour aller chercher une bouteille d’eau dans la glacière que nous avions disposée à l’arrière de la voiture. La route était vide et nous étions insouciants. Soudain, au moment où j’attrapais la bouteille d’eau, j’ai entendu un crissement de pneu. Je n’ai pas le temps de me retourner, j’entends mon ami crier, puis je sens un choc énorme qui me soulève… Je ne me souviens pas du reste. Je me suis réveillée à l’hôpital, les deux jambes dans le plâtre, un bras fracturé et la moitié du visage cachée sous des bandelettes. Ma mère était près de moi et pleurait, mais je ne comprenais pas encore bien ce qui se passait. Là, le médecin est venu me voir et m’a appris que j’étais restée dans le coma pendant près de deux semaines. Il m’a raconté comment un automobiliste a découvert l’accident, comment il a appelé les secours. Une homme roulant à contresens avait percuté notre voiture. Mes premières pensées ont été vers mon ami. C’est là qu’il m’a appris l’horrible nouvelle. En fait, avoir défait ma ceinture de sécurité m’a presque sauvé la vie : au moment du choc, j’ai été éjectée de la voiture. Mon visage s’est cogné contre le moteur fumant de l’autre voiture, puis je suis tombée à terre. Mon ami n’a pas eu cette chance : notre voiture est tombée dans le ravin. Il ne s’en est pas sorti. »
Les yeux d’Angel se mouillent. Cette histoire ressemble à celle de ses parents. Lydia s’en rend compte et lui demande :
« Ça va Angel ? Ça va aller ?
— T’inquiète pas, dit-il en sortant son mouchoir. Je tiendrai le coup. »
Il se mouche bruyamment, ce qui attire l’attention de la jeune femme. Quand il s’en rend compte, il se met à rougir comme une tomate et essaie de se faire tout petit sur son siège.
« La voiture qui nous a percutés s’est encastrée contre la colline, continue Valérie. Le chauffeur a eu de la chance : il s’est simplement évanoui, plus par la quantité d’alcool qu’il avait dans le sang que par le choc d’ailleurs. Quant à moi, le docteur m’a dit que je pourrais remarcher si je suivais une longue rééducation, mais que je n’aurais jamais plus l’aisance que j’avais autrefois. Au bout de deux ans, je suis encore obligée de me servir d’une canne. Quant à mon visage, il restera ainsi pour toujours. »
La jeune femme s’arrête de parler pendant un moment. Le public est complètement silencieux, ce qui est rare pour des élèves de seconde. Elle reprend la parole :
« Voilà, c’est mon histoire, et je voulais vous la raconter, afin que vous vous rendiez compte que ces choses n’arrivent pas qu’aux autres. Si cet homme n’avait pas pris le volant alors qu’il était ivre, si mon ami n’avait pas été distrait par moi cherchant une bouteille d’eau, ce drame ne serait pas arrivé, et deux vies n’auraient pas été brisées. Mon ami venait de finir ses études de médecine, et moi je devais devenir première danseuse dans une troupe de ballet. Inutile de dire que pour moi la danse c’est fini. »
Angel se sent proche de cette femme. L’accident de ses parents a eu le même effet sur lui, même s’il n’était pas présent physiquement et que ses blessures n’ont été que psychiques.
« Mais assez parlé de moi. Je vais maintenant vous parler de la sécurité routière en général. Essayez de retenir le plus important : peut-être que vous éviterez un jour qu’une histoire comme la mienne se reproduise. »
La jeune femme commence à parler de choses plus générales. Elle arrive même à sourire. Inutile de dire que l’attention de tous est tourné vers elle. Seul Angel a l’esprit vagabond. Il repense à ses parents, à cette histoire qui a failli détruire sa vie.

Dans son antre moyenâgeux, Lotarh est assis sur son trône et réfléchit :
« Qu’est-ce que le maître veut cacher ? Sa vraie nature ? Pourquoi ne pas me révéler notre passé ? J’y trouverais peut-être le moyen de détruire ces gamins irritants. Mais cette peur qui m’étreint à chaque fois que le maître se manifeste, je ne peux rien contre elle, je sens que je n’ai d’autre choix que de lui obéir… Oublions ça pour l’instant, dit-il en se levant. Il me faut trouver ma prochaine victime. »
Lotarh marche dans son antre, contourne sa Fontaine de Haine et s’arrête dans un coin, devant son Miroir de la Haine. Celui-ci ne fait pour l’instant que refléter l’image de Lotarh.
«  Miroir de la Haine, trouve-moi ma prochaine victime. Quelle est la personne qui possède en elle la puissance de la Haine, couplée à l’énergie de l’Amour ? »
Le Miroir s’embrume, puis devient complètement noir. La brume se dissipe et le miroir montre une scène différente, le plan américain (NdlA : pour ceux qui ne connaissent pas ce terme de cinéma, le plan américain désigne un type de prise de vue où l’on ne voit que le buste et la tête de la personne filmée) d’une jeune femme appuyée sur une canne, debout devant un public dans une grande salle. Elle se tourne légèrement, et on entrevoit son profil brûlé.
« Parfait, dit Lotarh avec un grand sourire, celle-ci est une victime idéale ! Allons-y ! »
Et nous quittons Lotarh par un fondu au noir.

La réunion est terminée, et a eu un franc succès. Les élèves ont posé énormément de questions et les profs ont été obligés d’interrompre la réunion qui commençait à déborder sur le temps prévu. Les élèves commencent à sortir.
« Tu viens Angel ? demande Martin.
— Pars devant avec Lydia, je vous rejoins tout à l’heure. Je voudrais lui parler un peu.
— Ah bon ? OK, mais ne sois pas trop long ou on t’attend pas.
— Ça prendra que cinq minutes. »
Martin et Lydia sortent de la salle. Martin demande :
« Dis-moi Lydia, tu sais ce qu’il a Angel ?
— Ses parents sont morts dans un accident de voiture similaire à celui de cette femme, explique Lydia.
— Ah bon ? Je savais que ses parents étaient décédés mais je savais pas dans quelles circonstances. Maintenant je comprends pourquoi il était comme ça. Le pauvre, il a dû souffrir. »

Angel descend et rejoint les profs et la jeune femme. Il attend un peu car plusieurs élèves ont eu la même idée que lui. Ceux-ci finissent par partir et il se retrouve près de la jeune femme.
« Euh… Bonjour, tente-t-il timidement.
— Bonjour jeune homme, dit la jeune femme jovialement. À qui ai-je l’honneur ?
— Je m’appelle Angel.
— Angel ? C’est un prénom sympa ça. Je peux t’appeler Angel, en contrepartie tu m’appelles Valérie et tu me tutoies, d’accord ?
— Euh… OK, made… Valérie.
— Parfait ! Alors Angel, qu’est-ce que tu veux me demander ?
— Euh… Rien… C’était juste pour vous dire… euh pour te dire que ton histoire m’a beaucoup touché. J’ai vécu une histoire similaire. J’ai perdu mes parents dans un accident de voiture quasiment pareil au tien. »
Valérie prend un air désolé.
« Oh, je vois. Je suis désolée si mon histoire a ravivé de mauvais souvenirs.
— Non, ça va. J’ai appris à vivre avec. C’est arrivé il y a longtemps. C’est simplement que je me suis senti longtemps coupable.
— Je sais ce que c’est, dit Valérie. Je me suis longtemps senti coupable d’être en vie. Pourquoi est-ce que j’ai survécu et pas Henri ? Henri c’est… c’était le nom de mon ami.
— Moi c’est différent. J’étais pas dans la voiture. J’avais seulement pas vu mes parents depuis longtemps et ils voulaient me faire une surprise. Ils ont eu leur accident pendant le voyage qui devait les conduire vers moi.
— Mais ils sont avec toi maintenant, dit Valérie.
— Hein ?
— Tu le sens pas parfois ? Tes parents t’ont jamais quitté. Leur amour est resté dans ton cœur, et cela fait qu’ils ne te quitteront jamais.
— C’est vrai, dit Angel avec un grand sourire. Je m’étais pas vraiment rendu compte mais tu as raison.
— Pour moi c’est pareil, je sais qu’Henri veille sur moi là où il est… Mais parlons d’autre chose, je t’aime bien. Tu n’as pas de cours cet après-midi ?
— Non, ils ont tous été suspendus à cause de la réunion.
— Très bien, alors voilà ce que je te propose : ça te dirait de passer chez moi un moment ? J’habite près d’ici. On pourrait discuter un peu plus longtemps. Et puis j’aurais besoin d’un peu d’aide à la maison. Il y a des choses qu’il faut faire mais que je peux pas faire toute seule. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que je peux te faire confiance. Alors, ça te dit ?
— Oui, bien sûr, il faut juste que je prévienne mes amis qu’ils ne m’attendent pas.
— Alors vas-y, je t’attends ici, j’ai quelques trucs à régler avec vos profs.
— OK. »
Angel sort rapidement de la salle et retrouve Lydia et Martin.
« Alors, sympa ? demande Martin.
— Très, elle m’a invité à passer un moment chez elle.
— Et tu vas y aller ? demande Martin, étonné.
— Oui, pourquoi pas ? Je suis juste passé vous dire de ne pas m’attendre.
— Attends, t’es dingue là ! s’écrie Martin. Tu vas aller chez une parfaite inconnue ?
— Martin a raison, dit Lydia, c’est pas prudent.
— Ça va, je sais me défendre. Et puis elle me paraît pas vraiment dangereuse, pas vrai ?
— C’est pas une raison, t’es mineur et elle est majeure !
— Ça va Martin, y’a pas de danger, dit Angel. Allez, salut ! »
Angel les laisse et rejoint Valérie. Lydia et Martin se regardent sans comprendre.
« Incroyable ! dit Martin.
— Il a vraiment pas froid aux yeux, dit Lydia. C’est cette histoire qui a dû le toucher. Il doit se sentir proche de cette Valérie parce qu’ils ont vécu une expérience similaire.
— Tu crois ? demande Martin.
— C’est possible. Il a peut-être besoin de parler à quelqu’un qui comprend vraiment ce qu’il a vécu.
— Et toi ? Je croyais que t’étais sa meilleure amie ?
— J’ai jamais perdu quelqu’un dans un accident de voiture. Peut-être que je peux pas comprendre tous ses sentiments. »
Pendant qu’elle dit cela, elle pense : « Angel, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu es bien mystérieux depuis quelques mois… »

Une dizaine de minutes plus tard, Angel et Valérie arrivent chez cette dernière, un appartement situé au dernier étage d’un vieil immeuble parisien.
« Entre, dit-elle en ouvrant la porte, tu es le bienvenu. »
Il entre, et voit tout de suite que l’appartement est gigantesque ! Le hall d’entrée est déjà aussi grand que sa chambre.
« Waah ! C’est gigantesque chez toi !
— C’était l’appartement que je partageais avec Henri. J’ai pas eu le cœur de m’en séparer, et j’ai une petite fortune personnelle qui me permet de payer le loyer. Je suis aidée aussi par ma pension d’invalidité. Enfin, j’aurais aimé qu’il en soit autrement… Mais bon, on va pas rester dans le couloir, viens avec moi. »
Il la suit dans le couloir et ils arrivent dans une grande salle de séjour. Celle-ci est orientée plein sud et la grande baie vitrée laisse passer la lumière de cet après-midi bien entamé.
« Assieds-toi, dit Valérie. Tu veux quelque chose à boire ? Un jus de fruit ?
— Avec plaisir, dit Angel, mais c’est pas la peine si tu dois faire trois kilomètres pour le trouver. Tu dois être fatiguée d’avoir tant marché.
— Ça se voit tant que ça ? demande la jeune femme en s’asseyant. Je suis toujours en rééducation. C’est très long et très difficile, mais je n’aurai de cesse que quand j’aurai retrouvé tous mes moyens. Tiens, viens voir. »
Elle se relève et conduit Angel vers une autre porte. Elle l’ouvre et y fait entrer ce dernier.
« Waaah ! »
C’est une grande salle de danse, avec un parquet de bois et un grand miroir.
« Je m’y entraînais tous les jours, autrefois, dit Valérie avec une pointe de regret dans la voix. C’était mon rêve de devenir danseuse étoile. Mon rêve est maintenant réduit à néant, mais j’espère bien un jour reprendre la danse, en amateur en tout cas. Et puis en attendant, cette salle me permet de faire mes exercices quotidiens de rééducation.
— J’aurais bien aimé connaître quelqu’un comme toi auparavant, dit Angel sur un ton énigmatique.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Quand mes parents sont morts, j’ai perdu tout courage de vivre et je me suis éloigné de tout. Y’a que ma meilleure amie et ma tante qui sont restées à mes côtés. Peut-être que si je t’avais rencontrée plus tôt, tu aurais pu m’insuffler ton courage et j’aurais pu me reprendre.
— Mais tu as des amis maintenant.
— Maintenant oui », dit Angel en pensant aux événements qui lui ont fait rencontrer ses nouveaux amis.
Il y a un silence lourd, qu’Angel finit par briser de façon un peu bête :
« Euh… Tu pourrais m’indiquer les toilettes s’il te plaît ?
— Bien sûr ! dit Valérie en riant, c’est au fond du couloir à gauche.
— Merci, je reviens tout de suite. »
Il la laisse pour aller soulager un besoin pressant. Seule, Valérie s’approche du miroir et pose la main sur la barre d’entraînement. Elle pose sa canne contre le miroir et essaie de monter sa jambe sur la barre. Elle grimace de douleur et finit par abandonner à la moitié du parcours.
« Quant on pense que vous auriez pu être danseuse étoile », dit soudain une voix derrière elle.
Elle se retourne si brutalement qu’elle manque de perdre l’équilibre. Devant elle se tient un homme assez grand, vêtu de ce qui ressemble à un uniforme étrange barré d’une écharpe bleu clair. Ses yeux sont cachés par des lunettes noires au dessus desquelles tombe une longue mèche de cheveux blancs.
« Qui êtes-vous ? ! Comment êtes-vous entré ici ? ! » s’écrie Valérie.
Elle essaie d’attraper sa canne, mais la manque et tombe à terre. Lotarh ne semble pas en avoir cure et continue de parler :
« Et vous auriez pu épouser celui que vous aimiez plus que tout au monde. Tous ces rêves détruits par un seul ivrogne. Vous devez tellement le haïr.
— Comment est-ce que vous savez tout ça ? Et qui est-ce qui vous permet de parler ainsi de mes sentiments ? ! Sachez que je ne hais personne, même pas celui qui a causé l’accident ! La haine est un sentiment inutile et même nuisible, il ne fait qu’affaiblir les gens !
— Au contraire, dit Lotarh en enlevant ses lunettes, je sais mieux que quiconque que la haine est la vraie source du pouvoir, comme la haine que tu essaies de refouler vainement. Laisse donc éclater ta colère, et viens à moi, viens t’offrir à mon maître ! »
Lotarh tend le Miroir de l’Ombre vers une Valérie paralysée. Son regard croise son reflet et un cercle lumineux se dessine sur le parquet autour de ses pieds, tandis que l’énergie quitte son corps. Elle n’a que le temps d’émettre un faible cri avant de perdre connaissance.

Pendant ce temps, Angel sort des toilettes et se rend dans la salle de bains juste à côté pour se laver les mains.
« Ouf, ça va mieux comme ça », dit-il en se regardant dans le miroir.
À ce moment il entend Valérie crier ! Il lâche la serviette et court dans le couloir. Il repasse par la salle de séjour et parvient à la porte de la salle de danse. Par l’embrasure, il voit Lotarh voler l’énergie de Valérie et sent la colère l’envahir. Il s’éloigne un peu et crie :
« Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »
Une fois transformé, il court dans la salle de danse et interpelle Lotarh :
« Toi ! Arrête ça tout de suite !
— Qui… ? ! s’écrie Lotarh.
— Cette jeune femme a déjà vécu l’horreur. Elle a perdu l’être qui lui était le plus cher ainsi que ses rêves, et tu oses t’attaquer à elle ? ! Mais quel monstre es-tu ? Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Tiens, un Combattant de l’Arc-en-Ciel… répond Lotarh d’un ton négligent. Tu te trompes sur mes intentions. Je souhaite simplement lui faire découvrir les pouvoirs de la Haine qui sont enfouis en elle.
— Pour en faire ton esclave ! Jamais je ne permettrai cela ! Rubans Arc-en-Ciel ! »
Rain Bow lance ses rubans contre Lotarh, mais les yeux de ce dernier se mettent à briller et les Rubans Arc-en-Ciel disparaissent en brûlant à un mètre du spécialiste.
« Je n’ai pas le temps de m’occuper de toi, dit Lotarh, mais je vais te laisser un petit cadeau, un Soldat de la Haine ! »
À ces mots, le cercle de lumière se transforme en une colonne lumineuse qui cache Valérie. Une ombre démoniaque se forme et se solidifie, tandis que la colonne disparaît. À la place de Valérie se tient maintenant un monstre de forme féminine, vêtue d’un tutu rose. Mais sa peau est bleu métallique et ses yeux rouges sang. Ses cheveux jaunes sont tirés en arrière en une natte-chignon. Le monstre sourit, montrant des crocs aiguisés.
« Voici Ballerinak, explique Lotarh. Je te laisse avec elle, elle va te donner une leçon de danse très spéciale. »
Ses yeux s’illuminent et il disparaît. Ballerinak se tourne alors vers Rain Bow et lui dit d’une voix éraillée :
« Tu veux apprendre quelques pas de danse ? Ça te dirait de pouvoir faire ça ? »
Le monstre se met sur la pointe des pieds, les bras au-dessus de la tête, et commence à tourner sur elle-même.
« Waaah… » fait Rain Bow, impressionné.
Soudain, tout en continuant sa pirouette, le démon se met à bouger et se dirige vers Rain Bow à toute vitesse, en laissant un nuage de poussière. Rain Bow saute sur le côté pour l’éviter. Il se relève et lui lance son attaque :
« Rubans Arc-en-Ciel ! »
Malheureusement, les rubans rebondissent sur le corps tournoyant de Ballerinak. Celle-ci repart à toute vitesse et il l’évite de peu, mais se retrouve bloqué dans un coin de la salle.
« Non ! s’écrie Rain Bow quand il se rend compte de sa situation. J’peux rien faire ! Sans les autres j’suis nul ! »
Ballerinak cesse de tourner et s’adresse à lui :
« On va ajouter un petit quelque chose, ça sera plus amusant. »
Elle défait son chignon, qui se déroule en une natte terminée par une lame aiguisée ! Elle recommence à tourner sur elle-même, et par la force centrifuge la natte se tend à l’horizontale, formant une sorte de scie circulaire. Elle tournoie à toute vitesse vers Rain Bow qui se presse contre le mur, les bras devant le visage.
« Barrière de Vent ! »
Un mur de vent se dresse entre Rain Bow et Ballerinak. Cette dernière s’y cogne et tombe à terre. Rain Bow se tourne et voit tous ses amis Combattants.
« Ça va Rain Bow ? demande Yellow Bow.
— Ça va, répond ce dernier. Comment vous avez fait ? !
— Niko était dans le Q.G., explique Blue Bow. Il a détecté la présence d’une énergie maléfique, ainsi que ta présence, au même endroit. Il nous a prévenus et transposés ici.
— Tu aurais pu nous appeler avant de t’attaquer à ce monstre, dit Red Bow. Tu aurais pu te faire tuer !
— Hé ! Les gamins, vous oubliez pas quelqu’un ici ? ! » dit une voix de vieille femme.
Les Combattants se tournent vers Ballerinak qui est en train de se relever.
« Ah non ! Tu vas pas recommencer ton tourniquet ! s’écrie Red Bow. Boule de Feu !
— Je suis avec toi, dit Yellow Bow. Action Lumineuse ! »
La boule lumineuse se fond dans la boule de feu et la fait gonfler en une sorte de boule d’énergie qui explose en atteignant Ballerinak. Celle-ci est projetée à terre et visiblement sonnée.
« À toi Rain Bow ! crie Red Bow.
— Toile Arc-en-Ciel, action ! »
La monstresse se retrouve au centre de la Toile Arc-en-Ciel. Elle disparaît en libérant Valérie qui crie : « Je suis liiiiiiiiiibre ! » avant de tomber à terre, épuisée.
« Ouf ! On a encore repoussé une des attaques de Lotarh, dit Green Bow, soulagée.
— Ouaips, dit Red Bow. Finalement t’a eu raison de vouloir aller chez elle. Mais t’aurais quand même pu nous appeler avant de te jeter dans la gueule du loup ! »
À ces mots, Rain Bow prend une mine sombre.
« Euh… Mais… C’est bon, c’est pas grave, essaie de se rattraper Red Bow, qui se rend compte qu’il a peut-être vexé Angel.
— Bon, il faudrait peut-être repartir avant qu’elle se réveille, dit Blue Bow. Angel, tu restes avec elle et tu inventes une histoire plausible, OK ?
— Bien sûr », dit ce dernier dont la mine s’éclaire.
Il se tourne vers Valérie et n’en croit pas ses yeux :
« Regardez ! »
Il montre son visage du doigt. Personne ne semble comprendre, quand Martin se rend compte :
« Son visage… Il a été guéri !
— Guéri ? demande Green Bow.
— Elle avait le visage brûlé, dit Red Bow, et maintenant plus une trace ! »
Valérie commence à bouger.
« Vite, allez-vous-en ! dit Rain Bow.
— Oui. Niko, transpose-nous ! »
Une bulle de lumière entoure les Combattants qui finissent par disparaître, pendant que Rain Bow redevient Angel.

Dans le Q.G., les Combattants de l’Arc-en-Ciel, sans Angel, discutent à propos de ce dernier :
« Son pouvoir, il aurait guéri les blessures de cette femme ? se demande Clémence.
— Ça voudrait dire que son pouvoir est bien plus grand que le nôtre, dit Martin.
— C’est bien ce que je vous avais dit, dit Niko, perché sur l’épaule de Clémence. Angel possède le pouvoir sacré de l’Arc-en-Ciel, l’un des plus grands pouvoirs qui soient. Mais c’est le plus immature d’entre vous. C’est pour ça que votre rôle est de le protéger, afin qu’il puisse révéler toute sa puissance.
— On le protégera, dit Alexandra, même au péril de notre vie. »
Les autres sont étonnés par des paroles si graves venant d’Alex.
« De quoi vous parlez ? » demande une voix au fond du Q.G.
Ils sursautent tous. C’est Angel qui vient d’arriver.
« Rien de spécial, dit Martin, qui tente de cacher sa gêne. Alors, comment ça s’est passé avec cette femme ?
— Je lui ai juste raconté que les Combattants de l’Arc-en-Ciel étaient apparus pour l’aider et que j’avais assisté à un spectacle incroyable. Elle a pas trop posé de questions. Voir son visage intact l’a chamboulée. Elle a toujours autant de problèmes pour marcher par contre… Bon, je faisais que passer. Je rentre chez moi. Tu viens Niko ?
— D’accord, répond l’oiseau multicolore. Vous refermerez quand vous partirez ?
— Bien sûr, dit Clémence avec un grand sourire. Salut.
— Salut les copains ! » dit Angel en repassant l’hologramme.
Les autres Combattants le regardent partir avec le visage grave.