Friday 29 July 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 23 : un nouvel ennemi ?

Le de-briefing qui eut lieu après cette longue bataille fut presque aussi rocambolesque que la bataille elle-même. Il fut surtout un peu trop riche en émotions pour Niko. Dans le Q.G. à moitié détruit, nos amis lui racontèrent tout. Ils commencèrent par ce qu’Aniva leur avait révélé (le nom d’Esmera provoqua une crise de retour de souvenirs chez Niko, un peu comme le nom de Lotarh avait provoqué chez la prêtresse), puis durent lui expliquer ce qui lui était arrivé. Ce fut un moment très dur, mais Angel aida Niko à le surmonter. Finalement, ils décidèrent qu’un peu de repos leur ferait du bien, et qu’ils se retrouveraient tous ensemble le samedi suivant pour une nouvelle réunion. C’est ce samedi que nous retrouvons Niko et Martin dans un Q.G. nettoyé. La console détruite a été enlevée et les dégâts semblent réparés. D’ailleurs, Martin s’en félicite :
« On a fait du bon travail tu trouves pas ?
— Oui, même si tout n’a pas pu être réparé malheureusement. Sans accès à la technologie de la base de la face cachée de la Lune…
— Haut les cœurs Niko ! On sauvera Aniva, je te le promets !
— Je sais, réplique Niko. Mais je suis inquiet.
— Nous aussi, dit Clémence en entrant dans le Q.G., suivie par les trois autres Combattants de l’Arc-en-Ciel. Il faut agir et la retrouver rapidement, j’ai peur pour sa vie.
— C’est de ma faute, dit Angel d’un air sombre. Je vous ai tous laissé tomber et…
— Stop ! dit Alexandra avec un grand sourire. On t’a dit de plus broyer du noir tu te souviens ? On a tous bien compris et on t’en veut pas. Alors cesse de te faire du souci pour ce qui est déjà derrière nous. Je suis sûre qu’Aniva serait d’accord avec moi. »
Tous acquiescent, et Angel reprend le sourire.
« Tiens, vous avez réparé le Q.G. ? demande Aurélien qui saute toujours du coq à l’âne.
— Oui, dit Martin. J’ai fait les gros travaux, et Niko et Clémence se sont occupé de l’électronique.
— On a fait ce qu’on a pu avec la technologie terrestre, continue Clémence. Le Q.G. n’a plus toutes ses capacités mais au moins il risque plus de griller. On n’a rien pu faire pour le système de transposition par contre.
— Et comment on va faire pour aller où Lotarh va attaquer ?
— Il faudra de nouveau compter sur la chance, comme on le faisait avant d’avoir le Q.G., dit Niko. Et s’il y a vraiment urgence, il reste toujours un moyen…
— Lequel ? ! Lequel ? ! demande Angel à moitié hystérique.
— Angel, calme-toi ! Je ne vous en ai jamais parlé car c’est assez dangereux. Il s’agit de vous mettre en cercle et d’en appeler aux pouvoirs sacrés de vos couleurs respectives. En les fusionnant, vous créez une concentration d’énergie suffisante pour faire de nombreuses choses, comme vous transposer par exemple. Cela s’appelle la “Transposition Arc-en-Ciel”. Mais en appeler aux pouvoirs sacrés est quelque chose de dangereux, qui peut se retourner contre vous si vous ne les contrôlez pas suffisamment bien. C’est pour ça que je vous conseille de ne pas y avoir recours, du moins pas pour l’instant.
— Et pour Aniva ? demande Alex. On peut pas la laisser comme ça, il faut la trouver et la sortir de là !
— Lotarh nous a dit qu’elle était aux mains d’Esmeros, dit Clémence. Cela veut dire qu’elle doit se trouver là où cette monstruosité se terre, là où se trouve la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir elle-même ! Si nous pouvions suivre Lotarh jusqu’à son repaire, nous pourrions les débusquer.
— Malheureusement, je perds toujours la trace de Lotarh quand il se transpose, explique Niko. Il doit suivre un chemin assez complexe pour y parvenir. Je vais utiliser toutes les ressources du Q.G. pour trouver ce chemin, c’est la seule chose à faire. Je vais programmer l’ordinateur pour qu’il suive la trace de Lotarh lors de ses apparitions, et pour qu’il conserve en mémoire sa dernière position connue lorsqu’il se transpose. cela nous aidera peut-être… »
Niko paraît un peu abattu.
« Ça va Niko ? Y’a un problème ? demande Aurélien.
— Non, dit Niko, ça va. Ce sont juste mes souvenirs d’Esmera qui me rendent nostalgique.
— C’est vrai que tu étais son confident, d’après la prêtresse Aniva, dit Martin. Tu sais pourquoi elle a disparu ?
— Non, pas du tout. Je ne me souviens même pas de ma mise en hibernation. Mais je suis sûr qu’Esmera était encore vivante à cette époque. Ce dont je me souviens, ce sont nos promenades dans les forêts de Planète-Mère et nos discussions à bâtons rompus. Je me souviens aussi de nos disputes, car bien qu’ayant un pouvoir gigantesque et une bonté sans limites, Esmera était vraiment puérile parfois.
— Tiens, ça me rappelle quelqu’un, dit Martin en regardant Angel.
— Qui ça ? » demande ce dernier en regardant autour de lui.
BLONG ! (bruit de quatre personnes et un oiseau tombant par terre de surprise)
« ... Pas possible, il est pas possible », grommelle Martin en se relevant, tandis qu’Angel continue à regarder autour de lui d’un air ahuri.

Dans ce lieu fait d’ombres presque solides, organisées en filaments vibrants et pulsants, sous une forme bizarrement humanoïde et gigantesque, les douze Sages Noirs flottent en cercle, immobiles comme à l’accoutumée. Au milieu de ce cercle, deux petits yeux rouges apparaissent, suivis d’un corps, celui de Lotarh. Celui-ci s’incline devant le Sage Noir en face de lui.
« Tu n’es pas parvenu à prendre l’énergie de Rain Bow ! dit un autre Sage Noir.
— Veuillez me pardonner, répond Lotarh en se tournant vers lui. Il a augmenté son pouvoir d’une façon remarquable. J’ai dû battre en retraite, mais c’est pour mieux l’attaquer la prochaine fois. »
Deux yeux rouges gigantesques apparaissent loin au-dessus de Lotarh, et la voix écrasante d’Esmeros se fait entendre :
« Tu n’as dit cela que trop souvent, et tu as abusé de ma patience ! Je devrais te châtier pour ton incompétence, mais j’ai trouvé une meilleure punition. Je te retire ta mission ! Et je te mets sous les ordres de ma nouvelle protégée !
— Nouvelle protégée ? ! »
À côté de Lotarh, une colonne de fumée noire apparaît, qui se met à tourner comme une tornade de taille humaine. La tornade se dissipe, laissant place à une personne. Lotarh est ébahi, et pour cause : Aniva se tient à côté de lui, le regardant d’un air mauvais ! Mais est-ce bien Aniva, avec sa robe noire, ses cheveux rouges aux reflets métalliques, et ses yeux uniformément gris ? !
« Mais qu’est-ce que… ? balbutie Lotarh en reculant.
— Présente-toi, dit le maître à la nouvelle venue.
— Bien, maître Esmeros, fait cette dernière en s’inclinant. Je suis Aniva, grande prêtresse de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir et spécialiste du Mensonge.
— Mais…
— Lotarh, tu seras désormais sous ses ordres, et tu lui obéiras sans discuter ! Maintenant, tu vas lui donner le Miroir de l’Ombre, qui ne te sert plus à rien !
— Mais…
— C’est un ordre ! »
Ce cri a sonné comme un million de coups de tonnerre. Lotarh en est presque terrassé. Il sort le Miroir de l’Ombre en tremblant, et le remet à Aniva (NdlA : bizarre d’utiliser ce nom dans cette situation, non ?) qui le porte contre la poitrine, tout en continuant à regarder Lotarh avec un sourire narquois.
« Maintenant Aniva, je te charge de cette mission : retrouve Rain Bow, et rapporte-moi son énergie Arc-en-Ciel ! Je la veux !
— Je vous obéis, dit Aniva en s’inclinant. J’ai maintenant le seul élément qui me manquait pour mettre mon plan en marche.
— Alors va ! »
Une tornade noire se forme autour d’Aniva, qui disparaît en quelques instants. Lotarh la regarde partir, puis se tourne vers Esmeros (si l’on peut dire).
« Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Ai-je besoin de me justifier devant toi ? ! résonne la voix d’Esmeros. N’oublie pas que c’est moi qui t’ai appris comment transformer les êtres vivants en soldats de mon armée ! À cause de tes agissements irréfléchis, l’Aniva que tu m’as apportée était à l’article de la mort. Ne pouvant faire avec elle ce que j’avais prévu, j’ai décidé de changer mes plans et d’en faire une des nôtres.
— Mais ne craignez-vous pas que sa véritable personnalité reprenne le dessus ?
— Douterais-tu de mon pouvoir ? ! hurle le maître Esmeros, très en colère.
— Non, maître, dit Lotarh en s’inclinant.
— Alors laisse-moi, et tiens-toi à disposition d’Aniva ! N’oublie pas que tu lui es maintenant subordonné !
— Bien, maître. »
Ses yeux se mettent à briller, et il disparaît. Dans les ténèbres, Esmeros pense pour lui-même :
« Lotarh devient de plus en plus insubordonné et prompt à discuter mes ordres. Maintenant qu’il a retrouvé la mémoire, cela risque d’être encore pire. Je ferais mieux de m’en méfier… »

Dans une ruelle vide de Paris, une petite tornade noire se forme et laisse apparaître Aniva. Elle regarde autour d’elle.
« Voici donc Paris… Commençons par nous fondre dans le paysage. »
Une nouvelle tornade se forme autour d’elle, et quand elle disparaît Aniva a complètement changé ! Sa robe noire est devenue un T-shirt et un pantalon noirs moulants, et ses cheveux ont repris une couleur rousse normale. Seuls ses yeux ont gardé leur forme originelle et restent uniformément gris. Sur la paume de sa main se forme une petite tornade noire, qui fait apparaître une paire de lunettes noires qu’elle met immédiatement. De la même façon, elle fait apparaître un sac à main de cuir noir. Aniva ressemble maintenant à une starlette qui voudrait aller faire ses courses incognito (NdlA : du genre « Comment ? Je suis partie à St-Trop’, capitale de la jet-set, pour prendre des vacances, et ces mufles de paparazzi me reconnaissent même ici ? ! »). Elle a un sourire mauvais.
« Bon. Maintenant, allons mettre en place le piège qui se refermera sur Rain Bow. »
Elle sort de la ruelle, se retrouve dans la foule des grands boulevards, et s’y fond rapidement.

Nos amis sortent du magasin de jouets (qui soit dit en passant est toujours fermé. Il semble que les candidats ne se bousculent pas pour y devenir gérant). Niko est posé sur l’épaule d’Angel.
« Au fait, demande-t-il, comment vont les ex-otages ?
— D’après Lydia, tout le monde va bien, dit Angel. Ils sont restés en observation une demi-journée à l’hôpital, ils ont vu un psychologue, mais personne semble avoir de séquelles. Lydia est rentrée chez elle et reviendra à l’école lundi.
— C’est pareil pour grand-père et pour la copine de papa, ajoute Alexandra. Ils sont rentrés chez eux.
— Alphonse aussi, dit Aurélien avec un grand sourire. Heureusement, parce que je sais pas comment j’aurais fait pour dîner sans lui.
— Tu serais allé au McDo, soupire Clémence. Tu préfères ça aux superbes plats mitonnés d’Alphonse de toute façon.
— C’est une bonne idée ça ! s’écrie Aurélien. Et si on allait tous au McDo ce soir ? !
— Non ! hurle Clémence. T’as pas compris que c’était un reproche que je te faisais ? ! »
Elle se met à le pourchasser, tandis que nos trois autres compères, ainsi qu’un certain oiseau, les regardent faire, atterrés. Soudain, quelque chose attire l’attention d’Angel. Il tourne la tête brusquement, mais la personne a disparu dans la foule. C’était une jeune femme rousse, habillée tout en noir et portant des lunettes noires, qu’Angel avait cru reconnaître.
« Non, j’ai dû rêver, se dit-il. Je dois trop vouloir la retrouver rapidement, et mes yeux me jouent des tours. »

Le lendemain, Angel et Lydia se promènent au parc. L’expression d’Angel quand il regarde son amie montre qu’il est inquiet pour elle. Elle finit par le remarquer et lui demande d’un air amusé :
« Alors quoi ? J’ai un bouton sur le nez ?
— Euh… Non ! Non ! Pas du tout ! s’écrie Angel en battant des bras.
— Ça va bien, dit Lydia, pas besoin de me regarder comme ça. Je vais bien.
— C’est ce que tu dis, mais tu admettras que c’est flippant ce que tu as vécu.
— C’est vrai. Et pourtant je me sens parfaitement bien. Le psychologue était surpris. Il m’a dit qu’il comprenait pas pourquoi on n’avait pas les symptômes normaux d’ex-otages. On aurait tous dû être en état de choc. Remarque, c’est pas que je regrette de pas avoir les symptômes classiques, dit-elle en riant.
— Et t’as une idée de pourquoi tu te sens si bien ?
— J’sais pas… Peut-être que c’est parce que je suis restée inconsciente tout le temps. J’ai à peine aperçu cet homme bizarre avec son uniforme, et tout de suite après j’me suis retrouvée dans cet entrepôt en compagnie d’autres gens et des Combattants de l’Arc-en-Ciel. Pas de quoi être choquée, non ?
— En tout cas, j’suis content que t’ailles bien. J’étais tellement inquiet…
— Il fallait pas. T’aurais dû te douter que les Combattants de l’Arc-en-Ciel allaient intervenir. Ils sont toujours là quand il faut. »
Angel ne réplique pas. Il a encore honte du comportement qu’il a eu durant cette longue bataille.
« Tiens, tu veux une glace ? demande Lydia.
— C’est une bonne idée ça ! répond Angel avec un grand sourire. Tu veux que j’aille en chercher ?
— Ah non ! C’est moi qui t’invite ! Il faut bousculer un peu les conventions ! Bouge pas, je vais aller voir le marchand de glaces.
— Tu veux pas que je t’accompagne ?
— Non, je veux t’offrir une glace surprise.
— OK. Mais reviens vite. »
Lydia lui fait un clin d’œil et s’en va tandis qu’il s’assied sur un banc.
« Elle est bizarre, se dit-il. J’me demande si elle n’a vraiment pas eu de séquelles. »
Mais il n’a pas le temps de se poser la question, car à quelques mètres devant lui passe une silhouette qui le fait presque bondir de sur son banc. C’est une femme rousse, habillée tout en noir et portant des lunettes noires, et qui ressemble à s’y méprendre à Aniva ! Il se frotte les yeux, croyant à une hallucination. Mais non, la silhouette est toujours là, s’éloignant lentement. Angel va ouvrir son communicateur, mais il arrête son geste.
« Non, je dois en avoir le cœur net ! »
Il se lève et suit la femme à distance. Essayant de paraître le plus naturel possible (NdlA : mains dans les poches et le regard vers le ciel, pourrait mieux faire du point de vue de la discrétion !), il la suit ainsi pendant cinq minutes. Il est loin derrière elle, et au détour d’un virage entre deux buissons il la perd de vue. Il regarde autour de lui, surpris, quand il entend un cri. Il court dans la direction du cri et retrouve la femme, qui tient dans sa main le Miroir de l’Ombre ! Devant elle, un jeune garçon d’à peu près l’âge d’Angel est paralysé au milieu d’un cercle lumineux, et est en train de se faire voler son énergie ! Tout autour, des gens s’enfuient dans tous les sens, mais la femme ne semble pas s’en préoccuper. Elle regarde le garçon d’un air dégoûté.
« Tu n’es pas celui que je cherchais, tu m’as fait perdre mon temps ! Enfin, comme je ne pensais pas réussir du premier coup, je ne suis pas trop déçue. Heureusement pour toi !
— Relâche-le immédiatement !
— Qui ose ? ! » s’écrie la femme en se retournant.
Devant elle se dresse Rain Bow, qui la pointe du doigt avec un regard dur.
« Toi, je ne sais pas qui tu es, mais tu possèdes le Miroir de l’Ombre. Donc tu fais donc partie de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Alors prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Rain Bow ! C’est toi que je cherchais ! dit la femme.
— Qui es-tu ? ! »
Elle jette ses lunettes, révélant ses yeux uniformément gris. Une tornade noire se forme autour d’elle et elle réapparaît, les cheveux rouge métallique et vêtue de sa robe noire. Angel est décontenancé par sa ressemblance avec Aniva.
« Aniva, c’est vous ? »
Il commence à s’avancer vers elle mais le ton de cette dernière le fait s’arrêter.
« Quoi ? ! Comment connais-tu mon nom ? ! Je suis Aniva, grande prêtresse de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir, et spécialiste du Mensonge !
— Mais… »
Rain Bow n’a pas le temps de continuer sa phrase, car Aniva lui lance une tornade noire. Il se retrouve par terre, sonné.
« C’est ton énergie que j’étais venue prendre. Aussi vais-je le faire maintenant !
— Barrière de Vent ! »
Elle est repoussée par le mur de vent qui s’est formé entre Rain Bow et elle. Elle se retourne. Autour du garçon toujours paralysé se tiennent les Combattants de l’Arc-en-Ciel. Quand ils la voient, le choc est rude.
« Prêtresse ? ! demande Blue Bow.
— Aniva, vous êtes vivante ! dit Yellow Bow avec un grand sourire. Je suis si content !
— Silence ! s’écrie Aniva d’un ton si dur que le sourire de Yellow Bow disparaît immédiatement. Je ne vous connais pas ! Je suis Aniva, spécialiste du Mensonge, et j’ai promis au maître Esmeros de lui ramener l’énergie de l’Arc-en-Ciel. C’est ce que je compte faire ! Et si vous voulez m’en empêcher, vous allez devoir en découdre avec ma Créature du Mensonge ! »
Le cercle lumineux autour du garçon est remplacé par une tornade noire, qui le cache complètement à la vue des Combattants de l’Arc-en-Ciel. Ils en reculent de surprise. La tornade se dissipe, et à la place du jeune garçon se tient une créature à la peau métallique et aux yeux rouges, dont l’habit est formé de centaines de rubans pendant sur son corps.
« C’était donc ça le secret que tu cachais, et pour lequel tu disais tous ces mensonges, dit Aniva. Remarque, je te comprends : vouloir devenir costumier quand ton père te destine au métier de pompier, ça ne doit pas être facile à gérer. En tout cas, tu es très bien Rubantrex ! Maintenant, occupe-toi de ces petits Combattants de rien du tout, je n’ai pas envie de me fatiguer. »
Le monstre acquiesce et se ramasse sur lui-même, puis écarte les bras et les jambes au maximum ! Une multitude de rubans partent dans tous les sens et entourent les quatre Combattants, les emprisonnant et les soulevant du sol. Ils serrent de plus en plus, et écrasent nos amis.
« J’étouffe ! parvient à articuler Green Bow.
— Ah non ! crie Rain bow. Les rubans, c’est ma spécialité ! J’aime pas les copieurs ! Rubans Arc-en-Ciel ! »
Il projette ses rubans, qui tranchent les rubans de Rubantrex et libèrent ainsi ses amis. Le monstre semble peu apprécier ce genre de performances et se retourne vers Rain Bow en grognant.
« Eh, me regarde pas comme ça ! » fait Rain Bow qui ne se sent soudain pas de taille.
Rubantrex va charger, mais Blue Bow l’en empêche.
« Ruisseau Scintillant ! »
Le jet d’eau frappe Rubantrex de plein fouet, et l’envoie valdinguer à quelques mètres.
« Vas-y Rain Bow ! crie Blue Bow. Libère-le maintenant !
— D’accord ! Toile Arc-en-Ciel, action ! »
Le nouveau pouvoir de Rain Bow agit. La toile immobilise le monstre, tandis que des boules d’énergie foncent sur lui et le recouvrent de leur énergie bénéfique. Il disparaît dans un hurlement qui devient un cri de soulagement :
« Je suis liiiiiibre ! »
Le garçon, libéré, tombe évanoui.
« Oh non ! s’écrie Aniva. D’accord, tu as gagné pour cette fois, Rain Bow de malheur. Mais ceci n’était qu’un coup d’essai. La prochaine fois, je te prendrai ton énergie, et vous ne pourrez rien faire pour m’en empêcher ! »
Elle disparaît dans une tornade noire. Il y a un silence gêné qui finit par être brisé par Red Bow :
« J’ai rêvé, ou Aniva nous a combattus ?
— Elle lui ressemble, et elle porte le même nom, dit Rain Bow. Mais c’est pas possible, elle ferait pas ça…
— À moins que… commence Blue Bow.
— À moins que quoi ? ! s’écrie Rain Bow en sursautant.
— Je sais pas trop, continue Clémence. Il faudrait mieux demander conseil à Niko.
— D’accord, dit Rain Bow, allons-y tout de suite !
— Attends, dit Red Bow, t’étais pas censé être avec Lydia aujourd’hui ?
— Oh merde, Lydia ! J’lai complètement oubliée ! Il faut que j’y retourne ou elle va s’inquiéter. Allez voir Niko, je vous rejoindrai ! »
Il se met à courir tellement vite qu’il en soulève un nuage de poussière, et laisse ses amis en plan.
« Pfff… Espérons simplement qu’il pensera à se changer avant de voir Lydia, soupire Red Bow. Quelle tête en l’air…
— Allez, on va voir Niko ? demande Green Bow.
— Oui, dès qu’on aura trouvé un endroit tranquille pour nous changer », acquiesce Clémence.

Dans une ruelle déserte de Paris, Aniva réapparaît dans une tornade noire. Elle porte de nouveau sa tenue « civile » et ses lunettes de soleil.
« Vous êtes puissants, Combattants de l’Arc-en-Ciel. Mais moi aussi. La prochaine fois sera la bonne.
— En es-tu si sûre ? demande Lotarh en apparaissant devant elle.
— Lotarh ! Qu’est-ce que tu viens faire ? !
— Te demander comment avait été ta première attaque. À ce que je vois, ça n’a pas été brillant.
— Comment oses-tu me critiquer, toi qui as eu plus que suffisamment de chances et qui n’es arrivé à rien ? ! »
Lotarh grimace mais ne réplique pas.
« Et n’oublie pas que tu es sous mes ordres, lui rappelle Aniva. Tiens-toi à ma disposition !
— Bien, prêtresse », dit Lotarh en s’inclinant, avec un sourire narquois.
Ses yeux brillent et il disparaît, laissant Aniva seule dans la ruelle.

Dans le Q.G., nos quatre amis finissent de raconter toute l’histoire à Niko. Celui-ci est perturbé.
« Aniva… Je n’arrive pas à le croire…
— Moi non plus, dit Martin. Mais elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Elle portait même son nom.
— Elle s’est nommée elle-même “spécialiste du Mensonge”, dit Clémence. Mais comment… ? »
Angel arrive à ce moment.
« Salut tout le monde, fait-il d’un air grave. Tout va bien ?
— Comme tu le vois, dit Martin. Lydia n’a pas fait trop d’histoires ?
— Non. Quand je lui ai dit que les Combattants de l’Arc-en-Ciel avaient combattu dans le parc, elle en a presque oublié les deux glaces qui fondaient dans ses mains. On est finalement rentrés et je suis venu tout de suite après. Alors, c’était bien Aniva ?
— J’en ai peur », dit sombrement Niko.
Tous se tournent vers lui.
« Esmeros l’a probablement envoûtée alors qu’elle était trop faible pour se défendre. Elle lui est maintenant dévouée corps et âme. Elle a probablement perdu tout souvenir de son passé et doit croire qu’elle a toujours fait partie de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir.
— Non, c’est pas vrai ! s’écrie Alex. Il doit bien y avoir un moyen de la sauver !
— Comment est-ce qu’on pourrait la désenvoûter ? se demande Clémence.
— P’têt en essayant de lui faire retrouver la mémoire », dit Aurélien.
Tout le monde se retourne vers lui.
« Heu… Ça va, dit-il, gêné. C’était juste une idée en l’air.
— Mais une bonne idée, dit Niko. Si c’est vraiment Aniva, sa véritable personnalité doit être cachée quelque part. Je ne crois pas qu’Esmeros ait la capacité d’effacer le véritable caractère d’une personne. Il peut tout au plus le réprimer. Il faudrait le faire remonter à la surface.
— Comme chez les amnésiques, en lui parlant de son passé, en la confrontant à lui ? demande Clémence.
— Peut-être, dit Niko. En attendant, vous allez devoir vous battre contre elle.
— Ça va être dur, dit Martin, mais il faut pas flancher. La véritable Aniva aurait voulu que nous soyons forts !
— D’accord ! acquiescent-ils tous en cœur.
— Prêtresse, pense Angel, c’est de ma faute si vous êtes maintenant dans cette situation. Je vous sortirai de là, je vous le promets ! »

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