Friday, 25 March 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 7 : attaque à l’église

Nous sommes le lundi après-midi après la mort d’Atarh. Les cours ont repris (ce qui ne plaît que moyennement à Angel) mais ce n’est pas ce qui intéresse le plus les lycéens en ce moment. En effet, l’attaque d’Atarh est loin d’être passée inaperçue (NdlA : une vague d’eau douce recouvrant Paris, ça m’aurait étonné aussi !), et le dimanche toutes les radios et chaînes de télé ont consacrées leurs programmes d’information dessus. Évidemment, ils n’avaient que peu de choses à dire, mais ils n’ont pas hésité à y passer des heures (ils en ont l’habitude). La rumeur de l’existence des Combattants de l’Arc-en-Ciel (qui commençait à circuler à Paris mais qui était restée peu étendue jusque là) est maintenant reprise par la télévision. Mais comme très peu de gens les ont réellement vus, les sceptiques sont légions. En fait, ce sont surtout des points d’interrogation qui circulent partout, sauf pour certaines personnes comme Lydia. Cette dernière est toute excitée alors qu’elle discute de cette affaire avec Angel en sortant des cours, rendant ce dernier très mal à l’aise.
« Tu te rends compte Angel ? Cette vague qui a failli engloutir Paris ! Je suis sûre que les Combattants de l’Arc-en-Ciel sont intervenus ! Après tout, c’est eux que l’image sur la vague a appelés.
— Ça pourrait pas être la police simplement ? demande Angel qui essaie de jouer le rôle du sceptique néanmoins ouvert.
— Écoute, t’as vu la vague comme moi ! Qu’est-ce qu’aurait pu faire la police contre un être capable de faire ça !
— Mais la tour Montparnasse était gardée à tous les étages. S’ils sont allé au sommet comme il leur a demandé, comment ça se fait que personne ne les a vus ?
— Ils se sont peut-être rendus invisibles, je sais pas. Écoute, l’un lance des rayons d’énergie en forme d’arc-en-ciel et l’autre, d’après ce que j’ai compris, contrôle le feu. Avec tous ces pouvoirs, ils doivent bien pouvoir se rendre invisibles ou un truc comme ça.
— Mouais… » dit Angel en essayant de paraître peu convaincu, se rappelant comment il leur avait été difficile de déjouer la sécurité au pied de la tour, et comment ils s’étaient épuisés à monter par l’escalier de service.
Angel et Lydia marchaient tout en parlant et sont enfin sortis du lycée.
« Bon, il faut que j’y aille, dit Lydia.
— T’y vas encore ?
— C’est normal, je suis volontaire aux Restos du Cœur quand même.
— Mais de là à y aller tous les jours…
— Ils ont besoin de monde et je suis quand même plus disponible que quelqu’un qui travaille. Tu pourrais venir toi aussi.
— Moi ? Euh… tu sais, j’ai pas beaucoup de temps en ce moment…
— Je sais, c’est ce que tu me dis depuis presque un mois, dit Lydia avec un léger ton de reproche.
— J’essaierai quand même de venir cette semaine ! affirme soudain Angel pour ne pas avoir à supporter le reproche.
— Vraiment ?
— Je te l’jure.
— D’accord. Viens quand tu veux tu seras le bienvenu. On a besoin de bras pour servir tous ces repas.
— C’est quelle église déjà ?
— L’église Sainte-Cécile dans le neuvième. Tu trouveras ?
— T’inquiète pas, j’ai un plan de Paris.
— OK. J’y vais ! Viens quand tu veux ! »
Et elle part tandis que Niko vient se poser sur l’épaule d’Angel.
« Tu vas vraiment y aller ? lui demande-t-il.
— J’ai promis, je peux vraiment pas faire autrement, explique Angel. Et puis peut-être que ça sera sympa.
— Bon, on va au parc ? On a rendez-vous avec Martin je te rappelle.
— J’ai pas oublié, dit Angel. On y va ! »
Angel se retourne et ne voit pas Lydia s’appuyer sur le mur. « Encore un vertige ! » pense-t-elle. « Si ça continue, il va falloir que j’aille voir un médecin. »

Nous retrouvons Martin dans le « jardin secret » d’Angel dans le parc. Il attend impatiemment en tapant du pied. Angel arrive enfin avec Niko sur l’épaule.
« Enfin Angel ! s’écrie-t-il. T’as 20 minutes de retard !
— Désolé Martin, mais on est passé devant une librairie et Angel n’a pas pu résister à l’envie d’aller voir à l’intérieur, explique Niko avec un ton de reproche envers Angel.
— Eh ! C’est pas un drame ! dit Angel en voyant qu’il est seul contre deux. J’étais jamais passé par là, alors quand j’ai vu la librairie, j’y ai fait un p’tit tour, c’est tout. Et comme y’avait rien d’intéressant, j’suis pas resté longtemps.
— Une demi-heure ! crie Niko. T’appelles ça “pas longtemps” ?
— J’aime pas qu’on me fasse poireauter ! dit Martin. En plus j’ai terminé mon entraînement en retard et j’ai quand même réussi à être à l’heure au rendez-vous !
— Bon… désolé, s’excuse Angel. Je ferai plus gaffe à l’heure la prochaine fois.
— C’est ça, continue Martin, visiblement peu convaincu. Bon, Niko, tu peux nous dire pourquoi tu nous as demandé de venir ?
— Aniva veut vous parler, dit Niko. Je lui ai tout raconté samedi dernier. »
Niko fait son arc de cercle en laissant une traînée arc-en-ciel, comme d’habitude, et sous l’arche apparaît l’image de la prêtresse Aniva. Elle a l’air particulièrement soucieuse.
« Bonjour mes amis, dit-elle.
— Bonjour Aniva, dit Angel. Il y a quelque chose qui ne va pas ?
— En effet. L’ennemi que vous combattez est bien plus puissant que vous ne le pensez.
— Comment ça ? Vous avez trouvé de qui il s’agit ? demande Martin.
— Malheureusement non. Je n’ai rien retrouvé dans mes archives. Le plus étrange est que le nom de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir y apparaît bien, mais il n’est associé à aucun fichier, comme si les fichiers avaient été détruits.
— Détruits ? Mais par qui ? demande Niko.
— Je n’en sais rien, dit Aniva. Et puis le nom de cette confrérie, et ce symbole en arc-en-ciel noir inversé, c’est trop de coïncidences pour être accidentel. Cette confrérie a un rapport avec la Confrérie de l’Arc-en-Ciel.
— Comment ça ? Vous sentez quelque chose ? demande Angel.
— Je ne sais pas comment dire ça… Quand Niko m’a dit le nom de cette organisation, j’ai été comme clouée sur place par une terreur inouïe, quelque chose que je n’avais jamais ressenti et qui venait du plus profond de moi.
— Vous pensez à un souvenir de votre vie précédente ? Avant votre hibernation ?
— C’est possible, Martin. Si seulement je n’avais pas cette amnésie ! On dirait une barrière érigée pour m’empêcher de me souvenir…
— Ça ne va pas Aniva ? ! demande Martin, inquiet.
— Ne t’inquiète pas. Je n’ai pas l’habitude de faiblir quand il faut être forte.
— Prêtresse Aniva, dit Angel, nous devons combattre cette Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir ! Quelle que soit leur puissance, nous ne pouvons pas laisser la Terre entre leurs mains ! »
Aniva, Niko et Martin regardent Angel, tous étonnés par son assurance.
« Tu as raison, dit Aniva. Mais prenez garde ! Cette terreur qui me vient du fond des âges doit signifier quelque chose ! Soyez prudents et trouvez au plus vite vos compagnons ! Sans eux, vous serez trop faibles !
— Bien Aniva, dit Martin. Nous ferons de notre mieux.
— Une dernière chose, continue-t-elle. Voici un objet qui vous sera très utile. »
Elle fait un geste et deux bracelets-montres apparaissent devant elle. Ils flottent jusqu’à Angel et Martin qui les recueillent dans leurs mains. Ces montres sont identiques, sauf que celle d’Angel est multicolore tandis que celle de Martin est rouge.
« Ce sont des montres qui paraissent parfaitement normales et qui donnent même l’heure exacte, dit Aniva. Mais ce sont aussi des transmetteurs qui vous permettront de communiquer l’un avec l’autre où que vous soyez sur cette planète. Vous pourrez aussi communiquer avec Niko par ce biais. Enfin, il est possible avec chaque montre de retrouver la position du possesseur de l’autre montre. J’ai mis plus de temps à les fabriquer que je ne le pensais, mais elles sont maintenant en parfait état de marche et je pourrai en fabriquer d’autres quand vous trouverez vos compagnons.
— Merci Aniva ! dit un Angel enthousiaste qui met immédiatement sa montre au poignet.
— Oui, merci Aniva, dit Martin qui reste beaucoup plus stoïque. Ces transmetteurs nous serons certainement très utiles.
— Mais surtout, je réitère mon conseil : soyez prudent ! Je m’en voudrais énormément qu’il vous arrive malheur.
— On prendra soin de nous, dit Martin.
— Bien, dit Aniva qui esquisse un sourire. Au revoir. »
Son image disparaît et l’arc-en-ciel avec. Angel appuie sur un bouton et la montre s’ouvre pour montrer un petit écran.
« Waouh ! C’est génial ce truc ! »
Martin et Niko lèvent les yeux au ciel de dépit et soupirent en même temps.

Dans ce lieu indéterminé et sombre, peuplé d’ombres mouvantes, nous voyons le cercle des douze Sages Noirs flotter au milieu de nulle part, seule source lumineuse dans cet océan de néant. Au milieu de ce cercle, une silhouette se forme et sort de l’ombre. C’est Nitarh qui s’incline devant les Sages Noirs (du moins ceux qui sont devant lui). Un des Sages Noirs commence à parler, et Nitarh se tourne vers lui pour l’écouter :
« Nitarh ! Le maître est impatient ! Il a faim d’énergies humaines et tu dois le nourrir !
— J’entends et j’obéis, dit Nitarh. J’ai d’ailleurs mis au point une stratégie qui sera bien meilleure que celle de ce ridicule Atarh.
— Quelle est cette stratégie ? demande un autre Sage Noir, obligeant Nitarh à changer de vis-à-vis.
— Atarh a failli faire capoter toute l’opération par son indiscrétion. Ma stratégie vise à réparer cette erreur en misant sur la discrétion. Pour cela, je ne peux m’attaquer à des foules entières comme le faisait Atarh. Je ne peux m’attaquer qu’à des individus isolés.
— Mais comment comptes-tu apporter suffisamment d’énergie au maître dans ce cas ? demande un troisième Sage Noir.
— En étudiant cette race humaine, j’ai découvert des individus singuliers, concentrant en eux beaucoup plus d’énergie que la moyenne. Ils concentrent souvent plus de dix fois l’énergie d’un humain normal.
— Et qui sont ces phénomènes ? demande un quatrième Sage Noir, toujours avec la même voix que les autres.
— Les humains les appellent des gens de bien, ou des personnes dont l’âme est grande. Ce sont des gens qui se consacrent à aider les autres, dont le cœur et l’âme sont purs. Ce sont des gens généreux, et parmi eux les jeunes sont les plus enthousiastes et ceux qui possèdent le plus d’énergie.
— Et comment comptes-tu les détecter ? demande un cinquième… (NdlA : vous m’avez compris ou il faut que j’explique ?)
— Grâce à cet objet ! »
Nitarh tend la main et une ombre se forme sur sa paume. Cette ombre se soulève, prend une forme et une consistance et devient un petit miroir, tenant dans la paume de la main.
« C’est le Miroir de l’Ombre, explique Nitarh. Il permet de détecter les gens à forte énergie, ainsi que de voler leur énergie s’ils se regardent dedans.
— Et qu’as-tu prévu pour le cas où les Combattants de l’Arc-en-Ciel voudraient intervenir ? demande un Sage Noir.
— J’ai aussi prévu cette possibilité. Les gens qui irradient tant de bonté d’âme sont ceux qui ont l’ombre la plus accueillante. J’ensemencerai leur ombre et si ces gamins interviennent, j’utiliserai le monstre qui naîtra, couvé par cette ombre. Il s’occupera des Combattants tandis que je prendrai l’énergie de ma victime.
— As-tu trouvé une victime ?
— En effet, dit Nitarh en se tournant vers le Sage Noir qui a parlé, j’en ai trouvé une. J’ai même déjà ensemencé son ombre. Son âme jeune et pure est gorgée d’énergie. Elle sera parfaite ! Ha ha ha ! »
Nitarh met son Miroir de l’Ombre à l’horizontale, face réfléchissante vers le haut, et au-dessus de lui se forme l’image d’une jeune fille souriante, qui distribue des repas à des gens dans le besoin devant une église.

Le lendemain midi, Martin, Angel et Lydia discutent ensemble. Et bien entendu, la discussion tourne autour de l’engagement de Lydia.
« Tu m’impressionnes, dit Martin. Tu fais beaucoup de choses pour les grandes causes.
— T’en fais même trop ! dit Angel. Les Restos du Cœur, j’sais pas combien d’autres associations… Et en plus tu fais le ménage chez toi tous les jours pour que tes parents aient moins de travail quand ils rentrent chez eux ! Tu vas t’épuiser à travailler comme ça. J’ai bien vu ce matin que t’étais pas dans ton assiette.
— C’est vrai que je suis un peu fatiguée, admet-elle, mais c’est juste dû au temps qu’il fait. Avec ce ciel gris, je suis jamais en forme.
— Non, je t’ai bien vue, tu as failli t’endormir deux fois ce matin. Tu dors pas assez ou quoi ?
— Merci de t’occuper de ta santé Angel, mais ça va merci », dit Lydia d’un ton sec.
Elle se lève et laisse les deux garçons seuls.
« Mais… qu’est-ce qui lui arrive ? se demande Angel.
— Elle est agressive, dit Martin. C’est signe de fatigue. Je crois que tu a raison Angel, elle fait trop de choses. Elle va se surmener à force. J’ai déjà vécu ça et je sais ce que c’est.
— Toi ?
— À une époque, je faisais beaucoup trop de sport. J’avais peur de stagner et j’ai compensé en m’entraînant trop durement et trop fréquemment. Résultat : surmenage, et mes résultats sont tombés en flèche ! On m’a mis au repos forcé pendant deux mois avant que je puisse reprendre l’entraînement.
— Eh bah ! Bon, je vais aller la voir.
— Tu vas faire quoi ?
— Je vais lui dire que je vais aller l’aider ce soir. Je sais que j’arriverai pas à la convaincre de ne pas aller aux Restos du Cœur, mais si je suis là, au moins elle aura moins de boulot.
— Bonne idée. Bon, au revoir, j’ai mon entraînement. »
Ils se saluent et Angel court rejoindre Lydia qui n’est qu’en haut de l’escalier.
« Lydia ! Attends-moi ! »
Elle se retourne tandis qu’Angel arrive en soufflant.
« Je vais… venir t’aider ce soir, dit-il.
— C’est vrai ?
— Si j’te l’dis ! Il faudra juste que je passe chez moi prévenir ma tante et je te rejoindrai à l’église. D’accord ?
— OK… Dis, pourquoi tu fais ça ?
— J’ai envie de t’aider, c’est ma façon d’aider les autres, c’est tout !
— Bon… Je compte sur toi alors ?
— Promis. »
Et ils continuent à monter ensemble les escaliers.

Quelques heures plus tard, nous retrouvons Lydia devant l’église Sainte-Cécile. Elle y est déjà depuis un moment et a servi une sacrée quantité de repas. Au loin derrière elle, dans l’ombre faite par le clocher, une silhouette l’observe.
« Elle se tue au travail, la pauvre ! dit Nitarh. Ma créature de l’Ombre sera parfaite et la quantité d’énergie humaine que je vais récolter va être impressionnante. »
Il tourne son miroir vers elle et ce dernier se met à briller intensément.
« La récolte approche. Il me suffit de trouver un moment à passer seul avec elle et le tour sera joué. »
Soudain on voit Lydia défaillir. Elle ne tient plus debout et est rattrapée par d’autres volontaires. Le responsable arrive tout de suite alors que Lydia se réveille.
« Lydia ! Ça va ?
— Que… qu’est-ce qui m’est arrivé ?
— Il faut te reposer Lydia, tu travailles trop ! Écoute, tu vas aller te reposer un peu dans l’église, retrouve des forces en mangeant un bout, et après tu rentreras chez toi.
— Mais…
— Y’a pas de mais ! Tu n’es plus en état de nous aider de toute façon. Je t’ordonne d’aller te reposer pendant une semaine. Après seulement tu pourras revenir. »
Voyant que le responsable est inflexible, Lydia accepte en hochant la tête. On l’aide à entrer dans l’église et à s’asseoir, on lui amène à manger et on la laisse ensuite seule.
« L’occasion est parfaite ! se dit Nitarh. Cette église est vide pour le moment. Allons-y ! »

Lydia a retrouvé un peu d’énergie et mange doucement. Soudain elle sent une présence non loin d’elle. En levant la tête, elle voit un homme au costume étrange et portant des lunettes de soleil. Évidemment, il s’agit de Nitarh, mais Lydia ne peut pas le savoir.
« Vous voulez savoir quelque chose monsieur ? demande-t-elle après avoir avalé une bouchée de son sandwich.
— Je suis juste venu vous parler, jeune demoiselle, dit Nitarh. Ça fait plusieurs jours que je vous vois travailler ici. C’est impressionnant pour une fille de votre âge de travailler ainsi. Mais vous avez l’air malade. Vous ne vous surmenez pas quand même ?
— Je finis par penser que si, dit Lydia. Angel avait raison.
— Vous avez les traits tirés, dit Nitarh, vous devez être très fatiguée. Regardez donc. »
Nitarh sort son Miroir de l’Ombre et le présente à Lydia. Au moment où elle voit son reflet dans le miroir, elle se sent mal, et son énergie quitte son corps sous forme d’une sorte de fumée lumineuse qui est absorbée par le Miroir.
« Mais… qu’est-ce que… vous faites ? parvient à dire Lydia qui est paralysée et n’a même plus la force de crier.
— Mais je te prends ton énergie ! rie Nitarh en jetant ses lunettes. Et au lieu de la gaspiller comme tu le fais, je vais l’utiliser à bon escient ! Ha ha ha ha ha ! »

Pendant ce temps, Angel arrive devant l’église avec Niko sur l’épaule. Ne voyant pas Lydia, il n’ose pas s’approcher, mais Niko le convainc de ne pas être timide et d’aller demander ce qui arrive à Lydia.
« Heu… Excusez-moi, dit-il à un volontaire. Je cherche Lydia. Vous savez où elle est ?
— Elle a eu un petit malaise, répond le volontaire. Elle est dans l’église en train de manger un morceau avant de rentrer chez elle.
— Un malaise ? !
— T’inquiète pas, elle va bien maintenant. T’as qu’à aller voir par toi-même.
— OK, merci ! »
Angel entre rapidement dans l’église. Il ne voit personne, mais en avançant il aperçoit soudain Lydia et celui qui est avec elle. Il reconnaît Nitarh tout de suite et se cache derrière une colonne.
« C’est Nitarh ! murmure-t-il à Niko. Qu’est-ce qu’il fait à Lydia ? !
— Viens par là ! » lui murmure Niko en volant vers une porte en bois entrouverte.
Une fois cachés dans ce débarras, Niko parle plus librement :
« Appelle Martin ! Il doit avoir fini son entraînement.
— OK, acquiesce Angel en ouvrant son transmetteur. Martin ? »
Le visage de Martin apparaît sur l’écran.
« Angel ? Qu’est-ce qui se passe ?
— Je sais pas trop. Nitarh est en train de faire du mal à Lydia ! Rejoins-nous vite à l’église Sainte-Cécile !
— J’arrive ! Je fais aussi vite que je peux ! »
Angel ferme son transmetteur.
« Bon, en attendant, il faut l’empêcher de nuire ! Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »

Pendant ce temps, Nitarh continue de pomper l’énergie de Lydia qui est de plus en plus faible.
« Quelle quantité d’énergie dans un corps aussi petit ! Le maître sera fier de moi !
— Arrête ça tout de suite !
— Qui est là ? ! »
Nitarh se retourne, rompant le flux d’énergie et libérant Lydia qui tombe à terre. Il voit Rain Bow debout sur un des bancs de l’église. Ce dernier a l’air très en colère.
« Lydia est une jeune fille innocente qui consacre son temps et son énergie à aider les autres, et tu oses t’en prendre à elle ! Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Rain Bow… Je me demandais si tu allais venir ou pas cette fois-ci. Mais puisque tu es là, j’ai une surprise pour toi. Créature de l’Ombre, apparais ! »
L’ombre de Lydia s’allonge soudain, et à l’intérieur quelque chose semble bouger. Puis cette chose semble sortir de l’ombre en se dépliant, comme un papillon sortant de sa chrysalide. Elle est couverte d’une sorte d’huile visqueuse qui cache ses traits. Une fois complètement sorti, le monstre s’ébroue et semble se déployer tandis que l’huile disparaît. C’est un monstre femelle à la peau verte, habillée comme une carmélite, mais son costume est rouge au lieu d’être noir, et sa calotte est ornée de cornes. Quant à son crucifix, il est hérissé de pointes acérées.
« Carmélitaya, tu es superbe ! s’écrie Nitarh. Allez, occupe-toi de ce jeune sot pendant que je prends l’énergie de cette gamine !
— Tout de suite, maître ! »
Carmélitaya court vers Rain Bow, fait apparaître des crucifix pointus autour d’elle et les lance vers Rain Bow qui est obligé de sauter pour éviter de se faire transpercer. Pendant ce temps-là, Nitarh se retourne vers le corps inanimé de Lydia et tend son Miroir vers elle.
« Allez jeune fille, tu as encore beaucoup d’énergie à me donner ! »
Le flux d’énergie reprend, mais soudain il s’inverse au grand étonnement de Nitarh.
« Mais… qu’est-ce qui se passe ? Comment cette fille peut réabsorber son énergie ? C’est impossible ! »
Il écarte son Miroir pour faire cesser le flux, puis dit à Lydia (qui ne risque pas de l’entendre) :
« Petite peste ! Je ne sais pas comment tu as fait pour récupérer ton énergie, mais c’est très fort. Tu as de la chance que mon Miroir ne fonctionne qu’une fois sur une même personne. Allons-y, je n’ai plus qu’à rapporter le peu d’énergie que j’ai récupéré aux Sages Noirs. »
Nitarh devient complètement noir, puis sa silhouette se fond avec son ombre qui elle-même finit par disparaître.

Au même moment, Rain Bow est en mauvaise posture. Bloqué dans un coin et entouré de crucifix plantés dans les murs par Carmélitaya, il s’est recroquevillé alors que cette dernière s’apprête à lui lancer un crucifix en plein cœur.
« Tu n’es pas si puissant finalement », dit-elle avec sa voix cassée désagréable.
Elle lance son crucifix quand soudain :
« Boule de Feu ! »
La boule de feu frappe le crucifix et le fait disparaître. Rain Bow et le monstre se tournent vers la porte d’entrée d’où Red Bow a lancé son attaque.
« Red Bow ! J’suis content de te voir ! s’écrie Rain Bow.
— Désolé d’avoir été si long. J’espère que je n’ai rien manqué. Toi le monstre, tu vas regretter de t’être attaqué à mon ami ! Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer ! »
Carmélitaya se tourne vers Red Bow et saute sur lui, son crucifix à la main comme un poignard.
« Ah non ! s’écrie Rain Bow qui s’est relevé. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans s’enroulent autour de la main du monstre qui en lâche son crucifix et est arrêté en plein vol. Elle retombe lourdement cul par-dessus tête.
« Et maintenant le coup de grâce ! Red Bow, avec moi ! Rubans Arc-en-Ciel !
— Boule de Feu ! »
La boule de feu se fond dans les Rubans Arc-en-Ciel qui grâce à leur énergie décuplée transpercent Carmélitaya. Dans un flash de lumière, cette dernière se transforme en une statue de sable dont sort une fumée noire qui disparaît rapidement. Ensuite la statue s’effondre en un tas de sable.

Quelques instants plus tard, Lydia commence à gémir.
« Lydia ! s’écrie Rain Bow. Vite, transformons-nous et allons l’aider ! »
Angel et Martin touchent leurs Amulettes respectives et sont entourés d’une aura correspondant à leur couleur. Leur costume est alors comme absorbé par l’Amulette et ils se retrouvent habillés comme avant leur transformation. Angel court soulever la tête de Lydia tandis que Niko vient se poser sur son épaule.
« Lydia ! Lydia ! Ça va ?
— Qu’est-ce… que… ? Angel ? ! s’écrie-t-elle en ouvrant les yeux. Où est passé l’homme bizarre, avec ses yeux noirs ?
— Il est parti, dit Martin, les Combattants de l’Arc-en-Ciel l’ont fait fuir.
— Martin ? Tu es là aussi ? Qu’est-ce que vous faites là tous les deux ?
— Tu sais bien que je t’avais dit que je viendrais pour t’aider aujourd’hui, dit Angel. Et Martin… euh… il est venu m’aider aussi ! »
Martin le regarde, surpris, mais Angel insiste en montrant Lydia des yeux :
« N’est-ce pas, Martin ?
— Euh… bien sûr !
— Mais c’est très gentil ça, dit Lydia qui semble retrouver peu à peu des couleurs. Alors allez-y ! On a besoin de bras et je peux rien faire pour l’instant.
— Et toi ?
— Je me sens déjà bien mieux. Je vais me reposer encore un peu et je vous rejoindrai après.
— D’accord. »
Angel l’aide à s’asseoir, lui fait un sourire et part vers la porte en emmenant Martin. Ce dernier lui murmure :
« Merci du cadeau, je voulais rentrer chez moi et me reposer ce soir.
— Ça va hein ? Tu aurais préféré que je lui dise la vérité ?
— C’est très bien d’aller aider les gens, murmure Niko. Allez-y, je suis fier de vous.
— Si toi aussi tu t’y mets… » dit Martin d’un air dégoûté.
Angel en éclate de rire, suivi de près par Martin.

Friday, 18 March 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Interlude premier : Rain Bow et Red Bow

Salut à tous, c’est l’auteur qui vous parle ! il m’a semblé opportun de faire une petite pause. Après tout, Angel et Martin viennent de vaincre Atarh une fois pour toutes. Ils ont bien le droit de reprendre leur souffle ! Pour cette semaine, j’ai donc décidé de vous donner quelque chose de différent à lire.

Comme vous le savez déjà, Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters est inspiré par l’animation japonaise, en particulier par Sailor Moon et d’autres séries de genre mahou shoujo. Deux des pierres angulaires de ce genre sont les séquences de transformation et d’attaque, et il était donc nécessaire de donner à mes personnages leurs propres séquences. Mais le médium écrit étant ce qu’il est, il était bien entendu hors de question de décrire toutes les transformations et attaques dans chaque épisode.

Pour résoudre ce problème, j’ai décidé d’utiliser cet interlude pour vous présenter les profils de Rain Bow et de Red Bow, ainsi qu’une description complète de leurs transformations et attaques. Comme ces séquences sont inspirées par des séries animées, ces descriptions sont très cinématiques, et réfèrent souvent à la « caméra ». L’idée est que vous puissiez vous imaginer la séquence comme si elle apparaissait sur un écran de télévision.

Enfin, je vous ai suffisamment barbés avec mes histoires. Je vous laisse avec les profils de Rain Bow et de Red Bow, et vous donne rendez-vous vendredi prochain, pour le septième épisode de Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. À la semaine prochaine !

Profil : Rain Bow

Rain Bow's original amulet
Slogan

« Quand la pluie du désespoir semble ne jamais devoir cesser, le soleil réapparaît soudain, et avec lui l’arc-en-ciel, dissipateur des ténèbres. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow ! »

Nom
Angel Descouleurs
Âge
15 ans
Anniversaire
12 juillet (Cancer)
Groupe sanguin
AB
Classe
lycée, seconde
Matière préférée
espagnol
Matière détestée
histoire-géographie
Aspiration
devenir écrivain
Hobby
lecture, écriture, jeux vidéos
Famille
enfant unique, orphelin depuis l’âge de 12 ans, vit chez sa tante paternelle
Couleur préférée
toutes
Plat préféré
la tarte au crabe
Plat détesté
les haricots verts, les épinards et le chou
Qualités
sincère, droit, honnête, généreux
Défauts
paresseux, timide, maladroit
Signe particulier
gaucher
Transformation

« Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »

Angel décroche l’Amulette de sa chaînette avec la main gauche. Il tend son bras gauche vers le haut, l’Amulette dans la paume de la main, et récite sa formule de transformation. L’arc-en-ciel sur l’Amulette s’illumine progressivement (à partir de l’arc violet jusqu’à l’arc rouge), puis l’Amulette émet une lumière blanche qui cache tout, sauf l’Amulette elle-même (du point de vue d’un spectateur extérieur, Angel disparaît dans une boule de lumière multicolore. Le reste de cette description réfère à ce qui se passe à l’intérieur de cette boule de lumière). Quand la lumière blanche s’estompe, l’Amulette est posée sur la poitrine d’Angel, dont le corps luit de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. La caméra monte de la poitrine jusqu’au visage d’Angel, qui ferme les yeux. Ensuite, la caméra recule tandis qu’il tend ses bras à l’horizontale. L’Amulette émet deux rubans arc-en-ciel, qui s’enroulent autour de ses avant-bras et de ses mains et forment ses gants dans un flash de lumière. La caméra avance de nouveau vers Angel, puis descend vers ses jambes, pendant que l’Amulette émet deux autres rubans arc-en-ciel qui s’enroulent autour de ses jambes et des pieds et forment ses bottes, là aussi dans un flash de lumière. La caméra remonte progressivement, suivant l’apparition du justaucorps blanc du costume d’Angel, qui apparaît comme s’il était crée à partir de ses bottes. Quand le justaucorps est complet, l’Amulette émet un flash de lumière qui cache tout. On voit alors Angel de face, en plan taille, les yeux toujours fermés, les bras légèrement écartés. Sa peau a retrouvé sa couleur naturelle. Le triangle de tissu sous son amulette ainsi que les morceaux de tissu qui passent sur ses épaules apparaissent, comme émis par l’Amulette. Sa chevelure est soulevée par un coup de vent et devient multicolore. Rain Bow ouvre les yeux. La caméra recule en faisant un tour autour de lui, tandis qu’il lève les bras au ciel avant de prendre sa position finale. Il apparaît enfin de face, en pied, la main droite posée sur la hanche et le bras gauche tendu devant lui, l’index pointé. Un arc-en-ciel apparaît à l’arrière-plan au moment où il s’immobilise.

Attaque

« Rubans Arc-en-Ciel ! »

La caméra est en gros plan sur l’Amulette Arc-en-Ciel. Rain Bow pose les mains sur son Amulette qui se met à briller d’une lumière multicolore. Cette lumière entoure ses mains, comme une aura colorée. Lentement, il tend ses bras à l’horizontale (chaque main est accompagnée d’une aura), tandis que la caméra recule en faisant un tour complet autour de lui, jusqu’à le montrer en pied et de face. La caméra se rapproche, et Angel tend les bras en arrière en criant : « Rubans … ». Puis il les ramène subitement devant lui, tendus, les mains paume contre paume, en criant « … Arc-en-Ciel ! ». Le mouvement brusque transforme les auras colorées en deux rubans arc-en-ciel d’énergie. Ils sont entraînés par les mains d’Angel et partent en tournoyant l’un autour de l’autre vers la cible, passant à travers le champ de la caméra qui recule rapidement. Ces rubans d’énergie peuvent emprisonner temporairement leur cible, ou la transpercer, ce qui cause souvent sa destruction.

Autre

« Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »

Angel pose la main gauche sur son Amulette. Il récite la formule, et l’Amulette émet une aura multicolore qui entoure sa main. En faisant un geste du bras, il dessine un arc-en-ciel avec cette énergie. Cette image prend de la profondeur et de la consistance, et se solidifie pour former l’Arc-en-Ciel de Pouvoir, un objet flottant formé de sept arches cristallines, colorées et lumineuses. Chaque arche contient le pouvoir sacré d’une des couleurs de l’arc-en-ciel. Angel lui-même ne peut pas utiliser ces pouvoirs. Par contre, Niko peut en emprunter certains. Pour ce faire, il commence par voler en laissant une traînée arc-en-ciel derrière lui. Il fait un looping autour de l’Arc-en-Ciel de Pouvoir. Au moment où il repasse sous l’arche, il prend, ainsi que sa traînée, la couleur du pouvoir qu’il emprunte. Il peut alors utiliser le pouvoir associé à cette couleur. Cependant, cela l’épuise rapidement, et il ne peut pas utiliser ces pouvoirs à leur plus haut niveau. Son rôle est plutôt de trouver les compagnons de Rain Bow, ceux qui ont la capacité d’utiliser les pouvoirs sacrés des couleurs de l’arc-en-ciel. Pour donner un pouvoir sacré à la personne qui doit le recevoir, Niko commence par faire un looping autour de l’Arc-en-Ciel de Pouvoir, en laissant une traînée multicolore derrière lui. Mais au lieu de changer de couleur, l’aura arc-en-ciel qu’il a crée extrait la couleur souhaitée de l’Arc-en-Ciel de Pouvoir. Cette couleur se condense en une Amulette Colorée, que la personne peut utiliser pour se transformer en Combattant de l’Arc-en-Ciel. Comme l’Arc-en-Ciel de Pouvoir ne contient plus cette couleur, l’arche correspondante perd sa luminosité et devient transparente.

Profil : Red Bow

Red Bow's original amulet
Slogan

« S’attaquer à plus faible que soi est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner. Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer ! »

Nom
Martin Defeux
Âge
15 ans
Anniversaire
31 mars (Bélier)
Groupe sanguin
O
Classe
lycée, seconde sport-études
Matière préférée
sport
Matière détestée
mathématiques
Aspiration
devenir basketteur dans une des équipes de la NBA
Hobby
faire du sport
Famille
père, mère, un frère cadet et une sœur cadette
Couleur préférée
rouge
Plat préféré
les pâtes
Plat détesté
la salade
Qualités
honnête, loyal, énergique
Défauts
irascible, impatient, parfois violent
Signe particulier
il mesure près d’1m90 !
Transformation

« Amulette Rouge, métamorphose ! »

Martin décroche l’Amulette de sa chaînette avec la main droite. Il tend son bras droit vers le haut, l’Amulette dans la paume de la main, et récite sa formule de transformation. L’arc-en-ciel rouge sur l’Amulette s’illumine, puis l’Amulette émet une lumière rouge qui cache tout, sauf l’Amulette elle-même (du point de vue d’un spectateur extérieur, Martin disparaît dans une boule de lumière rouge. Le reste de cette description réfère à ce qui se passe à l’intérieur de cette boule de lumière). Quand la lumière s’éteint, l’Amulette est posée sur la poitrine de Martin, dont la silhouette luit d’une lumière orange traversée d’éclats rouges. La caméra recule en faisant deux tours rapides autour de lui, tandis que son Amulette émet des dizaines de petites flammes qui virevoltent dans tous les sens. Dans le même temps, Martin ferme les poings, plie les bras, et les croise devant la poitrine. Quand la caméra est de nouveau en face de Martin et le montre en pied, celui-ci décroise les bras d’un geste brusque. Comme si elles répondaient à ce signal, les flammèches se rassemblent à ses pieds et forment une colonne de feu qui l’entoure puis grossit jusqu’à remplir le champ de la caméra. La flamme est alors soufflée et Red Bow apparaît en gros plan. Il porte son costume et ses cheveux sont devenus rouges. Il sourit, puis prend un air plus sérieux. Il fait un saut en arrière, pour se retrouver en pied dans le champ de la caméra, et prend sa pose. Son corps est en trois-quarts, la tête tournée vers la caméra, les jambes écartées de la largeur de ses hanches et les bras croisés sur la poitrine. L’arrière-plan se fige en une image orange marbrée de rouge quand il s’immobilise.

Attaque

« Boule de Feu ! »

La caméra montre Red Bow en plan taille. Il tend le bras droit devant lui, la main mi-ouverte, paume vers le bas. La caméra fait un zoom sur sa main tandis qu’il crie « Boule … », et qu’une petite explosion crée une boule de feu dans sa main. La caméra recule pour montrer Martin en pied. En criant « … de Feu ! », il jette la boule de feu en faisant les mêmes gestes qu’un lanceur de base-ball. Quand la boule atteint sa cible, celle-ci s’embrase immédiatement, pourvu qu’elle ne soit pas insensible au feu. C’est une arme assez efficace, d’autant plus que son intensité est proportionnelle à la colère de Martin. Comme celui-ci est facilement irrité…

Friday, 11 March 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 6 : la fin d’Atarh

Comme d’habitude, nous retrouvons les méchants d’abord, dans la personne d’Atarh, qui n’est ni chez les Sages Noirs, ni dans son antre sombre. Non, nous retrouvons Atarh dans une ruelle vide de Paris. Il est appuyé sur un mur et a déchiré un bout de son uniforme pour panser son bras blessé. Son sang est d’un vert sombre. Une fois pansé, il regarde le ciel avec une expression de colère sur le visage.
« Maudits Combattants de l’Arc-en-Ciel ! s’écrie-t-il à l’attention de ce ciel bleu. À cause de vous, je suis banni de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Vous allez me le payer de votre vie ! J’apporterai vos têtes aux Sages Noirs et ils seront obligés de me réintégrer dans leur rangs ! Heureusement que je peux toujours compter sur mes soldats. Créatures du Vide, apparaissez ! »
Autour d’Atarh, l’air se distord et forme cinq bulles qui implosent en faisant apparaître cinq monstres. Ils ne sont visibles qu’en silhouettes car cachés dans l’ombre du mur.
« Aaah ! Mes meilleurs soldats, le Quintette du Vide !
— Nous sommes à vos ordres, dit l’un des monstres, de sa voix grinçante.
— Nous devons détruire les responsables de notre disgrâce, dit Atarh, les Combattants de l’Arc-en-Ciel ! Ces gamins nous ont assez ridiculisés ! Puisque la finesse ne fonctionne pas, nous attaquerons en force !
— Bien, maître, dit un autre monstre. Que voulez-vous que nous fassions ?
— Nous allons unir nos pouvoirs et provoquer une catastrophe sur Paris ! »
Et nous quittons ce lieu au moment où Atarh allait présenter son plan (NdlA : ne vous inquiétez pas, vous allez bientôt savoir de quoi il retourne).

Nous retrouvons Angel et Martin le samedi après-midi, le lendemain de l’attaque au centre Pompidou. Ils se sont retrouvés dans le « jardin secret » d’Angel qui est devenu une sorte de quartier général. Niko est posé sur l’épaule de Martin.
« Ma tante ne se souvient de rien, dit Angel. Elle est redevenue comme avant. Lydia m’a dit que ses parents s’étaient réconciliés.
— Mes parents n’ont aucune séquelle, dit Martin. Mais ça me fait froid dans le dos qu’ils soient capables comme ça d’agir sur toute une ville, surtout une ville comme Paris !
— Je suis d’accord avec toi, dit Niko. Ces ennemis ont une puissance phénoménale. Qui sait ce qu’ils peuvent encore mijoter ?
— En tout cas, ils ne sont pas invincibles, dit Angel d’un air satisfait. On a réussi à blesser Atarh.
— L’effet de surprise a beaucoup joué en votre faveur, dit Niko. Atarh ne se doutait pas que vous pouviez unir vos pouvoirs comme vous l’avez fait. Maintenant il sera sur ses gardes.
— Je crois que la prochaine bataille contre lui sera décisive, dit Martin. J’ai hâte d’en finir avec lui ! »
Soudain on entend un hurlement derrière les buissons, suivi rapidement par beaucoup d’autres. Angel et Martin courent pour sortir du jardin secret et découvrent une foule en train de s’enfuir. Certains regardent derrière eux avec un air horrifié. Martin regarde dans cette direction et est pétrifié par ce qu’il voit !
« An… Angel, regarde !
— Quoi ? ... Oh mon dieu ! »
Une vague, un véritable raz-de-marée s’élève doucement sur toute la longueur de la Seine. L’eau du fleuve semble être devenue folle et forme une vague gigantesque qui recouvre progressivement Paris. Elle finit même par cacher le soleil, et tout le monde se retrouve dans l’ombre, une ombre d’éclipse solaire.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Les ennemis ! » a compris Niko.
La vague semble s’immobiliser. Après quelques secondes, les gens s’arrêtent de fuir mais regardent tout de même cette montagne d’eau (qui est plutôt devenue une coupole) avec frayeur. Un visage apparaît alors sur la coupole, un visage familier aux Combattants de l’Arc-en-Ciel qui reconnaissent tout de suite les yeux blancs d’Atarh. La bouche se met à bouger, et la voix d’Atarh se met à résonner dans tout Paris :
« Combattants de l’Arc-en-Ciel ! Je sais que vous me voyez en ce moment. Je contrôle l’eau de ce fleuve, et je n’hésiterai pas à noyer tout Paris si vous ne m’obéissez pas ! Je veux vous voir au sommet de la tour Montparnasse à 18 heures au plus tard, ou je laisserai tomber cette vague qui détruira Paris sous vos yeux ! Venez sans faute, ou vous serez responsables d’un massacre ! »
Atarh se met à rire et ce rire a un écho sinistre tandis que son visage disparaît. Les gens s’interrogent et se regardent, essayant de comprendre ce qui leur arrive.
« 6 heures ! Ça nous laisse trois heures pour nous préparer, dit Martin.
— Vous allez vous jeter dans la gueule du loup ? ! s’exclame Niko. Vous devez bien vous douter que c’est un piège !
— Évidemment, acquiesce Angel, mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? C’est toute la population de Paris qu’il faut protéger. On n’a pas le choix.
— Qu’est-ce que tu veux faire Angel ?
— Eh bien, on y va le plus vite possible, et après on verra sur place.
— Ça va pas ! crie Niko. Il faut que nous ayons un plan ! Atarh ne peut certainement pas déplacer cette quantité d’eau par son seul pouvoir, il doit utiliser une arme pour cela. Et il doit probablement la garder près de lui pour pouvoir provoquer l’effondrement de toute cette eau le plus vite possible. Il faut parvenir à subtiliser cette arme et inverser le processus.
— Mais comment ? Il a certainement prévu une protection.
— J’ai peut-être une idée », intervient Martin.

Nous retrouvons Atarh au sommet de la tour Montparnasse (et quand je dis au sommet, il est vraiment sur le toit !). Il regarde plus bas. La base de la tour est noire de monde. La tour elle-même a été évacuée et un cordon de police empêche quiconque d’y entrer.
« Pauvres imbéciles d’humains ! se dit-il. Ils ne comprennent rien à ce qui leur arrive. »
Il se tourne ensuite vers une sorte de piédestal portant une énorme pierre polie, haute comme un homme. Cette pierre semble luire d’une étrange lueur.
« Le pouvoir du vide est fantastique ! En créant un vide au-dessus de ce fleuve, l’eau s’y est engouffrée et y reste ! Mais si j’arrête la machine, plus rien ne retiendra ces tonnes d’eau qui déferleront sur la ville ! »
Un hélicoptère passe non loin d’Atarh. Il fait le tour de la tour Montparnasse puis reste en vol stationnaire.
« Pauvres humains, avec leurs petites inventions minables ! »
Il fait un geste vers l’hélicoptère et crée le vide autour de ses pales. N’ayant plus aucun pouvoir de sustentation, l’hélicoptère tombe, mais Atarh relâche son emprise et l’hélicoptère se stabilise. Sonné, le pilote décide de ne pas rester là et quitte la tour.
« Vous ne m’intéressez pas ! Seuls les Combattants de l’Arc-en-Ciel m’intéressent ! »
Atarh semble s’impatienter.
« Mais où sont-ils ? ! Il sera 18 heures dans quelques minutes ! Auraient-ils peur de moi ?
— Tu peux toujours rêver ! »
Atarh se retourne. De l’autre côté de la plate-forme se tiennent Rain Bow et Red Bow qui visiblement ne sont pas contents. Rain Bow commence à parler :
« Quand la pluie du désespoir semble ne jamais devoir cesser, le soleil réapparaît soudain, et avec lui l’arc-en-ciel, dissipateur des ténèbres. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow ! »
Red Bow décide de ne pas être en reste :
« S’attaquer à plus faible que soi est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner. Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !
— Pfff… vous savez parler, mais savez-vous faire autre chose ?
— Enlève cette chose ! crie Rain Bow. Et d’abord, pourquoi tu nous as fait venir ici ? !
— Je veux un duel à mort ! crie Atarh. Vous m’avez ridiculisé trop souvent. Maintenant vous allez devoir payer !
— Si tu veux un duel à mort, tu l’auras ! s’écrie alors Red Bow. Mais si tu arrêtes de menacer Paris ! Je te donne ma parole d’honneur que nous ne fuirons pas ! »
Atarh paraît réfléchir un moment. Puis il s’approche de la machine et pose une main sur l’énorme pierre. Celle-ci se met à briller un peu plus fort, et quelques secondes plus tard la vague se met à refluer. En une minute, l’eau rejoint le lit de la Seine.
« Tu as raison, Red Bow, dit Atarh. Ces idiots ne me servaient que d’appâts. Il vaut mieux qu’ils restent en vie, leur énergie peut toujours nous servir.
— Maintenant, si tu veux combattre, combattons ! crie Red Bow.
— Vous croyez que je vais m’abaisser à me battre contre vous ? ! Vous rêvez ! Quintette du Vide ! »
Cinq monstres surgissent de nul part et encerclent les Combattants de l’Arc-en-Ciel. Ils sont plus laids les uns que les autres, tout en muscles, griffes, écailles et cornes.
« Tu avais parlé d’un duel ! s’écrie Rain Bow.
— J’ai changé d’avis, dit simplement Atarh. Tuez-les ! »
Les monstres s’apprêtent à sauter sur leurs adversaires quand une petite boule de lumière vole rapidement et rejoint les Combattants. Ces derniers se baissent en fermant les yeux et la boule se met à briller excessivement fort, aveuglant les monstres. Cette boule, on le voit quand la lumière redevient normale, c’était tout simplement Niko qui a utilisé le pouvoir sacré de la couleur jaune. Rain Bow et Red Bow se relèvent et voient qu’Atarh a été aveuglé lui aussi.
« Merde ! Qu’avez-vous fait ! hurle-t-il.
— À toi ! dit Red Bow à Rain Bow.
— OK ! Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans frappent la machine à Vide qui explose.
« Voilà, le danger est écarté.
— Au tour des monstres maintenant. Cinq contre deux ! Tu parles d’un duel ! dit Red Bow d’un air dégoûté. Boule de Feu ! »
Sa boule de feu part en spirale, et la colère de Red Bow est suffisante pour les frapper tous les cinq. Ils sont projetés à terre mais seulement légèrement brûlés. Atarh retrouve enfin la vue :
« Qu’est-ce que vous avez fait ? Ma machine à Vide ! »
Il se tourne vers les Combattants. Sa colère est telle qu’il en paraît bestial.
« Vous vouliez vous battre contre moi, eh bien vous allez vous battre contre moi ! Quintette du Vide, viens à moi ! »
Atarh lève les bras et son corps se met à briller, obligeant les Combattants à se protéger les yeux avec leurs mains. Les cinq monstres sont soulevés comme des fétus de paille par un vent venu de nulle part et se collent à la silhouette lumineuse. Encore un flash de lumière et quand Rain Bow et Red Bow regardent de nouveau, à la place d’Atarh ils voient un monstre faisant au moins 3 mètres de haut. Il ressemble un peu aux monstres du quintette du Vide, mais il est beaucoup plus anthropomorphe. Sa tête ressemble à une version monstrueuse du visage d’Atarh, et quand le monstre se met à parler, malgré sa voix très grave, on reconnaît immédiatement Atarh.
« Le Quintette du Vide est formé de mes meilleurs soldats, explique le monstre qu’est devenu Atarh. Ils sont ma garde rapprochée, et si je le désire, ils peuvent fusionner en une carapace qui me protège et augmente mes pouvoirs. Vous allez pouvoir goûter aux nouveaux pouvoirs d’Atarh ! Onde de Choc du Vide, balaie tout sur ton passage ! »
Une onde de choc si puissante qu’elle en laboure le sol fait de béton part à la rencontre des Combattants qui, surpris, sont frappés de plein fouet et tombent à terre en criant de douleur.
« Son… son pouvoir est plus rapide, balbutie Rain Bow en serrant les dents de douleur.
— Et plus puissant, ajoute Red Bow qui y a déjà goûté.
— Ha ha ha ! Ça fait mal hein ? ! »
Atarh continue à rire.
« Combattants de l’Arc-en-Ciel ! s’écrie Niko qui a pu s’éloigner à temps de l’onde de choc. Relevez-vous ou la prochaine attaque risque de vous tuer. Défendez-vous !
— Mais comment ? ! s’écrie Rain Bow. Il est trop fort !
— Pas si vous unissez vos pouvoirs comme vous l’avez fait hier ! Relevez-vous et concentrez-vous !
— Prends ma main », dit Red Bow qui s’est déjà relevé.
Il aide Rain Bow à se relever, puis, toujours main dans la main, les Combattants ferment les yeux et se concentrent. Atarh remarque ça et sa colère augmente encore :
« Quoi ? ! Vous osez m’ignorer ! Onde de Choc du Vide, balaie tout sur ton passage ! »
Une onde de choc repart à l’attaque. Mais du côté des Combattants, quelque chose se passe. Une aura multicolore est apparue autour de Rain Bow, et une aura rouge autour de Red Bow. L’onde de choc est presque sur eux quand ils rouvrent les yeux et, toujours main dans la main, ils mettent leur main libre devant eux, comme pour arrêter l’onde.
« Imbéciles ! Rien ne peut arrêter mon attaque, rien ! ... Quoi ? ! »
Atarh a raison d’être surpris. L’onde de choc s’est séparée en deux en rencontrant les Combattants de l’Arc-en-Ciel et les a laissés indemnes.
« À nous de te montrer de quoi nous sommes capables ! s’écrie Red Bow. Boule de Feu ! »
Atarh se prépare à se protéger mais la surprise est trop forte. La boule de feu que Red Bow a envoyé grossit au fur et à mesure qu’elle s’approche d’Atarh et parvient à l’englober complètement malgré ses trois mètres de haut. Sa carapace s’embrase tandis qu’il hurle de douleur.
« À moi de jouer ! dit Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans partent vers Atarh, mais se multiplient en s’approchant, et Atarh se retrouve transpercé par une vingtaine de Rubans Arc-en-Ciel à de multiples endroits du corps. C’en est trop pour sa carapace qui se brise dans un flash de lumière et part en poussière. Quand la poussière retombe, Atarh a retrouvé sa forme normale. Il est à genoux, la tête baissée. Son costume est déchiré en de nombreux endroits et il est décoiffé. Il saigne aussi à plusieurs endroits. Soudain, une ombre apparaît sur le sol à quelques mètres de lui, puis se lève et forme une silhouette qui devient Nitarh. Atarh tourne sa tête vers le nouveau venu.
« Tu as échoué, dit Nitarh. Les douze Sages Noirs m’ont chargé d’exécuter la sentence, et je vais l’accomplir avec un plaisir certain ! Ombre Maléfique, engloutis ton créateur ! »
L’ombre sous Atarh se met à bouger, puis commence à recouvrir Atarh par le bas.
« Noon ! hurle-t-il. Tu n’as pas le droit ! Nooooooooooooooooooon ! »
Atarh se débat, mais l’ombre gagne du terrain et son corps semble s’enfoncer dedans. Il s’enfonce comme dans des sables mouvants, et finit par disparaître totalement. Une tâche noire reste visible sur le sol pendant un instant, puis se résorbe, ne laissant aucune trace. Nitarh se retourne vers les Combattants de l’Arc-en-Ciel qui sont restés bouche bée devant ce spectacle.
« Je vous félicite, dit-il, vous êtes parvenu à vaincre l’un des spécialistes. C’est impressionnant. Mais Atarh n’était qu’un faible et un sot ! Vous n’avez gagné qu’une bataille, et désormais la guerre se fera contre moi ! Je suis Nitarh, spécialiste de l’Ombre de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir, et je remplacerai désormais cet incapable. Prenez garde à vos vies, car elles ne pèseront pas lourd dans ma main ! »
Nitarh redevient une ombre qui disparaît rapidement. Rain Bow et Red Bow se regardent.
« Tu… tu as vu ? demande Rain Bow. Il portait le même uniforme qu’Atarh. Et ces yeux noirs…
— Il l’a tué parce qu’il avait échoué, c’est monstrueux », se dit Red Bow.
Niko redescend et se pose sur l’épaule de Red Bow.
« Niko, tu as entendu comme nous ? demande Rain Bow.
— Oui, dit ce dernier. Ce Nitarh dit faire partie de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Ça expliquerait ce symbole sur leur uniforme.
— Tu connais cette confrérie ? demande Red Bow.
— Le nom me dit quelque chose, mais je n’arrive pas à me rappeler, comme si une barrière m’empêchait d’atteindre ce souvenir. Il faut que j’en parle à Aniva.
— C’est bizarre, dit Angel, Aniva et toi faites partie de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel, non ? Ça aurait pas un rapport ?
— Je crois, dit Niko, mais je n’arrive toujours pas à me souvenir. C’est énervant !
— Bon, on s’en va avant que les journalistes et les flics ne rappliquent ? demande Martin qui voit arriver un hélicoptère.
— Il vaudrait mieux en effet », dit Rain Bow.

Dans ce lieu sombre où se trouvent les douze Sages Noirs, Nitarh réapparaît.
« J’ai accompli ma tâche, dit-il.
— Bien, dit un Sage Noir. Atarh s’est conduit comme un imbécile. Notre action devait rester discrète jusqu’à ce que notre maître ait retrouvé suffisamment de force.
— Nitarh, tu prendras désormais la place d’Atarh et tu t’empareras des énergies humaines pour le compte de notre maître, continue un autre Sage Noir. Sois beaucoup plus discret qu’Atarh cependant. Nous ne devons pas attirer l’attention avant la résurrection totale de notre maître.
— Vous pouvez compter sur moi », dit Nitarh qui disparaît en s’inclinant.
Tandis qu’il disparaît, dans l’ombre qui entoure les Sages Noirs, une entité informe pense pour elle-même :
« Atarh a donc échoué dans sa mission. Ces jeunes garçons m’intriguent. Auraient-ils un rapport avec cette organisation que j’ai détruite il y a si longtemps, et qui a tout de même réussi à m’enfermer pendant une éternité ? »

Friday, 4 March 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 5 : l’union fait la force

Comme d’habitude, nous retrouvons Atarh devant les Sages Noirs (devant ? Au centre serait plus exact !).
« Nous attendons tes explications, Atarh ! crie l’un des Sages Noirs.
— Un nouveau combattant est apparu. Il a vaincu mon soldat, dit Atarh qui essaie de se justifier.
— Ce n’est pas une excuse ! dit un autre Sage Noir. Tu nous avais promis de nous apporter une énorme quantité d’énergie humaine, mais tu as échoué !
— Le peu d’énergie que tu as apporté est loin d’avoir satisfait le maître, dit un autre Sage Noir (NdlA : vous commencez à être habitués. À chaque fois qu’Atarh répond ou que je change de ligne, c’est un autre Sage Noir qui parle).
— J’ai été pris par surprise, essaie de se justifier Atarh.
— Tu t’es fait berner oui ! » dit une voix derrière lui.
Dans l’ombre à l’intérieur du cercle formé par les Sages Noirs, une silhouette se forme, puis avance vers la lumière. C’est Nitarh qui arbore un grand sourire.
« Nitarh ! Qu’est-ce que tu fais là ? !
— Je viens faire mon rapport aux Sages Noirs, c’est tout, répond l’intéressé.
— Qu’as-tu à dire, Nitarh ? demande un Sage Noir.
— Atarh s’est enfui sans combattre, dit Nitarh. Au lieu de se battre contre ce gamin et son nouveau compagnon, il a préféré partir se cacher. Sages Noirs, j’estime qu’Atarh doit être relevé de ses fonctions !
— Ce n’est pas vrai ! s’écrie Atarh qui bout intérieurement. Tu veux me remplacer à la tête de la conquête de cette planète, c’est tout !
— J’estime simplement de mon devoir de prévenir nos supérieurs de tes fautes !
— Taisez-vous ! » s’écrie un Sage Noir d’une voix à faire trembler les montagnes.
Atarh et Nitarh se taisent immédiatement et se mettent au garde-à-vous.
« Atarh, nous te donnons une dernière chance ! Cette mission sera pour toi décisive. Si tu échoues, ce n’est pas la peine pour toi de revenir te présenter devant nous ! Ta punition sera le bannissement définitif ! »
Atarh encaisse l’ultimatum sans broncher.
« Merci, Sages Noirs, dit-il. Je vous assure que vous n’aurez pas à le regretter. »
Son image semble trembler et il disparaît.
« Sages Noirs, commence Nitarh. Sauf votre respect, je trouve que vous n’êtes pas assez intransigeants avec lui.
— Ne crois pas cela, dit un Sage Noir. S’il échoue cette fois encore, nous te chargeons de le punir comme il se doit.
— À vos ordres », réplique Nitarh dont le franc sourire en dit long sur la punition qu’il exercera sur Atarh.

Dans son antre, Atarh rumine sa défaite :
« Bon sang ! À cause de ces gamins, j’ai perdu la confiance des Sages Noirs et je risque le bannissement. Il faut que je réussisse cette fois.
— Maître Atarh, nous pouvons peut-être vous aider », disent deux voix derrière lui.
Atarh se retourne. Nous voyons deux silhouettes dans l’ombre.
« Vous ? Vous avez un plan ?
— Nous pensons que oui, disent les deux voix de concert. Notre plan nous permettra d’amasser une grande quantité d’énergie, et nous attirerons de plus ces deux combattants dans un piège qui leur sera fatal.
— Expliquez-moi donc ça », dit Atarh, visiblement intéressé.
C’est à ce moment que nous quittons ce lieu par un fondu au noir (NdlA : eh oui ! Vous ne croyez tout de même pas que je vais tout vous révéler maintenant !).

Fin février. Ce sont les vacances d’hiver jusqu’au 8 mars. Et bien entendu, depuis le début des vacances il n’a pas arrêté de faire mauvais. La pluie n’a pas cessé de tomber depuis 3 jours. Finalement, Angel, Martin et Niko profitent d’un après-midi plus calme (il y a même un peu de soleil) pour se retrouver dans le petit coin secret d’Angel dans le parc. Ils ont ressorti les gros manteaux et les gants car il fait plutôt froid.
« Bon ! dit Martin en s’asseyant sur le banc qui, protégé par un arbre, est resté au sec. Vous allez peut-être enfin m’expliquer ce qui se passe !
— Il n’y a pas grand chose à expliquer, dit Angel. Je t’ai déjà raconté tout ce que nous savons.
— Attends ! Un oiseau qui parle et qui me donne ce drôle de pendentif, dit Martin en montrant son Amulette, je me transforme et je me mets à envoyer des boules de feu. Et cette histoire d’ennemis, c’est quoi ? Cet Atarh, d’où il vient ?
— Je continue mes recherches », dit la voix désincarnée d’Aniva.
Martin sursaute.
« C’était quoi ça ?
— Il est temps de te présenter », dit Niko.
Niko s’envole en laissant une traînée arc-en-ciel en forme d’arche. Sous l’arche apparaît l’image d’Aniva.
« Martin, je te présente la prêtresse Aniva, dit Angel.
— Bonjour Martin, ou plutôt Red Bow, dit-elle. Je suis très heureuse de te rencontrer.
— C’est… C’est vous la prêtresse Aniva ? balbutie Martin.
— Ce n’est que mon image. Je réside sur la face cachée de la Lune. Martin, je comprends ta confusion. Tu te retrouves du jour au lendemain investi d’une mission qui englobe le monde entier. Tu dois combattre des ennemis inconnus dont les pouvoirs sont impressionnants. Je me sens coupable de donner une telle responsabilité à des enfants, mais je n’ai pas le choix. Vous seuls pouvez leur faire face. Je continue à faire mes recherches, mais la mémoire me fait défaut. Et pourtant, je suis certaine que j’ai déjà entendu le nom d’Atarh quelque part…
— Ce serait un souvenir d’avant votre hibernation ? demande Angel.
— Peut-être, répond Aniva. Angel, Martin, il faut que vous continuiez à combattre ces monstres. Il faut protéger la Terre contre ces envahisseurs et surtout découvrir leur identité. Ce sera le seul moyen de les vaincre.
— D’accord Aniva, dit Angel. Martin, tu es avec nous ?
— Après avoir vu ce que cet Atarh a fait, évidemment ! Si je peux l’empêcher de nuire encore une fois, tu penses bien que je le ferai !
— Bravo Martin, dit Aniva. Tu mérites bien le titre de guerrier de l’espoir. »
Aniva disparaît.
« Enfin, en attendant, on n’est pas plus avancés.
— Je sais Martin, dit Niko. C’est aussi cela votre mission, découvrir qui se cache derrière tout ça.
— D’accord Niko, dit Martin. Puisque je suis un Combattant de l’Arc-en-Ciel, il ne me reste plus qu’à me faire une raison…
— Bon, on sort d’ici avant qu’il se remette à pleuvoir ? » demande Angel.
Soudain, comme pour donner raison à Angel, le ciel se couvre en un instant, et une pluie forte et drue s’abat sur le parc. Angel et Martin mettent leur capuche tandis que Niko se réfugie dans le manteau de Martin.
« Merde, ça a été si soudain ! s’écrie Martin. Vite, allons dans le métro ! On y sera au sec ! »
Et Angel et Martin se mettent à courir comme des dératés pour être le moins mouillés possible.

Quelques jours ont passés, et nous sommes maintenant en mars. Et s’il n’y a pas encore eu de giboulées, c’est uniquement parce que la pluie ne s’est pas arrêté de tomber depuis qu’Angel et Martin sont partis en courant du parc. Angel fait ses devoirs (eh oui, ses profs sont suffisamment sadiques pour lui donner des devoirs à faire pendant les vacances scolaires, dont un devoir de géographie qui a le don d’énerver Angel) tout en regardant de temps en temps par la fenêtre. La pluie tombe, serrée, drue, et en regardant vers la rue il peut voir les parapluies ou les gens engoncés dans leurs manteaux imperméables (qui ne procurent qu’une défense limitée contre un tel déluge). Angel retourne à son devoir de géo, mais il n’arrive pas à se concentrer dessus. Le téléphone sonne. La tante d’Angel décroche, puis l’appelle :
« Angel, c’est pour toi ! C’est Lydia !
— J’arrive tata ! »
Angel est content d’avoir une excuse pour se reposer un peu. Il va dans le couloir, et retrouve sa tante, le combiné du téléphone sans fil à la main.
« Merci tata, dit-il en lui prenant le combiné et en retournant dans sa chambre. Allô Lydia ?
— Salut Angel, ça va ? demande la voix au téléphone.
— Bof, répond-il, je suis en plein devoir de géo.
— Toi aussi ! Moi, je l’ai presque fini. Et toi ?
— J’ai du mal, j’arrive pas à me concentrer dessus. Je déteste ça.
— Tu veux que je te donne un coup de main ?
— Ça va aller, j’ai bientôt terminé de toute façon. Sinon pourquoi tu m’appelles ?
— Mes parents m’emmènent au centre Pompidou demain après-midi. Ils profitent qu’ils ne travaillent pas ce vendredi pour y aller quand il n’y a pas trop de monde. Tu veux venir ?
— Pourquoi pas ? Mais ça va pas déranger tes parents ?
— Pas du tout ! Enfin j’espère. En ce moment, ils sont irritables…
— Ma tante aussi. Ça doit être la pluie qui arrête pas de tomber. C’est énervant !
— Alors c’est d’accord. Tu viens nous retrouver chez nous à 14 heures demain, d’accord ?
— D’accord. Je vais essayer de terminer mon devoir de géo avant, comme ça ma tante me laissera sortir sans problème. À demain alors.
— Salut Angel. »
Il appuie sur le bouton qui coupe la ligne. Niko qui se reposait au sommet d’une armoire lève la tête.
« Tu sors demain ? lui dit-il.
— Oui, répond Angel. Ça fait longtemps que j’ai été dans ce gros tas de tuyaux. Il y aura peut-être quelque chose d’intéressant.
— Mouais… dit Niko en rebaissant la tête. Si il continue à pleuvoir comme ça demain, compte pas sur moi pour te suivre.
— C’est pas grave, reste ici au sec.
— Qu’est-ce qu’elle voulait ? demande la tante d’Angel en arrivant dans la chambre.
— Ses parents vont au centre Pompidou demain et ils m’invitent.
— Tu as intérêt à terminer ton devoir de géo avant, sinon tu n’y vas pas ! lui réplique sèchement sa tante.
— Oui tata, ne t’inquiète pas pour ça.
— Et tu me le feras lire, je ne veux pas que tu le bâcles pour sortir demain ! continue-t-elle en repartant dans le couloir.
— Mais qu’est-ce qu’elle a en ce moment ? » se demande Angel.

Le lendemain, Angel part pour la maison de Lydia. Il a fini son devoir de géo et sa tante l’a laissé partir de mauvaise grâce. Il a évidemment emporté son parapluie car la pluie continue de tomber sans interruption. Il arrive à la bouche de métro mais se fait bousculer par un homme qui fonce dans le souterrain. Il manque de bousculer une femme qui l’abreuve d’insultes tout en continuant à marcher. Il finit par retrouver son équilibre et se dit :
« Mais ils sont devenus fous ou quoi ? Les parisiens ne sont pas très aimables d’habitude mais là je n’ai jamais vu ça ! »
Il hausse les épaules et descend dans le métro.

Il arrive devant chez Lydia et sonne à la porte. C’est Lydia qui lui ouvre. Elle a l’air assez gênée.
« Ah… salut Angel… euh… mais entre, reste pas dehors, tu vas être trempé. »
Angel rentre mais Lydia lui dit de rester sur le paillasson.
« Désolée, mais je préfère que tu restes là, j’ai pas envie que tu te fasses engueuler par mes parents.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Mes parents se sont disputés aujourd’hui. Je n’ai jamais vu une telle dispute, dit Lydia tandis que ses yeux se mouillent.
— Eh ! Ça va aller Lydia ! essaye de la réconforter Angel. Tes parents s’adorent.
— Je les ai jamais vus comme ça… Je crois que pour Pompidou c’est fichu.
— Attends, on n’a qu’à y aller tous seuls, propose Angel.
— Ça va pas ! s’écrie Lydia. Mes parents ne voudront jamais.
— T’inquiète pas, ils ont juste besoin de repos. On va les laisser seuls un moment et ça ira mieux.
— Tu crois ?
— J’en suis sûr, dit-il avec un sourire. Allez viens.
— D’accord. Je laisse un mot à mes parents et j’arrive. Je veux pas leur parler en face, ils me font peur. »
Tandis que Lydia s’éloigne pour se préparer, Angel réfléchit : « Cette pluie fait perdre les pédales à tout le monde j’ai l’impression. J’espère qu’elle va bientôt s’arrêter avant qu’il n’arrive un drame. »

Angel et Lydia sont au centre Pompidou depuis une bonne heure. Lydia va bien mieux et se moque des sculptures qui sont censées être de « l’art contemporain ». Soudain, Angel reconnaît quelqu’un, une personne d’1m90 qui a l’air de s’ennuyer à mourir, adossé contre un mur. Il le rejoint et lui dit :
« Alors Martin, on s’intéresse à l’art contemporain ?
— Angel ? dit Martin en tournant la tête vers lui. Mais qu’est-ce que tu fous là ?
— Je me moque de l’art contemporain avec Lydia, réplique-t-il. Et toi ?
— J’accompagne mon frère et ma sœur. Mes parents travaillent et ils voulaient absolument venir ici cet après-midi ces monstres, dit-il en montrant du doigt un garçon et une fille d’environ 10 ans qui regardent un tableau en mimant les gestes appliqués d’adultes faussement émus par la “beauté” des toiles non loin de là.
— Ils voulaient venir ici ? se demande Angel qui a du mal à croire que deux gamins de cet âge s’intéressent à cette forme d’art.
— Me demande pas pourquoi, je les comprendrai jamais… soupire Martin. Les gosses ! On ne touche pas aux peintures ! Excuse-moi Angel mais je dois les arrêter avant qu’ils provoquent une catastrophe.
— Vas-y », dit Angel.
Martin va arrêter ses deux petits monstres de frère et sœur tandis que Lydia rejoint Angel.
« C’est Martin, non ? demande-t-elle.
— Oui, il accompagne son frère et sa sœur.
— OK. »
Martin les rejoint en tenant la main de son frère et de sa sœur. Ces enfants paraissent encore plus petits à côté de ce géant.
« Bon, je vais les garder un peu avec moi. Ces petits diables sont insupportables.
— Tu veux que je m’en occupe ? demande Lydia.
— Tu ferais ça pour moi ? lui réplique Martin.
— Bien sûr, j’adore les enfants, explique Lydia. Et puis tu as l’air bien embêté avec eux. On se retrouve dans deux heures à cet endroit, OK ? Allez, venez les enfants, ajoute-t-elle à leur attention en leur prenant la main. On va se promener au milieu des sculptures ? Si vous êtes sages, je vous achèterai une glace. »
Les enfants semblent ravis et Lydia s’éloigne avec eux.
« Eh bien, elle a l’air de savoir s’y prendre avec les gosses, dit Martin.
— L’instinct maternel je suppose, dit Angel. Elle fait pareil avec moi. »
Martin le regarde bizarrement un instant puis éclate de rire, suivi de près par Angel.
« Bon, qu’est-ce qu’on fait ? demande Martin.
— Je sais pas. On n’a qu’à se promener un peu.
— J’te suis. »
Martin et Angel marchent un peu en discutant et leur conversation tourne bientôt autour de la pluie qui n’arrête pas de tomber depuis une semaine.
« Alors toi aussi t’as remarqué que les gens se conduisent bizarrement, dit Martin.
— Oui, ils ont l’air vraiment énervés depuis que la pluie a commencé à tomber. Remarque je peux les comprendre. Moi la pluie ça me déprime.
— Moi aussi ça m’énerve cette pluie. Parfois j’aurai envie de cogner sur n’importe qui ! Mais bon, ça ne sert strictement à rien ! C’est pas ça qui va empêcher la pluie de tomber.
— C’est sûr. Tiens, y’en a qui en ont pas marre de la pluie. Ils vont jusqu’à la peindre.
— De quoi tu parles ?
— De cet expo-là, regarde. »
Martin suit le regard d’Angel et tombe sur un coin qui semble consacré à un seul artiste. En effet, les toiles semblent toutes être consacrées à la pluie.
« On va voir ça de plus près ? propose Martin.
— Si tu veux, acquiesce Angel. Tiens, je vais voir par là.
— Moi je vais par ici. On se retrouve ici tout à l’heure ?
— D’accord. »

Martin et Angel se séparent. Martin avance et regarde les toiles qui représentent des averses, des inondations, et même un raz-de-marée. Tout cela est plutôt figuratif et même si le sujet est assez bizarre, c’est bien peint, comme on dit.
« Vous aimez monsieur ? demande une voix.
— Pas mal oui, c’est spécial mais c’est pas mal, dit Martin en se tournant vers la personne qui a parlé. C’est un homme brun qui a l’air assez jeune.
— Je suis content que vous aimiez mes toiles.
— C’est vous l’artiste ? !
— Oui, j’aime bien passer dans mon expo pour voir la réaction des gens. Ça semble plaire. Bizarrement, les gens ont l’air attirés par la pluie.
— Avec ce qui tombe dehors, c’est normal de s’interroger quand on voit ce genre de toiles, réplique Martin. On croirait que le ciel vous fait de la pub.
— Je n’en demandait pas tant, mais c’est vrai que j’aime la pluie. C’est un défi toujours renouvelé que de vouloir peindre quelque chose qui n’est que mouvement. Je suis plutôt doué, soit dit en passant.
— Oui… » dit Martin à qui la tête de cet homme ne revient pas.

Pendant ce temps, Angel regarde d’autres toiles. Toujours le même sujet, pluie, inondations, mer déchaînée, etc.
« C’est pas mal, hein ? lui demande une voix.
— Hein ? Euh… oui, pas mal, dit Angel en se tournant vers l’homme brun qui lui parle (NdlA : il convient de vous dire que c’est le sosie de la personne qui discute avec Martin. Mais évidemment Angel ne le sait pas).
— Je suis heureux quand mes toiles plaisent, dit l’homme.
— Vous avez peint toutes ces toiles ?
— Oui, toutes les toiles de cette exposition. J’en suis très fier.
— Ça me déprime, dit Angel, surtout avec la pluie qui tombe dehors.
— Oui, c’est une des émotions que j’aime provoquer », dit l’homme qui semble prendre plaisir à déprimer les gens.

Quelques minutes plus tard, Angel et Martin se retrouvent sous une sculpture géante qui représente une tempête, en tout cas si l’on en croit la petite pancarte au pied de cette sculpture.
« Ouf ! J’ai quand même réussi à me débarrasser de ce connard ! dit Martin.
— De qui tu parles ?
— Du mec qui a réalisé toutes ces toiles et cette sculpture. Il était lourd ce mec, et égocentrique en plus !
— T’as rencontré l’artiste ? C’est pas possible, il me parlait à moi ! s’écrie Angel.
— Tu t’es fait avoir mon pauvre.
— Non ! Regarde, c’est lui ! »
L’homme brun est loin d’eux mais est bien visible.
« C’est pas possible ! C’est avec lui que j’ai parlé ! Je reconnaîtrais ce connard bouffi d’orgueil entre mille ! » s’écrie Martin.
Soudain apparaît au détour d’un panneau un autre homme brun identique qui rejoint le premier. Martin et Angel n’en croient pas leurs yeux.
« Des sosies ! s’écrie Angel.
— Je dirai plutôt des jumeaux, dit Martin.
— Mais il m’a dit qu’il avait fait toute l’expo tout seul !
— L’autre m’a dit la même chose. À mon avis, il y a de la rivalité dans l’air. »
Angel entend des bruits et se retourne pour voir deux personnes en train de se battre. Elles sont vite séparées par la sécurité.
« Y’a de la rivalité dans l’air en effet, dit Angel. Avec cette pluie, tout le monde disjoncte en ce moment. Bon, on continue la visite ? On ne doit retrouver Lydia que dans une heure et demie.
— D’accord, allons-y. »
Ils repartent ensemble quand Angel remarque un homme portant des lunettes de soleil. « Qu’est-ce qu’il fait avec des lunettes de soleil par ce temps ce mec ? » se demande-t-il. Mais il décide de ne pas s’y intéresser davantage et tourne la tête. L’homme aux lunettes de soleil rejoint les jumeaux.
« Comment se déroule le plan ? murmure-t-il.
— Comme prévu, maître, disent en même temps les jumeaux. Ces humains sont idiots : ils ne supportent pas la pluie et s’énervent pour rien quand elle tombe trop longtemps. Avec la pluie continuelle que nous avons provoquée, nous sommes en train d’énerver tout Paris. Le maximum d’énergie sera atteint ce soir, et à ce moment-là nous moissonnerons. Notre sculpture absorbera alors toute l’énergie de cette ville et les Sages Noirs seront obligés de vous féliciter pour la quantité d’énergie que vous leur aurez fournie.
— Et pour ces deux idiots de combattants ?
— Nous les attendons de pied ferme. S’ils essaient d’intervenir, ils tomberont dans notre piège.
— Je suis heureux d’entendre cela, dit Atarh. Ha ha ha ha ha ! »

Le soir, Angel est dans sa chambre et discute avec Niko.
« Les gens pètent vraiment les plombs en ce moment. J’ai vu plusieurs bagarres au niveau des bouches de métro, des gens qui voulaient y entrer le plus vite possible et qui se sont bousculés. Et puis y’a les parents de Lydia et ma tante. Ils ne sont jamais comme ça d’habitude. Tu as vu comment elle m’a engueulé tout à l’heure ?
— C’est vrai que c’est étrange, acquiesce Niko. Tout ça ne me paraît pas naturel.
— Tu penses que la pluie serait l’œuvre de nos ennemis ? Ils pourraient faire quelque chose comme ça ?
— Je n’en sais rien. Mais ça ne doit pas être impossible. Ces ennemis semblent bénéficier de moyens très puissants. »
Le téléphone sonne. Angel attend mais personne ne le décroche. Il continue à sonner.
« Tata Patricia ! Le téléphone ! »
Personne ne répond. Intrigué, Angel va dans le couloir et arrivant devant le téléphone, il découvre sa tante inanimée allongée par terre.
« Tata ! »
Il s’agenouille et lui prend le pouls. Son cœur bat régulièrement, elle n’est qu’évanouie. Il a soudain un fort mal de tête. Il décroche le téléphone :
« ... Allô ?
— Ouf ! Tu vas bien ! crie la voix affolée de Martin.
— Martin ? Ma tante est évanouie !
— Toute ma famille aussi ! dit Martin. J’ai regardé par la fenêtre. Tous les gens dehors semblent aussi s’être évanouis. J’ai un mal de tête horrible !
— Moi aussi, dit Angel. Ça va passer. C’est toujours comme ça quand nos ennemis essaient de voler notre énergie. On en discutait avec Niko. Cette pluie n’est pas naturelle !
— Exactement, dit Niko qui a rejoint Angel. Les ennemis sont passés à l’action ! Il faut les retrouver et récupérer l’énergie qu’ils ont volée.
— Je veux bien, dit Martin, mais où ils sont ces ennemis ? ! »
Soudain Angel a l’inspiration :
« L’exposition !
— Quelle exposition ? ! se demande Niko.
— Martin, cette expo avec toutes ces peintures sur la pluie et cette drôle de sculpture !
— Tu crois ?
— Ça me paraît trop gros pour être une simple coïncidence. Il faut y aller !
— Et comment tu comptes faire ? Si toute la ville est dans les pommes, les métros ne vont pas fonctionner !
— Transformez-vous ! dit Niko. Une fois transformés, vous pourrez courir beaucoup plus vite que la normale.
— D’accord, dit Angel en posant le combiné. Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »
Dans le combiné, on entend :
« Amulette Rouge, métamorphose ! »
Rain Bow reprend le combiné :
« On se retrouve sous le centre Pompidou. À tout de suite ! »
Il raccroche et part immédiatement en courant, suivi de Niko qui vole à toute vitesse.

Un quart d’heure plus tard, Rain Bow retrouve Red Bow sous le centre Pompidou.
« T’en a mis un temps, dit Red Bow.
— Désolé... j’ai… couru aussi vite… que j’ai pu, dit Rain Bow, essoufflé.
— Bon, comment on va monter ? demande Red Bow en regardant l’étage où se trouve l’exposition des jumeaux. »
Rain Bow relève la tête et crie : « Rubans Arc-en-Ciel ! » Il envoie des rubans qui s’accrochent à un tuyau juste au-dessus de l’étage qu’ils veulent atteindre et tient l’autre bout dans la main.
« J’ai appris à les contrôler, explique-t-il. Accroche-toi à moi. »
Red Bow obéit et en le souhaitant, Rain Bow fait rétrécir ses Rubans Arc-en-Ciel qui les montent jusqu’à l’étage. Ils se posent sur un tuyau mais il reste tout de même la vitre qui leur bloque le passage.
« Ça, c’est pour moi, dit Red Bow. Boule de Feu ! »
Le verre ne résiste pas à la chaleur et fond, créant un trou largement assez gros pour laisser passer une personne.
« Eh bien ! On ferait d’excellents cambrioleurs ! s’esclaffe Rain Bow.
— Vous n’êtes pas là pour ça, dit Niko qui est monté en volant. Entrons.
— Rabat-joie ! » dit Rain Bow en suivant Red Bow et Niko.
Les Combattants de l’Arc-en-Ciel essaient de ne pas se faire repérer et marchent sans bruit dans ce lieu sombre quand soudain Red Bow se retrouve bloqué par un mur invisible. Ils essaient de passer par un autre côté mais ce mur les entoure ! La lumière s’allume et les Combattants se retrouvent face aux jumeaux qui ont repris leur forme monstrueuse. Ils sont toujours identiques, mais ressemblent à un croisement entre la créature de Roswell, un lézard et un kangourou. Il se tiennent par la main et leurs mains jointes brillent.
« Bienvenue, Red Bow et Rain Bow, nous vous attendions, disent les monstres jumeaux en même temps. Que dites-vous du piège de Jumor et Jumor ? !
— C’est comme votre peinture ! crie Red Bow. C’est nul !
— Et en plus ils ne savent pas reconnaître le talent. Pfff… Tant pis pour vous, vous l’aurez voulu. »
La pluie se met à tomber sur les Combattants de l’Arc-en-Ciel, mais le mur invisible semble aussi retenir l’eau et le niveau monte !
« Ha ha ha ! rient Jumor et Jumor. Vous allez mourir noyés ! Quelle fin horrible ! »
L’eau leur est déjà arrivée aux chevilles.
« Je vais faire fondre ce mur ! s’écrie Red Bow. Boule de Feu ! »
Malheureusement, la pluie qui tombe sur eux étouffe les flammes et rend son pouvoir inutilisable. L’eau a atteint leurs genoux.
« À moi alors ! crie Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Mais les rubans rebondissent sur le mur et disparaissent. Cela semble enchanter les monstres jumeaux qui rient de plus belle.
« Écoutez ! Ce que vous faites ne sert à rien, dit Niko. Regardez, ils se tiennent la main. Ça émet de l’énergie. Je suis sûr que si on les sépare, ce mur va disparaître.
— Mais comment on va faire ? on est bloqués ici », dit Red Bow.
L’eau leur est arrivée à la taille.
« Je sais ! s’écrie Rain Bow. Rappelle-toi ce qu’ont dit les jumeaux cet après-midi.
— Je vois ce que tu veux dire, dit Red Bow avec un sourire. Eh Jumor ! »
Les monstres s’arrêtent de rire.
« Tu sais que ton frère a dit à tout le monde qu’il avait peint toutes les toiles de l’exposition tout seul ? !
— Quoi ? ! s’écrient les deux monstres en se tournant l’un vers l’autre en même temps. Tu as osé prétendre ça ? ! »
La scène est surréaliste : les monstres jumeaux se lancent les mêmes insultes en même temps. Cela donne quelque chose comme :
« Tu n’as aucun talent ! C’est toi qu’est même pas capable de dessiner ton nez de cochon ! Nez de cochon ? ! Tu t’es vu avec ta tête de caméléon bourré ! Puisque tu crois que tu peux t’en sortir tout seul, t’as qu’à le faire ! »
Jumor et Jumor se lâchent la main en même temps. La lumière disparaît et avec elle le mur invisible et l’eau qui atteignait Rain Bow au niveau du cou. Ils sont même complètement secs.
« Allez, Rain Bow ! On va leur montrer ce qu’est un vrai travail d’équipe. T’es avec nous Niko ?
— Bien sûr ! dit ce dernier.
— Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! » crie Rain Bow.
Niko fait son habituel looping et en sort vert. Il vole à toute vitesse vers les monstres et fait un huit autour d’eux, passant entre eux. Ils essaient de l’attraper mais leurs gestes sont désordonnés et Niko passe sans problème. La traînée verte en huit qu’il laisse se transforme en deux petits cyclones qui séparent les monstres jumeaux et les envoient valdinguer.
« Je m’occupe de l’un. Boule de Feu !
— Et moi de l’autre. Rubans Arc-en-Ciel !
— Nooooon ! crient les monstres en même temps. C’est de ta faute ! »
La boule de feu atteint l’un en même temps que les rubans atteignent l’autre et les monstres jumeaux sont détruits en même temps.
« Ouais ! les Combattants de l’Arc-en-Ciel sont les meilleurs ! crient les Combattants de l’Arc-en-Ciel qui se tapent dans les mains.
— Ce n’est pas fini ! »
Plus loin, la sculpture en forme de tornade s’illumine, et à côté on peut voir Atarh qui est visiblement en colère.
« Combattants de l’Arc-en-Ciel, vous avez été trop loin ! Cette fois votre adversaire, ce sera moi ! Onde de Choc du Vide, frappe ! » crie Atarh en mettant ses bras en croix sur son torse.
Une sorte de bulle se forme autour d’Atarh, puis grandit sous forme d’une onde qui balaie tout sur son passage. Red Bow n’a pas le temps de l’éviter et se la prend de plein fouet, mais Rain Bow l’évite en faisant un bond impressionnant. Il n’en revient d’ailleurs pas lui-même :
« Comment j’ai fait ça ? Bon, pas le temps de me poser de questions. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Atarh met son avant-bras devant lui en criant : « Bouclier de Vide, protège-moi ! » Un mur de Vide se forme à un mètre devant lui et les Rubans Arc-en-Ciel rebondissent dessus.
« Ha ha ha ! Jamais vous ne pourrez me vaincre !
— C’est ce qu’on va voir ! s’écrie Red Bow qui se relève.
— Ça va ? lui demande Rain Bow.
— Ça va, j’en ai vu d’autres. Allez, on combine nos pouvoirs. Boule de Feu !
— Rubans Arc-en-Ciel ! »
La boule de feu rejoint les rubans et se fond en eux. Ils changent de couleur, prenant une teinte mélange de rouge sombre et de jaune scintillant, et surtout accélèrent énormément.
« Bouclier de Vide, protège-moi ! » crie Atarh.
Le mur de Vide se forme, mais il est littéralement brisé par le pouvoir combiné des Combattants de l’Arc-en-Ciel. Pris pas surprise, Atarh n’a pas le temps d’éviter complètement l’attaque et est durement frappé au bras. Il en tombe à genoux. L’attaque continue et frappe la sculpture, la faisant exploser. Elle libère alors toute les énergies humaines emmagasinées qui s’en vont rejoindre leurs propriétaires. Avec la destruction de cette sculpture, la pluie s’arrête immédiatement de tomber et les nuages se désagrègent, montrant un ciel légèrement étoilé (NdlA : indépendamment des nuages, avec les lumières de la ville et la couche de pollution au-dessus de Paris, on peut difficilement espérer plus !).
« Noooon ! crie Atarh, à genoux et se tenant le bras blessé de sa main valide. Combattants de l’Arc-en-Ciel, je vous jure que je me vengerai ! »
Il se met à vibrer et disparaît.
« On a réussi ! s’écrie Rain Bow.
— C’est grâce à toi, dit Red Bow. Tu as fait un bond impressionnant.
— Hein ? Je sais même pas comment j’ai fait. C’est grâce à toi. Sans ton pouvoir, j’aurais jamais pu lui tenir tête.
— C’est grâce à votre coopération et votre esprit d’équipe, tranche Niko. Vous avez agi de concert et ainsi, vos pouvoirs se sont multipliés au lieu de simplement s’ajouter.
— D’accord, concède Rain Bow. Maintenant que la sculpture est détruite, tout Paris va se réveiller… Mais alors, tata Patricia aussi !
— Et mes parents aussi ! Il faut vite que je rentre avant qu’ils se rendent compte de mon absence !
— Moi aussi ! Salut ! »
Rain Bow et Red Bow repartent à toute vitesse, laissant Niko tout seul.
« Pfff… ils changeront jamais ces deux-là. »

Nous retrouvons le cercle des douze Sages Noirs. Atarh réapparaît au centre. Il est toujours à genoux, se tenant le bras blessé.
« Sages Noirs, je…
— Tu oses te représenter devant nous ! s’écrie le Sage Noir en face de lui. Nous t’avions prévenu que ton échec signifierait ton bannissement. La sentence prend effet dès maintenant ! »
Un cercle d’énergie apparaît autour d’Atarh.
« Non ! Attendez ! Laissez-moi une dernière chance ! Nooooon ! »
Le cercle devient une colonne qui recouvre Atarh. Quand cette colonne disparaît, Atarh n’est plus là non plus. Nitarh apparaît alors en sortant de l’ombre.
« Sages Noirs, vous m’aviez dit…
— Patience, Nitarh, dit un Sage Noir. Le bannissement est pour Atarh une punition pire que la mort.
— Il va vouloir se venger sur les responsables de son bannissement pour retrouver sa place parmi nous, dit un autre Sage Noir.
— Je vois, comprend Nitarh.
— La force de sa colère lui permettra peut-être de vaincre ces ridicules empêcheurs de tourner en rond, dit un troisième Sage Noir. En tout cas, qu’il y parvienne ou pas, tu devras être là pour lui administrer la sentence finale, et tu prendras alors sa place.
— Ordonnez et j’obéis », dit Nitarh en s’inclinant avec un grand sourire.