Comme d’habitude, nous retrouvons les méchants d’abord, dans la personne d’Atarh, qui n’est ni chez les Sages Noirs, ni dans son antre sombre. Non, nous retrouvons Atarh dans une ruelle vide de Paris. Il est appuyé sur un mur et a déchiré un bout de son uniforme pour panser son bras blessé. Son sang est d’un vert sombre. Une fois pansé, il regarde le ciel avec une expression de colère sur le visage.
« Maudits Combattants de l’Arc-en-Ciel ! s’écrie-t-il à l’attention de ce ciel bleu. À cause de vous, je suis banni de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Vous allez me le payer de votre vie ! J’apporterai vos têtes aux Sages Noirs et ils seront obligés de me réintégrer dans leur rangs ! Heureusement que je peux toujours compter sur mes soldats. Créatures du Vide, apparaissez ! »
Autour d’Atarh, l’air se distord et forme cinq bulles qui implosent en faisant apparaître cinq monstres. Ils ne sont visibles qu’en silhouettes car cachés dans l’ombre du mur.
« Aaah ! Mes meilleurs soldats, le Quintette du Vide !
— Nous sommes à vos ordres, dit l’un des monstres, de sa voix grinçante.
— Nous devons détruire les responsables de notre disgrâce, dit Atarh, les Combattants de l’Arc-en-Ciel ! Ces gamins nous ont assez ridiculisés ! Puisque la finesse ne fonctionne pas, nous attaquerons en force !
— Bien, maître, dit un autre monstre. Que voulez-vous que nous fassions ?
— Nous allons unir nos pouvoirs et provoquer une catastrophe sur Paris ! »
Et nous quittons ce lieu au moment où Atarh allait présenter son plan (NdlA : ne vous inquiétez pas, vous allez bientôt savoir de quoi il retourne).
Nous retrouvons Angel et Martin le samedi après-midi, le lendemain de l’attaque au centre Pompidou. Ils se sont retrouvés dans le « jardin secret » d’Angel qui est devenu une sorte de quartier général. Niko est posé sur l’épaule de Martin.
« Ma tante ne se souvient de rien, dit Angel. Elle est redevenue comme avant. Lydia m’a dit que ses parents s’étaient réconciliés.
— Mes parents n’ont aucune séquelle, dit Martin. Mais ça me fait froid dans le dos qu’ils soient capables comme ça d’agir sur toute une ville, surtout une ville comme Paris !
— Je suis d’accord avec toi, dit Niko. Ces ennemis ont une puissance phénoménale. Qui sait ce qu’ils peuvent encore mijoter ?
— En tout cas, ils ne sont pas invincibles, dit Angel d’un air satisfait. On a réussi à blesser Atarh.
— L’effet de surprise a beaucoup joué en votre faveur, dit Niko. Atarh ne se doutait pas que vous pouviez unir vos pouvoirs comme vous l’avez fait. Maintenant il sera sur ses gardes.
— Je crois que la prochaine bataille contre lui sera décisive, dit Martin. J’ai hâte d’en finir avec lui ! »
Soudain on entend un hurlement derrière les buissons, suivi rapidement par beaucoup d’autres. Angel et Martin courent pour sortir du jardin secret et découvrent une foule en train de s’enfuir. Certains regardent derrière eux avec un air horrifié. Martin regarde dans cette direction et est pétrifié par ce qu’il voit !
« An… Angel, regarde !
— Quoi ? ... Oh mon dieu ! »
Une vague, un véritable raz-de-marée s’élève doucement sur toute la longueur de la Seine. L’eau du fleuve semble être devenue folle et forme une vague gigantesque qui recouvre progressivement Paris. Elle finit même par cacher le soleil, et tout le monde se retrouve dans l’ombre, une ombre d’éclipse solaire.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Les ennemis ! » a compris Niko.
La vague semble s’immobiliser. Après quelques secondes, les gens s’arrêtent de fuir mais regardent tout de même cette montagne d’eau (qui est plutôt devenue une coupole) avec frayeur. Un visage apparaît alors sur la coupole, un visage familier aux Combattants de l’Arc-en-Ciel qui reconnaissent tout de suite les yeux blancs d’Atarh. La bouche se met à bouger, et la voix d’Atarh se met à résonner dans tout Paris :
« Combattants de l’Arc-en-Ciel ! Je sais que vous me voyez en ce moment. Je contrôle l’eau de ce fleuve, et je n’hésiterai pas à noyer tout Paris si vous ne m’obéissez pas ! Je veux vous voir au sommet de la tour Montparnasse à 18 heures au plus tard, ou je laisserai tomber cette vague qui détruira Paris sous vos yeux ! Venez sans faute, ou vous serez responsables d’un massacre ! »
Atarh se met à rire et ce rire a un écho sinistre tandis que son visage disparaît. Les gens s’interrogent et se regardent, essayant de comprendre ce qui leur arrive.
« 6 heures ! Ça nous laisse trois heures pour nous préparer, dit Martin.
— Vous allez vous jeter dans la gueule du loup ? ! s’exclame Niko. Vous devez bien vous douter que c’est un piège !
— Évidemment, acquiesce Angel, mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? C’est toute la population de Paris qu’il faut protéger. On n’a pas le choix.
— Qu’est-ce que tu veux faire Angel ?
— Eh bien, on y va le plus vite possible, et après on verra sur place.
— Ça va pas ! crie Niko. Il faut que nous ayons un plan ! Atarh ne peut certainement pas déplacer cette quantité d’eau par son seul pouvoir, il doit utiliser une arme pour cela. Et il doit probablement la garder près de lui pour pouvoir provoquer l’effondrement de toute cette eau le plus vite possible. Il faut parvenir à subtiliser cette arme et inverser le processus.
— Mais comment ? Il a certainement prévu une protection.
— J’ai peut-être une idée », intervient Martin.
Nous retrouvons Atarh au sommet de la tour Montparnasse (et quand je dis au sommet, il est vraiment sur le toit !). Il regarde plus bas. La base de la tour est noire de monde. La tour elle-même a été évacuée et un cordon de police empêche quiconque d’y entrer.
« Pauvres imbéciles d’humains ! se dit-il. Ils ne comprennent rien à ce qui leur arrive. »
Il se tourne ensuite vers une sorte de piédestal portant une énorme pierre polie, haute comme un homme. Cette pierre semble luire d’une étrange lueur.
« Le pouvoir du vide est fantastique ! En créant un vide au-dessus de ce fleuve, l’eau s’y est engouffrée et y reste ! Mais si j’arrête la machine, plus rien ne retiendra ces tonnes d’eau qui déferleront sur la ville ! »
Un hélicoptère passe non loin d’Atarh. Il fait le tour de la tour Montparnasse puis reste en vol stationnaire.
« Pauvres humains, avec leurs petites inventions minables ! »
Il fait un geste vers l’hélicoptère et crée le vide autour de ses pales. N’ayant plus aucun pouvoir de sustentation, l’hélicoptère tombe, mais Atarh relâche son emprise et l’hélicoptère se stabilise. Sonné, le pilote décide de ne pas rester là et quitte la tour.
« Vous ne m’intéressez pas ! Seuls les Combattants de l’Arc-en-Ciel m’intéressent ! »
Atarh semble s’impatienter.
« Mais où sont-ils ? ! Il sera 18 heures dans quelques minutes ! Auraient-ils peur de moi ?
— Tu peux toujours rêver ! »
Atarh se retourne. De l’autre côté de la plate-forme se tiennent Rain Bow et Red Bow qui visiblement ne sont pas contents. Rain Bow commence à parler :
« Quand la pluie du désespoir semble ne jamais devoir cesser, le soleil réapparaît soudain, et avec lui l’arc-en-ciel, dissipateur des ténèbres. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow ! »
Red Bow décide de ne pas être en reste :
« S’attaquer à plus faible que soi est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner. Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !
— Pfff… vous savez parler, mais savez-vous faire autre chose ?
— Enlève cette chose ! crie Rain Bow. Et d’abord, pourquoi tu nous as fait venir ici ? !
— Je veux un duel à mort ! crie Atarh. Vous m’avez ridiculisé trop souvent. Maintenant vous allez devoir payer !
— Si tu veux un duel à mort, tu l’auras ! s’écrie alors Red Bow. Mais si tu arrêtes de menacer Paris ! Je te donne ma parole d’honneur que nous ne fuirons pas ! »
Atarh paraît réfléchir un moment. Puis il s’approche de la machine et pose une main sur l’énorme pierre. Celle-ci se met à briller un peu plus fort, et quelques secondes plus tard la vague se met à refluer. En une minute, l’eau rejoint le lit de la Seine.
« Tu as raison, Red Bow, dit Atarh. Ces idiots ne me servaient que d’appâts. Il vaut mieux qu’ils restent en vie, leur énergie peut toujours nous servir.
— Maintenant, si tu veux combattre, combattons ! crie Red Bow.
— Vous croyez que je vais m’abaisser à me battre contre vous ? ! Vous rêvez ! Quintette du Vide ! »
Cinq monstres surgissent de nul part et encerclent les Combattants de l’Arc-en-Ciel. Ils sont plus laids les uns que les autres, tout en muscles, griffes, écailles et cornes.
« Tu avais parlé d’un duel ! s’écrie Rain Bow.
— J’ai changé d’avis, dit simplement Atarh. Tuez-les ! »
Les monstres s’apprêtent à sauter sur leurs adversaires quand une petite boule de lumière vole rapidement et rejoint les Combattants. Ces derniers se baissent en fermant les yeux et la boule se met à briller excessivement fort, aveuglant les monstres. Cette boule, on le voit quand la lumière redevient normale, c’était tout simplement Niko qui a utilisé le pouvoir sacré de la couleur jaune. Rain Bow et Red Bow se relèvent et voient qu’Atarh a été aveuglé lui aussi.
« Merde ! Qu’avez-vous fait ! hurle-t-il.
— À toi ! dit Red Bow à Rain Bow.
— OK ! Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans frappent la machine à Vide qui explose.
« Voilà, le danger est écarté.
— Au tour des monstres maintenant. Cinq contre deux ! Tu parles d’un duel ! dit Red Bow d’un air dégoûté. Boule de Feu ! »
Sa boule de feu part en spirale, et la colère de Red Bow est suffisante pour les frapper tous les cinq. Ils sont projetés à terre mais seulement légèrement brûlés. Atarh retrouve enfin la vue :
« Qu’est-ce que vous avez fait ? Ma machine à Vide ! »
Il se tourne vers les Combattants. Sa colère est telle qu’il en paraît bestial.
« Vous vouliez vous battre contre moi, eh bien vous allez vous battre contre moi ! Quintette du Vide, viens à moi ! »
Atarh lève les bras et son corps se met à briller, obligeant les Combattants à se protéger les yeux avec leurs mains. Les cinq monstres sont soulevés comme des fétus de paille par un vent venu de nulle part et se collent à la silhouette lumineuse. Encore un flash de lumière et quand Rain Bow et Red Bow regardent de nouveau, à la place d’Atarh ils voient un monstre faisant au moins 3 mètres de haut. Il ressemble un peu aux monstres du quintette du Vide, mais il est beaucoup plus anthropomorphe. Sa tête ressemble à une version monstrueuse du visage d’Atarh, et quand le monstre se met à parler, malgré sa voix très grave, on reconnaît immédiatement Atarh.
« Le Quintette du Vide est formé de mes meilleurs soldats, explique le monstre qu’est devenu Atarh. Ils sont ma garde rapprochée, et si je le désire, ils peuvent fusionner en une carapace qui me protège et augmente mes pouvoirs. Vous allez pouvoir goûter aux nouveaux pouvoirs d’Atarh ! Onde de Choc du Vide, balaie tout sur ton passage ! »
Une onde de choc si puissante qu’elle en laboure le sol fait de béton part à la rencontre des Combattants qui, surpris, sont frappés de plein fouet et tombent à terre en criant de douleur.
« Son… son pouvoir est plus rapide, balbutie Rain Bow en serrant les dents de douleur.
— Et plus puissant, ajoute Red Bow qui y a déjà goûté.
— Ha ha ha ! Ça fait mal hein ? ! »
Atarh continue à rire.
« Combattants de l’Arc-en-Ciel ! s’écrie Niko qui a pu s’éloigner à temps de l’onde de choc. Relevez-vous ou la prochaine attaque risque de vous tuer. Défendez-vous !
— Mais comment ? ! s’écrie Rain Bow. Il est trop fort !
— Pas si vous unissez vos pouvoirs comme vous l’avez fait hier ! Relevez-vous et concentrez-vous !
— Prends ma main », dit Red Bow qui s’est déjà relevé.
Il aide Rain Bow à se relever, puis, toujours main dans la main, les Combattants ferment les yeux et se concentrent. Atarh remarque ça et sa colère augmente encore :
« Quoi ? ! Vous osez m’ignorer ! Onde de Choc du Vide, balaie tout sur ton passage ! »
Une onde de choc repart à l’attaque. Mais du côté des Combattants, quelque chose se passe. Une aura multicolore est apparue autour de Rain Bow, et une aura rouge autour de Red Bow. L’onde de choc est presque sur eux quand ils rouvrent les yeux et, toujours main dans la main, ils mettent leur main libre devant eux, comme pour arrêter l’onde.
« Imbéciles ! Rien ne peut arrêter mon attaque, rien ! ... Quoi ? ! »
Atarh a raison d’être surpris. L’onde de choc s’est séparée en deux en rencontrant les Combattants de l’Arc-en-Ciel et les a laissés indemnes.
« À nous de te montrer de quoi nous sommes capables ! s’écrie Red Bow. Boule de Feu ! »
Atarh se prépare à se protéger mais la surprise est trop forte. La boule de feu que Red Bow a envoyé grossit au fur et à mesure qu’elle s’approche d’Atarh et parvient à l’englober complètement malgré ses trois mètres de haut. Sa carapace s’embrase tandis qu’il hurle de douleur.
« À moi de jouer ! dit Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans partent vers Atarh, mais se multiplient en s’approchant, et Atarh se retrouve transpercé par une vingtaine de Rubans Arc-en-Ciel à de multiples endroits du corps. C’en est trop pour sa carapace qui se brise dans un flash de lumière et part en poussière. Quand la poussière retombe, Atarh a retrouvé sa forme normale. Il est à genoux, la tête baissée. Son costume est déchiré en de nombreux endroits et il est décoiffé. Il saigne aussi à plusieurs endroits. Soudain, une ombre apparaît sur le sol à quelques mètres de lui, puis se lève et forme une silhouette qui devient Nitarh. Atarh tourne sa tête vers le nouveau venu.
« Tu as échoué, dit Nitarh. Les douze Sages Noirs m’ont chargé d’exécuter la sentence, et je vais l’accomplir avec un plaisir certain ! Ombre Maléfique, engloutis ton créateur ! »
L’ombre sous Atarh se met à bouger, puis commence à recouvrir Atarh par le bas.
« Noon ! hurle-t-il. Tu n’as pas le droit ! Nooooooooooooooooooon ! »
Atarh se débat, mais l’ombre gagne du terrain et son corps semble s’enfoncer dedans. Il s’enfonce comme dans des sables mouvants, et finit par disparaître totalement. Une tâche noire reste visible sur le sol pendant un instant, puis se résorbe, ne laissant aucune trace. Nitarh se retourne vers les Combattants de l’Arc-en-Ciel qui sont restés bouche bée devant ce spectacle.
« Je vous félicite, dit-il, vous êtes parvenu à vaincre l’un des spécialistes. C’est impressionnant. Mais Atarh n’était qu’un faible et un sot ! Vous n’avez gagné qu’une bataille, et désormais la guerre se fera contre moi ! Je suis Nitarh, spécialiste de l’Ombre de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir, et je remplacerai désormais cet incapable. Prenez garde à vos vies, car elles ne pèseront pas lourd dans ma main ! »
Nitarh redevient une ombre qui disparaît rapidement. Rain Bow et Red Bow se regardent.
« Tu… tu as vu ? demande Rain Bow. Il portait le même uniforme qu’Atarh. Et ces yeux noirs…
— Il l’a tué parce qu’il avait échoué, c’est monstrueux », se dit Red Bow.
Niko redescend et se pose sur l’épaule de Red Bow.
« Niko, tu as entendu comme nous ? demande Rain Bow.
— Oui, dit ce dernier. Ce Nitarh dit faire partie de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Ça expliquerait ce symbole sur leur uniforme.
— Tu connais cette confrérie ? demande Red Bow.
— Le nom me dit quelque chose, mais je n’arrive pas à me rappeler, comme si une barrière m’empêchait d’atteindre ce souvenir. Il faut que j’en parle à Aniva.
— C’est bizarre, dit Angel, Aniva et toi faites partie de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel, non ? Ça aurait pas un rapport ?
— Je crois, dit Niko, mais je n’arrive toujours pas à me souvenir. C’est énervant !
— Bon, on s’en va avant que les journalistes et les flics ne rappliquent ? demande Martin qui voit arriver un hélicoptère.
— Il vaudrait mieux en effet », dit Rain Bow.
Dans ce lieu sombre où se trouvent les douze Sages Noirs, Nitarh réapparaît.
« J’ai accompli ma tâche, dit-il.
— Bien, dit un Sage Noir. Atarh s’est conduit comme un imbécile. Notre action devait rester discrète jusqu’à ce que notre maître ait retrouvé suffisamment de force.
— Nitarh, tu prendras désormais la place d’Atarh et tu t’empareras des énergies humaines pour le compte de notre maître, continue un autre Sage Noir. Sois beaucoup plus discret qu’Atarh cependant. Nous ne devons pas attirer l’attention avant la résurrection totale de notre maître.
— Vous pouvez compter sur moi », dit Nitarh qui disparaît en s’inclinant.
Tandis qu’il disparaît, dans l’ombre qui entoure les Sages Noirs, une entité informe pense pour elle-même :
« Atarh a donc échoué dans sa mission. Ces jeunes garçons m’intriguent. Auraient-ils un rapport avec cette organisation que j’ai détruite il y a si longtemps, et qui a tout de même réussi à m’enfermer pendant une éternité ? »
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