Friday, 19 August 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 25 : et un tour de manège, un !

Nous sommes dans une rue de Paris, où Alexandra sautille gaiement sur le chemin de chez elle. C’est une belle journée de juin, et c’est un samedi, mais même ces deux circonstances ne suffisent pas à expliquer l’extrême gaieté de cette dernière. Non, il y a autre chose qui rend Alexandra joyeuse : c’est son anniversaire ! Elle revient d’un déjeuner dans un restaurant indien qu’elle a adoré, une surprise que lui ont concoctée ses copines de classe. Alex arrive devant son immeuble, tape le code d’entrée et entre dans le couloir. Trois étages montés à pied et la voilà devant chez elle. Elle ouvre la porte avec sa clef et se retrouve dans l’appartement où elle vit avec sa mère.
« Salut M’man ! J’suis rentrée ! »
Pas de réponse. Alex ne s’en formalise pas. On est samedi après-midi, sa mère a dû sortir. Elle ouvre la porte du salon mais le trouve plongé dans le noir. Bizarre, pourquoi sa mère y aurait-elle fermé les volets ? Soudain, la lumière se fait et Alex entend un cri :
« Surprise ! »
Elle est ébahie de voir son frère Thomas, Angel, Martin, Clémence, Aurélien et Lydia, qui se mettent à chanter « Joyeux Anniversaire » plus ou moins faux, tandis que sa mère lui apporte un gâteau surmonté de seize bougies allumées. Alex est complètement prise au dépourvu, et après un instant de silence elle éclate de rire. Elle se reprend et souffle les bougies à la fin de la chanson, sous les applaudissements nourris de ses amis.
« Merci les amis, dit-elle avec un léger tremblement dans la voix, vous m’avez fait une surprise géniale !
— C’est Angel qu’il faut remercier en premier, dit Martin, c’est lui qui en a eu l’idée.
— Ça va, réplique ce dernier en rougissant, sans vous tous j’aurais rien pu organiser.
— Et la surprise n’est pas finie ! ajoute Thomas.
— T’es là aussi ? ! s’écrie Alex en sautant dans les bras de son frère.
— Bien sûr, répond-il en rougissant légèrement, t’es quand même ma petite sœur préférée. Allez, viens voir. »
Il prend sa sœur par la main et la conduit dans le couloir. Les autres suivent. Ils s’arrêtent devant la porte du plus grand placard de l’appartement. Alex regarde son frère d’un air interrogateur quand celui-ci ouvre la porte et allume la lumière. Les yeux d’Alex s’arrondissent de surprise, puis se mouillent de larmes.
« Allons… dit son frère en la prenant dans ses bras, c’est pas la peine de t’mettre dans un état comme ça…
— C’est… snif… c’est le plus beau cadeau qu’on m’ait jamais fait… »
En effet, le placard a été transformé en studio de développement photo ! Tout y est : la lampe rouge, les bacs pour le développement et les bouteilles de produits chimiques, un fil pour accrocher les photos à sécher et l’appareil qui permet de transférer les photos de la pellicule au papier photo.
« Là, il faut remercier Clémence, dit Angel. C’est elle qui en a eu l’idée et qui a réussi à tout organiser à la dernière minute. »
À ces mots, Alex saute dans les bras de Clémence qui ne sait plus où se mettre.
« Merci Clémence, c’est le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire. T’es une vraie amie.
— Euh… bah… merci… balbutie Clémence.
— Dites les jeunes, si vous voulez manger le gâteau, il faut revenir dans le salon, prévient la mère d’Alex.
— Oh oui, le gâteau ! s’écrie Aurélien qui court vers le salon.
— Attends-moi ! » s’écrie Angel, tandis que les autres lèvent les yeux au ciel.

Cinq minutes plus tard, chacun a sa part de gâteau et mange plus ou moins proprement. En effet, Angel et Aurélien semblent se livrer à un concours de goinfrerie, ce qui rend embarrasse Lydia et Clémence.
« Y’en a pas un pour rattraper l’autre, soupire Lydia.
— Et encore, t’as de la chance, dit Clémence, Angel est quand même plus supportable qu’Aurélien.
— Ça va, dit Alexandra en haussant les épaules, ils me dérangent pas moi.
— C’est vrai que pour parvenir à t’enlever ta bonne humeur, il faut y mettre le paquet ! dit Thomas en rigolant.
— Ça veut dire quoi ça ? lui demande Alex d’un ton suspicieux.
— Tiens, Thomas. Tu tombes bien, intervient Lydia. Il y a quelques jours, on se disait justement qu’on te connaissait pas assez.
— C’est vrai ça, dit Clémence, ça fait bientôt trois mois que je connais Alexandra et c’est la première fois que je te rencontre.
— Eh bah… euh… balbutie Thomas, gêné par l’intérêt que lui portent ces deux jeunes filles. C’est vrai que comme j’habite pas avec ma sœur… euh… ses copines me voient pas souvent.
— C’est vrai, et c’est bien dommage, dit Alex. Tu devrais venir plus souvent, que je puisse te présenter à toutes mes copines. Je suis sûre que tu leur plairais !
— Euh… bah… tu sais… réplique-t-il en rougissant.
— Allons, fais pas ton timide, se moque Alex en le prenant par le bras. Je suis fière de mon grand frère. Vous devinerez jamais ce qu’il fait dans la vie, ajoute-t-elle à l’attention de Lydia et Clémence.
— Non, répondent ces dernières en secouant la tête.
— Il entre en deuxième année de médecine ! annonce-t-elle fièrement.
— Ouah ! fait Clémence, sincèrement impressionnée. Le concours d’entrée en deuxième année de médecine est un des plus durs qui soient. Toutes mes félicitations !
— Ça alors ! Tu as mes félicitations aussi, ajoute Lydia.
— Merci, dit Thomas qui devient rouge comme une tomate.
— En plus, il est arrivé deuxième au concours dans son université, dit Alex.
— Ça va, fait Thomas qui ne sait plus où se mettre. N’en fais pas trop, ça devient gênant. En plus, je suis pas encore médecin, loin de là. Pour l’instant, mon seul vrai boulot c’est de vendre des hot-dogs et des gaufres.
— Hot-dogs ? ! s’écrie Aurélien.
— Gaufres ? ! » s’écrie Angel.
Ils courent se joindre à la conversation. Clémence, Lydia et Martin, qui venait de rejoindre ses amis, secouent la tête, tandis qu’Alex et Thomas ont un sourire gêné.
« Oui, continue Thomas. Je fais ça dans une petite fête foraine qui est là pour deux mois. Ça me fait un peu d’argent de poche. Normalement je devais travailler aujourd’hui mais pour l’anniversaire de ma sœur ils ont fait un effort. Tiens, ça me rappelle… »
Il sort du salon précipitamment, laissant nos amis se regarder sans comprendre, puis revient avec six tickets à la main. Il s’explique :
« Le gérant de la foire m’a donné ça. Ce sont des tickets spéciaux réservés aux enfants de moins de seize ans. Ils donnent droit à un tour de manège gratuit pour chaque manège de la foire. Ils donnent aussi droit à un ticket gratuit pour chaque loterie.
— C’est génial ! hurle Angel.
— Ça vous intéresse ? demande Thomas.
— Et comment ! dit Alex qui s’empare des tickets et les distribue à ses amis.
— Comment est-ce qu’ils peuvent se permettre ça dans cette fête foraine ? demande Clémence.
— Le gérant nous a expliqué qu’un « bienfaiteur anonyme » a payé pour tous ces tickets. Probablement un riche amoureux des fêtes foraines qui veut en faire profiter les enfants.
— J’espère que ce « bienfaiteur anonyme » a aussi l’intention d’aider d’autres causes, dit Lydia. Si il peut se permettre une lubie pareille, il pourrait faire beaucoup de bien aux associations caritatives.
— Est-ce que les tickets donnent aussi droit à des friandises gratuites ? demande Aurélien en contemplant le sien comme un talisman protecteur.
— Non mais c’est pas vrai ! râle Clémence. T’es pas capable de penser à autre chose qu’à ton estomac ? !
— C’est juste pour savoir, dit Aurélien d’un air penaud.
— Euh… non, répond Thomas, décidément troublé par le comportement des copains de sa sœur. Mais si vous venez à ma roulotte, je vous ferai un truc spécial.
— C’est super gentil ! Merci ! Merci ! dit Angel avec beaucoup d’empressement.
— Ah, juste une chose, ces tickets sont valables que la semaine prochaine, jusqu’au dimanche.
— Oh ! Je vais pas pouvoir y aller alors, dit Clémence. J’ai le bac la semaine prochaine.
— Pourquoi on irait pas tous ensemble samedi prochain, ou même dimanche ? demande Martin. T’as quand même pas d’épreuves la semaine d’après ?
— Si, les options, explique Clémence. Mais t’as raison, je peux bien me reposer le samedi après-midi. Je viens avec vous !
— Super ! s’écrie Alex. On va aller à la foire ! »
Elle se met à danser de joie, suivie rapidement par Angel et Aurélien. Les autres les regardent et soupirent de dépit.

Nous nous retrouvons dans ce lieu obscur, dont les ombres glaciales forment une silhouette humanoïde déformée mais gigantesque. Au centre de cette silhouette se trouve le cercle des douze Sages Noirs, ces horreurs qui parodient les douze grands prêtres de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel. Au milieu de ce cercle, une petite tornade noire se forme, et se dissipe en laissant apparaître Aniva, vêtue de sa robe noire. Ses cheveux rouge métallique tombent en longues boucles sur ses épaules. L’un des Sages Noirs (naturellement pas celui qui est en face d’elle, ils n’ont pas changé leurs habitudes) s’adresse à elle, l’obligeant à se tourner vers lui.
« Cela fait deux échecs, dit-il. Qu’as-tu à dire pour ta défense ?
— Je ne cherche pas à me justifier, répond Aniva. Il semble que la tactique que j’avais choisie ne porte pas ses fruits. Je me rends compte de mon erreur. Ces Combattants de l’Arc-en-Ciel ont des ressources insoupçonnées et semblent se tirer de toutes les situations.
— Je croyais que tu ne cherchais pas à te justifier ! s’écrie un autre Sage Noir.
— Excusez-moi, dit Aniva en se tournant vers lui. Je vais réparer mon erreur.
— Et comment comptes-tu faire ? demande un troisième Sage.
— Les trois autres spécialistes ont commis l’erreur de garder la même approche alors même que celle-ci s’était avérée inefficace. Je ne ferai pas l’erreur de m’entêter. Je vais changer de stratégie.
— Explique-nous cela, dit un quatrième… pff, ça devient lassant à force !
— Malgré les critères restrictifs que j’avais choisis, il semble qu’un trop grand nombre de jeunes gens y correspondent. Les tester un à un est lent et contre-productif. Aussi, j’ai décidé qu’au lieu de venir à eux, ce sont eux qui viendront à moi, et en nombre ! Ainsi, je pourrai faire ma sélection beaucoup plus rapidement.
— Et comment comptes-tu les attirer ?
— Rain Bow a la réputation d’avoir un caractère puéril. J’ai donc utilisé le Miroir de l’Ombre pour convertir le gérant d’une fête foraine, et lui ai fait distribuer des tickets gratuits réservés aux enfants de moins de seize ans. Je n’ai aucun doute que cela va attirer Rain Bow comme un aimant ! Lotarh supervise l’opération en faisant une présélection. Il a beaucoup combattu Rain Bow et je veux utiliser son expérience en plus de mes pouvoirs. Je suis ainsi pratiquement certaine d’atteindre mon but !
— Alors va ! Le maître Esmeros a faim !
— Je vous apporterai l’énergie de Rain Bow », assure Aniva en s’inclinant.
Une tornade noire entoure Aniva, puis disparaît en l’emportant avec elle. Après un fondu enchaîné, elle réapparaît dans une grande salle, où Lotarh est assis devant une console et une dizaine d’écrans de télé. Par les écrans, on peut voir différentes vues sur une fête foraine. Lotarh se retourne vers Aniva.
« Alors, comment cela se présente-t-il ? lui demande-t-elle.
— Très bien, répond Lotarh avec un sourire mauvais. J’ai déjà trouvé plusieurs candidats parmi les jeunes garçons qui sont venus dans cette foire.
— Parfait. Samedi prochain, Rain Bow sera à nous ! Ah ah ah ah ah ! »
Pendant qu’Aniva rit de bon cœur, Lotarh pense :
« Ris tant que tu le peux, profite de ta position. Quand tu auras enfin pris l’énergie de Rain Bow, je te supprimerai et je reprendrai le Miroir de l’Ombre. Tu n’aurais jamais dû devenir la favorite du maître. »

« Et un toast au succès de Clémence ! »
Assis à la terrasse d’un café, Angel et ses amis sont en train de fêter (aux jus de fruits et autres sodas !) la réussite certaine de Clémence au baccalauréat. La semaine a passé rapidement, et ils sont tous prêts à aller à la fête foraine.
« Attendez un peu, dit Clémence en rougissant légèrement. Il faut attendre les résultats, et j’ai même pas encore passé les épreuves d’options.
— Sois pas modeste, dit Martin, tu es la meilleure élève de tout le lycée, et même sûrement de tout Paris ! Me dis pas que tu doutes de tes résultats ? !
— Je préfère attendre les résultats, on ne sait jamais… »
Martin s’assied en soupirant.
« Bon, alors si on finissait de boire et qu’on allait tout de suite à la foire ? demande Alexandra sur un ton impatient.
— Oh oui ! Oh oui ! » s’écrie Aurélien.
Les autres en manquent de tomber par terre de surprise.
« Eh, qu’est-ce qu’y a ? demande Alex qui ne comprend pas leur réaction.
— Ils sont aussi impossibles l’un que l’autre, grommelle Martin. Bon, OK, on va y aller, ajoute-t-il tout haut. Mais on a tout le temps, il est que trois heures de l’après-midi.
— OK, OK… » soupirent Alex et Aurélien en baissant la tête.

Nous retrouvons tout le monde à l’entrée de la fête foraine. Ils se regardent, étonnés. En effet, la foire est noire de monde, et surtout de jeunes de leur âge.
« J’l’avais dit qu’il fallait y aller tôt, reproche Alex. Si on m’avait écoutée…
— Quel monde ! Ils ont inondé Paris de leurs tickets gratuits ou quoi ? se demande Lydia.
— Ça va, on a toute la journée pour s’amuser, dit Angel. Et puis, il y a pas l’air d’y avoir tant de queue que ça aux manèges.
— Bon, on y va ? » fait Aurélien.
Tous acquiescent et entrent dans la foire. Ils sont immédiatement émerveillés par les attractions.
« Waouh ! s’exclame Angel. Eh, Lydia ! Tu veux faire la maison hantée avec moi ?
— Bien sûr ! réplique-t-elle avec un grand sourire.
— Clémence, tu veux faire le grand huit ? demande Aurélien.
— Euh… c’est pas mon truc, répond-elle. Martin, tu veux faire un tour de grande roue avec moi ?
— Avec plaisir !
— T’inquiète pas Aurélien, j’vais l’faire avec toi ton tour de grand huit, dit Alexandra en riant. Eh ! Et si on se retrouvait tous dans une heure devant la roulotte de mon frère ?
— Bonne idée, dit Clémence.
— OK, à tout de suite ! » dit Angel en tirant Lydia par la main.
Ils se séparent. Nous voyons Angel et Lydia monter dans l’un des wagons de la maison hantée, qui les emporte dans cette attraction bizarre d’où sortent toutes sortes de bruits étranges. Une petite minute plus tard, leur wagon réapparaît. Lydia rit de bon cœur, mais Angel est tétanisé à côté d’elle, les cheveux dressés sur la tête.
« Ils sont vraiment mal foutus leurs automates, hein Angel ?
— ... C’est fini ? » demande ce dernier avec un tremblement dans la voix.
Lydia éclate de rire. Nous retrouvons ensuite Alex et Aurélien qui font un tour de grand huit, puis de montagnes russes. Ils prennent toujours le premier wagon, mettent les mains en l’air, et jouent à celui qui criera le plus fort. Ils aiment les sensations fortes !
« C’est génial ! crie Alex entre deux éclats de rire.
— Et c’est pas fini ! ajoute Aurélien. Regarde le manège là-bas !
— Waouh ! Vite, allons-y ! »
Enfin, nous retrouvons Martin et Clémence, loin au-dessus du tumulte ambiant. Ils sont seuls dans l’une des nacelles de la grande roue. Cette dernière s’arrête de tourner alors qu’ils sont au sommet. Clémence soupire bruyamment.
« Fatiguée ? demande Martin.
— Pas trop, répond Clémence. Je suis un peu tendue, c’est tout.
— C’est le bac qui te fait ça ? Voyons, t’as pas de soucis à te faire !
— C’est pas le bac qui m’inquiète, réplique-t-elle évasivement.
— Quoi alors ? demande Martin qui s’arrête de sourire.
— Je trouve cette histoire de tickets gratuits bizarre.
— Comment ça ?
— Est-ce que tu as remarqué que tous les jeunes ont à peu près notre âge ?
— Oui, et alors ?
— Esmeros veut l’énergie de Rain Bow. Et Aniva s’est déjà attaquée deux fois à des garçons du même âge qu’Angel…
— Tu crois que c’est un piège pour attirer Rain Bow ?
— Je ne sais pas. J’espère que non. Mais ouvrons toujours l’œil. Après tout, c’est notre mission de protéger Angel.
— D’accord, mais j’espère que tu te fais du souci pour rien.
— Moi aussi… »

L’heure est passée, et nous retrouvons nos six amis devant la roulotte où Thomas travaille. Ce dernier est en train de leur préparer le « truc spécial » qu’il leur avait promis.
« Et voilà ! C’est prêt ! dit Thomas d’une voix triomphante. Cadeau d’la maison ! »
Il leur apporte six gaufres recouvertes de chantilly, mais aussi d’une poudre noire, marron et rouge.
« Qu’est-ce que c’est ? demande Angel.
— Goûtez et je vous le dirai. »
Ils prennent chacun leur gaufre, se regardent d’un air interrogateur, puis y mordent en même temps. Mais alors qu’Alexandra et Aurélien semblent apprécier le goût de leur gaufre, Angel, Martin, Clémence et Lydia sont comme paralysés. Ils écarquillent les yeux et le rouge leur monte aux joues. Ils avalent avec difficulté, et se mettent à souffler bruyamment, comme s’ils recrachaient du feu !
« Vous aimez ? demande Thomas avec un grand sourire. Ce sont mes gaufres spéciales à la Thomas : chantilly, chocolat en poudre et cannelle.
— Et… la poudre rouge ? demande Angel qui a les larmes aux yeux.
— Ah ça ? Juste un peu de paprika pour la couleur et pour relever le goût.
— Super bon ! » s’écrie Alex avant de mordre un grand coup dans sa gaufre.
Aurélien acquiesce, tandis que les quatre autres tombent par terre.
« OK, j’ai peut-être un peu forcé sur le paprika cette fois-ci, avoue Thomas.
— Un peu ? » demande Martin en se relevant.
Soudain, l’attention de nos amis est attirée par des cris de joie.
« Qu’est-ce que c’est ? demande Aurélien.
— Ça, c’est le stand tenu par le gérant : le tir à l’arc, explique Thomas. Ceux qui parviennent à mettre trois flèches au centre de la cible gagnent un ticket pour la grande tombola de ce soir. Y’a plein de cadeaux à gagner, dont un voyage. On a déjà eu quelques gagnants cette semaine. Celui-là c’est le premier de la journée.
— Hé ! Si on essayait ? ! demande Angel.
— C’est vrai qu’on a droit à un essai gratuit. On a rien à perdre, dit Martin. Dommage que le tir à l’arc soit pas le sport où je suis le meilleur…
— Parce que c’est un sport dans lequel le calme et la concentration jouent un plus grand rôle que les muscles ? » demande Clémence.
Martin a un sourire gêné.
« On y va ! s’écrie Alexandra. Merci pour la gaufre, Thomas, c’était super bon ! »
Aurélien le remercie aussi chaleureusement, les autres un peu plus froidement. Ils se rendent au stand du gérant. Celui-ci est un quinquagénaire bedonnant qui harangue la foule.
« Tiens, les p’tits jeunes, vous voulez essayer le tir à l’arc ?
— On vient pour ça, dit Alexandra.
— Ah, c’est la tombola qui vous intéresse, n’est-ce pas ? Et je suppose que vous avez des tickets gratuits.
— Oui ! répondent-ils tous en cœur en montrant leurs tickets.
— D’accord. Qui veut commencer alors ? demande le gérant.
— Moi, dit Martin.
— Viens donc ici, grand jeune homme. »
Il le conduit devant une des cibles et lui prépare un arc et des flèches. Sans transition, on voit que la scène est filmée, et Lotarh l’examine par l’intermédiaire d’un moniteur de télévision.
« Tiens, ils ont tous à peu près l’âge de Rain Bow, se dit-il. Surveillons cela de près… Bon, j’élimine d’emblée les trois filles, donc il ne reste plus que les trois garçons.
— Tu as cinq flèches, dit le gérant. Si tu parviens à en mettre au moins trois au centre, tu gagnes un ticket de participation à la grande tombola de ce soir.
— C’est parti alors », dit Martin, sûr de lui.
Il prend sa première flèche, vise, se concentre, et lâche la corde après quelques secondes. La flèche vient se ficher en plein milieu de la cible.
« Bravo mon garçon, plus que deux, dit le gérant.
— Il est doué, ajoute Lotarh de son côté. Mais il est bien trop grand pour être Rain Bow. À éliminer. »
Sur un écran voisin, on voit la cible, ainsi qu’une croix en surimpression représentant l’endroit visé par l’archer.
« Pratiques ces flèches spéciales », dit Lotarh en mettant la main sur un joystick.
Au moment où Martin tire, Lotarh voit que sa flèche va se planter en plein dans le mille. Il actionne le joystick qui déplace légèrement la cible, trop peu pour que quiconque s’en aperçoive, mais suffisamment pour que la flèche n’atteigne pas le centre.
« Dommage, commente le gérant, mais tu as encore trois chances. Concentre-toi. »
Pour la troisième flèche, Lotarh doit de nouveau déplacer la cible. Mais pour les deux dernières, Martin perd son sang froid, grogne et ne parvient plus à se concentrer. Ses flèches ratent le noir de la cible sans intervention de Lotarh.
« Dommage, dit le gérant, une sur cinq. Mais comme tu as été plutôt doué, voici un lot de consolation. »
Il lui donne un Tigrou en peluche. Lydia éclate de rire devant le spectacle d’un si grand gaillard qui ne sait pas quoi faire d’une peluche. Son rire est contagieux, et Angel ne peut s’empêcher de pouffer.
« Euh… merci, fait Martin, embarrassé.
— À qui le tour ? demande le gérant.
— À moi, répond Clémence. Ça a l’air pas mal ce jeu. »
Elle prend l’arc et les flèches, tandis que le gérant prépare la cible. Elle se concentre, mais Lotarh n’a pas à intervenir. Ses flèches sont toutes proches du centre, mais aucune ne l’atteint.
« Tant pis, soupire-t-elle. On peut pas être doué en tout. »
C’est au tour d’Aurélien. « Ça pourrait être lui », se dit Lotarh. Mais il se ravise en voyant son manque de précision. Les flèches d’Aurélien se plantent toutes dans la circonférence de la cible.
« Non, je ne peux quand même pas déplacer la cible autant que ça. »
Puis c’est au tour de Lydia, mais elle est à peine meilleure qu’Aurélien. Vient ensuite Angel.
« Vous avez un arc pour gaucher ? demande-t-il.
— Bien sûr, voilà mon garçon. »
Angel saisit une flèche, mais ne parvient même pas à la faire tenir sur l’arc ! Il la fait tomber, et Lydia est obligée de l’aider à se tenir correctement pour tirer. « Non, je sais que Rain Bow peut être maladroit, mais à ce point ça dépasse l’entendement. Éliminé », se dit Lotarh. D’ailleurs, il n’a rien à faire, seule une des cinq flèches d’Angel a atteint la cible. Ce dernier s’écarte, les épaules basses.
« C’est pas grave, dit Martin, t’es pas doué au tir à l’arc, c’est tout.
— J’suis doué dans aucun sport », soupire Angel.
C’est enfin au tour d’Alexandra de jouer. Elle prend l’arc d’un air nonchalant, tire une première flèche loin du centre de la cible, puis une deuxième de la même façon. Lotarh s’écarte un peu de la console et met les mains derrière la tête.
« Aucun problème, se dit-il. Elle va s’éliminer toute seule. »
Alex se retourne vers ses amis avec un grand sourire.
« Qu’est-ce qu’y a ? demande Martin.
— J’vous ai bien eus ! » réplique-t-elle en riant.
Aussitôt, elle prend un air sérieux, fronce les sourcils, attrape une flèche, vise et tire, puis recommence avec ses deux dernières flèches. Elle est si rapide que Lotarh a juste le temps de se redresser sur son siège. Les trois flèches ont atteint le centre de la cible en quelques secondes ! Les amis d’Alex et le gérant en restent bouche bée.
« Je fais du tir à l’arc depuis que j’ai cinq ans, leur explique Alex. J’ai été championne régionale d’Île-de-France il y a deux ans, mais j’ai arrêté la compétition parce que ça me prenait trop de temps sur la photographie. En tout cas j’suis contente, j’vais participer à la tombola ce soir ! »
Elle se tourne vers le gérant qui ne sait pas trop quoi faire. Après tout, seuls des garçons étaient censés gagner. Il reçoit finalement une transmission télépathique de Lotarh : « donne-lui un ticket de tombola. Il faut éviter de se faire remarquer. »
« Alors, et mon prix ? J’ai gagné pourtant ! s’impatiente Alex.
— Euh… oui… voilà », balbutie le gérant en fouillant derrière son comptoir.
Il lui tend un billet qu’elle lui arrache presque des mains.
« Le tirage est à huit heures sous le chapiteau. Seuls les gagnants y sont invités, pour des raisons de sécurité.
— D’accord. Merci beaucoup ! »
Elle se retourne vers ses amis qui applaudissent de bon cœur. Même Lydia se joint à eux, étonnée par celle qu’elle considérait être une simple « tête de linotte ».
« Bon, on continue ? demande Lydia après avoir cessé d’applaudir. Je dois être rentrée pour sept heures ce soir.
— Tu restes pas pour la tombola ? demande Angel.
— J’peux pas, mes parents ont des invités ce soir. Il faut que je sois là avant qu’ils arrivent.
— Ah ! Dommage…
— C’est pas grave, vous me raconterez », dit-elle avec un grand sourire.
Ils repartent, et Lotarh les suit sur son écran de contrôle.
« Je n’aime pas qu’on me prenne par surprise, dit-il.
— Ce n’est pas grave, dit Aniva qui apparaît derrière lui. Sa présence évitera les soupçons.
— Si tu le dis », réplique-t-il, les lèvres pincées.

Il est bientôt huit heures. Lydia est rentrée chez elle, et seuls Alexandra et les autres Combattants (ainsi qu’un gardien) sont présents devant l’entrée du chapiteau monté à l’occasion de la tombola. Ils ont déjà croisé quelques gagnants (uniquement des garçons), mais Alex ne s’est pas encore décidée à entrer.
« Tu devrais y aller, dit Martin, il est bientôt l’heure. On t’attend dehors.
— D’accord, dit Alex. J’espère que ça durera pas trop longtemps. Mais quand je reviendrai, ce sera avec le voyage !
— Euh… c’est une loterie, explique Angel. Tu peux compter que sur la chance pour gagner.
— Et alors ? J’suis tellement mignonne que je vais gagner sans problème ! »
BLOINK ! (bruit de quatre personnes tombant à terre de surprise)
« Euh… je ne crois pas qu’une étude scientifique ait été faite sur ce sujet, mais à mon avis il n’y a aucune corrélation entre la beauté physique et les chances de gagner à une tombola, remarque Clémence en se relevant.
— C’est juste une question de confiance ! s’écrie Alex en se dirigeant vers l’entrée du chapiteau. À tout de suite ! »
Elle montre son ticket gagnant au gardien qui la laisse passer en lui faisant un signe de tête. Les autres Combattants la regardent partir sans trop savoir comment réagir. Le gardien fait une croix sur son carnet de notes, referme le rideau, et s’éclipse. Alexandra passe un deuxième rideau à l’intérieur du chapiteau, et se retrouve dans une salle où une dizaine de garçons sont déjà assis.
« Ah ! Notre dernière gagnante, dit le gérant en s’approchant d’elle. Assieds-toi, le tirage ne va pas tarder.
— Merci », réplique-t-elle avec un grand sourire.
Une machine contenant des boules numérotées est installée devant les gagnants. Derrière cette machine, le reste de la salle est fermé par un rideau. Et derrière ce rideau, regardant à travers de petits trous, Aniva et Lotarh examinent les garçons choisis par ce dernier.
« Je suis sûr que l’un d’entre eux est Rain Bow. Qu’en dis-tu ?
— Je le sens, dit Aniva. Je sens que l’un d’entre eux possède un grand cœur et cache un mensonge. Je l’ai trouvé ! »
Dans la salle, le gérant se met à parler :
« Puisque tout le monde est là, nous allons commencer. Et pour donner le plus de chances à chacun d’entre vous, nous allons directement commencer par le premier prix, qui je vous le rappelle est un voyage de quinze jours pour deux personnes aux îles Canaries ! »
Murmures d’émerveillement dans la salle.
« Et c’est parti ! »
Le gérant appuie sur un bouton, et la sphère contenant les boules numérotées commence à tourner, mélangeant ces dernières. Il maintient le suspense en lançant sur une chaîne hi-fi l’enregistrement d’un roulement de tambour.
« Alors, qui va gagner le voyage pour deux personnes dans les superbes îles Canaries ? »
Il appuie sur un autre bouton, déclenchant l’ouverture du trou par lequel passera la boule gagnante. Une boule s’y engage. Derrière le rideau, Aniva fait un geste rapide et le numéro sur la boule gagnante change ! Alexandra fronce les sourcils. Elle a cru voir quelque chose sur la boule. Mais elle hausse les épaules en se disant que ce n’était peut-être qu’un reflet. Finalement, la boule gagnante tombe au fond d’un tube, tandis que l’enregistrement s’arrête avec un bruit de cymbales. Le gérant annonce :
« Et le gagnant du voyage pour deux personnes est le numéro… six ! »
Un garçon aux cheveux blonds coiffé un peu comme Angel se lève avec une expression de surprise.
« Mais… mais… c’est le numéro de mon ticket ! »
Les autres garçons applaudissent. Alexandra a une moue de désappointement, mais elle se remet vite à sourire et applaudit aussi. Le gagnant s’approche du gérant qui lui serre la main et lui remet une enveloppe.
« Bravo mon garçon, voilà ton prix. Cette enveloppe contient les deux billets d’avion ainsi que le guide pour ton séjour. »
Sous les applaudissements nourris des autres participants qui ne sont pas mauvais joueurs, le jeune homme s’apprête à ouvrir l’enveloppe. Mais soudain un tourbillon noir l’entoure et la cache à la vue. Les applaudissements cessent immédiatement, c’est la surprise dans la salle. Quand le tourbillon disparaît, l’enveloppe a été remplacée par un autre objet : le Miroir de l’Ombre ! Le garçon n’a pas le temps de bouger. Son regard plonge dans le Miroir et il est paralysé. Un cercle se forme à ses pieds, et son énergie est absorbée sous la forme d’une fumée blanche. C’est la panique ! Seule Alexandra, qui a compris ce qui se passait, garde son calme. Elle regarde autour d’elle pour trouver un moyen de s’échapper, quand un des participants la bouscule et la fait tomber à terre près de l’entrée. Après avoir retrouvé ses esprits, elle en profite pour se glisser hors de la salle sans qu’on la remarque. Elle se relève et traverse le rideau d’entrée, se retrouvant devant ses amis qui l’attendaient à l’extérieur. En la voyant, Clémence comprend tout de suite que quelque chose cloche.
« Qu’est-ce qui se passe ? demande-t-elle.
— Le prix ! Le voyage ! balbutie Alex en lui tombant dans les bras. C’était un piège !
— Trouvons un endroit pour nous transformer, dit Clémence. Ça va aller ?
— Oui, dit Alex, ils vont me le payer !
— Par ici ! » s’écrie Martin.
Il les conduit dans un coin sombre derrière le chapiteau. Là, ils décrochent leurs amulettes et les lèvent au ciel :
« Amulette Rouge, ...
— Amulette Verte, ...
— Amulette Bleue, ...
— Amulette Jaune, ...
— Amulette Arc-en-Ciel, ...
— métamorphose ! »

Dans le chapiteau, c’est la désolation. Tous les participants sont à terre, évanouis, sauf le gagnant qui est toujours paralysé au milieu du cercle de lumière. Le rideau derrière la machine est tombé, et Aniva s’est avancée pour récupérer le Miroir de l’Ombre.
« Encore raté, dit-elle. Mais quelle récolte ! Ce jeune garçon contenait une quantité d’énergie gigantesque !
— Mais ce n’est pas Rain Bow ! reproche Lotarh. Tu as encore échoué !
— C’est toi qui a échoué ! réplique Aniva. Je t’avais confié la sélection des candidats, et c’est le seul que tu as choisi qui avait et un grand cœur et un grand mensonge en lui ! C’est ton échec !
— Arrêtez tout de suite !
— Qui est là ? ! » demandent Lotarh et Aniva en même temps, en se tournant vers l’entrée.
Les Combattants de l’Arc-en-Ciel se tiennent devant eux.
« Utiliser la féerie de la fête foraine et l’espoir des gens pour les attirer dans un piège est tout simplement dégoûtant ! Prenez garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Et moi le guerrier de l’espoir, Red Bow !
— Le défenseur de l’espoir, Green Bow !
— L’arbitre de l’espoir, Blue Bow !
— Et la lumière de l’espoir, Yellow Bow, à la rescousse !
— Ah, vous voilà ! dit Aniva. Je vous attendais. Vous allez pouvoir faire joujou avec mes Créatures du Mensonge ! »
À ces mots, le gérant et le garçon paralysé disparaissent dans une tornade noire. Quand celle-ci se dissipe, le gérant est devenu un monstre corpulent, aux membres faits de poutres entrecroisées. Sa tête est une tête de marionnette, dont seule la bouche peut bouger. Le garçon, lui, est devenu une sorte de squelette. Mais ses articulations sont visiblement mécaniques, avec des écrous visibles, un peu comme les automates des maisons hantées.
« Ah ah ah ! D’un côté nous avons Foiratrex, un homme qui n’avait pas de mensonge en lui, mais que j’ai utilisé pour organiser ce piège. De l’autre nous avons Squelettrex, un garçon dont le mensonge qui alourdissait son cœur est un amour immodéré des fêtes foraines, qui l’oblige à mentir à ses parents à propos de ses dépenses et de ses sorties. Stupide ! Enfin, ce n’est pas grave, ils seront plus utiles en soldats de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Foiratrex, Squelettrex, occupez-vous d’eux, je veux pouvoir m’emparer de l’énergie de Rain Bow !
— Arrête Aniva ! s’écrie Green Bow. Rappelle-toi, Rain Bow est ton ami, nous sommes tous tes amis ! Tu veux quand même pas nous attaquer ?
— Vous avez bientôt fini avec vos sornettes ? ! hurle Aniva. Foiratrex, Squelettrex, qu’est-ce que vous attendez ? ! »
Foiratrex réagit et prend une inspiration énorme. Puis il souffle une énergie qui prend la forme d’un wagon de montagnes russes ! Les Combattants sautent hors de portée du wagon. Ils ont bien fait, car ce dernier explose quand il arrive là où ils se tenaient. C’est au tour de Squelettrex, qui fait apparaître une dizaine d’os tournoyants et les envoie vers les Combattants.
« Barrière de Vent ! »
Un mur de vent se forme devant les Combattants. Les os tournoyants le frappent et explosent. Mais leur puissance a été telle que le mur de vent se dissipe. Green Bow met un genou à terre, essoufflée.
« Ça va ? ! demande Blue Bow.
— Ils sont forts, explique Green Bow. Non, pas encore ! Barrière de Vent ! »
Foiratrex vient de lancer un autre de ses wagons d’énergie, qui explose en touchant le mur de vent. Mais l’explosion est si forte qu’elle se répercute sur Green Bow qui tombe à terre, sonnée.
« Green Bow ! s’écrie Clémence qui s’agenouille et la prend dans les bras. Green Bow, ça va ? Réponds !
— Ça… va, répond-elle faiblement en ouvrant les yeux. Tant que vous êtes pas blessés, tout va bien…
— Pfff… quelle idiote ! rit Aniva. Protéger d’autres gens au péril de sa propre vie, quelle sottise !
— Ça n’a rien de sot ! lui crie Blue Bow dont les yeux sont noirs de colère. C’est la force de notre amitié ! N’importe lequel d’entre nous serait prêt à se sacrifier pour protéger les autres ! C’est au nom de l’amitié que toi-même, tu t’es sacrifiée pour sauver Rain Bow. Ne me dis pas que tu as oublié ça ? ! »
Le visage d’Aniva a changé d’expression. Son sourire méchant a fait place à l’étonnement, suivi d’une expression de compréhension. Lotarh s’en est aperçu et intervient :
« Tais-toi ! N’essaie pas de nous embrouiller avec tes histoires ! »
Le visage d’Aniva reprend son expression dure.
« Il a raison ! Je suis le spécialiste du Mensonge de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir, vous n’allez pas m’avoir avec vos fables ! Foiratrex, Squelettrex, terminez votre travail !
— Pas question ! s’écrie Red Bow. Boule de Feu ! »
La boule de feu atteint Foiratrex avant qu’il ait pu prendre son inspiration. Elle le frappe de plein fouet et il tombe à terre, sérieusement amoché. Squelettrex fait apparaître ses os tournoyants, mais Blue Bow ne l’entend pas de cette manière.
« Ruisseau Scintillant ! »
Le jet d’eau frappe les os qui explosent et projettent Squelettrex contre Foiratrex.
« À toi de jouer, Rain Bow ! crie Clémence.
— Tout de suite ! Toile Arc-en-Ciel, action ! »
Les deux monstres sont emprisonnés dans la Toile Arc-en-Ciel et les boules d’énergie leur rendent leur forme humaine :
« Nous sommes… liiiiiibres ! »
Le gérant et le garçon tombent à terre, évanouis.
« Merde ! Vous avez encore gagné, mais on se retrouvera ! Viens, Lotarh, on s’en va ! »
Aniva disparaît dans une tornade noire. Les yeux de Lotarh s’illuminent, et il disparaît à son tour. Tout est silencieux, jusqu’au moment où Green Bow se relève, la main à la tête.
« Ouille ouille ouille ! fait-elle.
— Ça va Alex ? ! demandent les autres Combattants en chœur.
— Oui, répond-elle, enfin debout. Mais si vous avez une aspirine, je vous en serai très reconnaissante.
— On va te trouver ça, dit Clémence, soulagée. En attendant, sortons d’ici. »
Ils acquiescent, et quittent le chapiteau, alors que tout le monde commence à se réveiller.

Nous retrouvons nos amis en civil, à la sortie de la foire.
« Aniva a réagi à tes paroles, dit Martin à Clémence. Si Lotarh était pas intervenu, elle aurait peut-être retrouvé la mémoire.
— Est-ce que ça veut dire qu’il y a un espoir de la sauver ? demande Angel.
— Oui, maintenant j’en suis sûre, répond Clémence. Il faut juste trouver un moyen de lui donner un choc, une émotion suffisamment forte pour vaincre le sortilège dont elle est victime.
— Tu as une idée de la sorte de choc qu’il faudrait ? demande Martin.
— ... Non, répond Clémence après une petite hésitation.
— En tous cas, moi, je regrette qu’une chose, intervient Alex.
— Qu’est-ce que c’est ?
— C’est dommage que la tombola ait été qu’un piège. Même si j’avais pas gagné le voyage, j’aurais pu avoir un beau prix quand même ! »
Les quatre autres jeunes gens tombent à terre de surprise. Alex les regarde sans comprendre, avec un grand sourire.
« Elle est folle », grommelle Martin en se relevant.
La conversation repart sur des sujets moins sérieux, mais Clémence reste pensive : « un choc suffisamment fort… Non, j’espère qu’il ne faudra pas en arriver là... »

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