Friday, 29 April 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 12 : la vengeance de Nitarh

Nous sommes dans un endroit fait d’ombres et de lumières tranchées. Nous y retrouvons Nitarh qui s’assied sur une excroissance de l’ombre qui vient de se former sous lui. Il sort le Miroir de l’Ombre qui est fêlé, et maugrée pour lui-même :
« Petite idiote ! Tu as osé me toucher et briser le Miroir de l’Ombre. Je vais t’apprendre à te moquer de moi. Venez à moi, vous mes meilleures soldates, vous qui avez grandi dans l’obscurité accueillante de ma propre ombre. Créatures de l’Ombre, apparaissez ! »
Autour de lui, quatre monstres sortent de l’ombre en se dépliant puis s’ébrouent. Il s’agit de quatre créatures féminines identiques, portant des ailes noires de corbeau sur un corps bleu marine, ainsi qu’une longue corne blanche sur le front. Le seul moyen de les différencier est la couleur d’une espèce de pierre polie incrustée dans leur nombril. Ces pierres sont respectivement rouge, verte, bleue et jaune. Le monstre à la pierre rouge s’avance vers Nitarh et lui dit d’une voix douce :
« Quartette des Anges de l’Ombre prêt à vous servir, maître.
— Bienvenues à la vie, mes Anges de l’Ombre, réplique Nitarh d’un ton paternaliste. Vous êtes mes meilleures soldates et je voulais vous réserver pour l’assaut final de la planète lors de la résurrection de notre maître. Malheureusement, mes plans ont été bouleversés. »
Une image Clémence apparaît dans l’air.
« Cette fille est la cause de ce bouleversement. Elle a brisé le Miroir de l’Ombre et a osé porter la main sur moi ! Elle doit payer pour ses fautes ! Je veux que vous la retrouviez et que vous me l’ameniez. Je la veux vivante !
— Bien maître, dit l’Ange à la pierre rouge. Il en sera fait comme vous l’avez ordonné. Nous sommes impatientes de nous mettre à l’action !
— Mais prenez garde. Cette fille est aussi une Combattante de l’Arc-en-Ciel. Elle ne se laissera pas prendre facilement. De plus elle sera certainement accompagnée par les autres Combattants. Ceux-là, tuez-les, et ramenez-moi leur tête. Elles me permettront de regagner la confiance des Sages Noirs.
— Nous avons entendu et nous obéissons.
— Alors allez-y ! »
Les « Anges » ouvrent leurs ailes d’un geste brusque, et leur pierre se met à briller de leur couleur respective. Cette lumière englobe chaque monstre, qui disparaît l’un après l’autre. Nitarh contemple un instant l’image de Clémence, puis celle-ci disparaît aussi. Il se lève, regarde son Miroir brisé et le pose sur son siège.
« Tu t’en vas alors que je viens d’arriver ? dit soudain une voix.
— Lotarh ! De quel droit pénètres-tu dans mon antre ? !
— Quel accueil, dit la voix tandis que deux yeux rouges apparaissent dans le noir. Tes petits ennuis te rendraient-ils irritable ?
— C’est surtout tes intrusions répétées qui ne me plaisent pas ! s’écrie Nitarh en se tournant vers les yeux rouges.
— C’est que je m’inquiète pour toi, dit Lotarh. Tu ne t’es pas présenté devant les Sages Noirs, et personne ne connaît tes plans. Tes soldates échouent les unes après les autres…
— Tu es vraiment gonflé de me parler de cette façon, toi qui n’a même pas de soldats sous tes ordres ! Essaie de te procurer de l’énergie pour notre maître et après on verra si tu continues à faire le malin !
— Peut-être que ce sera à moi de le faire dans peu de temps…
— On verra ça ! Tu feras moins le malin quand je rapporterai la tête des Combattants de l’Arc-en-Ciel à notre maître ! Maintenant excuse-moi, mais j’ai du travail qui m’attend ! »
La silhouette de Nitarh devient noire et il disparaît en se fondant dans l’ombre environnante. Les yeux s’avancent vers l’excroissance portant le Miroir de l’Ombre et Lotarh apparaît enfin à la lumière. Il porte le même uniforme avec arc-en-ciel noir inversé que les autres spécialistes, mais il porte en plus une écharpe bleu clair de l’épaule à la hanche, accrochée à l’épaule par une sorte de joyau rouge. Son visage est d’une grande beauté malgré ses yeux uniformément rouges, et ses cheveux bruns sont longs et tombent jusqu’à sa taille. Il a aussi une longue mèche blanche qui tombe entre ses deux yeux. Il prend le Miroir de l’Ombre et dit :
« Nitarh ne devrait pas laisser ses affaires traîner comme ça. Voyons voir ce que je peux faire avec ce miroir fêlé. »
Ses yeux se mettent à briller légèrement, et son corps devient transparent, jusqu’à disparaître. Puis les yeux s’éteignent et disparaissent à leur tour.

« Bonjour madame, je viens chercher Clémence, dit Angel.
— Oh ! Mais tu dois être Angel, répond la vieille dame qui a ouvert la porte. Entre, Clémence ne va pas tarder. Je vais la chercher. »
Angel entre dans l’appartement des grands-parents de Clémence (NdlA : dans un des quartiers les plus chics de Paris, ils n’ont pas l’air d’être dans la misère) tandis que sa grand-mère va la chercher. Clémence arrive enfin.
« Salut Angel, dit-elle. Tu es pile à l’heure.
— Eh oui. Bon, on y va ? Sinon on va être en retard pour retrouver les autres.
— D’accord. Au revoir grand-mère, je ne rentrerai pas trop tard.
— Prends ton temps et amuse-toi bien », réplique cette dernière.
Clémence et Angel sortent de l’appartement pendant que la grand-mère se dit : « C’est la première fois que je vois Clémence partir avec un ami. C’est bien ça. Les études ça va un moment mais il faudrait quand même qu’elle ait une vie normale d’adolescente. »

Nous retrouvons Angel et Clémence dans l’ascenseur qui les fait descendre du troisième étage jusqu’au rez-de-chaussée. Ils sortent enfin de l’immeuble et se retrouvent en plein soleil. Par contre le sol est encore mouillé. En effet, nous sommes le mercredi de la première semaine de vacances, et comme toujours c’est pendant les vacances que le temps est le plus mauvais. Il n’a pas arrêté de pleuvoir pendant quatre jours. C’est pourquoi les Combattants de l’Arc-en-Ciel ont décidé de profiter du beau temps d’aujourd’hui pour se réunir dans le jardin secret d’Angel. Une fois sortis, Niko rejoint Angel et Clémence et se pose sur l’épaule d’Angel.
« Bonjour vous deux, dit-il.
— Salut Niko, dit Angel. Alors, qu’est-ce que t’as fait pendant quatre jours, je t’ai pas vu ?
— J’étais ici, explique ce dernier. Nitarh a vu Clémence se transformer, je crains qu’il ne veuille se venger. Et comme tu n’as pas encore de communicateur, il fallait bien que quelqu’un te surveille un moment.
— Je comprends, dit Clémence qui a du mal à s’habituer à parler à un oiseau. Niko, j’ai réfléchi pendant quatre jours à cette histoire de fous. Je vais essayer de résumer. Préviens-moi si je me trompe, OK ?
— Bien sûr, répond Niko.
— Bon, si j’ai bien compris, toi et la prêtresse Aniva qui vit sur la face cachée de la Lune êtes les seuls survivants connus d’une très ancienne organisation galactique appelée la Confrérie de l’Arc-en-Ciel, dont le but était de maintenir la paix dans la Voie Lactée.
— Exactement, dit Niko.
— Cette organisation a été détruite il y a longtemps, mais vous étiez saufs et vous êtes restés en hibernation jusqu’à il y a peu de temps, sur la face cachée de note Lune.
— En effet.
— En vous réveillant, vous vous êtes aperçu qu’un ennemi s’était déjà installé sur Terre et menaçait sa sécurité. Vous avez donc décidé de rechercher celui qui sera votre représentant sur Terre et possédera les pouvoirs de l’Arc-en-Ciel.
— C’est-à-dire moi, acquiesce Angel.
— Et vous recherchez maintenant les autres Combattants de l’Arc-en-Ciel, des humains qui comme moi sommes destinés à posséder le pouvoir sacré d’une couleur.
— Parfaitement, dit Niko.
— Mais pourquoi nous ? Est-ce une fatalité ? On n’est pas vraiment humains ?
— Vous êtes complètement humains, il n’y a pas de problème pour ça. Pour le reste, je suis aussi ignorant que vous. Mais le fait que tes cheveux aient changé de couleur quand Nitarh t’a attrapée montre que tu étais destinée d’une manière ou d’une autre à devenir Blue Bow.
— C’est vraiment dingue cette histoire, dit Clémence. Et en plus ça arrive au plus mauvais moment.
— Comment ça ? demande Angel.
— Bah, le bac c’est dans moins de trois mois maintenant. Comment je vais faire pour réviser correctement si je dois passer mon temps à combattre des monstres ? »
Niko en lâche l’épaule d’Angel et manque de tomber par terre. Angel est resté bouche bée.
« Bon, il faudra que je fasse avec j’ai l’impression, dit Clémence avec un petit rire. Maintenant, je vais résumer ce que nous savons sur nos ennemis. D’abord, ils font partie d’une espèce d’organisation appelée la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir.
— En tout cas c’est ce que nous a dit Nitarh, dit Angel.
— Nitarh est le spécialiste de l’Ombre, il est sous les ordres des douze Sages Noirs et son rôle est de voler leur énergie aux humains. Mais pourquoi ?
— D’après ce que j’ai compris, il s’agit de ressusciter une entité maléfique qu’ils appellent “maître”, mais c’est tout ce que je sais, dit Niko. Ça me fait très peur. À chaque fois que je pense à ce nom : “la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir”, j’en ai des frissons qui me parcourent les ailes.
— Tu penses qu’elle est liée à la destruction de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel ? demande Clémence.
— J’en ai la très forte impression.
— Ça expliquerait le nom aussi, dit Angel. Peut-être qu’il s’agit de la version maléfique de l’organisation qui protégeait la paix dans la Voie Lactée.
— Eh, tu as de la jugeote quand tu t’y mets, remarque Niko.
— Mais pourquoi attendre si longtemps avant de se manifester ? se demande Clémence.
— Peut-être qu’ils étaient dans une sorte d’hibernation aussi, dit Angel, attendant le meilleur moment pour ressusciter leur “maître”.
— Ça se tient, dit Niko. Heureusement, tu as brisé le Miroir de l’Ombre Clémence, l’objet qui permettait à Nitarh de voler l’énergie humaine.
— Oui, mais il m’a aussi vue me transformer.
— C’est pourquoi il te faut un communicateur. Comme ça, si jamais il veut t’attaquer, tu pourras nous prévenir. Et ainsi, tu rencontreras aussi la prêtresse Aniva.
— On arrive à la bouche de métro, dit Angel. Niko, tu nous rejoins au parc ?
— Évidemment, dit Niko. À tout à l’heure. »
Il s’envole tandis qu’Angel et Clémence entrent dans le métro. Au-dessus d’eux, au sommet d’un immeuble, une silhouette aux ailes noires les regarde descendre.
« Je t’ai trouvée, petite peste ! dit la silhouette. Maintenant, où que tu ailles, je saurai où tu es. Tu vas payer pour t’être attaquée à maître Nitarh. »

Nous retrouvons Alexandra, Martin et Niko à l’entrée du parc. Ils attendent Angel et Clémence.
« Ils sont longs, dit Martin.
— Ça va, dit Alex, ils sont pas encore en retard.
— Quand je les ai quittés, ils prenaient le métro, dit Niko posé sur l’épaule de Martin. Ils ne devraient plus tarder maintenant. Tiens, les voilà justement.
— On est là ! crie Angel en leur faisant de grand signes de la main.
— On t’a vu ! dit Martin. Salut Clémence, bienvenue au parc où tout a commencé.
— C’est ici que j’ai reçu l’Amulette Arc-en-Ciel, dit Angel en montrant son pendentif. Et c’est aussi ici que j’ai combattu mon premier monstre. Bon, on entre ?
— OK ! (réponse collective)
— Eh ! Clémence ! »
Tout le monde se retourne pour voir d’où vient la voix. C’est un jeune garçon qui semble du même âge que nos amis. Il a une tignasse épaisse de cheveux blonds bouclés sur la tête. Il porte un pantalon à pinces ainsi qu’un polo Lacoste sous un blouson qui semble coûter la peau des fesses. Dès qu’elle le voit, Clémence semble le regretter.
« Qui c’est ? demande Angel qui a remarqué sa réaction.
— C’est le fils de ceux qui habitent l’hôtel particulier juste à côté de chez moi. Un fils à papa et un vrai pot de colle. Je sais pas pourquoi mais il a décidé de se coller à moi depuis que j’habite dans ce quartier. J’ai vraiment pas de chance de le retrouver ici.
— Tiens tiens… se dit Niko.
— Tu es avec des amis, Clémence ? Tu aurais dû me les présenter, je savais pas que t’avais des amis moi.
— Si t’arrêtais un peu de parler uniquement de toi, réplique Clémence sur un ton glacé.
— Salut tout le monde, continue le garçon qui serre leur main à toute vitesse, j’m’appelle Aurélien Lebrillant, j’ai 15 ans et je suis une future vedette !
— Qu’est-ce que tu fais ici ? demande Clémence sur ce même ton glacé.
— J’avais une répétition. Je joue le rôle titre dans Roméo et Juliette, c’est génial non ? !
— Eh ! C’est super ça ! s’écrie Alex. Je fais de la photo, ça vous dirait que je fasse des photos de la pièce, pour les affiches et tout ? !
— Justement on cherchait un photographe ! dit Aurélien. Faut que j’en parle au producteur mais s’il veut bien c’est d’accord !
— Génial !
— Qu’est-ce que vous faites là ? continue le pot de colle.
— Euh… on profite juste du beau temps pour se promener un peu, dit Angel un peu gêné.
— C’est cool. Je peux me joindre à vous ?
— Euh… hésitent Martin, Alex et Angel.
— On pensait plutôt rester tranquilles entre nous, dit Clémence.
— Mais ça serait sympa non ?
— Pas vraiment, continue Clémence.
— Ah… fait Aurélien en prenant un air triste. Vous allez me laisser tout seul ?
— C’était mon idée oui.
— Tu n’es pas un peu trop dure Clémence ? chuchote Angel.
— T’inquiètes pas, il aura oublié dans cinq minutes.
— Bon, alors je vais vous laisser… »
Il se retourne et commence à marcher la tête baissée, mais il se cogne contre quelqu’un.
« Oh pardon », dit-il en levant la tête.
Le choc le fait reculer si vite qu’il en marche presque sur les pieds de Martin. Une créature bleue marine aux ailes noires lui barre le chemin. Nos amis reculent mais se retrouvent encerclés par quatre de ces créatures tandis qu’autour d’eux des gens s’enfuient en hurlant.
« Qui êtes-vous ? ! s’écrie Martin en se plaçant devant Aurélien.
— Nous sommes les Anges de l’Ombre, répond l’Ange à la pierre bleue de sa voix douce et féminine, soldates d’élite de maître Nitarh, le spécialiste de l’Ombre.
— Nitarh ! s’écrie Clémence. C’est pour moi qu’elles sont là !
— De… de quoi tu parles ? demande Aurélien, terrifié.
— Elle a parfaitement raison ! » dit la voix de Nitarh.
Une ombre se forme au sol, puis se lève et se solidifie en Nitarh.
« Ma chère, tu n’aurais pas dû me mettre en colère. Tu vas payer, et tes amis aussi. Car je suppose que ce sont les autres Combattants de l’Arc-en-Ciel, à part celui au milieu qui essaie de se cacher derrière le grand gaillard. Eh oui, ne soyez pas surpris ! Quand on sait qui est l’un, les autres viennent tout naturellement. Les Sages Noirs seront surpris quand ils sauront que je vous ai découverts. Mais en attendant, changeons un peu le décor, j’aime pas cet endroit. »
Il claque des doigts et un mur d’ombre se forme autour d’eux, formant un cercle d’environ 20 mètres de diamètre. Il grandit et forme une coupole qui se referme complètement sur eux. Malgré cette coupole noire, ils ne sont pas complètement dans l’obscurité et continuent à voir clairement.
« Et voilà ! Ainsi personne ne viendra nous empêcher de régler notre petit différend. Alors, vous vous avouez déjà vaincus ou vous allez vous battre ?
— Il faut se battre ! dit Martin d’un ton décidé.
— Mais… et Aurélien ? demande Alex.
— Il a déjà entendu Nitarh, et on ne pourra pas le protéger si on reste en civil ! affirme Martin. On y va alors ?
— D’accord ! » (réponse collective)
Ils sortent leurs amulettes respectives et crient :
« Amulette Rouge…
— Amulette Verte…
— Amulette Bleue…
— Amulette Arc-en-Ciel…
— Métamorphose ! »
Devant le regard ébahi d’Aurélien, ils se transforment en Combattants de l’Arc-en-Ciel.
« Mais… vous êtes… balbutie-t-il.
— Les Combattants de l’Arc-en-Ciel, en effet ! dit Blue Bow. Reste au milieu si tu ne veux pas recevoir un mauvais coup. Niko, reste avec lui.
— D’accord, dit Niko en se posant sur l’épaule d’Aurélien, à la grande surprise de ce dernier qui voit maintenant un oiseau parler.
— J’avais raison donc, dit Nitarh. Mes Anges de l’Ombre, c’est à vous de jouer ! Mais souvenez-vous, je veux Blue Bow vivante ! Moi seul ai le droit de lui administrer le coup de grâce.
— Il faudrait encore que je sois d’accord ! » s’écrie Blue Bow.
Les Combattants sont en cercle autour d’Aurélien, et les Anges de l’Ombre sont en cercle autour d’eux. Soudain, les Anges déploient leurs ailes et se mettent à tourner à toute vitesse autour des Combattants.
« Mais qu’est-ce qu’ils font ? demande Rain Bow. Ils veulent nous étourdir ?
— Je ne sais pas, dit Blue Bow, mais puisque je vous ai mis dans ce pétrin, c’est à moi de vous en sortir. Ruisseau Scintillant ! »
Le jet d’eau se dirige vers les Anges quand ceux-ci s’arrêtent de tourner, l’Ange à la pierre bleue dans la trajectoire du jet d’eau. Sa pierre s’illumine et absorbe le jet d’eau.
« Mince ! Elle a absorbé mon attaque !
— Eh oui, dit l’Ange. Seras-tu capable de faire de même ? »
Elle écarte les bras et les ailes et sa pierre s’illumine de nouveau. Ce sont de véritables flots enragés qui en sortent et déferlent sur les Combattants qui ont du mal à garder leur position. Ils se retrouvent complètement trempés.
« Vous êtes beaux ! rit Nitarh. Je vais juste attendre que vous mouriez de pneumonie.
— En tout cas moi j’attendrai pas si longtemps ! s’écrie Nitarh. Boule de Feu !
— Attends ! » crie Blue Bow.
Trop tard. La boule de feu se dirige vers l’Ange à la pierre bleue mais les Anges changent de position et c’est l’Ange à la pierre rouge qui se retrouve sur la trajectoire de l’attaque. Sa pierre s’illumine et absorbe le feu, puis elle écarte les bras et les ailes et renvoie un véritable mur de flammes contre les Combattants.
« Non ! Barrière de Vent ! » crie Green Bow.
Un mur de vent se lève et souffle les flammes, mais les Combattants sont quand même touchés par une vague d’air surchauffé, qui finit heureusement par disparaître.
« Ouf ! On a eu chaud, dit Rain Bow.
— Oui, mais au moins on est secs maintenant, constate Green Bow.
— Tu n’aurais pas dû, dit Blue Bow. Chacun de ces “anges” est capable d’absorber un de nos pouvoirs, et vu la vitesse à laquelle elles peuvent se déplacer, on ne pourra jamais les atteindre. Il faut parvenir à briser le cercle.
— Je vais le faire, dit Rain Bow. Après tout, aucune d’entre elles n’a de pierre arc-en-ciel. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans se dirigent vers l’Ange à la pierre rouge mais les Anges bougent de nouveau et c’est l’Ange à la pierre jaune qui se retrouve sur la trajectoire des rubans. Sa pierre s’illumine et les rubans sont déviés, et disparaissent dans les murs d’ombre.
« Oh non ! Si mes pouvoirs sont sans effet, comment je fais moi ?
— Vous ne pouvez rien faire », répondent les Anges.
Elles écartent les ailes et les bras ensemble et leurs pierres s’illuminent.
« Barrière de Vent ! »
Le réflexe de Green Bow a été le bon. Quatre rayons colorés sont arrêtés par le mur circulaire qu’elle a crée. Mais elle serre les dents.
« Green Bow ! Ça va ? ! demande Red Bow.
— Faites vite, articule-t-elle avec peine. Je tiendrai pas longtemps.
— Comment on fait ? demande Rain Bow. Aucune de nos attaques sont efficaces.
— Séparées, non, en effet, dit laconiquement Niko.
— C’est ça ! dit Blue Bow. Combinons nos attaques et notre force sera suffisante pour les atteindre ! Si on arrive à briser le cercle, on arrivera à les vaincre.
— D’accord ! On essaie ! Boule de Feu !
— Ruisseau Scintillant !
— Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans absorbent la boule de feu, et prennent cette couleur rouge et cette accélération caractéristique, tandis que le jet d’eau tourne en spirale autour des rubans. Cette attaque combinée atteint l’Ange à la pierre jaune qui n’a pas le temps de bouger et est frappée de plein fouet. Sa pierre qui se brise sous le choc et son corps se désintègre et disparaît en poussière. Les autres Anges arrêtent leur attaque et le visage de Nitarh reflète la surprise.
« Leur pierre ! C’est leur point faible ! dit Blue Bow. Ruisseau Scintillant ! »
Le jet atteint la pierre verte d’un des Anges et sa pression est suffisante pour la briser, ce qui provoque la désintégration du monstre.
« À moi ! Boule de Feu ! »
Red Bow détruit ainsi l’Ange à la pierre bleue.
« Si vous croyez que je vais me laisser avoir de la même façon, vous vous trompez ! crie l’Ange à la pierre rouge qui protège sa pierre avec ses mains et ses ailes.
— Qui te dit que je vais faire comme eux ? dit Rain Bow. Toile Arc-en-Ciel, action !
— Nooooon ! »
L’Ange est recouvert d’énergie bénéfique et disparaît en hurlant. Nitarh est dans une colère noire.
« Cette fois c’en est trop ! Vous avez vaincu mes propres filles, mes meilleures soldates ! Vous allez me le payer tous ! Je vous tuerai de mes propres mains ! Ombres Maléfiques, engloutissez vos propriétaires ! »
Les ombres des Combattants de l’Arc-en-Ciel deviennent plus sombres et ils commencent à s’enfoncer dedans. Même Aurélien et Niko en sont victimes.
« J’arrive pas à bouger ! crie Green Bow.
— Moi non plus ! crie Rain Bow.
— Au secours ! » crie Aurélien.
Peine perdue, au bout de quelques secondes tout le monde a disparu dans le sol.
« Maintenant le véritable combat va commencer ! » dit Nitarh avant de disparaître lui aussi, tandis que la coupole noire se dissout.

Friday, 22 April 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 11 : Nitarh joue et perd

Une semaine s’est écoulée depuis l’attaque de Nitarh au refuge pour animaux abandonnés. Lydia est devenue une vraie fan des Combattants de l’Arc-en-Ciel et raconte ce qu’elle a vu à tout le monde. Les gens ont du mal à la croire, mais il suffit de leur rappeler la vague qui a failli engloutir Paris pour balayer leur scepticisme. Grand-père est retourné chez lui mais reste au repos. Alex le visite très souvent. Nitarh ne s’est pas encore manifesté, mais Niko est assez nerveux et veut maintenir l’attention des Combattants sur leur rôle. C’est pourquoi il a organisé une petite réunion devant le lycée d’Angel et Martin, dans un coin de verdure composé de quelques buissons taillés en haies et de quelques bancs (chose très rare à Paris, de la verdure). Évidemment, Alex est arrivée avec 10 minutes de retard, ce qui a le don d’énerver Martin :
« Ah enfin ! Tu aurais pu faire un effort quand même !
— Pourquoi ? Qu’est-ce qui y’a ? demande Alex complètement insouciante.
— Pourquoi ? Pourquoi ? ! Ça fait dix minutes qu’on poireaute nous !
— Ça va, continue-t-elle, il fait beau, et j’ai juste fait un petit détour pour acheter des pellicules photos. »
Angel décide de changer le cours de la conversation car il voit Martin devenir rouge.
« On est au complet là non ? Alors si on commençait ? D’accord Niko ? »
Niko, qui est posé sur le dossier d’un banc, acquiesce :
« D’accord. Ce ne sera pas long. Je pense avoir trouvé comment Nitarh choisit ses victimes. Avez-vous remarqué un point commun entre Lydia, grand-père, la jeune infirmière et Mlle Galian ?
— Euh… Je cherche, dit Angel.
— J’ai peut-être une idée, dit Martin. Ce sont des passionnés. Je sais ce que c’est, j’en suis un après tout.
— Plus que ça, ce sont des gens dont la passion est d’aider les autres, de leur rendre heureux ou de diminuer leurs peines. Ce sont des gens qui donnent leur vie et parfois leur santé au service des autres.
— J’y pense, dit Angel, et si leurs symptômes de fatigue et tout ça étaient dus au monstre qui sort de leur ombre quand Nitarh l’appelle ?
— Bien raisonné Angel ! dit Niko. Aniva et moi pensons la même chose. Nitarh doit choisir ses victimes à l’avance et mettre le monstre d’une manière ou d’une autre dans leur ombre. Ce monstre les affaiblit, et quand ils sont suffisamment affaiblis Nitarh revient pour récolter leur énergie bénéfique, qu’ils ont en grande quantité. Il la leur arrache facilement car ils sont faibles à ce moment.
— Mais c’est ignoble ! s’écrie Martin. La prochaine fois que je le vois je vais lui faire sa fête !
— Doucement Martin, ordonne Niko. Il faut agir ensemble. Ce qu’il faut, c’est essayer de prévoir les mouvements de Nitarh.
— C’est pas facile, dit Alex. Paris est une grande ville. Il doit y en avoir du monde avec beaucoup d’énergie bénéfique.
— Évidemment. C’est pour ça que vous devez ouvrir les yeux, et que vous devez me prévenir quand vous rencontrez une personne qui ressemble à la description que je vous ai donnée. Il y a aussi une autre raison.
— Laquelle ? demande Angel.
— N’oubliez pas que vous devez aussi rechercher vos compagnons. Ce sont aussi des personnes possédant une très grande énergie bénéfique, comme vous-même. Il serait catastrophique que Nitarh s’attaque à eux. Et assurez vos arrières aussi. Nitarh pourrait s’attaquer à vous uniquement pour votre énergie.
— Brr… J’y avais pas pensé à ça, dit Angel.
— Pff… Qu’il essaie ! dit Alex avec un grand sourire. Et on n’attaque pas les dames d’abord. C’est pas poli. »
Angel et Martin secouent la tête quand Alex demande :
« Eh ! Qui c’est celle-là ? »
Tout le monde se met à regarder la fille qu’Alex montre du doigt. C’est une jeune fille du même âge qu’eux, aux cheveux bruns très courts. Elle porte une paire de lunettes et lit un livre énorme. Elle passe devant nos amis sans même les voir.
« Je la connais, dit Angel. Enfin, de vue. C’est une célébrité locale du lycée, une sacrée tronche. Elle a notre âge et passe le bac cet année ! Elle s’appelle Clémence Delamer si je me rappelle bien. Il paraît qu’elle a pas eu une note inférieure à 18/20 depuis la sixième ! Pourquoi tu me demandes ça Alex ?
— Elle porte vachement bien les lunettes ! répond-elle en continuant à la regarder. J’aimerais bien savoir d’où elle les tient ! »
BLONG ! (bruit de deux personnes et un oiseau tombant par terre de surprise)
« Elle est impossible ! grommelle Martin en se relevant. Si tu veux savoir d’où elle tient ses lunettes, t’as qu’à lui demander. Mais fais gaffe, c’est un vrai glaçon. Elle parle jamais à personne et elle est toujours plongée dans ses livres. Mais c’est vrai que c’est une surdouée. J’ai entendu dire qu’elle avait humilié un prof de maths en lui montrant par A plus B qu’il s’était complètement gouré dans une démonstration. Il l’aimait pas, mais c’est elle qui a eu le dernier mot !
— C’est elle qui devrait faire certains cours, dit Angel, elle serait sûrement meilleure que certains profs.
— À propos de cours et de profs, tu n’aurais pas un contrôle de géographie à réviser ? » demande Niko.
Toute la peine du monde semble s’abattre sur les épaules d’Angel.
« Merci de me le rappeler, dit-il tristement. Bon, je vous laisse, j’ai du boulot. À demain. »
Angel quitte Alex et Martin tandis que ce dernier dit à Niko :
« Tu pourrais pas être un peu plus doux avec lui ? Tu l’aurais giflé que ça aurait été pareil.
— Je voulais l’éloigner un peu, réplique Niko. J’ai des choses à vous dire à vous deux.
— C’est à propos d’Angel ? demande Martin.
— En quelque sorte. C’est quelque chose que je dois dire aux détenteurs des pouvoirs sacrés des couleurs de l’Arc-en-Ciel.
— Qu’est-ce qui se passe ? demande Alex un peu inquiète. On remplit pas bien notre mission de protéger la Terre ?
— Justement, ce n’est pas ça votre mission, c’est celle d’Angel exclusivement. Votre mission est de le protéger, afin qu’il mène à bien la sienne.
— Pourquoi tu ne nous en a pas parlé avant ? Est-ce que ça a un rapport avec le nouveau pouvoir d’Angel ?
— Oui Martin, acquiesce Niko. Il possède le pouvoir de l’Arc-en-Ciel. Il devrait être votre leader. Mais il est aussi le plus immature. C’est pour cela que jusqu’à ce qu’il se révèle à lui-même, vous devez le protéger.
— T’as l’air vraiment inquiet, dit Martin.
— J’ai peur pour lui. Il ne se rend pas vraiment compte du danger. C’est encore un enfant. C’est pourquoi vous devez utiliser vos pouvoirs pour le protéger. C’est pourquoi nous devons trouver les autres Combattants de l’Arc-en-Ciel aussi rapidement que possible. »
Soudain Alex se relève et dit avec un grand sourire :
« Mais t’inquiète pas Niko ! On le protégera ton petit Angel. Il est si mignon, j’aimerais pas qu’il lui arrive malheur. Allez, il faut que j’y aille. Salut ! »
Et elle part en sautillant, toute joyeuse, tandis que Martin et Niko la regardent, bouche bée.
« Elle changera jamais celle-là. Mais elle a raison, ne t’inquiète pas Niko, on fera de notre mieux. J’y vais aussi. Salut !
— Salut », dit Niko.
Ils se séparent, tandis que derrière un buisson une jeune fille aux cheveux bruns et courts et portant des lunettes lève les yeux de son énorme bouquin et se tourne pour regarder Martin partir.
« Mission, protéger la Terre, pouvoirs ? pense-t-elle. Je rêve ou quoi ? »

Nous retrouvons Nitarh au milieu du cercle des Sages Noirs.
« Nitarh ! Jusqu’à maintenant nous avons été patients, mais nous arrivons à notre limite ! Le maître a besoin d’énergie, de beaucoup plus d’énergie que ce que tu es capable de lui donner, et il en a besoin maintenant !
— Je vais lui en donner, Sages Noirs », dit Nitarh pour se défendre.
Il fait apparaître le Miroir de l’Ombre et dit :
« J’ai purifié le Miroir de l’Ombre en le passant dans ma propre ombre maléfique. Ces faibles humains ne devraient plus pouvoir reprendre leur propre énergie. Et s’il le faut je m’attaquerai à plusieurs personnes en même temps.
— Fais selon ton bon vouloir, dit un autre Sage Noir, seul le résultat compte ! Et occupe-toi aussi de ces petits morveux de Combattants de l’Arc-en-Ciel ! Le maître veut les voir morts !
— C’est aussi mon souhait. Je m’en occuperai aussi.
— Alors va ! s’écrie un troisième Sage. Mais reviens victorieux, car notre miséricorde a des limites !
— Je le serai ! »
Il s’incline, puis disparaît dans l’ombre. À ce moment, deux yeux de taille normale apparaissent au milieu du cercle des Sages Noirs. Ces yeux sont uniformément rouges et semblent désincarnés, sans corps apparent pour les soutenir. Une voix dit :
« Pourquoi être aussi patient avec lui ? Il est pourtant aussi mauvais qu’Atarh…
— Patience, dit un Sage Noir, obligeant les yeux à se tourner vers lui. Il n’a pas encore utilisé ses meilleures soldates. Ton tour viendra bien assez tôt.
— J’attendrai alors », dit la voix.
Les yeux disparaissent, et nous laissons là les Sages Noirs.

Le mercredi après-midi suivant, nous retrouvons Angel sortant du lycée pour rentrer chez lui (NdlA : eh oui ! Dans ce lycée de sadiques, les élèves ont cours le mercredi matin !). Il se dirige vers le métro et porte Niko sur l’épaule. Il voit subitement une silhouette familière à quelques mètres devant lui.
« Eh, regarde Niko, c’est Clémence Delamer. C’est marrant, c’est la première fois que je la vois sur ce chemin.
— C’est la surdouée dont tu nous as parlé ?
— Ouaips. Eh ! Qu’est-ce que tu fais ? »
Niko a décollé de l’épaule d’Angel et s’approche de Clémence. Il lui passe devant. Elle le remarque et le suit des yeux, surprise, jusqu’à le voir se reposer sur l’épaule d’Angel.
« Euh… Salut… dit Angel un peu gêné. J’espère que Niko t’as pas dérangé ?
— C’est un oiseau apprivoisé ? demande Clémence d’une voix douce. Il est magnifique. Tu connais sa race ?
— Euh… Pas vraiment. En fait, je dirais plutôt que c’est lui qui m’a apprivoisé. Euh… Je vois que tu prends le même chemin que moi. Ça te dérange pas si on marche ensemble ?
— Pas du tout. Tu es… ? »
Angel vient marcher à côté d’elle et dit :
« Angel, Angel Descouleurs. Et toi je te connais, tu es Clémence Delamer. Tu es connue dans notre lycée.
— Oui, parce que je suis une “tronche”, réplique-t-elle d’un air un peu triste.
— Euh… Moi je suis en seconde. Je suis pas si doué que ça pour les études. Enfin… Tu vas où comme ça ?
— Au tribunal, comme tous les mercredi. D’habitude, mon grand-père vient me chercher en voiture, mais aujourd’hui il ne peut pas, alors je vais prendre le métro.
— Au tribunal ? Tu y fais quoi ?
— J’y travaille comme assistante. De façon informelle évidemment. Ça me permet de rencontrer des gens et d’apprendre le métier. Je veux être juge plus tard. Ça demande énormément de travail et de connaissances, mais j’adore ça. C’est pour ça que je dois réussir mes études à tout prix.
— Eh bah ! Alors tu vas au tribunal tous les mercredi après-midi ?
— Oui, et tous les samedi après-midi aussi. Et tous les soirs, je vais à la bibliothèque pour étudier des livres de droit.
— Eh ! Tu fais que ça de ton temps libre ?
— Bah oui… Tu sais, mes parents sont ambassadeurs et je ne les vois jamais. Comme ils sont toujours partis à l’étranger, je préfère rester ici avec mes grands-parents pour étudier. C’est vraiment mon rêve d’être juge. Quand les gens ont besoin d’aide, souvent la justice est leur seul recours… Oh, je dois tourner là. Je te laisse. C’était sympa de parler avec toi. Salut !
— Salut », dit Angel, tandis que Clémence emprunte une autre rue.
Quand elle s’est suffisamment éloignée, Angel dit à Niko :
« Mais pourquoi t’as fait ça ? Tu veux te faire prendre ?
— Je voulais que tu discutes avec elle. Et comme je savais que tu aurais été trop timide pour le faire de toi-même, j’ai un peu forcé les choses. Maintenant, j’ai confirmation de mes impressions.
— Quelles impressions ?
— Clémence possède un grand cœur malgré son air froid. Ses études sont pour elle le moyen d’arriver à un état où elle pourra aider les autres. C’est une passionnée qui emploie tout son temps à son rêve. Elle serait une cible de choix pour Nitarh.
— Tu penses qu’il pourrait s’attaquer à elle ? !
— C’est bien possible. C’est pourquoi je voudrais que tu fasses attention à elle, OK ?
— OK. Et si je m’en faisais une amie ? Elle a l’air d’être seule. »
« En plus, si je m’en fais une amie, peut-être qu’elle pourra me donner des cours et que je deviendrai un surdoué comme elle ! » se dit-il.
« Fais comme tu veux », réplique Niko qui semble plongé dans ses pensées.
« Cette grandeur d’âme pourrait aussi en faire une bonne candidate pour… Non, avant de spéculer il me faut plus d’infos. Si seulement ce projet avançait plus vite… »

Nous nous trouvons maintenant dans une bibliothèque remplie d’ouvrages épais. À un coin de table, quatre personnes semblent très affairées. Ils semblent étudier attentivement tous les papiers qu’ils ont placé sur la table. À les entendre, on se rend compte qu’il s’agit d’un avocat accompagné de trois assistants en train d’étudier un dossier courant. Soudain, dans un coin sombre entre deux rayons apparaît une silhouette familière qui toise les quatre personnes.
« Pff… Quelle perte de temps ! se dit Nitarh en les contemplant. Pourquoi ces humains ont-ils tant de stupides lois ! Quand le maître aura refait son apparition, la loi du plus fort régnera de nouveau, comme elle n’aurait jamais dû cesser de faire ! »
Il sort son Miroir de l’Ombre et le tend vers eux. Le miroir se met à briller intensément.
« En attendant, ceux-là seront mes prochaines récoltes. Maintenant purifié, le Miroir de l’Ombre devrait être capable d’absorber toute cette énergie. Allez mes petites chrysalides, ajoute-t-il, rejoignez vos hôtes. »
Il ouvre l’autre main et quatre chrysalides se mettent à flotter doucement à dix centimètres au-dessus du sol, puis rejoignent les ombres des quatre personnes à la table et s’y fondent.
« Et voilà ! Alors, comment allez-vous faire pour combattre à trois contre quatre, stupides Combattants de l’Arc-en-Ciel ! Ha ha ha ha ha ha ! »
Et il disparaît en riant aux éclats. Quelques secondes plus tard, une jeune fille rejoint les quatre personnes. L’avocat se lève et va la saluer.
« Ah ! Bonjour Clémence, ça me fait plaisir de te voir. Tu vas pouvoir nous aider, on est salement empêtrés dans cette affaire… »

Nous retrouvons Angel le vendredi soir à la sortie du lycée, discutant un peu avec Martin et Lydia.
« Au fait, ce midi je t’ai vu manger avec la tronche, dit Martin.
— C’est pas gentil, réplique Angel. Clémence est une chic fille. Elle est juste incomprise.
— Mouais… Mais travailler comme ça c’est pas humain ! Elle devrait se reposer un peu. Elle l’aura de toute façon son bac. Elle est première de sa classe alors qu’elle a deux ans de moins que les autres !
— C’est vrai qu’elle me paraît vraiment fatiguée depuis deux jours, dit Lydia. Toi qui lui a parlé, tu sais pourquoi ? demande-t-elle à Angel.
— D’après ce qu’elle m’a dit, elle aide un avocat pour une affaire, et il paraît que c’est vraiment difficile en ce moment. Elle a pas le droit de m’en dire plus à cause du secret professionnel.
— Tiens, quand on parle du loup… » dit Martin.
Clémence sort en effet du lycée. On voit bien qu’elle a les traits tirés par manque de sommeil. Angel court à sa rencontre mais Clémence ne s’arrête pas de marcher.
« Eh attends-moi ! Qu’est-ce qui se passe !
— Excuse-moi Angel, mais je n’ai pas le temps là. On m’attend au tribunal.
— Tu devrais te reposer un peu Clémence. Ils peuvent bien se passer de toi aujourd’hui. Après tout tu travailles même pas officiellement au tribunal !
— Je fais partie d’une équipe, alors je dois travailler au moins autant qu’eux, pour leur montrer que je suis capable de soutenir le rythme.
— Mais tu es en terminale et tu as ton travail de classe en plus ! Ils ont pas ça eux, ils peuvent pas le comprendre ça ? »
À ces mots, Clémence s’arrête et regarde Angel avec un beau sourire.
« C’est gentil de t’inquiéter pour moi, dit-elle. Tu es la première personne qui fait ça depuis longtemps. Peut-être que…
— Quoi ?
— Non rien. De toute façon ne t’inquiète pas, ce travail est bientôt fini. Encore quelques jours. Et de toute façon on est en vacances jusqu’en mai maintenant. J’aurai bien le temps de me reposer. Allez je te laisse. Merci. »
Elle repart en laissant Angel immobile au milieu du trottoir. Niko survient et se pose sur l’épaule d’Angel.
« Étrange comportement, dit-il.
— Tu crois que c’est la nouvelle victime de Nitarh ? Elle me paraît pas si fatiguée que ça, en tout cas pas dans l’état où étaient Lydia ou Mlle Galian. C’est peut-être du surmenage normal, après tout elle travaille énormément.
— Pour en avoir le cœur net je vais la surveiller. Si jamais je vois quelque chose d’anormal je t’appelle.
— Je serai chez Alex avec Martin ce soir. Elle habite pas loin du tribunal alors peut-être qu’on passera directement te chercher.
— OK. À tout à l’heure alors.
— OK Niko. Sois prudent. »
Niko s’envole en direction du tribunal.

Niko est arrivé au tribunal depuis cinq minutes quand il voit arriver Clémence. Il parvient à la suivre à l’intérieur, en passant par une fenêtre ouverte (le beau temps ça sert !), puis en se faufilant il la suit jusqu’à la bibliothèque. Il se pose au sommet d’un des rayons et voit les gens que la jeune fille rejoint.
« Enfin Clémence ! s’écrie l’avocat, dont les cernes sous les yeux sont noires au point qu’on pourrait les prendre pour du maquillage. On t’attend depuis un quart d’heure !
— Désolée maître, dit Clémence, le métro s’est retrouvé bloqué entre deux stations.
— Bon, pas le temps de parler de ça ! dit l’assistante. On a du boulot ! »
« Quel étrange comportement », se dit Niko. « Ils ont tous l’air au bord de l’épuisement. »
« Plutôt que de parler, lisez plutôt vos bouquins ! C’est pas comme ça qu’on va la gagner cette affaire ! » renchérit un des assistants.
« Une agressivité pareille ça n’est pas normal, surtout associé à un tel épuisement ! Je ferais mieux d’appeler Angel et les autres. »
Il ressort de la bibliothèque et dit :
« Angel !
— Oui Niko ? répond la voix d’Angel après quelques instants.
— Vous feriez mieux de venir au tribunal, les gens avec qui Clémence travaille ont l’air tous aussi épuisés les uns que les autres. N’importe lequel d’entre eux pourrait être la victime de Nitarh, et mon instinct me dit qu’il faut se dépêcher !
— On arrive tout de suite alors !
— Mais venez en civil ! Il se pourrait que je me trompe.
— OK », acquiesce Angel.
Niko attend nos trois compères à l’entrée du tribunal. Ils apparaissent au bout de dix minutes. Il les rejoint et leur dit :
« Suivez-moi, la bibliothèque est par là. »
Il suivent Niko quand ils voient Clémence apparaître au loin et tourner dans un couloir.
« Angel, suis-la, dit Niko. Tu es le seul à lui avoir déjà parlé. Si Nitarh attaque, appelle-nous par le communicateur.
— J’y vais », acquiesce Angel.
Angel les quitte pour suivre Clémence.
« C’est tout droit, dit Niko à Martin et Alex. Je passe devant et je vous attends à l’entrée de la bibliothèque. Je veux vérifier que tout va bien.
— D’accord Niko », dit Martin.
Niko vole à toute vitesse vers la bibliothèque.

Pendant ce temps, Angel a rejoint Clémence qui a senti sa présence et se retourne.
« Angel ? ! Mais… comment t’as fait pour passer la sécurité ? Et qu’est-ce que tu fais là? !
— Euh… Eh bah je… Euh… Je… balbutie Angel, ce qui rend Clémence méfiante. Je… suis chez une amie qui habite pas loin du tribunal là, et je m’étais dit que peut-être, après ton travail, tu aurais le temps de passer nous dire un petit bonjour…
— Impossible, on va encore terminer vers 22 heures ou quelque chose comme ça, dit Clémence manifestement peu convaincue.
— Euh… Qu’est-ce que tu fais là ?
— Je vais chercher du café pour le groupe. Ça va être une longue soirée.
— Euh… Ça te dérange pas que je t’aide ? Tu va avoir du mal à porter toutes ces tasses toute seule.
— Mouais… Si tu insistes », dit Clémence qui se demande si c’est du lard ou du cochon.

Pendant ce temps, Alex et Martin arrivent enfin à la porte de la bibliothèque. Ils y entrent en silence comme c’est indiqué sur la porte et tombent sur un Niko affolé qui leur chuchote :
« Vite, transformez-vous ! Nitarh s’est attaqué aux quatre personnes en même temps ! Mon intuition était bonne !
— OK, vite Alex ! »
Ils repassent doucement la porte et une fois dans le couloir crient :
« Amulette Rouge, métamorphose !
— Amulette Verte, métamorphose ! »

Dans la bibliothèque, Nitarh savoure sa réussite devant quatre corps inanimés allongés sur le sol.
« Ça a marché ! Le Miroir de l’Ombre a absorbé l’énergie de ces quatre idiots sans problème ! Les douze Sages Noirs seront fiers de moi ! Cette fois j’ai gagné !
— N’en sois pas si sûr !
— Qui est là ? ! » s’écrie-t-il en se retournant.
Il se retrouve en face de Red Bow et Green Bow qui le foudroient du regard.
« S’attaquer à plus faible que soi est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner. Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !
— En tant que défenseur de l’espoir, je dois protéger ce lieu que tu as souillé. Tu ne mérites même pas l’air que tu es en train de respirer. Aussi moi, Green Bow, je vais te punir !
— Combattants de l’Arc-en-Ciel ! je me demandais si vous alliez vous montrer où si j’allais devoir fêter mon triomphe tout seul. Mais vous n’êtes que deux ! Où est donc votre petit ami ?
— Ça ne te regarde pas ! s’écrie Red Bow. Rends leur énergie à ces gens, ou prépare-toi à m’affronter !
— Ni l’un ni l’autre, j’ai beaucoup mieux en réserve. Créatures de l’Ombre, apparaissez ! »
Devant le regard stupéfait des Combattants de l’Arc-en-Ciel, les quatre ombres des victimes de Nitarh s’allongent et noircissent, et quatre monstres s’en déplient ! Une fois ébroués, les quatre monstres se tiennent en face de Red Bow et Green Bow. Celui sorti de l’ombre de l’avocat est vêtu de la robe noire des avocats, mais sa peau est bleue et elle porte une perruque bouclée verte ressemblant à celle portée dans les tribunaux anglais. Les trois autres monstres portent des parodies de tailleurs et des lunettes gigantesques.
« Maître Avocaya et ses assistantes pour vous servir, maître Nitarh, dit le monstre en robe d’avocat.
— Ces deux jeunes idiots m’ennuient, dit Nitarh. En tant qu’avocat de ma défense, occupe-t-en.
— Bien maître. Assistantes, en piste ! »
Les assistantes se placent en ligne devant Avocaya, puis se mettent à courir à toute vitesse autour de Red Bow et Green Bow, si vite qu’elles en deviennent presque invisibles. Elles effleurent les Combattants de temps en temps, ce qui à cette vitesse les blesse à chaque fois.
« Barrière de Vent ! » s’écrie Green Bow.
Un mur de vent circulaire s’élève autour de Green Bow et Red Bow et repousse les assistantes qui sont envoyées contre les murs.
« À moi maintenant ! crie Red Bow. Boule de Feu ! »
Il envoie une boule de feu contre Avocaya, mais avant que celle-ci ne l’atteigne la monstresse crie :
« Assistantes ! Protection ! »
Les assistantes se relèvent à toute vitesse et se mettent devant Avocaya. Elles reçoivent l’attaque de Red Bow de plein fouet et sont rudement touchées. Mais Avocaya recouvre les assistantes avec sa robe, et quand la robe reprend sa taille normale elles réapparaissent indemnes.
« Merde, dit Red Bow, comment combattre ça ? »

Mais revenons à Angel et Clémence. Ils revenaient avec les cafés dans les mains (silencieux car Angel ne sait pas trop quoi dire et Clémence semble plongée dans ses pensées) et venaient de rentrer dans la bibliothèque quand au détour d’un rayon Angel voit Green Bow repousser l’attaque des assistantes. Il en fait tomber les cafés de surprise. Clémence qui était juste derrière lui voit la scène. « Merde ! » pense Angel. « Je peux rien faire tant que Clémence est ici. Il faut l’éloigner à tout prix ! » Il s’apprête à lui dire de ne pas rester là quand elle se tourne vers lui et lui dit :
« Va aider tes amis, Angel, ils en ont besoin. »
Angel en reste muet de surprise.
« J’ai entendu votre conversation l’autre jour, explique Clémence. J’ai cru un moment que j’avais rêvé mais ton comportement et maintenant ceci me montrent que non. Allez, vas-y !
— Euh… Bon… Mais il faut que je me change ailleurs, je veux pas attirer l’attention sur toi.
— T’inquiète pas pour moi. Va les aider.
— Bon… OK… prépare-toi à un choc alors, dit Angel en sortant son Amulette. Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »

Pendant ce temps, Avocaya a remis ses troupes en ligne.
« Maintenant assistantes, attaquez !
— Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans frappent les assistantes prêtes à sauter sur Red Bow et Green Bow et les envoient à terre.
« Rain Bow ! s’écrie Green Bow en se retournant vers lui.
— S’attaquer à mes amis est la pire erreurs que tu aurais pu commettre. Compte-moi désormais parmi tes ennemis mortels. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Rain Bow ! alors maintenant le petit groupe est au complet ! dit Nitarh. Très bien. Je vais laisser Avocaya s’occuper de vous pendant que je donne l’énergie de ces quatre imbéciles aux Sages Noirs. »
Avant de pouvoir disparaître, il sent quelqu’un le toucher à l’épaule. Il se retourne et voit Clémence, le toisant avec des yeux noirs de colère et tenant une chaise dans les mains.
« Crois-tu ? » dit cette dernière.
Avant que Nitarh aie pu réagir, elle le frappe avec la chaise. Il en tombe par terre en lâchant le Miroir de l’Ombre qui se fêle en heurtant le sol ! Un flot d’énergie est alors libéré et rejoint les quatre corps inanimés.
« Non ! crie Nitarh en récupérant le miroir. Tu as brisé mon Miroir de l’Ombre. Tu vas me le payer ! »
Il se relève et attrape Clémence par le cou. Celle-ci hurle et soudain ses cheveux deviennent bleus, devant le regard médusé de Nitarh et des Combattants de l’Arc-en-Ciel. Un flot d’énergie semble obliger Nitarh à desserrer son étreinte et Clémence se libère.
« Rain Bow ! l’Arc-en-Ciel de Pouvoir ! crie Niko.
— Oui ! Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »
Il fait apparaître l’Arc-en-Ciel de Pouvoir dont Niko extrait la couleur bleue. Elle se solidifie sous la forme d’une amulette bleue semblable aux autres.

Blue Bow's original amulet

Il la lance à Clémence qui l’attrape sans comprendre.
« Pas de temps à perdre ! Crie “Amulette Bleue, métamorphose !” Les questions seront pour plus tard. »
Clémence acquiesce et lève l’amulette au ciel.
« Amulette Bleue, métamorphose ! »
L’air semble soudain chargé d’embruns, tandis que Clémence est entourée d’une boule de lumière bleue. Une vague se forme et engloutit Clémence qui réapparaît dans son costume de Combattante et prend sa pose finale. Son costume est presque identique à celui de Green Bow. Elle porte des sandalettes bleues montant jusqu’à la cheville, et au lieu de porter des gants elle porte de larges bracelets blancs lacés de bleu. Son ourlet en V juste au-dessus de sa jupe blanche est du même bleu que ses cheveux, tandis que ses rubans de tissu sont d’un vert très clair tirant sur le vert menthe. Elle regarde ses mains, sans comprendre ce qui lui arrive.
« Combattants, vous allez me le payer ! Surtout toi, la nouvelle ! hurle Nitarh. Avocaya, occupe-toi d’eux ! Aïe ! »
Nitarh semble souffrir, mais il parvient à reculer dans l’ombre et disparaît. Clémence devenue Blue Bow se range du côté des Combattants de l’Arc-en-Ciel.
« Aaah… À quatre contre quatre le combat va être bien plus égal maintenant, dit Red Bow.
— Assistantes ! Attaquez ! »
Les assistantes recommencent à courir. Tout d’un coup elles se placent devant Blue Bow et se préparent à l’attaquer toutes ensemble.
« Boule de Feu ! »
Red Bow parvient à frapper une des assistantes, qui tombe à terre, salement amochée.
« Barrière de Vent ! »
Green Bow protège Blue Bow de l’attaque de la deuxième assistante qui se cogne contre le mur de vent. Il reste cependant une dernière assistante qui est maintenant trop proche de Blue Bow pour que les autres osent l’attaquer.
« Défends-toi ! Utilise ton pouvoir ! crie Niko.
— Mais comment ? » demande Blue Bow qui évite de justesse une attaque de l’assistante.
Subitement, son visage devient plus dur quand l’inspiration lui vient. Une goutte d’eau apparaît au bout de son doigt et elle crie :
« Ruisseau Scintillant ! »
Un jet d’eau frappe la troisième assistante et l’envoie valdinguer sur un des rayons de la bibliothèque.
« Vite Rain Bow ! dit Niko. Avocaya est la source de leur pouvoir. Frappe-la avec ton nouveau pouvoir avant qu’elle ne rappelle ses assistantes !
— Assistantes ! Venez à moi ! crie justement Avocaya.
— D’accord, dit Rain Bow. Toile Arc-en-Ciel, action ! »
La toile atteint Avocaya et empêche ses assistantes de la rejoindre. L’énergie bénéfique la recouvre et se mélange jusqu’à devenir uniformément blanche, et Avocaya disparaît en hurlant. Les assistantes semblent alors frappées de plein fouet et tombent en poussière.
« Bravo Rain Bow ! » dit Red Bow.
Tous se retournent alors la nouvelle Combattante de l’Arc-en-Ciel.
« Euh… Qu’est-ce qui s’est passé ? Je suis encore un peu étourdie par tout ça. »
Niko se pose sur l’épaule de Rain Bow et dit :
« Détentrice du pouvoir sacré de la couleur bleue, tu es de ce fait une Combattante de l’Arc-en-Ciel. Dotée d’une grande intelligence, tu seras notre cerveau. Ton sens de l’équité fait de toi Blue Bow, l’arbitre de l’espoir.
— Bienvenue parmi nous, dit Green Bow avec un grand sourire.
— C’est génial ! » s’écrie Rain Bow.

Nous retrouvons Nitarh dans son antre, un étrange endroit noir et blanc fait de lumières vives et d’ombres noires. Il soigne l’hématome que Clémence lui as causé.
« Alors Nitarh, tu as peur d’affronter les Sages Noirs ou tu as honte de t’être fait avoir par une simple humaine ? »
Deux yeux rouges apparaissent dans le noir.
« Lotarh ! Qu’est-ce que tu fais ici ?
— Je suis juste venu te voir en ami, dit Lotarh. Voir un spécialiste au bord du bannissement me chagrine beaucoup.
— Je n’ai que faire de ta pitié ! Et ne t’inquiète pas pour moi. J’ai maintenant un plan qui nous débarrassera pour toujours de ces fichus Combattants de l’Arc-en-Ciel.
— Si tu le dis… Soigne-toi bien ! »
Les yeux disparaissent et Nitarh se retrouve seul.
« Ma petite, tu n’aurais pas dû me blesser ainsi. Ma vengeance sera terrible ! »

Friday, 15 April 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 10 : aidons les animaux

Une fois n’est pas coutume (hum hum…), nous retrouvons d’abord les méchants dans leur grande salle sombre, où Nitarh est en train de se faire remonter les bretelles par les Sages Noirs.
« Nitarh ! Qu’est-ce que cela signifie ? ! Tes prises sont minables et notre maître a faim d’énergies humaines.
— Veuillez m’excuser, Sages Noirs, dit humblement Nitarh. Je vais essayer d’améliorer mon Miroir de l’Ombre. J’empêcherai ces humains de reprendre l’énergie que je leur ai volée.
— N’essaie pas, fais-le ! ordonne un autre Sage, obligeant Nitarh à se tourner vers lui. Nous ne tolérerons pas tes échecs très longtemps.
— Et tes soldats sont incapables de se débarrasser de ces gamins, cela doit changer ! crie un autre Sage Noir.
— Cela va changer, assure Nitarh qui essaie de garder sa contenance. J’ai fait des découvertes intéressantes sur ces petits soldats, et elles pourraient nous assurer la victoire sur eux.
— Quelles sont-elles ? demande un autre Sage.
— Ils sont désormais trois à nous combattre. Une fille s’est ajoutée à eux. Mais j’ai appris qu’ils n’étaient pas au complet, et que tant qu’il en était ainsi, leur pouvoir ne serait pas suffisant pour contrecarrer nos plans. Je ferai donc en sorte qu’ils ne soient jamais au complet.
— Et comment comptes-tu t’y prendre ?
— Je ne sais pas encore. Mais je trouverai.
— Alors fais vite ! Et en attendant, continue la récolte. Seul le retour de notre maître pourra nous assurer la victoire totale !
— J’y retourne, Sages Noirs. »
Nitarh s’incline, puis sa silhouette s’assombrit et se fond dans l’ombre environnante. Les Sages Noirs restent immobiles pendant un long moment de silence pesant, comme si quelque chose se tramait dans une conversation silencieuse. Puis une boule de lumière intense et pulsante, une boule d’énergie pure apparaît au centre du cercle formé par les Sages Noirs, se transforme en une colonne de lumière et disparaît rapidement dans l’obscurité. Les ombres informes entourant les Sages Noirs semblent bouger légèrement, lentement, comme si elles gagnaient une nouvelle configuration. Elles semblent aussi plus sombres, plus « présentes ». Soudain deux yeux rouges gigantesques s’ouvrent loin au-dessus des Sages Noirs, chaque œil assez grand pour contenir le cercle des Sages. À ce moment, la scène disparaît en fondu au noir.

Quelques jours plus tard, nous retrouvons Martin chez lui, en compagnie de ses parents, de son frère et sa sœur, ainsi que d’Alexandra. La table est mise et recouverte de friandises et autres gâteaux, et dans un coin se trouvent entassés des paquets aux jolis couleurs. Martin semble s’impatienter.
« Il a plus d’une demi-heure de retard ! Qu’est-ce qui se passe ? !
— T’inquiète pas, Angel va arriver, dit Alex avec un grand sourire. C’est pas grand chose une demi-heure…
— Pas grand chose ? ! Quand je dis deux heures, c’est deux heures ! C’est mon anniversaire après tout !
— Si tu veux, j’appelle sa tante », dit la mère de Martin.
On entend alors sonner à l’entrée.
« Pas besoin, je crois qu’il vient d’arriver », dit le père de Martin en sortant de la salle.
Quelques secondes plus tard, il revient avec Angel à côté de lui.
« Enfin Angel ! s’écrie Martin. Tu as plus d’une demi…
— Oh ! Qu’est-ce qu’il est mignon ! » s’exclament en même temps Alex et le frère et la sœur de Martin, lui coupant la parole.
Ils sautent tous les trois sur Angel qui semble submergé.
« Ah… Ah… Arrêtez ! Vous m’étranglez ! » parvient à articuler ce dernier.
Les trois furies finissent par lui laisser un peu de place et Martin voit enfin de quoi il s’agit. Angel porte dans ses bras un jeune chiot, un labrador semble-t-il. Il a une patte enroulée dans un mouchoir.
« C’est pour ça que je suis en retard, explique Angel. Je l’ai trouvé dans la rue. Il semblait apeuré et tout et il a une patte blessée. Comme personne ne voulait s’en occuper j’ai décidé de l’emmener avec moi. J’espère que ça ne dérange personne…
— Ne t’inquiète pas, dit la mère de Martin. Donne-le-moi, je vais soigner sa patte. Lundi je ferai mettre une annonce dans le journal pour essayer de retrouver son propriétaire.
— Merci », dit Angel quand la femme prend le petit chiot dans ses bras.
Elle sort de la salle pour s’occuper de la patte du chien.
« Bon, on est au complet maintenant ? demande Alex. Oui, ça y est. Alors bon anniversaire Martin ! Et sus aux friandises ! »
Les petits monstres de frère et sœur de Martin acquiescent et se ruent sur le buffet avec Alex, tandis que Martin lève les yeux au ciel. Angel et le père de Martin paraissent aussi plutôt gênés.

Une bonne heure plus tard, les parents de Martin sont partis de la salle, « histoire de laisser les enfants s’amuser tout seuls », et son frère et sa sœur sont tellement occupés à cajoler le petit chien qu’ils ne font plus attention à rien d’autre. Angel, Alex et Martin discutent donc un peu plus sérieusement :
« J’aurais bien voulu emmener Niko, mais je voyais pas trop comment l’amener ici, dit Angel.
— C’est pas grave, dit Martin. De toute façon, il peut toujours nous appeler s’il a besoin par les communicateurs. Alex, comment va grand-père ?
— Il récupère, dit Alex dont le ton sérieux qu’elle prend à chaque fois qu’elle parle de lui détonne. Le docteur dit qu’il pourra rentrer chez lui la semaine prochaine, mais qu’il ne sera plus jamais en état de travailler. Ils le mettent en retraite forcée.
— Mais qui va s’occuper du magasin alors ? demande Angel.
— Grand-père en est propriétaire. Il va prendre un employé pour s’en occuper et moi je viendrai aider après les cours.
— Tant mieux alors. Ç’aurait été dommage de fermer un aussi beau magasin.
— L’assurance a pris en charge les dégâts, continue Alex. Grand-père a fait passer l’attaque de Nitarh pour du vandalisme.
— C’en est ! dit Martin dont le ton monte. Quand je parviendrai à mettre la main sur ce Nitarh, il va passer un sale quart d’heure !
— Calme-toi Martin, tu vas alerter tes parents, dit doucement Angel. On l’aura, comme on aura toute cette Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir. Il nous faut simplement trouver nos autres compagnons et patienter.
— Et en attendant, on a toujours nos pouvoirs pour arrêter leurs attaques. Pour l’instant on a pas été trop mal non ?
— OK, concède Martin. Mais souvenez-vous que Nitarh est pour moi. Je vais lui faire avaler son sourire.
— Eh, regardez comme il est mignon ! dit Alex en montrant le chiot du doigt. Il essaie d’attraper sa queue ! »
Alex et Angel courent vers le bébé chien pour le voir accomplir ses acrobaties, tandis que Martin soupire en pensant : « Et voilà, la conversation sérieuse est de nouveau terminée. Quand est-ce qu’ils vont grandir ces deux-là ? ! », puis il les rejoint pour s’amuser un peu lui aussi.

Le jeudi suivant, nous retrouvons Martin dans la rue, rentrant chez lui après son entraînement. Les éclaircies commencent à se faire plus fréquentes et la température monte doucement. Le printemps est en train de faire son apparition. Martin arrive enfin dans sa rue quand il voit une femme d’une trentaine d’années devant sa maison, regardant autour d’elle et lisant un bout de papier. Elle porte un jeans élimé et un blouson en cuir qui a vu de meilleurs jours. Martin s’approche d’elle mais elle ne remarque rien, et sursaute quand il lui adresse la parole :
« Je peux vous aider ?
— Ah ! Oh, excusez-moi, vous m’avez fait peur.
— Je suis désolé, c’était pas voulu. Vous cherchez quelque chose ?
— Oui, la maison de monsieur et madame Defeux. Vous savez où elle se trouve ?
— À peu près oui, j’y habite. Elle est juste en face de vous.
— Oh ! fait-elle avec un grand sourire soulagé. J’avais peur de m’être perdue. Je n’ai pas un très bon sens de l’orientation. Vous habitez ici ?
— Oui, je suis le fils aîné. Venez, je rentre justement. Vous venez pour quoi ? demande-t-il en ouvrant la porte.
— J’ai perdu un petit chiot, un labrador. Quand j’ai vu votre annonce, j’ai tout de suite appelé. J’ai eu votre mère au téléphone. Elle m’a indiqué comment trouver votre maison et je suis venue tout de suite. Je n’ai même pas eu le temps de me changer.
— Ah, vous venez pour ce petit toutou. Entrez, j’appelle ma mère. Maman ! La dame qui t’a appelé pour le chien est là !
— J’arrive ! crie la mère d’une autre pièce. Et ne crie pas comme ça, Martin ! Ça ne se fait pas ! »
La mère de Martin ouvre une porte et est suivie par le petit chien qui marche en boitant sur trois pattes.
« Toby ! » s’écrie la femme.
Elle se rue sur le chien et le prend dans ses bras. Celui-ci la reconnaît immédiatement et commence à lui lécher le visage en jappant de joie.
« Mon petit Toby, j’étais si inquiète ! Ne refais plus jamais ça, tu entends ? »
Elle relève la tête et voit Martin et sa mère, immobiles et muets de surprise. Gênée, elle dit :
« Oh, excusez-moi. J’étais tellement soulagée de le retrouver que j’ai oublié tout le reste. Je vous remercie beaucoup d’avoir pris soin de Toby pendant cette semaine. Si vous saviez quel sang d’encre je me suis fait…
— Je comprends, dit la mère de Martin. Voulez-vous boire quelque chose, un café?
— Non merci, je ne peux pas rester. J’ai quitté le refuge précipitamment et je dois y retourner au plus vite.
— Vous travaillez dans un refuge ?
— Oui, c’est un petit refuge où je recueille et soigne des animaux abandonnés. Toby est un des bébés d’une chienne labrador que j’ai recueillie il y a deux mois et demie. Elle était enceinte. À leur naissance, j’ai décidé de m’occuper aussi des bébés. Je ne pouvais pas me résoudre à les tuer comme certains le font. Celui-ci s’est échappé alors que je nettoyais leur coin. À cet âge-là ils veulent découvrir le monde.
— Quand Angel l’a trouvé, il avait la patte blessée. On a fait ce qu’on a pu pour le soigner, dit Martin.
— Ça a l’air très bien, réplique-t-elle en regardant la patte bandée. Je l’examinerai au refuge. Je suis désolée de partir si précipitamment, mais il faut vraiment que j’y retourne.
— Nous comprenons, dit la mère de Martin. Allez-y.
— Merci. »
Martin ouvre la porte et la femme s’apprête à sortir quand elle s’arrête et se retourne vers lui.
« Voici ma carte, dit-elle en la tendant vers Martin. Si vous avez un moment, passez me voir au refuge, nous pourrons parler plus longuement.
— D’accord, dit Martin, je n’y manquerai pas.
— Merci encore d’avoir pris soin de Toby, dit la femme avec un grand sourire. Au revoir.
— Au revoir », dit Martin en fermant la porte derrière elle.
La femme marche en parlant à son chien.
« Toby, ne refais plus jamais ça. Ta maman et moi étions mortes d’inquiétude. C’est pas gentil ce que tu as fait. Mais bon, tu vas rentrer, je vais te soigner et après tu retrouveras ta maman et tes frères et sœurs… si je retrouve mon chemin. Par où c’est déjà ? »
Pendant qu’elle cherche son chemin, une silhouette que nous connaissons bien se dessine dans l’ombre d’une maison, au coin d’une ruelle. Nitarh regarde la femme et se dit :
« Pff… Quelle perte de temps ! Consacrer tout son temps à soigner des animaux est vraiment la pire des stupidités ! »
Il tend son Miroir de l’Ombre vers elle et ce dernier se met à briller fortement.
« En tout cas c’est une proie idéale, continue-t-il, remplie d’énergie et se tuant à la tâche. Petite chrysalide, c’est à toi de jouer. »
Il ouvre la main et libère une chrysalide qui flotte jusqu’à l’ombre de la jeune femme et s’y fond. La femme semble finalement avoir trouvé son chemin et recommence à marcher.
« Dans quelques jours je ferai une superbe récolte, se dit Nitarh. Et si jamais ces fichus gamins se remettent au travers de ma route, ils vont être surpris par ce que je leur ai réservé ! »
Et il disparaît dans l’ombre en riant aux éclats.

Le lendemain midi, nous retrouvons Angel, Martin et Lydia dans la cour du lycée. Ils viennent de manger et discutent avant la reprise des cours. Martin finit de leur raconter l’histoire de la veille :
« Et voilà, elle est directement repartie vers son refuge. Elle avait l’air sympa. Tête en l’air mais sympa.
— Encore une tête en l’air ! dit Lydia. Mais tu les attires dis-moi. D’abord cette fille avec les cheveux longs…
— Alex, dit Angel.
— OK, Alex…
— Je vais certainement aller la voir au refuge lundi, je termine mon entraînement plus tôt ce jour-là. Vous voulez venir ?
— Tu as l’adresse du refuge ?
— Oui, elle m’a donné sa carte, répond-il en la montrant. Elle s’appelle mademoiselle Galian. Alors, vous viendrez ?
— Moi y’a pas de problème, dit Angel. Et puis c’est moi qui ai trouvé le petit chien, il faut bien que je vienne pour qu’elle puisse remercier son sauveur. »
Échange de regard entre Martin et Lydia disant la même chose : « il est pas possible celui-là ! » tandis que « celui-là » affiche un grand sourire.
« Et toi Lydia, tu viens ?
— Pas de problème pour moi non plus, répond-elle. Il faut bien que je surveille le sauveur de petits chiens ou il risque de faire exploser ses chaussures. Allez, viens Angel, on va être en retard si ça continue.
— Mais ça a pas encore sonné », supplie Angel.
Comme pour le contredire, la sonnerie retentit dans tout le lycée.
« Bon, dit Angel d’un air abattu, salut Martin. À plus tard. »
Et il suit Lydia à l’intérieur du lycée. Martin les regarde partir et remarque qu’il est tout seul dans la cour. N’ayant pas cours cet après-midi et ayant du temps avant l’entraînement, il décide de se reposer un peu et de s’asseoir quand il sent un poids sur son épaule. Il tourne la tête et voit Niko.
« Tiens, salut Niko. Tu viens de manquer Angel, il est reparti en cours.
— Je sais, dit Niko. J’étais sur le toit. La présence de Lydia m’interdisait de venir vous voir. Mais de toute façon, je n’ai pas besoin de voir Angel pour l’instant. J’ai discuté avec Aniva à propos du magasin de jouets et elle a eu une idée. J’aimerais avoir ton avis là-dessus.
— Ah oui ? Alors j’écoute. J’ai tout mon temps, je n’ai entraînement que dans une heure.
— Alors voilà... »
Et c’est là que nous les quittons par un fondu au noir (NdlA : eh oui, c’est une surprise !).

Le week-end passe sans histoire (NdlA : eh oui, parfois il ne se passe rien), et nous retrouvons Martin, Angel et Lydia le lundi suivant en fin d’après-midi, sur le chemin du refuge. Ils viennent de sortir du métro. Niko les suit, mais vole suffisamment haut pour que Lydia ne le remarque pas (elle le voit suffisamment souvent, il ne faut pas non plus trop éveiller les soupçons !).
« Alex nous rejoindra sur place, elle doit nous rejoindre directement de son lycée, dit Martin.
— Si elle oublie pas d’ici là, dit Lydia avec un ton légèrement acide.
— Elle adore les animaux, elle devrait pas oublier je pense.
— À propos d’Alex, est-ce qu’elle t’a donné des nouvelles de grand-père ? demande Angel.
— Il se remet doucement, dit Martin. Il rentre chez lui demain, le docteur l’a gardé un week-end de plus pour être sûr qu’il se remettait bien.
— On arrive là non ? demande Lydia qui se sent un peu coupée de la conversation (elle n’a jamais rencontré grand-père après tout).
— En effet, dit Martin en vérifiant l’adresse. En plus c’est marqué sur la porte. »
Effectivement, ils arrivent devant un bâtiment portant un grand panneau marqué :

Refuge pour animaux abandonnés
Notre plus grand désir : nous retrouver au chômage.
Alors s’il vous plaît, cessez d’abandonner vos animaux de compagnie. Ce ne sont pas des objets dont on se débarrasse quand ils ne vous plaisent plus.

« Je l’aime bien cette affiche, dit Lydia. Elle est culottée, mais je l’aime bien.
— Bon, on y va ? demande Angel.
— OK. Suivez-moi. »
Martin ouvre la porte et pénètre le lieu, suivi par Angel et Lydia. Ils se retrouvent devant un bureau, mais ne voient personne. En bruit de fond, ils entendent des jappements et quelques miaulements, ainsi que parfois le piaillement d’un oiseau. Soudain une porte s’ouvre et un garçon en sueur passe en courant. Il s’arrête quand il voit nos trois compères.
« Oh ! Désolé, nous sommes débordés en ce moment. Que puis-je faire pour vous ?
— On vient voir Mlle Galian, dit Martin.
— Je ne sais pas si ça va être possible, dit l’employé exténué. Nathalie est très occupée en ce moment.
— On a retrouvé le petit chien, dit Angel.
— Oh ! C’est vous qui avez retrouvé Toby ? Alors c’est différent, elle fera bien une petite pause dans ce cas. Suivez-moi, on va aller la voir. »
Ils suivent l’employé à l’intérieur du refuge. Pendant qu’ils passent par des salles remplies de cages vides ou contenant des animaux, celui-ci leur explique :
« Ce refuge est en grande partie l’œuvre de Nathalie… Mlle Galian. Elle lui a consacré toute sa vie. Elle a toujours travaillé dur pour que ce refuge ne ferme pas alors qu’il était menacé. Mais depuis qu’elle a ramené Toby, je ne sais pas ce qu’elle a mais elle s’est mise à travailler frénétiquement, sans s’arrêter pour déjeuner ni rien. Je crois même qu’elle est restée au refuge ce week-end. Il faut qu’elle se repose. Votre arrivée est providentielle. Peut-être que vous parviendrez à la convaincre de ralentir un peu.
— On essaiera, dit Martin à qui cette description ne dit rien qui vaille.
— On arrive », dit l’employé.
Ils passent une dernière porte et se retrouvent dans une autre salle où ils voient Nathalie de dos, en train de s’affairer autour d’une cage.
« Nathalie, est-ce que tu as un mo… ?
— Pas maintenant Bertrand, répond-elle sans même se retourner. Je suis très occupée là.
— Mais ce sont ceux qui ont retrouvé Toby…
— Qui ça ? Oh ! »
Elle se retourne précipitamment, et tout le monde est frappé par son état : des cernes noires sous des yeux injectés de sang, des joues creuses, elle flotte dans son jeans élimé. Martin a du mal à la reconnaître.
« Oh, c’est vous. Désolée, je ne vous attendais pas si tôt. Bertrand, tu peux nous laisser, je vais m’occuper d’eux.
— Ça va aller ?
— Oui, t’inquiète pas.
— D’accord, mais s’il y a un problème, je serai pas loin. »
Il quitte la salle.
« Je suis désolée de vous accueillir dans cet état, mais j’ai beaucoup de travail en ce moment. Tenez, venez voir, je m’occupais de Toby et de sa famille. »
Ils s’approchent de la grande cage et y voient un grande chienne labrador en train de donner la tétée à une nuée de chiots. Toby est reconnaissable grâce au bandage qu’il porte à la patte.
« Oh, ils sont trop mignons, dit Angel dont les yeux se transforment quasiment en cœurs !
— Je n’aime pas cet environnement, toutes ces cages, dit Nathalie. C’est pour ça que je travaille dur, pour rendre leur environnement plus vivable.
— Vous devriez vous reposer un peu, dit Lydia. Moi aussi je travaillais énormément pour les Restos du Cœur, et j’ai failli y laisser ma santé.
— Tu es gentille, mais c’est mon métier, et il faut que… »
Soudain ses jambes ne la soutiennent plus et elle s’effondre, rattrapée de peu par Martin.
« Mademoiselle ! Reprenez-vous ! »
Quelques secondes passent et elle reprend connaissance.
« Oh… Qu’est-ce qui s’est passé ? Je crois que j’ai perdu connaissance.
— Oui vous avez perdu connaissance ! s’écrie Martin. Et c’est normal, vous avez qu’à vous regarder ! Il est temps de vous reposer un peu ! Le refuge peut attendre un jour ou deux !
— Mais…
— Comment voulez-vous vous occuper des animaux correctement si vous ne tenez plus sur vos jambes ? ! Hein ? !
— Il a raison, dit Lydia, vous devriez vous reposer mademoiselle.
— Je… je crois que vous avez raison tous les deux. Je me suis laissée emporter par mon travail. C’est toute ma vie, vous comprenez ?
— Bien sûr, mais en attendant nous allons chercher vos affaires et vous ramener chez vous, dit Martin sur un ton qui ne laisse pas de place à la réplique. Je vous emmène chercher vos affaires. D’accord ?
— ... D’accord, tu es gentil, répond-elle avec un sourire. J’ai besoin d’aide pour aller au vestiaire de toute façon. Vous deux, vous pouvez rester et surveiller pendant un moment ? Surtout la maman avec ses bébés.
— Pas de problème, dit Angel avec un grand sourire.
— Merci beaucoup. Je suis désolée de vous embêter…
— Ne le soyez pas, c’est avec plaisir qu’ils vont vous aider, dit Martin. Bon, venez. »
Martin conduit Nathalie à travers le refuge jusqu’au vestiaire.
« Ça ne vous dérange pas de m’attendre dans le couloir ? Il faut que je me change.
— Pas de problème, je vous attends. »
Elle entre dans le vestiaire et referme la porte derrière elle en tournant le verrou. Elle ouvre son vestiaire et en sort ses vêtements de ville (une chemise et un jeans pas trop élimé). Elle commence à se déshabiller lentement, se tenant au mur quand des vertiges la prennent. Pendant ce temps, dans un coin sombre, nous voyons une silhouette familière apparaître. En soutien-gorge et petite culotte, Nathalie sent la présence et se retourne brusquement en essayant maladroitement de cacher ses formes avec ses mains.
« Qui est là ? Comment êtes-vous entré, j’ai fermé à clef ? »
Nitarh sort de l’ombre et dit :
« Ma pauvre, comme si une porte pouvait m’arrêter. C’est par les ombres que je vais où je veux… Mais tu es mignonne tu sais. Regarde-toi donc dans ce miroir. »
Nitarh tend le Miroir de l’Ombre et Nathalie y voit son reflet. Son énergie est alors absorbée comme un flux lumineux.
« Non, qu’est-ce que vous faites ? ! Je me sens faible…
— Eh oui, au lieu de gaspiller ton énergie pour des créatures stupides, je vais l’utiliser à meilleur escient ! »

Dans le couloir, Martin commence à s’impatienter et décide, malgré les convenances, de regarder par la vitre de la porte pour voir si tout va bien. Il a à peine jeté un coup d’œil qu’il voit Nitarh s’attaquant à Nathalie à moitié nue. Son sang ne fait qu’un tour et la colère l’envahit.
« Amulette Rouge, métamorphose ! »

Dans le vestiaire, Nitarh arrête le flux d’énergie et, libérée, Nathalie tombe à terre.
« Je ne veux pas risquer de perdre une nouvelle récolte. C’est suffisant pour cette fois. »
Soudain la porte sort de ses gonds et laisse apparaître Red Bow, visiblement très en colère.
« Cette jeune femme est une innocente personne dont le seul désir est d’améliorer la vie des animaux et tu en as fait une victime de tes plans démoniaques ! Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !
— Red Bow ! dit Nitarh avec un grand sourire. Je vois que vous autres Combattants êtes toujours là en travers de mon chemin. Mais c’est la dernière fois. J’ai une surprise pour vous. Créature de l’Ombre, apparais ! »
L’ombre de Nathalie grandit, noircit, et il en sort une créature gluante qui se déplie et finit par s’ébrouer, laissant apparaître un monstre bossu et multicolore, à la tête énorme et aux yeux exorbités. Ses doigts semblent terminés par des ventouses.
« Caméléaya, je suis heureux de te voir, dit Nitarh. Occupe-toi donc de cet importun !
— Ze suis très heureuse de vous-z-aider, zozote le monstre de sa voix suraiguë.
— À ta place j’en serais pas si sûr ! crie Red Bow. Boule de Feu ! »
La colère de Red Bow crée une gigantesque boule de feu qui englobe complètement Caméléaya.
« Ouais ! ... Quoi ? ! »
Le monstre aspire les flammes par la bouche et réapparaît indemne.
« C’est pas zentil de faire des soses comme ça, sans prévenir, dit-elle. Si tu crois que c’est agréable, essaie un peu pour voir. »
Caméléaya devient complètement rouge et crie : « Boule de Feu ! » L’attaque de Red Bow est renvoyée sur lui et il évite de peu la boule de feu en plongeant sur le côté.
« Comment elle a fait ? ! s’écrie-t-il en se relevant.
— Caméléaya est très spéciale, dit Nitarh qui semble apprécier le spectacle. Elle est capable d’absorber et de copier les attaques qu’elle reçoit. Après il ne lui reste plus qu’à les retourner à l’envoyeur. Ha ha ha !
— Et z’ai aussi d’autres tours dans mon sac ! » ajoute-t-elle.
Elle projette sa langue préhensile et attrape Red Bow par le cou. Elle le tire à elle. Il se débat et essaie de se défaire de sa prise, mais elle finit par le ramener juste devant elle, dos contre sa face.
« Alors, ça va mon bout de sou ? postillonne-t-elle.
— Arrr… Quelle haleine ! On t’a jamais dit… de ne pas parler… la bouche pleine ? »
Il la fait basculer par-dessus son épaule (NdlA : quelqu’un connaît le nom de ce mouvement d’aïkido ? Je l’ai sur le bout de la langue…) et se défait de la prise en l’envoyant au tapis.
« Ah non ! crie Nitarh. Relève-toi immédiatement ! »

Mais revenons un peu en arrière, histoire de ménager le suspense. Pendant que Martin, Angel et Lydia suivaient l’employé dans le refuge, Niko essayait de trouver un endroit par où entrer. Il trouve finalement une fenêtre légèrement ouverte qu’il s’empresse de passer.
« Oups ! Pardon mademoiselle. »
Il marche doucement devant un chat endormi, essayant de ne pas le réveiller, puis s’envole vers le couloir.
« Qu’est-ce que j’ai fait pour me retrouver sur une planète couverte de chats, grommelle-t-il en volant. Bon, où sont-ils ? »
Il vole de couloir en couloir, manque de se faire remarquer par un employé du refuge, provoque une crise d’aboiements dans une salle d’où il ressort aussitôt entré, puis passe dans un couloir d’où il entend des bruits suspects. Il remarque une embrasure sans porte et voit Nitarh, ainsi que Red Bow en train de se faire happer par la langue d’un monstre difforme.
« Vite, l’alerte ! Red Bow est en danger ! Mon intuition était bonne ! Mince, Lydia est avec Angel, si j’utilise son communicateur il va se faire remarquer. Tant pis ! Il n’y a pas de temps à perdre ! Angel ! »
Angel est dans la salle avec Lydia et les petits chiots labradors. Il entend soudain la voix de Niko dans son communicateur. Heureusement, celui-ci est sous son pull et Lydia semble ne pas avoir entendu.
« Euh… Lydia, je vais aller voir ce qu’ils fabriquent, dit-il maladroitement.
— Attends, je viens avec toi, réplique-t-elle.
— Pas la peine, y’en aura pas pour longtemps. Reste avec les petits chiens.
— Mais…
— À tout de suite », coupe-t-il en sortant de la salle.
Une fois en sécurité, il ouvre son communicateur.
« Qu’est-ce qui se passe Niko ?
— Rejoins-moi vite ! Nitarh a attaqué la femme du refuge et Red Bow est en difficulté !
— J’arrive tout de suite ! Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »

Nous pouvons maintenant retrouver Red Bow dans le vestiaire.
« Allez ! Relève-toi Caméléaya ! » crie Nitarh.
Elle finit par se relever quand :
« Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans immobilisent Caméléaya et Nitarh voit Rain Bow dans l’ouverture de la porte.
« Cette jeune femme est une innocente personne dont le seul désir est d’améliorer la vie des animaux et tu en as fait une victime de tes plans démoniaques ! Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— C’était ma réplique ! » se plaint Red Bow.
Rain Bow le regarde sans comprendre.
« Ça va ? demande-t-il.
— Ça va… Oh non ! pas encore ! »
Rain Bow se tourne vers le monstre qui est en train d’aspirer les Rubans Arc-en-Ciel qui la maintenaient prisonnière. Une fois libérée, sa peau devient multicolore et elle crie : « Rubans Zarc-en-Ciel ! » Red Bow évite les rubans de justesse mais Rain Bow qui n’a rien vu venir est durement touché et tombe à terre.
« Que… Qu’est-ce qui s’est passé ? demande Rain Bow qui n’arrive pas à se relever.
— Ce monstre est capable de copier nos pouvoirs, dit Red Bow en se relevant doucement. C’est un vrai caméléon.
— Ze crois que ze vais commencer par le mouceron qui a cru pouvoir m’emprisonner, dit l’intéressée en devenant rouge. Boule de Feu !
— Non ! crie Red Bow qui se relève précipitamment.
— Barrière de Vent ! »
Un mur de vent s’élève entre Caméléaya et Rain Bow et souffle la boule de feu.
« Qui a osé ? ! » crie le monstre en se tournant vers la porte.
Cette fois, c’est Green Bow que l’on voit dans l’embrasure.
« Cette jeune femme est une innocente personne dont le seul désir est d’améliorer la vie des animaux et tu en as fait une victime de tes plans démoniaques ! Aussi moi, Green Bow, je vais te punir !
— Ma réplique… soupire Red Bow en baissant la tête.
— Comment tu as su ? J’ai pas eu le temps de t’appeler ? ! demande Niko.
— Quand je suis arrivée, y’avait personne pour m’accueillir, alors j’ai fait un tour dans le refuge. J’ai entendu des bruits de combats, alors je suis venue ici. C’est tout, explique Green Bow avec un grand sourire.
— Green Bow ! s’écrie Red Bow. Ce monstre est capable de copier nos attaques, mais peut-être qu’en associant nos pouvoirs on va surpasser ses capacités.
— Comment ça ? se demande Green Bow.
— Pas le temps de t’expliquer, dit Red Bow. Utilise ton pouvoir avec moi. Boule de Feu !
— OK. Barrière de Vent ! »
Le vent entoure la boule de feu et la transforme en une vraie tornade enflammée qui fonce droit sur Caméléaya. Mais celle-ci devient verte et crie : « Barrière de Vent ! » Un mur de vent se lève et retourne la tornade de feu contre Red Bow et Green Bow qui sont touchés de plein fouet et tombent à terre. Ils ne semblent que contusionnés mais le choc de l’attaque leur a fait très mal.
« Red Bow ! Green Bow ! Est-ce que ça va ? demande Rain Bow en se relevant péniblement.
— Ça… va, gémit Red Bow, mais j’arrive pas… à me relever.
— Pa… reil, dit Green Bow.
— Ça marche ! Caméléaya sera l’instrument de votre perte, rit Nitarh.
— Rain Bow, ressaisis-toi ! Il faut la vaincre ! crie Niko.
— Mais mes pouvoirs sont nuls, je peux rien faire ! fait Rain Bow au bord des larmes.
— Fais quelque chose, vite ! » crie Niko en volant vers Caméléaya.
Mais celle-ci n’a que faire d’un oiseau et le balaie d’une claque.
« Niko ! » hurle Rain Bow.
Il court vers l’oiseau qui est tombé au pied d’un vestiaire. Il ne semble pas blessé mais est assommé. Soudain on entend dans le couloir :
« Angel, Martin, vous êtes là ? C’est bientôt fini ? »
Lydia apparaît à l’embrasure et ses yeux s’agrandissent de surprise.
« Débarrasse-moi de cette intruse ! commande Nitarh.
— Très bien, dit Caméléaya. Rubans Zarc-en-ciel ! »
La surprise cloue Lydia sur place tandis que les rubans foncent vers elle.
« Non ! Pas encore ! Non ! » hurle Rain Bow qui porte les mains à la tête.
Son hurlement crée un écho étrange. Rain Bow se retrouve entouré d’une aura multicolore. Des rubans arc-en-ciel apparaissent de nulle part et se dirigent sur lui, effaçant au passage les rubans lancés par Caméléaya. Ils convergent vers l’Amulette de Rain Bow où ils semblent se fondre. L’Amulette se met à briller un court instant avant de s’éteindre comme l’aura multicolore. Rain Bow met alors une main devant son Amulette et celle-ci s’entoure d’une aura multicolore plus brillante que celle des Rubans Arc-en-Ciel. Il lève la main au ciel et crie :
« Toile Arc-en-Ciel, action ! »
Caméléaya se retrouve au centre d’une toile d’araignée multicolore dont elle n’arrive pas à se défaire, puis se recouvre progressivement d’une couche d’énergie multicolore.
« Z’arrive pas à absorber cette énergie ! Non ! »
Les couleurs se mélangent jusqu’à devenir un blanc éclatant et le monstre disparaît en hurlant. Nitarh n’en croit pas ses yeux.
« Non ! J’étais sûr de vous vaincre ! Vous me le paierez, sales gosses ! »
Et il disparaît dans l’ombre d’où il était apparu. Il y a un moment de silence qui est brisé par Red Bow, qui parvient enfin à se relever :
« Rain Bow… ça va ? demande-t-il.
— Ça… va, dit Rain Bow d’un air absent.
— Mademoiselle Galian ! Il faut l’emmener à l’hôpital !
— Pas la peine, continue Rain Bow du même ton. »
Il s’approche du corps inanimé de la jeune femme, se met à genoux devant elle et lui prend les mains. Une lumière multicolore se dégage de leur contact, puis disparaît.
« Voilà, dit Rain Bow en se relevant, elle se réveillera dans peu de temps.
— Comment t’as fait ça ? demande Red Bow qui aide Green Bow à se relever.
— Rain Bow, tu as désormais un nouveau pouvoir, dit Niko en se posant sur son épaule. Tu mérites bien ton titre de messager de l’espoir des Combattants de l’Arc-en-Ciel.
— Niko, tu vas bien ? ! demande Rain Bow qui semble reprendre ses esprits.
— Ça va, répond-il, à part une petite bosse. »
Soudain tout le monde repense à Lydia et se tourne vers elle en même temps. Celle-ci se tient encore devant l’entrée du vestiaire, à la fois surprise et gênée.
« Euh… Lydia, tu pourrais rester avec elle jusqu’à ce qu’elle se réveille ?
— Euh… Bien sûr… Rain Bow.
— Merci… Allez, on s’en va, on s’en va. »
Les Combattants de l’Arc-en-Ciel sortent assez maladroitement et disparaissent dans un virage du couloir.
« C’est bizarre, se dit Lydia. Comment ils connaissent mon nom ? Et où est-ce que j’ai déjà vu cet oiseau ? »

« Et voilà, ils sont partis, puis Mlle Galian s’est réveillée et vous êtes arrivés après, explique Lydia.
— Mince ! Quel dommage qu’on ait raté ça ! s’écrie Martin en surjouant suffisamment pour qu’Angel en fasse une grimace.
— C’est vrai ça, où est-ce que vous étiez pendant tout ce temps ?
— Eh bah… hésite Angel, quand moi je suis allé voir si tout allait bien, je suis tombé sur Martin qui se promenait dans le refuge en attendant que Mlle Galian se prépare, puis on s’est promené, on s’est retrouvé je ne sais comment à l’entrée, on y a récupéré Alex qui venait d’arriver et on est revenu. C’est tout.
— Comment vous avez fait pour pas croiser les Combattants de l’Arc-en-Ciel ? demande Lydia encore toute excitée par ce qu’elle vient de vivre.
— J’sais pas, dit Martin. Ils sont peut-être passés par un autre chemin.
— Moi j’étais évanouie tout du long, dit Mlle Galian comme pour elle-même. J’aimerais tant les remercier de m’avoir sauvée.
— C’est dommage, continue Lydia. Si vous les aviez vu, vous les auriez peut-être reconnus. Moi je suis sûre que j’ai déjà vu leurs visages quelque part, mais j’arrive pas à y mettre le doigt dessus.
— Heureusement qu’elle est pas physionomiste, chuchote Angel à l’attention de Martin.
— Même comme ça, ça m’étonne qu’un simple changement de couleur de cheveux suffise à nous rendre méconnaissables, réplique ce dernier aussi en chuchotant.
— Regardez-moi ces adorables boules de poils ! s’écrie Alex dont l’attention a été rapidement déviée vers les animaux. Ils sont si mignons quand ils se bagarrent !
— Laisse-moi voir, laisse-moi voir ! » dit Angel en poussant tout le monde.
Martin lève les yeux au ciel (NdlA : il a tendance à le faire assez souvent depuis qu’il a rencontré Angel et Alex) et Lydia rit en les voyant faire. Quant à Mlle Galian, elle pense : « étrange, ce qu’ils ont raconté est impossible. Je connais bien l’architecture de mon refuge, et pour retourner à l’entrée le seul moyen pour eux était de revenir sur leur pas. Enfin, ils doivent avoir leurs raisons, et comme ils m’ont sauvé la vie, je peux bien garder leur secret. » Elle regarde nos amis et sourit, tandis qu’ils jouent avec les chiots.