Friday, 1 April 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 8 : le magasin de jouets

Nous sommes à la fin d’un match de basket-ball, et évidemment l’équipe de Martin a encore gagné. D’ailleurs les joueurs sont encore sur le terrain à recevoir des félicitations tandis que l’équipe adverse, toute penaude, est déjà aux vestiaires. Soudain les joueurs se font interpeller :
« Hé les mecs ! Ça vous dérange si j’vous prends en photo ? »
Ils se retournent. C’est une jeune fille qui leur a parlé. Elle est habillée d’un pantalon moulant et d’un tee-shirt encore plus moulant, avec un imperméable qui met en valeur ses formes plutôt que les cacher. Mais le plus impressionnant, ce sont ses cheveux châtains très longs, qui lui arrivent au bas des fesses. Elle est équipée d’un appareil photo qui a l’air d’une complexité effrayante. Ce n’est pas un petit appareil de dilettante ou de touriste, ça se voit tout de suite.
« Mais pas du tout, dit un des joueurs après l’avoir regardée de bas en haut. On ferait n’importe quoi pour une jolie fille comme toi ! Allez les mecs ! »
Ils se joignent tous pour former une vraie mêlée. Cela a l’air de plaire à la photographe car elle les mitraille de flashs. Ils prennent des poses plus acrobatiques les unes que les autres, ce qui fait éclater de rire cette jeune fille. Finalement elle dit :
« Ça y est, je n’ai plus de pellicule, désolé mais on doit s’arrêter là.
— Oh non ! (réaction collective)
— Qui veut que j’aille le voir pour lui montrer les photos quand elles seront développées ?
— Moi ! Moi ! Moi ! (réaction collective, mais beaucoup plus désordonnée)
— Bon, puisque c’est comme ça, je verrai le plus grand d’entre vous. »
Tous les joueurs regardent Martin d’un air déçu.
« Bon… Bah c’est moi, dit ce dernier un peu gêné. Allez au vestiaire les gars, je vous rejoins tout de suite. »
Les autres joueurs s’en vont, grommelant qu’il n’y en a toujours que pour lui et que c’est pas juste. La fille en paraît très amusée.
« Vous êtes rigolos vous.
— Je sais pas si je dois te remercier de dire ça ou si je dois considérer que c’est une insulte…
— C’est un compliment ! » s’écrie-t-elle en riant.
Son rire est si communicatif qu’elle arrive à faire sourire Martin.
« Bon, dit ce dernier. Tu auras développé tes photos quand ?
— Je vais les développer ce week-end. Je pourrai te les amener mardi. Ça te va ?
— Ça me va. On se retrouve devant mon lycée après les cours, c’est le lycée…
— Je sais où se trouve ton lycée, Martin Defeux. Je te connais, dit la fille, qui sourit à l’expression surprise de Martin. Tu es une petite célébrité parmi les sports-études de tous les lycées de Paris.
— Puisque tu connais mon nom, tu vas bien me dire le tien, dit alors Martin.
— Moi c’est Alexandra Duciel, en seconde au lycée Henri IV. On se voit donc mardi à la sortie de ton lycée. Salut !
— Salut. »
Elle lui fait un clin d’œil et part en sautillant et en sifflotant.
« Eh bah ! Elle est pas ordinaire cette fille », se dit Martin en la regardant partir.

Pendant ce temps, les Sages Noirs ne sont pas contents de la prestation de Nitarh et le lui font savoir :
« Nitarh ! Tu devais nous apporter une grande quantité d’énergie humaine ! Le maître est plutôt déçu de ta performance !
— Veuillez m’excuser, dit Nitarh en s’inclinant. J’avais récupéré beaucoup d’énergie, mais cette fille est parvenu à la réabsorber. J’ai été surpris. Cette espèce humaine nous réserve décidément bien des surprises.
— Et que comptes-tu faire alors ? ! demande un autre Sage Noir.
— Je pense que ma victime était trop jeune. Les jeunes regorgent d’énergie, mais ce sont aussi ceux qui la retiennent le mieux. Ils ont des capacités surprenantes. Un humain plus âgé possédera une résistance moindre et je pourrai récupérer plus d’énergie.
— Vas-y alors ! dit un autre Sage Noir. Mais ne te trompe pas cette fois !
— J’entends et j’obéis, Sages Noirs », dit Nitarh en s’inclinant.
Il recule dans l’ombre et disparaît.

Mardi soir. Nous retrouvons Angel, Martin et Lydia à la porte de l’école.
« Elle t’a bien dit qu’elle connaissait ce lycée, dit Lydia.
— Oui, oui, dit Martin. Ça va encore, il est que cinq heures et quart. Peut-être qu’il y a un problème dans le métro.
— T’es sûr que ça va Martin ? lui demande Angel. Depuis hier tu ne parles que de cette fille. Tu serais pas amoureux par hasard ?
— Amoureux moi ? ! s’écrie Martin en forçant un peu trop son rire. Je la connais à peine, et puis… Ah ! La voilà. »
Tous trois regardent. En effet, Alexandra arrive en sautillant. Tout de suite, Lydia la catalogue dans la catégorie « poupée de luxe sans cervelle ». Angel la regarde, est impressionné par sa chevelure, mais c’est tout. Quant à Martin, il la dévore des yeux. Elle arrive enfin devant nos trois personnages.
« Salut Martin, dit-elle avec un grand sourire. Désolée pour le retard mais j’avais oublié l’heure. »
« Tête en l’air ! » pense Lydia dont le visage se renfrogne encore plus.
« C’est pas grave, dit Martin. Tu as les photos ? »
Angel le frappe dans le dos pour lui rappeler leur existence.
« Oh ! Excuse-moi ! Voici mes amis : Angel et Lydia.
— Salut Angel, salut Lydia, dit Alexandra avec un grand sourire. Vous êtes mignons tous les deux ! Ça vous dérange pas que je vous prenne en photo un jour ?
— Euh, pour moi pas du tout, Alexandra », dit Angel.
Lydia ne répond pas et croise les bras.
« Appelle-moi Alex, c’est plus court, dit Alex avec un sourire d’une oreille à l’autre. Oui, j’ai les photos sinon. On va se promener et je vous les montrerai en route ?
— On va vous laisser, dit sèchement Lydia qui agrippe Angel par la manche. On a des devoirs à faire.
— Mais… ! »
Angel n’a pas le temps de continuer que Lydia l’a déjà emmené loin. Martin les regarde partir un peu gêné, mais Alexandra ne semble pas en avoir cure. Elle lui prend le bras et lui dit :
« Allez, on y va ? »
Elle le tire et finalement il se laisse faire.

Alex et Martin marche ensemble depuis déjà quelques minutes. Elle lui montre ses photos au fur et à mesure et ils rient de voir les poses délirantes des joueurs de l’équipe de Martin, même si Martin rit un peu moins quand il est sur la photo. Mais la bonne humeur d’Alex est communicative et il finit par rire de lui-même sans gêne. Soudain Alex regarde autour d’elle et se met à sautiller en essayant d’entraîner Martin avec elle. Martin qui ne comprend pas tente de résister.
« Mais… Qu’est-ce que tu fais ? !
— Allez, viens ! Je vais voir un ami qui n’est pas loin ! »
Martin suit donc Alex qui semble surexcitée. Ils arrivent finalement devant un magasin de jouets anciens dans lequel Alexandra entre sans hésiter. Martin regarde la vitrine de ce magasin, remplie d’objets plus ou moins hétéroclites, mobiles, poupées, ours en peluche, marionnettes, etc. « Eh bah ! Les prix sont vraiment dérisoires pour des jouets faits main ! » se dit-il. Il finit par entrer et essaie de retrouver Alex dans le capharnaüm qu’est l’intérieur du magasin. Les étagères y sont couvertes de poupées, pantins de bois et autres nounours. Il finit par la trouver.
« Alors ? Tu aurais pu m’attendre quand même !
— Hein ? dit-elle comme si elle ne comprenait rien. Tu ne trouves pas cet endroit génial ?
— Génial ? Euh… à part que l’atmosphère est saturée en sciure de bois… Aaah…. Atchoum ! »
Voir Martin éternuer fait éclater de rire Alexandra. Soudain, derrière une étagère on entend une voix chevrotante :
« Hé ! Mais qui est là ?
— Grand-père, c’est moi ! » dit Alex.
La personne qui a parlé apparaît au détour d’une étagère pleine. C’est l’archétype même du grand-père qui apparaît devant Martin : Les cheveux blancs, moustachu, bedonnant, avec un air de bonhomie qui donne tout de suite confiance, il ressemble au grand-père des dessins animés de Walt Disney.
« Alexandra ! Comment vas-tu ma chérie ? demande-t-il avec un grand sourire.
— Très bien grand-père ! répond-elle en lui sautant au cou.
— Voyons ! Voyons ! Sois moins brusque avec un vieil homme comme moi !
— D’accord. »
Elle lui fait quand même un énorme câlin, quand soudain elle semble se rappeler la présence de Martin qui est resté immobile pendant toute la scène.
« Au fait, voici Martin, un ami, dit-elle.
— Enchanté Martin, sois le bienvenu dans mon modeste magasin, dit le vieil homme.
— Merci », dit Martin.
Ils se serrent la main.
« Dites monsieur…
— Appelle-moi grand-père. C’est ainsi que j’aime qu’on m’appelle.
— Euh… d’accord… grand-père… Dites, ce sont des jouets faits main que vous vendez, non ?
— Tu as le coup d’œil, jeune homme. En effet, c’est moi qui fabrique tous les jouets que je vends.
— Tous ? ! Mais c’est énorme ! C’est pas trop dur comme travail ?
— Rendre les enfants heureux est ma seule joie de vivre tu sais, dit grand-père. Les jouets d’aujourd’hui sont sans âme. Ils sont en plastique, fabriqués en série par des robots dans des usines gigantesques. Ils ne rendent pas les enfants heureux. Ils manquent de chaleur humaine. J’essaie de faire des jouets humains, que les jeunes enfants peuvent serrer dans leurs bras. Quel plus grand bonheur pour un petit enfant qu’un ours en peluche par exemple ?
— C’est pour ça que vos jouets sont si peu chers ?
— Dis, tu es sacrément perspicace mon jeune ami. C’est exact. Je veux que tous les enfants qui entrent dans ce magasin puissent sortir avec un jouet. Les rendre heureux est mon seul souci.
— Dites, vous avez fini de parler sérieusement comme ça ? demande soudain Alexandra qui visiblement n’est pas douée pour les conversations sérieuses. Bon, on va te laisser grand-père, ma mère va me tuer si je rentre trop tard. »
Elle lui fait un gros bisou sur la joue et entraîne Martin vers la porte.
« Au revoir grand-père, je repasserai demain ! dit-elle.
— Ma porte t’est toujours ouverte, jeune fille, dit grand-père.
— Au revoir monsieur… eh ! » dit Martin qui est tiré par Alex qui redouble d’efforts pour le faire sortir.
Une fois dans la rue, Martin demande :
« Il a l’air très gentil ce monsieur.
— C’est un ange, dit Alexandra. Il travaille dur pour rendre les enfants heureux. Il a fabriqué toutes mes poupées et tous mes nounours depuis ma naissance.
— C’est ton grand-père ?
— Non, il n’est pas de ma famille. Mais en même temps il en est : c’est le grand-père de tous les enfants. »
Pendant ce temps, dans le magasin, grand-père range les étagères tandis qu’une silhouette apparaît dans l’ombre.
« Cet homme est très vieux, mais il a un si grand cœur qu’il continue à travailler d’arrache-pied pour rendre des enfants heureux. Pfff… Quelle perte de temps ! »
La silhouette sort son Miroir de l’Ombre d’une poche et le tend vers le vieil homme. Le Miroir se met alors à luire.
« Il possède une grande énergie. Il est la victime idéale. Ce sera donc ma prochaine récolte, continue Nitarh. Petite chrysalide, son ombre va bien te couver. »
Nitarh ouvre sa main. Il tient une chrysalide, un cocon qui ressemble beaucoup à celui d’un papillon. Ce cocon se soulève alors et flotte doucement pour s’approcher de grand-père qui ne s’aperçoit de rien. Quand il arrive au niveau de son ombre, il semble s’y fondre et disparaît.
« Son ombre est ensemencée. Parfait. Dans deux jours, je viendrai te récolter. Ha ha ha ! »
Et Nitarh disparaît en riant aux éclats. Grand-père continue à travailler, quand soudain il s’arrête, comme pris par une douleur. Il porte la main à la tempe.
« Qu’est-ce qui m’arrive ? Ouf, ça va mieux. Ça devait être un simple étourdissement. Je termine de ranger et après je me reposerai un peu et tout ira bien. »

Deux jours plus tard (NdlA : tiens, quelle coïncidence !), Nous retrouvons Angel, Martin et Lydia dans la cour du lycée. Ils viennent de terminer de manger et discutent en attendant la sonnerie qui marque le début des cours de l’après-midi. « Et de quoi discutent-ils ? » me demanderez-vous. Eh bien, d’Alexandra et du magasin de jouets bien sûr.
« C’était assez impressionnant de le voir, dit Martin, parlant du vieil homme. Il est d’une générosité extraordinaire. Et puis il est doué ! Ses jouets sont superbes. Je crois que je vais aller le voir ce soir après mon entraînement. J’aimerais discuter un peu plus avec lui.
— Mouais… Je crois plutôt que tu veux revoir cette nana, dit Lydia. Pffeuh !
— Hein ? Mais pas du tout ? tente de se défendre Martin.
— C’est l’approche de tes seize ans qui te donne un coup à la libido ? demande Angel en riant à moitié.
— Vous êtes bien pareils tous les deux ! s’écrie Martin qui renonce à essayer de se justifier. Bon, je vous laisse, je ne veux pas être en retard pour mon entraînement. »
Pendant qu’il s’éloigne, Angel demande à Lydia :
« Tu penses vraiment qu’il en pince pour elle ?
— elle l’a embobiné oui ! » s’écrie-t-elle.
Martin qui s’éloigne réfléchit : « Ils ont pas complètement tort. C’est vrai que j’ai envie de la revoir, mais j’ai pas l’impression que ce soit pour les raisons qu’ils disent. Bizarre… »

Quelques heures plus tard, nous retrouvons Alexandra qui sautille avec son cartable à la main. Le léger vent qui souffle (et qui est assez frais, on n’est pas encore au printemps) lui soulève les cheveux mais ne la décoiffe pas. Elle arrive devant le magasin de jouets et y entre.
« Grand-père, tu es là ?
— C’est toi Alexandra ? Viens par ici ! »
Alex suit la voix et finit par tomber sur une échelle, et le vieil homme dessus en train de ranger des peluches au sommet d’une étagère.
« Grand-père ! Tu devrais faire attention quand même ! Laisse-moi faire les acrobaties à ta place ! »
Elle rit doucement mais ses yeux montrent qu’elle s’inquiète réellement pour lui.
« Ne t’inquiète pas, jeune fille, dit grand-père en descendant l’escalier. J’ai encore la forme. Ahh ! »
Arrivé au bas de l’échelle, il se plie soudain en deux et tombe à terre. Alexandra se met à genoux, surprise.
« Grand-père ! Qu’est-ce qui se passe ? !
— Mes… médicaments… dit le vieil homme d’une voix faible. Dans… la remise… derrière… la caisse…
— Je t’les apporte tout de suite ! s’écrie-t-elle en se levant. Tiens bon ! »
Elle court derrière la caisse enregistreuse et entre dans la remise. La porte se referme sur elle. Elle attrape les médicaments et veut ressortir mais la porte est bloquée. Elle s’acharne dessus mais la porte ne cède pas. Elle frappe à la porte et crie :
« Grand-père ! La porte est bloquée ! Tiens bon ! »
Nitarh apparaît dans le magasin, non loin du vieil homme. Il regarde en souriant la porte coincée.
« Elle va nous laisser tranquille un moment, se dit-il. À nous grand-père ! »
Le vieil homme remarque soudain la présence de Nitarh. Il ne peut se relever mais parvient à dire :
« Qui… qui êtes-vous ?
— Ça n’a aucune importance, dit Nitarh. La seule chose qui importe, c’est que tu vas offrir ton énergie pour la Confrérie de l’Arc-en-Ciel Noir ! Yaa ! »
Nitarh tend son Miroir de l’Ombre qui se met à absorber l’énergie de grand-père.
« Quoi… ? Que… ? »
Il est de plus en plus faible et ne peut plus parler.

Pendant ce temps, Martin qui a fini son entraînement depuis un moment arrive devant le magasin de jouets. Les étagères cachent Nitarh et il ne voit rien. Il se prépare à entrer quand il voit le reflet de Nitarh dans un miroir posé contre un mur. Il le reconnaît tout de suite et, une fois la surprise passée, court dans la ruelle juste à côté.
« Angel ! » dit-il dans son communicateur.
Le visage d’Angel apparaît tout de suite.
« Qu’est-ce qui se passe ?
— Nitarh est dans le magasin de jouets du vieil homme ! Je crois qu’il est en train de voler l’énergie de grand-père !
— J’arrive tout de suite ! Je vais suivre les indications de mon communicateur !
— En attendant, dit la voix de Niko dans le communicateur, essaie de le retarder !
— J’y vais tout de suite ! Amulette Rouge, métamorphose ! »

Dans le magasin, Nitarh a fini de prendre l’énergie du vieil homme. Le flux s’arrête et il regarde son Miroir.
« C’est très bien ça ! Les Sages Noirs seront contents !
— Qu’as-tu fait ? !
— Qui est là ? ! » s’écrie Nitarh en se retournant.
Il voit Red Bow entre deux étagères.
« S’attaquer à plus faible que soi est une lâcheté que je ne pourrai jamais pardonner. Je suis Red Bow, le guerrier de l’espoir, et mon feu intérieur te le fera payer !
— Red Bow ! ça me fait plaisir de te voir. J’aurais été désolé que mon soldat ne puisse pas se dégourdir un peu les jambes. Créature de l’Ombre, apparais ! »
L’ombre du vieil homme s’agrandit et quelque chose de huileux en sort en se dépliant. Puis le monstre s’ébroue et fait face à Red Bow. Ce monstre semble être la fille naturelle de Pinocchio et Dracula. Son corps semble être fait de bois comme celui d’une marionnette, avec des articulations visibles, mais le bois utilisé semble être de l’ébène et sa bouche est ornée de crocs. Elle a aussi un nez très pointu.
« Pinocchiaya ! Tu m’as l’air en pleine forme ! Occupe-toi donc de ce petit insolent pendant que j’apporte l’énergie de cet humain aux Sages Noirs !
— J’en serais enchantée », dit le monstre de sa voix éraillée.
Et Nitarh disparaît tandis que Pinocchiaya s’approche de Red Bow.
« Dis-moi mon cher, tu sais ce qui arrive à Pinocchio quand il dit des mensonges…
— Euh… oui, dit Red Bow, je crois que son nez s’allonge.
— C’est ça. Eh bien il se trouve que je suis une grosse menteuse ! »
Son nez s’allonge soudain vers Red Bow qui l’évite de justesse. Ce nez transperce alors un ours en peluche qui en explose en un nuage de peluche blanche.
« Merde ! Son nez est une vrai lame ! »
Le nez se raccourcit pendant que le monstre change d’angle d’attaque et recommence à s’allonger très vite. Red Bow a juste le temps d’esquiver. Il pense : « Je peux pas utiliser mon pouvoir ici sinon je vais provoquer un gigantesque incendie ! » Le manège recommence ainsi plusieurs fois jusqu’à ce que Red Bow se trouve bloqué dans un coin, entouré de jouets cassés par le nez du monstre.
« Tu ne peux plus t’échapper, dit Pinocchiaya. Cela va être un plaisir de te donner le coup de grâce.
— Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans rebondissent sur son corps de bois mais sont suffisamment puissants pour l’envoyer valdinguer contre une étagère qui s’effondre sur elle.
Red Bow regarde d’où viennent les Rubans Arc-en-Ciel. À l’entrée du magasin, Rain Bow est debout, les bras croisés, avec Niko sur l’épaule.
« Regarde ce que tu as fait à tous ces jouets qui faisaient le bonheur des enfants ! Tu es ignoble. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Rain Bow, enfin… dit Red Bow en se relevant.
— J’ai fait aussi vite que j’ai pu. »
La montagne de jouets qui s’est amoncelée sur Pinocchiaya commence à bouger et cette dernière se relève soudain. Elle est recouverte de sciure de bois mais semble aller bien. Elle paraît très en colère.
« Vous allez me le payer vous deux ! Prenez ça ! »
Elle attrape tous les jouets en bois qu’elle peut trouver et les lance à toute vitesse vers les Combattants de l’Arc-en-Ciel qui ont juste le temps de les esquiver en prenant des positions plus ou moins acrobatiques. Certains jouets brisent même la vitrine du magasin.

Pendant ce temps-là, Alexandra qui a entendu les bruits de lutte a décidé d’utiliser les grands moyens. Deux gros couteaux à bois font d’excellents pieds de biche improvisés et elle finit par ouvrir la porte de la remise. Elle a du mal à en croire ses yeux.
« Mais… c’est… Ils existent vraiment ? ! (NdlA : il semble qu’elle ait entendu parler des Combattants de l’Arc-en-Ciel) Grand-père ! »
Elle court vers le corps inanimé du vieil homme et se baisse vers lui en baissant la tête. Doucement, elle commence à la relever et regarde le monstre avec une expression de haine. Celle-ci a pris l’avantage sur les Combattants de l’Arc-en-Ciel qu’elle a envoyés au tapis en leur lançant un cheval à bascule qu’ils n’ont pas pu éviter. Une claque lui a suffit pour se débarrasser de Niko qui essayait de la déconcentrer.
« Enfin… Je vais me débarrasser de vous. Nitarh sera très content de moi ! »
Une main lui tapote alors l’épaule. Pinocchiaya se retourne et voit Alexandra avec son appareil photo devant elle.
« Fais-moi un grand sourire ! » dit cette dernière.
Elle prend une photo et le flash éblouit le monstre qui recule en perdant à moitié l’équilibre.
« Ça, c’est pour grand-père ! »
Elle prend une deuxième photo. Mêmes causes, mêmes effets.
« Ça, c’est pour avoir détruit son magasin ! »
Pinocchiaya bouge dans tous les sens mais finit par arracher l’appareil photo des mains d’Alex et attrape cette dernière.
« Sale gamine, lui dit-elle à quelques centimètres de son visage. Je vais t’apprendre à essayer de te mesurer à moi !
— Nooooon ! » hurle Alexandra.
Soudain, le vent semble se lever dans le magasin, et ses cheveux se soulèvent et prennent une belle couleur verte. Pinocchiaya en est tellement surprise qu’elle lâche prise. Alex se recule, tandis que ses cheveux reprennent une couleur normale. Niko a tout vu.
« Rain Bow ! crie-t-il. Tu as vu ? Vite !
— J’ai vu, dit ce dernier en se relevant. Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »
L’Arc-en-Ciel de Pouvoir apparaît devant Rain Bow. Niko fait un looping autour de ce dernier qui en perd sa couleur verte. Elle se matérialise en une Amulette identique à celle de Red Bow (qui se relève en ce moment), mais de couleur verte.

Green Bow's original amulet

Niko attrape l’Amulette et la lance vers Alex.
« Vite Alexandra ! Pas le temps pour les questions ! Lève cette Amulette au ciel en criant : “Amulette Verte, métamorphose !” »
Alexandra voit l’Amulette dans sa main. Elle semble ne pas tout comprendre mais finit par faire comme le lui a dit Niko :
« Amulette Verte, métamorphose ! »
Le vent se met à souffler plus fort, empêchant le monstre de bouger, tandis qu’Alex est entouré d’une boule de lumière verte. Quand elle a fini de se transformer, Alexandra est vêtue d’un uniforme ressemblant beaucoup à celui de Rain Bow et Red Bow, sauf qu’au lieu d’un pantalon de justaucorps, elle porte une jupe blanche. Elle porte des bottes à talons hauts de couleur verte, et des gants de la même couleur et de la même forme, montant jusqu’au coude. Sa jupe est marquée à la taille par un ourlet en pointe de couleur verte. Ses cheveux ont pris cette même belle couleur verte et les rubans de tissu accrochés à son Amulette sont rose saumon. Elle regarde ses mains sans comprendre. Pinocchiaya semble encore plus en colère.
« C’est par toi que je vais commencer ! »
Son nez commence à s’allonger vers elle.
« Ah non ! Barrière de Vent ! »
Un véritable mur de vent apparaît devant elle et quand le nez du monstre l’atteint, il est brisé en petits morceaux.
« Mon nez ! Mon nez ! crie le monstre en mettant ses mains sur le petit bout qui lui reste.
— À toi, Red Bow ! crie Niko. Ton feu doit pouvoir le consumer !
— Mais dans ce magasin ça va faire un véritable incendie !
— Je sais quoi faire, crie Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Il attrape Pinocchiaya avec ses rubans et l’envoie dehors en tirant dessus.
« Vas-y maintenant, dans la rue y’a aucun risque !
— Merci Rain Bow. Boule de Feu ! »
La colère de Red Bow décuple la force de sa boule de feu qui embrase le monstre avant même qu’il atteigne le sol et le réduit en cendres en un instant.
« Ouf ! Une bonne chose de faite, dit Rain Bow.
— Ça va Alexandra ? demande Red Bow.
— Que… Comment vous savez qui je suis ?
— Je suis Martin ! C’est moi !
— Ouaips, et moi je suis Angel, dit Rain Bow, bienvenue au club !
— Martin, Angel ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
— Alexandra, tu es une Combattante de l’Arc-en-Ciel, comme eux, dit Niko. Maîtrisant les pouvoirs du vent, tu es le défenseur de l’espoir, Green Bow.
— Moi, une combattante ? se demande Alexandra en portant la main à la tête. Mais… Grand-père ! »
Elle court vers lui et s’agenouille à ses côtés, bientôt rejointe par Rain Bow et Red Bow.
« Il est vivant, dit Martin après avoir pris son pouls. Vite, transformons-nous et appelons une ambulance ! »

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