Nous retrouvons une nouvelle fois Atarh, le spécialiste du Vide, qui se fait remonter les bretelles par les douze Sages Noirs, dans ce lieu indéterminé et sombre.
« Atarh ! Tu as encore échoué ! Tu nous déshonores tous par tes échecs répétés !
— Veuillez m’excuser, dit Atarh, la tête baissée. Ce jeune garçon est étonnant. Il est plein de ressources et se retrouve toujours sur mon chemin.
— Cela suffit ! Ne cherche pas de prétextes pour ta propre incompétence ! s’écrie un autre Sage Noir.
— Sages Noirs, je n’ai pas complètement échoué. J’ai pu apporter de l’énergie pour notre maître, dit Atarh.
— Cela est vrai, dit un Sage Noir.
— Cela est cependant insuffisant, dit un autre Sage Noir.
— Cela n’est tout de même pas un échec complet, dit un autre… enfin, vous m’avez compris.
— Pour avoir pu apporter de l’énergie humaine à notre maître, nous t’accordons une autre chance », dit un autre Sage Noir.
Atarh commence à avoir le tournis à force d’essayer de les suivre.
« Le maître a besoin de beaucoup plus d’énergie. Pour remonter dans notre estime et dans celle du maître, tu devras en apporter beaucoup plus que ce que tu as fait jusqu’à présent.
— J’y arriverai, dit Atarh, j’ai un plan qui me permettra d’apporter au maître une quantité d’énergie humaine phénoménale.
— Alors va ! ordonne un Sage Noir. Mais tu sais ce qui t’attend en cas d’échec…
— Je le sais », dit Atarh, qui disparaît juste après ces derniers mots.
Atarh réapparaît dans son antre, un lieu sombre dont les murs sont invisibles. Soudain il sent une présence.
« Qui est là ? ! » s’écrie-t-il en se retournant.
Une silhouette est présente dans l’ombre. Elle s’avance vers la lumière et devient enfin visible. C’est un homme blond, portant le même uniforme qu’Atarh. Ce qui frappe chez lui, ce sont ses yeux, aussi uniformément noirs que les yeux d’Atarh sont uniformément blancs.
« Nitarh ! Qui t’as permis d’entrer chez moi ? !
— Tu sais bien que la moindre noirceur est une porte ouverte pour moi, dit tranquillement Nitarh. La moindre ombre dans ton antre est une invitation pour moi.
— Alors qu’est-ce que tu me veux ? ! crie Atarh qui visiblement ne supporte pas la présence de cet intrus.
— Quel accueil ! dit Nitarh en riant. N’ai-je pas le droit de venir en ami ? Tu ne sais pas qu’on parle de ta disgrâce par ici ?
— Tu es jaloux, Nitarh, c’est tout ! Tu es jaloux parce que c’est moi qui ai été choisi pour trouver de l’énergie pour notre maître et pas toi !
— Moi, jaloux de toi ? rie Nitarh. Alors que tes si précieux soldats meurent les uns après les autres sous les coups d’un enfant !
— Si c’est ça qui t’inquiète, sache que ce Rain Bow sera bientôt un mauvais souvenir ! Maintenant laisse-moi ! Je dois préparer mon nouveau plan.
— Je suis curieux de voir ça. Je te souhaite bonne chance », conclut Nitarh sur un ton ironique.
Atarh ne relève pas et Nitarh recule dans l’ombre jusqu’à ce que sa silhouette disparaisse.
Nous retrouvons Angel et Lydia, marchant ensemble pour aller au lycée. Ils discutent tranquillement quand soudain ils sont arrêtés par une bande de voyous.
« Alors les gamins, on va à l’école ? »
Angel et Lydia veulent reculer mais ils se trouvent rapidement encerclés.
« Qu’est-ce que vous voulez ? ! s’écrie Angel.
— Tiens ? Mais c’est que ça parle ces petits roquets », dit l’un des voyous.
Ce dernier attrape Angel par l’épaule et l’envoie contre le mur avant qu’il ait pu réagir. Ces voyous ont au moins 20 ans chacun et Angel n’a aucune chance contre eux.
« Je t’interdis de m’adresser la parole, c’est compris ! »
Angel se tait. Deux autres voyous tiennent Lydia qui en est muette de stupeur et de peur, tandis que le voyou qui a molesté Angel s’avance vers elle.
« Alors ma mignonne, qu’est-ce qu’on fait avec un nain pareil ? Il est même pas capable de te défendre. »
Angel veut se lever mais il est tenu en respect par deux autres voyous. Ils sont cinq contre deux. Soudain, une grande main attrape le voyou qui avançait vers Lydia et l’envoie valdinguer contre le mur, la tête en bas. Le voyou retombe lourdement. Les autres se retournent et voient un garçon leur faire face. Il est très imposant, dépasse d’une tête le plus grand des voyous et il n’a pas l’air content.
« Je vous interdis de toucher à ces gosses, compris ? ! » s’écrie le nouveau venu.
Sa voix est tellement profonde que les voyous, qui ne sont pas très courageux, s’enfuient en courant après avoir relevé leur chef. Angel se relève et va voir Lydia.
« Ça va Lydia ?
— Ça… va… dit finalement Lydia.
— Merci monsieur, dit Angel au garçon qui est intervenu.
— Ne me remercie pas, dit ce dernier d’un ton sec. Tu ferais mieux d’apprendre à te défendre. La prochaine fois, je ne serai pas là pour t’aider. »
Il se retourne et part sans même jeter un dernier coup d’œil sur les gens qu’il a sauvés.
« Il est bizarre ce mec, dit Angel en le regardant partir.
— Tu le reconnais pas ? demande Lydia qui a retrouvé ses esprits. C’est un sport-études de notre lycée. Je crois qu’il s’appelle Martin… Defeux. Il est en seconde, comme nous.
— Mais il est hyper en retard alors !
— Pas du tout, il a 15 ans.
— Hein ? ! Mais il fait au moins 1m90 !
— Je sais, dit Lydia en repérant son cartable. Il paraît que c’est le meilleur joueur de basket junior que le lycée aie jamais compté dans ses rangs.
— Je veux bien te croire, dit Angel en regardant dans la direction de ce Martin. Ça va Lydia ? Tu penses que tu vas pouvoir aller à l’école ?
— Ça va, assure Lydia. Ils n’ont rien eu le temps de faire. On y va ? »
Au-dessus d’eux, Niko a vu toute la scène.
« Martin Defeux… vous sentez quelque chose ? demande Niko.
— Je ne suis pas sûre, répond Aniva. C’est possible. Il faudra le surveiller.
— Je le ferai. »
À midi, Angel se retrouve seul pendant un moment. Soudain, il voit Martin assis sur un banc, dans un coin de le cour du lycée.
« Tiens ? Il est tout seul, se dit-il. Qu’est-ce que je fais ? Je vais le remercier ou je le laisse tranquille ? »
Soudain Martin relève la tête et voit Angel. Il lui fait signe d’approcher. Angel ne sait pas quoi faire mais il finit par le rejoindre. C’est Martin qui commence à parler :
« Qu’est-ce que tu faisais à m’observer comme ça ? Eh ! Tu serais pas le gars avec la fille que j’ai aidés ce matin ?
— Oui, c’est… c’est moi, bégaie Angel. Je te remercie encore une fois pour c’que t’as fait.
— Je t’ai déjà dit de ne pas me remercier, dit Martin d’un ton dur. J’ai fait ce qu’il fallait faire. Mais je ne serai pas là la prochaine fois.
— Tu sais… tu m’as vu : je suis loin d’être bâti comme toi.
— Et alors ? Ça ne dois pas t’empêcher de te défendre !
— J’ai essayé, tu sais…
— Au lieu d’essayer, tu aurais dû le faire !
— Oui… euh… au fait, je m’appelle Angel.
— Angel ? C’est pas courant comme prénom. Moi c’est plus simple, je m’appelle…
— Martin Defeux, je sais. Tu es assez célèbre dans le lycée. C’est grâce à toi que l’équipe de basket a gagné le championnat de France junior l’année dernière. Tu as marqué la moitié des paniers.
— Ouaips, et j’ai bien l’intention de renouveler ça cette année. Au fait, on fait un match d’exhibition samedi prochain. Tiens, c’est payant mais je t’offre ces deux tickets. Ça te dit ?
— Hein ? ! Euh… merci… tu es sûr ?
— Si je te le dis… Allez, prends les tickets avant que je change d’avis.
— Bon, bah… merci, balbutie Angel en prenant les deux entrées que lui tend Martin.
— Merde, il faut que j’y aille ! s’écrie Martin en regardant sa montre. Je vais être en retard pour l’entraînement si ça continue. Salut Angel, content de t’avoir parlé ! »
Martin se lève précipitamment, prend ses affaires et part en courant. Angel reste stupéfait. Lydia qui a vu la scène de loin rejoint Angel.
« Mais… tu parlais avec Martin, non ? Angel, t’es là ? Angel ! »
Tiens, pour une fois, c’est Martin que nous allons suivre. Il a pris le métro pour rejoindre le complexe sportif où il s’entraîne et arrive finalement pile à l’heure pour l’entraînement. Après avoir salué ses équipiers, il attend son entraîneur mais c’est quelqu’un d’autre qui vient les retrouver.
« Bonjour, dit l’homme. Votre entraîneur habituel est tombé malade. Il sera absent pendant quelques jours. Je le remplacerai jusqu’à ce qu’il se soit remis.
— C’est grave ? demande Martin.
— Pas du tout, dit l’homme. Il faut juste qu’il reste au lit quelques jours et il reviendra en pleine forme. Bon, on va commencer par quelques tours de terrain pour s’échauffer. »
Pendant que les basketteurs commencent leur entraînement, dans un des placards du complexe sportif, Atarh se penche sur un homme évanoui.
« Merci de m’avoir donné ton énergie, dit Atarh. Ne t’inquiète pas pour ton équipe, ton remplaçant va très bien s’occuper d’elle. Elle fera un magnifique appât, et samedi je récupérerai une quantité d’énergie extraordinaire. Ha ha ha ha ha ! »
Mercredi midi. Angel sort de la cantine et tombe sur Martin qui se préparait à aller à son entraînement.
« Tiens ! Le p’tit gars Angel. Ça va ?
— Ça va, répond Angel. Mais ne m’appelle pas “p’tit gars”, j’ai le même âge que toi.
— Désolé, dit Martin en riant.
— Tu vas à ton entraînement ?
— Oui, on se prépare pour le match de samedi. Ça a beau être qu’un match d’exhibition, on veut le gagner.
— Pourquoi ? C’est pas suffisant de participer ?
— Bien sûr, sauf quand comme moi on veut devenir joueur à la NBA. Pour y arriver un jour, il faudra que je sois le meilleur des meilleurs. Il faut que j’y aille, salut !
— Eh bah ! Quel programme ! » se dit Angel en regardant Martin s’éloigner.
Martin a rejoint ses coéquipiers, dans la salle de sport où ils s’entraînent.
« Salut les gars ! Dites, vous avez des nouvelles de l’entraîneur ?
— Qu’est-ce que tu veux qu’ça nous fasse ? ! répond sèchement l’un des équipiers. Y’a qu’le match qui est important en ce moment !
— Eh, ça va ? lui demande Martin.
— Bien sûr que ça va ! J’me suis jamais senti aussi bien. Tu veux que j’te le montre en un contre un ? !
— Mais qu’est-ce que t’as ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
— C’est une bonne idée, un contre un, dit soudain le nouvel entraîneur. Allez-y ! ajoute-t-il en envoyant le ballon au garçon en face de Martin.
— Mais…
— Qu’y a-t-il, Martin ? Aurais-tu peur de te faire battre ? demande l’entraîneur.
— Bien sûr que non ! s’écrie soudain Martin. Allons-y ! »
Martin et le garçon qui l’a défié se retrouvent face à face. Le ballon est envoyé en l’air et Martin le rattrape facilement. Il parvient rapidement devant le panier mais au moment de lancer, il sent une douleur soudaine dans le bas du dos. Il s’écroule en lâchant le ballon qui est récupéré immédiatement par son adversaire qui part et marque un panier avant que Martin ait pu se relever. L’entraîneur siffle le point.
« Eh ! C’est pas juste ! s’écrie Martin. Il m’a frappé !
— Je n’ai rien vu, dit l’entraîneur en riant. Et vous ? »
Tous les autres équipiers nient avoir vu quoi que ce soit d’irrégulier. La balle est de nouveau au centre, Martin l’attrape facilement et arrive au panier où il est rejoint pas son adversaire qui se met en position de défense. Martin parvient à le feinter mais son adversaire lui fait un croche-pied et il tombe en lâchant le ballon.
« Eh ! Vous avez vu ? !
— Vu quoi ? » demande l’entraîneur.
Le un contre un continue comme ça pendant dix paniers jusqu’à ce que Martin en ait marre. Il est couvert de bleus et son adversaire lui a même décoché un crochet du droit.
« J’arrête, dit Martin. C’est pas du basket ça ! Vous avez très bien vu qu’il m’a frappé plusieurs fois.
— Comment ça ? tu oserais me traiter de menteur ? demande l’entraîneur, indigné. Ne crois-tu pas que tu te trouves des prétextes pour ta propre faiblesse ? Je ne crois pas que tu mérites ta réputation. Tu ne mérites pas de faire partie de cette équipe.
— Quoi ? ! s’écrie Martin.
— Tu es viré !
— Mais…
— On ne discute pas ! Barre-toi d’ici et ne reviens plus ! »
Les autres garçons commencent à avancer vers lui en fermant les poings. Trop faible pour se défendre, Martin recule en serrant les dents et finit par quitter la salle en pleurant. Dans la régie, en hauteur, séparée de la salle de sport par une vitre, Atarh rit doucement :
« Voilà... enfin débarrassé du seul qui résistait à mon lavage de cerveau. Cette équipe est maintenant parfaite. Samedi sera un beau jour pour moi ! »
Vendredi matin. Angel marche vers le lycée. Lydia n’est pas avec lui mais Niko est sur son épaule. Soudain Angel voit Martin et court le rejoindre.
« Salut Martin !
— Hein ? Ah, salut Angel, dit ce dernier en relevant la tête.
— J’ai hâte de te voir à l’œuvre demain. Lydia et moi on sera là pour t’encourager.
— Vous risquez d’attendre longtemps pour me voir, dit Martin, j’ai été viré de l’équipe.
— Hein ? ! Mais tu es leur meilleur joueur ! Ils ont perdu la raison ou quoi ?
— Je ne suis pas loin de penser comme toi. Depuis que ce nouvel entraîneur est là, mes amis ont changé. Ils sont devenus violents, et l’entraîneur semble les pousser à l’être encore plus.
— Mais c’est dingue !
— En plus, il nous a dit que notre entraîneur était malade, mais j’ai voulu passer chez lui pour prendre des nouvelles et il n’y avait personne. Personne n’a vu notre véritable entraîneur depuis une semaine. Bon, je dois te laisser, j’ai des choses à faire. »
Martin laisse Angel et Niko qui se posent des questions.
« C’est étrange cette histoire, dit Niko.
— T’as raison, acquiesce Angel. Des gens qui deviennent violents soudainement et sans raison, ça ressemble à un coup d’Atarh. Je crois qu’on va quand même aller voir ce match demain.
— Bien parlé », dit Niko.
Lydia et Angel s’installent en haut de la petite tribune.
« Tu es sûr que c’est la meilleure place ? demande Lydia.
— Bien sûr, dit Angel. On aura pas les pieds des autres dans le dos et on verra tout le terrain d’un seul coup d’œil. Et comme c’est qu’une petite tribune, on sera pas trop loin non plus. Regarde. »
Lydia regarde et acquiesce. En fait, Angel a choisi cette place pour descendre plus facilement de la tribune par derrière (et sans témoins) si besoin était. Niko est lui caché sous une autre tribune. Il est arrivé avant tout le monde et a trompé la vigilance des gardiens. Dans la régie, Atarh regarde la salle se remplir.
« Quel monde ! La moisson va être bonne ! »
Dans les couloirs du complexe sportif, Martin passe furtivement, en essayant de ne pas se faire repérer par ses anciens coéquipiers. Il explore chaque placard jusqu’à en trouver un qui est fermé à clef. Qu’à cela ne tienne, un bon coup de pied et il entre dans le grand placard. Il allume la lumière et remarque tout de suite la forme dans un coin. Il s’avance et reconnaît la personne qui est ficelée là.
« Monsieur ! s’écrie-t-il. M’sieur l’entraîneur ! »
Il lui enlève ses liens et le secoue un peu pour le réveiller. L’entraîneur ouvre enfin les yeux.
« ... Martin ? Qu’est-ce que… ? Mon dieu ! Je me rappelle… Ces yeux !
— Quoi ? »
Et l’entraîneur lui raconte comment Atarh lui a volé son énergie.
Le match commence enfin. Mais ça ressemble à tout, sauf à un match de basket-ball. L’équipe de Martin est d’une violence inouïe, et l’arbitre est aveugle (il a évidemment été hypnotisé par Atarh). Le nouvel entraîneur est ravi, l’autre est sur le bord de la crise de nerfs, la foule dans les gradins est prête à exploser.
« Bon, se dit Atarh. L’énergie a atteint son paroxysme. Il est temps d’en faire la récolte. »
Atarh appuie sur un bouton et le panneau électronique qui inscrit les scores dans la salle se met à absorber l’énergie de tout le monde, y compris celle des joueurs et de l’entraîneur adverse. Angel voit les gens, ainsi que Lydia, s’affaisser, et sent lui-même un mal de tête horrible. Il parvient cependant à passer derrière la tribune et à courir à l’abri dans le couloir le plus proche. Niko le rejoint immédiatement.
« Tu as vu ? demande Angel.
— Bien sûr, dit Niko. Transforme-toi vite, ils ont besoin d’aide.
— D’accord. Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »
Une fois sa métamorphose terminée, Rain Bow part avec Niko vers le terrain de basket-ball, tandis que dans un coude du couloir, Martin n’en croit pas ses yeux.
« Mais… C’était Angel… Je rêve ? » se demande-t-il.
Dans la salle de sport, le faux entraîneur s’esclaffe :
« Vous avez réussi, maître Atarh ! L’énergie de tous ces gens sera bien utile !
— Rends-la-leur tout de suite !
— Qui a parlé ? ! »
Rain Bow apparaît au sommet d’une des tribunes.
« Le sport est une belle chose. Il est synonyme d’amitié, de fairplay et d’entraide. Mais tu l’as corrompu pour en faire un instrument de guerre. C’est quelque chose que je ne peux pas supporter ! Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow ! »
Soudain Atarh apparaît, flottant à côté du panneau des scores.
« Rain Bow… toujours là à te mêler de mes affaires. Mais cette fois tu ne pourras pas m’empêcher de récupérer toute cette énergie ! »
Il tend le bras vers le panneau qui lui donne lentement l’énergie qu’il a emmagasinée.
« Ah non ! Pas question ! s’écrie Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans atteignent rapidement le panneau qui explose, rendant l’énergie aux gens évanouis.
« Nooon ! crie Atarh. Entraînor, créature du Vide, occupe-toi de lui pendant que j’emmène le peu d’énergie que j’ai pu emmagasiner en lieu sûr !
— Bien maître. »
Atarh disparaît tandis qu’Entraînor reprend sa forme de monstre, grande (au moins deux mètres cinquante) et musculeuse. Il ressemble à un croisement entre un basketteur, un joueur de football américain et une gargouille, et porte une sorte de canon sur le dos. Rain Bow saute de la tribune et atterrit à quelques mètres du monstre.
« Alors, Rain Bow, tu me parais bien gringalet, dit le monstre.
— Mais… ! Je vous permets pas de m’appeler gringalet !
— Il faudrait que tu fasses un peu de sport, je pense. »
À ces mots, Entraînor se plie et son canon pointe vers Rain Bow. Avant que celui-ci ait pu réagir, il lui envoie une dizaine de ballons de basket à la vitesse de boulets de canon. Rain Bow parvient à en éviter quelques uns, mais la salve suivante ne pardonne pas et il est frappé de plein fouet.
« Et hop, une dernière salve et ce sera la fin pour toi, Rain Bow. »
Rain Bow essaie de se relever mais l’attaque a été rude. Entraînor se met en position et se prépare à tirer quand il reçoit un ballon de basket de plein fouet et tombe par terre.
« Qui a osé ? ! crie-t-il en regardant dans la direction d’où venait le ballon.
— Moi ! dit Martin, un ballon à la main. Je t’interdis de toucher à ce garçon !
— On ne m’interdit rien ! » réplique le monstre.
Martin lui envoie le ballon de basket qu’il tient à la main à une vitesse impressionnante, mais le monstre est plus rapide. Il fait un saut de cinq mètres de haut et atterrit derrière Martin qu’il attrape et étrangle avec le bras.
« Tu vas voir ce qu’il en coûte de me défier !
— Arrête ! s’écrie Rain Bow qui a pu se relever. Merde ! Si j’utilise mes pouvoirs, je risque de blesser Martin.
— Tu ne me résisteras pas longtemps, crois-moi ! dit Entraînor à Martin. Je ne sais pas comment tu as pu éviter mon lavage de cerveau, mais tu ne peux rien faire contre ma force !
— Nnnnn… Nnnn… Non ! » s’écrie Martin.
Une lueur semble entourer son corps et ses cheveux prennent une couleur rouge. Martin semble trouver une force nouvelle et parvient à faire une prise au monstre qu’il envoie valdinguer au-dessus de sa tête ! Martin n’y comprend rien lui-même et regarde ses mains, tandis que ses cheveux reprennent une couleur normale.
« Ses cheveux ! s’écrie Niko. C’est lui ! Rain Bow ! L’Arc-en-Ciel de Pouvoir !
— Hein ? »
Rain Bow n’en croit pas ses yeux.
« L’Arc-en-Ciel de Pouvoir ! Vite !
— Euh… Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »
L’Arc-en-Ciel de Pouvoir apparaît. Niko fait un looping autour de lui, laissant une traînée arc-en-ciel. La couleur rouge s’extrait alors de son arche qui perd en luminosité et devient transparente, et se condense en une Amulette identique en forme à celle de Rain Bow, mais de couleur rouge. L’arc-en-ciel incrusté dans cette Amulette est aussi complètement rouge.
Niko attrape l’Amulette avec son bec et la lance vers Martin.
« Martin ! lui crie-t-il. Prends cette Amulette et crie : “Amulette Rouge, métamorphose !” »
Martin prend l’Amulette mais le regarde sans comprendre.
« Vite ! Fais ce que je te dis avant qu’Entraînor ne se relève !
— Euh… OK… Amulette Rouge, métamorphose ! »
Il lève l’Amulette au ciel et son arc-en-ciel rouge se met à briller. Il est entouré d’une boule de lumière rouge et sa transformation s’effectue. Il se retrouve dans sa pose finale, de trois quarts, les bras croisés et le regard dur. Son costume est presque identique à celui de Rain Bow. Cependant, ses bottes sont des rangers rouges, ses gants semblent faits de cuir rouge avec des lacets et s’arrêtent au poignet. L’ourlet de son costume au niveau de la taille est rouge, et les morceaux de tissus accrochés à son Amulette (identiques en forme à ceux de Rain Bow) sont d’un bleu marine tirant légèrement vers le violet. Enfin, ses cheveux sont devenus rouge flamboyant. Entraînor se relève enfin.
« Tiens ! En voilà un autre ! C’est pas grave, il ne fera pas le poids non plus !
— Parce que je ne fais pas le poids ? ! s’écrie Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans entourent le monstre et l’emprisonnent.
« Mais… ! Attends un peu que je me sorte de là...
— Tu n’en auras pas le temps ! crie Martin en levant le bras. Tu vas payer pour ce que tu as osé faire à mon entraîneur et à tous ces gens ! Boule de Feu ! »
Il envoie une boule de feu qui atteint le monstre et l’embrase.
« Noooooooooooooooooooooon ! »
Le feu s’éteint soudain et le monstre tombe en poussière. Atarh réapparaît alors.
« Comment avez-vous fait ? ! Mais… ! Un autre ? ! Vous me le paierez un jour, je vous le promets ! »
Et Atarh disparaît de nouveau. Martin regarde Rain Bow et Niko qui se sont approchés de lui. Rain Bow a l’air heureux d’avoir trouvé un compagnon. Martin est complètement hébété par ce qui vient de lui arriver.
« Ça va ? dit Rain Bow.
— Je… Angel, qu’est-ce qui m’est arrivé ?
— Comment tu m’as reconnu ? !
— Je t’ai vu te transformer dans le couloir… Mais moi aussi je me suis transformé ?
— Comme Angel, tu es un Combattant de l’Arc-en-Ciel, dit Niko. Maniant le feu, tu es physiquement le plus fort de tous. Tu es le guerrier de l’espoir, Red Bow.
— Red Bow…
— Bienvenue Red Bow, dit Rain Bow en lui tendant la main. Je suis heureux d’avoir trouvé un de mes compagnons.
— Euh… je comprends pas encore bien ce qui m’arrive, mais merci. »
Ils se serrent la main. Pendant ce temps, les gens commencent à se réveiller.
« Vite, il faut filer d’ici avant que les gens ne vous voient, dit Niko.
— D’accord, dit Rain Bow. Viens avec nous !
— Je vous suis, dit Red Bow. Euh… comment je fais pour changer de costume ? »
Rain Bow éclate de rire.
« Viens avec moi, dit-il. Je t’expliquerai quand on sera à l’abri des regards. »
Le lundi matin, Lydia discute avec Angel de ce qui s’est passé pendant le match en marchant vers le lycée.
« C’est dommage, je me souviens quasiment de rien, dit-elle. Mais je suis sûre que c’est Rain Bow que j’ai vu partir. Il semble qu’il y avait aussi un autre garçon habillé un peu pareil. Mais je l’ai pas bien vu. Et toi ?
— Moi, tu sais… euh… je suis tombé de la tribune en m’évanouissant, alors…
— C’est vrai, dit-elle en riant. C’était trop drôle quand on t’a retrouvé !
— Bon, ça va, dit Angel, gêné. »
Ils croisent alors la route de Martin.
« Tiens, salut Angel.
— Salut Martin, ça va ?
— Très bien ! Mon entraîneur se porte comme un charme et ils m’ont réintégré dans l’équipe.
— C’est super ! s’écrie Angel.
— Bon, on se voit à midi ?
— OK », dit Angel.
Pendant que Martin s’éloigne, Lydia parle à Angel :
« Dis, on dirait que vous vous entendez bien.
— C’est vrai, réplique Angel. Il est sympa.
— Tu devrais essayer de t’en faire un ami.
— Tu crois ?
— Il est temps que tu aies d’autres amis que moi, c’est normal, dit Lydia.
— Si tu le dis », dit Angel, en pensant à ce qui vient de leur arriver, à Martin et à lui.