Friday, 25 February 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 4 : faites du sport, qu’ils disaient !

Nous retrouvons une nouvelle fois Atarh, le spécialiste du Vide, qui se fait remonter les bretelles par les douze Sages Noirs, dans ce lieu indéterminé et sombre.
« Atarh ! Tu as encore échoué ! Tu nous déshonores tous par tes échecs répétés !
— Veuillez m’excuser, dit Atarh, la tête baissée. Ce jeune garçon est étonnant. Il est plein de ressources et se retrouve toujours sur mon chemin.
— Cela suffit ! Ne cherche pas de prétextes pour ta propre incompétence ! s’écrie un autre Sage Noir.
— Sages Noirs, je n’ai pas complètement échoué. J’ai pu apporter de l’énergie pour notre maître, dit Atarh.
— Cela est vrai, dit un Sage Noir.
— Cela est cependant insuffisant, dit un autre Sage Noir.
— Cela n’est tout de même pas un échec complet, dit un autre… enfin, vous m’avez compris.
— Pour avoir pu apporter de l’énergie humaine à notre maître, nous t’accordons une autre chance », dit un autre Sage Noir.
Atarh commence à avoir le tournis à force d’essayer de les suivre.
« Le maître a besoin de beaucoup plus d’énergie. Pour remonter dans notre estime et dans celle du maître, tu devras en apporter beaucoup plus que ce que tu as fait jusqu’à présent.
— J’y arriverai, dit Atarh, j’ai un plan qui me permettra d’apporter au maître une quantité d’énergie humaine phénoménale.
— Alors va ! ordonne un Sage Noir. Mais tu sais ce qui t’attend en cas d’échec…
— Je le sais », dit Atarh, qui disparaît juste après ces derniers mots.

Atarh réapparaît dans son antre, un lieu sombre dont les murs sont invisibles. Soudain il sent une présence.
« Qui est là ? ! » s’écrie-t-il en se retournant.
Une silhouette est présente dans l’ombre. Elle s’avance vers la lumière et devient enfin visible. C’est un homme blond, portant le même uniforme qu’Atarh. Ce qui frappe chez lui, ce sont ses yeux, aussi uniformément noirs que les yeux d’Atarh sont uniformément blancs.
« Nitarh ! Qui t’as permis d’entrer chez moi ? !
— Tu sais bien que la moindre noirceur est une porte ouverte pour moi, dit tranquillement Nitarh. La moindre ombre dans ton antre est une invitation pour moi.
— Alors qu’est-ce que tu me veux ? ! crie Atarh qui visiblement ne supporte pas la présence de cet intrus.
— Quel accueil ! dit Nitarh en riant. N’ai-je pas le droit de venir en ami ? Tu ne sais pas qu’on parle de ta disgrâce par ici ?
— Tu es jaloux, Nitarh, c’est tout ! Tu es jaloux parce que c’est moi qui ai été choisi pour trouver de l’énergie pour notre maître et pas toi !
— Moi, jaloux de toi ? rie Nitarh. Alors que tes si précieux soldats meurent les uns après les autres sous les coups d’un enfant !
— Si c’est ça qui t’inquiète, sache que ce Rain Bow sera bientôt un mauvais souvenir ! Maintenant laisse-moi ! Je dois préparer mon nouveau plan.
— Je suis curieux de voir ça. Je te souhaite bonne chance », conclut Nitarh sur un ton ironique.
Atarh ne relève pas et Nitarh recule dans l’ombre jusqu’à ce que sa silhouette disparaisse.

Nous retrouvons Angel et Lydia, marchant ensemble pour aller au lycée. Ils discutent tranquillement quand soudain ils sont arrêtés par une bande de voyous.
« Alors les gamins, on va à l’école ? »
Angel et Lydia veulent reculer mais ils se trouvent rapidement encerclés.
« Qu’est-ce que vous voulez ? ! s’écrie Angel.
— Tiens ? Mais c’est que ça parle ces petits roquets », dit l’un des voyous.
Ce dernier attrape Angel par l’épaule et l’envoie contre le mur avant qu’il ait pu réagir. Ces voyous ont au moins 20 ans chacun et Angel n’a aucune chance contre eux.
« Je t’interdis de m’adresser la parole, c’est compris ! »
Angel se tait. Deux autres voyous tiennent Lydia qui en est muette de stupeur et de peur, tandis que le voyou qui a molesté Angel s’avance vers elle.
« Alors ma mignonne, qu’est-ce qu’on fait avec un nain pareil ? Il est même pas capable de te défendre. »
Angel veut se lever mais il est tenu en respect par deux autres voyous. Ils sont cinq contre deux. Soudain, une grande main attrape le voyou qui avançait vers Lydia et l’envoie valdinguer contre le mur, la tête en bas. Le voyou retombe lourdement. Les autres se retournent et voient un garçon leur faire face. Il est très imposant, dépasse d’une tête le plus grand des voyous et il n’a pas l’air content.
« Je vous interdis de toucher à ces gosses, compris ? ! » s’écrie le nouveau venu.
Sa voix est tellement profonde que les voyous, qui ne sont pas très courageux, s’enfuient en courant après avoir relevé leur chef. Angel se relève et va voir Lydia.
« Ça va Lydia ?
— Ça… va… dit finalement Lydia.
— Merci monsieur, dit Angel au garçon qui est intervenu.
— Ne me remercie pas, dit ce dernier d’un ton sec. Tu ferais mieux d’apprendre à te défendre. La prochaine fois, je ne serai pas là pour t’aider. »
Il se retourne et part sans même jeter un dernier coup d’œil sur les gens qu’il a sauvés.
« Il est bizarre ce mec, dit Angel en le regardant partir.
— Tu le reconnais pas ? demande Lydia qui a retrouvé ses esprits. C’est un sport-études de notre lycée. Je crois qu’il s’appelle Martin… Defeux. Il est en seconde, comme nous.
— Mais il est hyper en retard alors !
— Pas du tout, il a 15 ans.
— Hein ? ! Mais il fait au moins 1m90 !
— Je sais, dit Lydia en repérant son cartable. Il paraît que c’est le meilleur joueur de basket junior que le lycée aie jamais compté dans ses rangs.
— Je veux bien te croire, dit Angel en regardant dans la direction de ce Martin. Ça va Lydia ? Tu penses que tu vas pouvoir aller à l’école ?
— Ça va, assure Lydia. Ils n’ont rien eu le temps de faire. On y va ? »
Au-dessus d’eux, Niko a vu toute la scène.
« Martin Defeux… vous sentez quelque chose ? demande Niko.
— Je ne suis pas sûre, répond Aniva. C’est possible. Il faudra le surveiller.
— Je le ferai. »

À midi, Angel se retrouve seul pendant un moment. Soudain, il voit Martin assis sur un banc, dans un coin de le cour du lycée.
« Tiens ? Il est tout seul, se dit-il. Qu’est-ce que je fais ? Je vais le remercier ou je le laisse tranquille ? »
Soudain Martin relève la tête et voit Angel. Il lui fait signe d’approcher. Angel ne sait pas quoi faire mais il finit par le rejoindre. C’est Martin qui commence à parler :
« Qu’est-ce que tu faisais à m’observer comme ça ? Eh ! Tu serais pas le gars avec la fille que j’ai aidés ce matin ?
— Oui, c’est… c’est moi, bégaie Angel. Je te remercie encore une fois pour c’que t’as fait.
— Je t’ai déjà dit de ne pas me remercier, dit Martin d’un ton dur. J’ai fait ce qu’il fallait faire. Mais je ne serai pas là la prochaine fois.
— Tu sais… tu m’as vu : je suis loin d’être bâti comme toi.
— Et alors ? Ça ne dois pas t’empêcher de te défendre !
— J’ai essayé, tu sais…
— Au lieu d’essayer, tu aurais dû le faire !
— Oui… euh… au fait, je m’appelle Angel.
— Angel ? C’est pas courant comme prénom. Moi c’est plus simple, je m’appelle…
— Martin Defeux, je sais. Tu es assez célèbre dans le lycée. C’est grâce à toi que l’équipe de basket a gagné le championnat de France junior l’année dernière. Tu as marqué la moitié des paniers.
— Ouaips, et j’ai bien l’intention de renouveler ça cette année. Au fait, on fait un match d’exhibition samedi prochain. Tiens, c’est payant mais je t’offre ces deux tickets. Ça te dit ?
— Hein ? ! Euh… merci… tu es sûr ?
— Si je te le dis… Allez, prends les tickets avant que je change d’avis.
— Bon, bah… merci, balbutie Angel en prenant les deux entrées que lui tend Martin.
— Merde, il faut que j’y aille ! s’écrie Martin en regardant sa montre. Je vais être en retard pour l’entraînement si ça continue. Salut Angel, content de t’avoir parlé ! »
Martin se lève précipitamment, prend ses affaires et part en courant. Angel reste stupéfait. Lydia qui a vu la scène de loin rejoint Angel.
« Mais… tu parlais avec Martin, non ? Angel, t’es là ? Angel ! »

Tiens, pour une fois, c’est Martin que nous allons suivre. Il a pris le métro pour rejoindre le complexe sportif où il s’entraîne et arrive finalement pile à l’heure pour l’entraînement. Après avoir salué ses équipiers, il attend son entraîneur mais c’est quelqu’un d’autre qui vient les retrouver.
« Bonjour, dit l’homme. Votre entraîneur habituel est tombé malade. Il sera absent pendant quelques jours. Je le remplacerai jusqu’à ce qu’il se soit remis.
— C’est grave ? demande Martin.
— Pas du tout, dit l’homme. Il faut juste qu’il reste au lit quelques jours et il reviendra en pleine forme. Bon, on va commencer par quelques tours de terrain pour s’échauffer. »

Pendant que les basketteurs commencent leur entraînement, dans un des placards du complexe sportif, Atarh se penche sur un homme évanoui.
« Merci de m’avoir donné ton énergie, dit Atarh. Ne t’inquiète pas pour ton équipe, ton remplaçant va très bien s’occuper d’elle. Elle fera un magnifique appât, et samedi je récupérerai une quantité d’énergie extraordinaire. Ha ha ha ha ha ! »

Mercredi midi. Angel sort de la cantine et tombe sur Martin qui se préparait à aller à son entraînement.
« Tiens ! Le p’tit gars Angel. Ça va ?
— Ça va, répond Angel. Mais ne m’appelle pas “p’tit gars”, j’ai le même âge que toi.
— Désolé, dit Martin en riant.
— Tu vas à ton entraînement ?
— Oui, on se prépare pour le match de samedi. Ça a beau être qu’un match d’exhibition, on veut le gagner.
— Pourquoi ? C’est pas suffisant de participer ?
— Bien sûr, sauf quand comme moi on veut devenir joueur à la NBA. Pour y arriver un jour, il faudra que je sois le meilleur des meilleurs. Il faut que j’y aille, salut !
— Eh bah ! Quel programme ! » se dit Angel en regardant Martin s’éloigner.

Martin a rejoint ses coéquipiers, dans la salle de sport où ils s’entraînent.
« Salut les gars ! Dites, vous avez des nouvelles de l’entraîneur ?
— Qu’est-ce que tu veux qu’ça nous fasse ? ! répond sèchement l’un des équipiers. Y’a qu’le match qui est important en ce moment !
— Eh, ça va ? lui demande Martin.
— Bien sûr que ça va ! J’me suis jamais senti aussi bien. Tu veux que j’te le montre en un contre un ? !
— Mais qu’est-ce que t’as ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
— C’est une bonne idée, un contre un, dit soudain le nouvel entraîneur. Allez-y ! ajoute-t-il en envoyant le ballon au garçon en face de Martin.
— Mais…
— Qu’y a-t-il, Martin ? Aurais-tu peur de te faire battre ? demande l’entraîneur.
— Bien sûr que non ! s’écrie soudain Martin. Allons-y ! »
Martin et le garçon qui l’a défié se retrouvent face à face. Le ballon est envoyé en l’air et Martin le rattrape facilement. Il parvient rapidement devant le panier mais au moment de lancer, il sent une douleur soudaine dans le bas du dos. Il s’écroule en lâchant le ballon qui est récupéré immédiatement par son adversaire qui part et marque un panier avant que Martin ait pu se relever. L’entraîneur siffle le point.
« Eh ! C’est pas juste ! s’écrie Martin. Il m’a frappé !
— Je n’ai rien vu, dit l’entraîneur en riant. Et vous ? »
Tous les autres équipiers nient avoir vu quoi que ce soit d’irrégulier. La balle est de nouveau au centre, Martin l’attrape facilement et arrive au panier où il est rejoint pas son adversaire qui se met en position de défense. Martin parvient à le feinter mais son adversaire lui fait un croche-pied et il tombe en lâchant le ballon.
« Eh ! Vous avez vu ? !
— Vu quoi ? » demande l’entraîneur.
Le un contre un continue comme ça pendant dix paniers jusqu’à ce que Martin en ait marre. Il est couvert de bleus et son adversaire lui a même décoché un crochet du droit.
« J’arrête, dit Martin. C’est pas du basket ça ! Vous avez très bien vu qu’il m’a frappé plusieurs fois.
— Comment ça ? tu oserais me traiter de menteur ? demande l’entraîneur, indigné. Ne crois-tu pas que tu te trouves des prétextes pour ta propre faiblesse ? Je ne crois pas que tu mérites ta réputation. Tu ne mérites pas de faire partie de cette équipe.
— Quoi ? ! s’écrie Martin.
— Tu es viré !
— Mais…
— On ne discute pas ! Barre-toi d’ici et ne reviens plus ! »
Les autres garçons commencent à avancer vers lui en fermant les poings. Trop faible pour se défendre, Martin recule en serrant les dents et finit par quitter la salle en pleurant. Dans la régie, en hauteur, séparée de la salle de sport par une vitre, Atarh rit doucement :
« Voilà... enfin débarrassé du seul qui résistait à mon lavage de cerveau. Cette équipe est maintenant parfaite. Samedi sera un beau jour pour moi ! »

Vendredi matin. Angel marche vers le lycée. Lydia n’est pas avec lui mais Niko est sur son épaule. Soudain Angel voit Martin et court le rejoindre.
« Salut Martin !
— Hein ? Ah, salut Angel, dit ce dernier en relevant la tête.
— J’ai hâte de te voir à l’œuvre demain. Lydia et moi on sera là pour t’encourager.
— Vous risquez d’attendre longtemps pour me voir, dit Martin, j’ai été viré de l’équipe.
— Hein ? ! Mais tu es leur meilleur joueur ! Ils ont perdu la raison ou quoi ?
— Je ne suis pas loin de penser comme toi. Depuis que ce nouvel entraîneur est là, mes amis ont changé. Ils sont devenus violents, et l’entraîneur semble les pousser à l’être encore plus.
— Mais c’est dingue !
— En plus, il nous a dit que notre entraîneur était malade, mais j’ai voulu passer chez lui pour prendre des nouvelles et il n’y avait personne. Personne n’a vu notre véritable entraîneur depuis une semaine. Bon, je dois te laisser, j’ai des choses à faire. »
Martin laisse Angel et Niko qui se posent des questions.
« C’est étrange cette histoire, dit Niko.
— T’as raison, acquiesce Angel. Des gens qui deviennent violents soudainement et sans raison, ça ressemble à un coup d’Atarh. Je crois qu’on va quand même aller voir ce match demain.
— Bien parlé », dit Niko.

Lydia et Angel s’installent en haut de la petite tribune.
« Tu es sûr que c’est la meilleure place ? demande Lydia.
— Bien sûr, dit Angel. On aura pas les pieds des autres dans le dos et on verra tout le terrain d’un seul coup d’œil. Et comme c’est qu’une petite tribune, on sera pas trop loin non plus. Regarde. »
Lydia regarde et acquiesce. En fait, Angel a choisi cette place pour descendre plus facilement de la tribune par derrière (et sans témoins) si besoin était. Niko est lui caché sous une autre tribune. Il est arrivé avant tout le monde et a trompé la vigilance des gardiens. Dans la régie, Atarh regarde la salle se remplir.
« Quel monde ! La moisson va être bonne ! »

Dans les couloirs du complexe sportif, Martin passe furtivement, en essayant de ne pas se faire repérer par ses anciens coéquipiers. Il explore chaque placard jusqu’à en trouver un qui est fermé à clef. Qu’à cela ne tienne, un bon coup de pied et il entre dans le grand placard. Il allume la lumière et remarque tout de suite la forme dans un coin. Il s’avance et reconnaît la personne qui est ficelée là.
« Monsieur ! s’écrie-t-il. M’sieur l’entraîneur ! »
Il lui enlève ses liens et le secoue un peu pour le réveiller. L’entraîneur ouvre enfin les yeux.
« ... Martin ? Qu’est-ce que… ? Mon dieu ! Je me rappelle… Ces yeux !
— Quoi ? »
Et l’entraîneur lui raconte comment Atarh lui a volé son énergie.

Le match commence enfin. Mais ça ressemble à tout, sauf à un match de basket-ball. L’équipe de Martin est d’une violence inouïe, et l’arbitre est aveugle (il a évidemment été hypnotisé par Atarh). Le nouvel entraîneur est ravi, l’autre est sur le bord de la crise de nerfs, la foule dans les gradins est prête à exploser.
« Bon, se dit Atarh. L’énergie a atteint son paroxysme. Il est temps d’en faire la récolte. »
Atarh appuie sur un bouton et le panneau électronique qui inscrit les scores dans la salle se met à absorber l’énergie de tout le monde, y compris celle des joueurs et de l’entraîneur adverse. Angel voit les gens, ainsi que Lydia, s’affaisser, et sent lui-même un mal de tête horrible. Il parvient cependant à passer derrière la tribune et à courir à l’abri dans le couloir le plus proche. Niko le rejoint immédiatement.
« Tu as vu ? demande Angel.
— Bien sûr, dit Niko. Transforme-toi vite, ils ont besoin d’aide.
— D’accord. Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »
Une fois sa métamorphose terminée, Rain Bow part avec Niko vers le terrain de basket-ball, tandis que dans un coude du couloir, Martin n’en croit pas ses yeux.
« Mais… C’était Angel… Je rêve ? » se demande-t-il.

Dans la salle de sport, le faux entraîneur s’esclaffe :
« Vous avez réussi, maître Atarh ! L’énergie de tous ces gens sera bien utile !
— Rends-la-leur tout de suite !
— Qui a parlé ? ! »
Rain Bow apparaît au sommet d’une des tribunes.
« Le sport est une belle chose. Il est synonyme d’amitié, de fairplay et d’entraide. Mais tu l’as corrompu pour en faire un instrument de guerre. C’est quelque chose que je ne peux pas supporter ! Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow ! »
Soudain Atarh apparaît, flottant à côté du panneau des scores.
« Rain Bow… toujours là à te mêler de mes affaires. Mais cette fois tu ne pourras pas m’empêcher de récupérer toute cette énergie ! »
Il tend le bras vers le panneau qui lui donne lentement l’énergie qu’il a emmagasinée.
« Ah non ! Pas question ! s’écrie Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans atteignent rapidement le panneau qui explose, rendant l’énergie aux gens évanouis.
« Nooon ! crie Atarh. Entraînor, créature du Vide, occupe-toi de lui pendant que j’emmène le peu d’énergie que j’ai pu emmagasiner en lieu sûr !
— Bien maître. »
Atarh disparaît tandis qu’Entraînor reprend sa forme de monstre, grande (au moins deux mètres cinquante) et musculeuse. Il ressemble à un croisement entre un basketteur, un joueur de football américain et une gargouille, et porte une sorte de canon sur le dos. Rain Bow saute de la tribune et atterrit à quelques mètres du monstre.
« Alors, Rain Bow, tu me parais bien gringalet, dit le monstre.
— Mais… ! Je vous permets pas de m’appeler gringalet !
— Il faudrait que tu fasses un peu de sport, je pense. »
À ces mots, Entraînor se plie et son canon pointe vers Rain Bow. Avant que celui-ci ait pu réagir, il lui envoie une dizaine de ballons de basket à la vitesse de boulets de canon. Rain Bow parvient à en éviter quelques uns, mais la salve suivante ne pardonne pas et il est frappé de plein fouet.
« Et hop, une dernière salve et ce sera la fin pour toi, Rain Bow. »
Rain Bow essaie de se relever mais l’attaque a été rude. Entraînor se met en position et se prépare à tirer quand il reçoit un ballon de basket de plein fouet et tombe par terre.
« Qui a osé ? ! crie-t-il en regardant dans la direction d’où venait le ballon.
— Moi ! dit Martin, un ballon à la main. Je t’interdis de toucher à ce garçon !
— On ne m’interdit rien ! » réplique le monstre.
Martin lui envoie le ballon de basket qu’il tient à la main à une vitesse impressionnante, mais le monstre est plus rapide. Il fait un saut de cinq mètres de haut et atterrit derrière Martin qu’il attrape et étrangle avec le bras.
« Tu vas voir ce qu’il en coûte de me défier !
— Arrête ! s’écrie Rain Bow qui a pu se relever. Merde ! Si j’utilise mes pouvoirs, je risque de blesser Martin.
— Tu ne me résisteras pas longtemps, crois-moi ! dit Entraînor à Martin. Je ne sais pas comment tu as pu éviter mon lavage de cerveau, mais tu ne peux rien faire contre ma force !
— Nnnnn… Nnnn… Non ! » s’écrie Martin.
Une lueur semble entourer son corps et ses cheveux prennent une couleur rouge. Martin semble trouver une force nouvelle et parvient à faire une prise au monstre qu’il envoie valdinguer au-dessus de sa tête ! Martin n’y comprend rien lui-même et regarde ses mains, tandis que ses cheveux reprennent une couleur normale.
« Ses cheveux ! s’écrie Niko. C’est lui ! Rain Bow ! L’Arc-en-Ciel de Pouvoir !
— Hein ? »
Rain Bow n’en croit pas ses yeux.
« L’Arc-en-Ciel de Pouvoir ! Vite !
— Euh… Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »
L’Arc-en-Ciel de Pouvoir apparaît. Niko fait un looping autour de lui, laissant une traînée arc-en-ciel. La couleur rouge s’extrait alors de son arche qui perd en luminosité et devient transparente, et se condense en une Amulette identique en forme à celle de Rain Bow, mais de couleur rouge. L’arc-en-ciel incrusté dans cette Amulette est aussi complètement rouge.

Red Bow's original amulet

Niko attrape l’Amulette avec son bec et la lance vers Martin.
« Martin ! lui crie-t-il. Prends cette Amulette et crie : “Amulette Rouge, métamorphose !” »
Martin prend l’Amulette mais le regarde sans comprendre.
« Vite ! Fais ce que je te dis avant qu’Entraînor ne se relève !
— Euh… OK… Amulette Rouge, métamorphose ! »
Il lève l’Amulette au ciel et son arc-en-ciel rouge se met à briller. Il est entouré d’une boule de lumière rouge et sa transformation s’effectue. Il se retrouve dans sa pose finale, de trois quarts, les bras croisés et le regard dur. Son costume est presque identique à celui de Rain Bow. Cependant, ses bottes sont des rangers rouges, ses gants semblent faits de cuir rouge avec des lacets et s’arrêtent au poignet. L’ourlet de son costume au niveau de la taille est rouge, et les morceaux de tissus accrochés à son Amulette (identiques en forme à ceux de Rain Bow) sont d’un bleu marine tirant légèrement vers le violet. Enfin, ses cheveux sont devenus rouge flamboyant. Entraînor se relève enfin.
« Tiens ! En voilà un autre ! C’est pas grave, il ne fera pas le poids non plus !
— Parce que je ne fais pas le poids ? ! s’écrie Rain Bow. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les rubans entourent le monstre et l’emprisonnent.
« Mais… ! Attends un peu que je me sorte de là...
— Tu n’en auras pas le temps ! crie Martin en levant le bras. Tu vas payer pour ce que tu as osé faire à mon entraîneur et à tous ces gens ! Boule de Feu ! »
Il envoie une boule de feu qui atteint le monstre et l’embrase.
« Noooooooooooooooooooooon ! »
Le feu s’éteint soudain et le monstre tombe en poussière. Atarh réapparaît alors.
« Comment avez-vous fait ? ! Mais… ! Un autre ? ! Vous me le paierez un jour, je vous le promets ! »
Et Atarh disparaît de nouveau. Martin regarde Rain Bow et Niko qui se sont approchés de lui. Rain Bow a l’air heureux d’avoir trouvé un compagnon. Martin est complètement hébété par ce qui vient de lui arriver.
« Ça va ? dit Rain Bow.
— Je… Angel, qu’est-ce qui m’est arrivé ?
— Comment tu m’as reconnu ? !
— Je t’ai vu te transformer dans le couloir… Mais moi aussi je me suis transformé ?
— Comme Angel, tu es un Combattant de l’Arc-en-Ciel, dit Niko. Maniant le feu, tu es physiquement le plus fort de tous. Tu es le guerrier de l’espoir, Red Bow.
— Red Bow…
— Bienvenue Red Bow, dit Rain Bow en lui tendant la main. Je suis heureux d’avoir trouvé un de mes compagnons.
— Euh… je comprends pas encore bien ce qui m’arrive, mais merci. »
Ils se serrent la main. Pendant ce temps, les gens commencent à se réveiller.
« Vite, il faut filer d’ici avant que les gens ne vous voient, dit Niko.
— D’accord, dit Rain Bow. Viens avec nous !
— Je vous suis, dit Red Bow. Euh… comment je fais pour changer de costume ? »
Rain Bow éclate de rire.
« Viens avec moi, dit-il. Je t’expliquerai quand on sera à l’abri des regards. »

Le lundi matin, Lydia discute avec Angel de ce qui s’est passé pendant le match en marchant vers le lycée.
« C’est dommage, je me souviens quasiment de rien, dit-elle. Mais je suis sûre que c’est Rain Bow que j’ai vu partir. Il semble qu’il y avait aussi un autre garçon habillé un peu pareil. Mais je l’ai pas bien vu. Et toi ?
— Moi, tu sais… euh… je suis tombé de la tribune en m’évanouissant, alors…
— C’est vrai, dit-elle en riant. C’était trop drôle quand on t’a retrouvé !
— Bon, ça va, dit Angel, gêné. »
Ils croisent alors la route de Martin.
« Tiens, salut Angel.
— Salut Martin, ça va ?
— Très bien ! Mon entraîneur se porte comme un charme et ils m’ont réintégré dans l’équipe.
— C’est super ! s’écrie Angel.
— Bon, on se voit à midi ?
— OK », dit Angel.
Pendant que Martin s’éloigne, Lydia parle à Angel :
« Dis, on dirait que vous vous entendez bien.
— C’est vrai, réplique Angel. Il est sympa.
— Tu devrais essayer de t’en faire un ami.
— Tu crois ?
— Il est temps que tu aies d’autres amis que moi, c’est normal, dit Lydia.
— Si tu le dis », dit Angel, en pensant à ce qui vient de leur arriver, à Martin et à lui.

Friday, 18 February 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 3 : mais qui sont les ennemis ?

Dans un lieu indéterminé où tout est noir, douze silhouettes encapuchonnées et drapées d’un manteau sombre sont assises en cercle. Rien n’est visible de leur corps : visage, mains et membres sont complètement recouverts par leur manteau, et les douze silhouettes ont l’air identiques. De plus, en fait d’être assises, elles flottent en lévitation, ce qui fait que leur tête est au même niveau que celle de l’homme qui se tient debout au milieu du cercle. Cet homme nous est familier : il s’agit d’Atarh. La silhouette qui lui fait face parle :
« Nous attendons tes explications Atarh. Deux de tes soldats ont disparu et tu n’as pas réussi à apporter l’énergie pour notre maître.
— Veuillez m’excuser, Sages Noirs, réplique Atarh. Mes monstres ont été pris par surprise par un garçon se faisant appeler Rain Bow et possédant d’étranges pouvoirs. Cela n’était pas prévu.
— Tu as fait une erreur, dit un autre Sage Noir d’une voix identique, ce qui oblige Atarh à se tourner vers lui. Tu aurais dû le prévoir.
— Ne vous inquiétez pas, maintenant que je connais l’existence de ce garçon, je ne serai plus pris de court. J’ai un nouveau plan qui nous permettra d’obtenir des énergies humaines en quantité.
— Et comment comptes-tu t’y prendre ? demande un troisième Sage Noir, avec de nouveau cette voix identique, et obligeant de nouveau Atarh à se repositionner.
— J’ai découvert des lieux très fréquentés par les jeunes, principalement les jeunes garçons. Ils y vont pour jouer devant des écrans en appuyant sur des boutons et des manettes. Ils appellent cela “jeux vidéo”. Ces jeux sont stressants, et leur font produire de l’énergie en quantité, mais comme ils ne se dépensent pas physiquement, ils gardent cette énergie en eux. Je vais ouvrir une nouvelle “salle de jeux vidéos” et les jeunes se précipiteront dedans. Il ne me restera plus qu’à pomper toute cette énergie.
— Alors va ! dit un quatrième Sage Noir. Mais n’échoue pas cette fois.
— Je suis à vos ordres », dit Atarh une fois tourné vers ce Sage.
Atarh s’incline, puis son image semble trembler et il disparaît.

Quelques jours se sont écoulés depuis l’attaque du planétarium. Nous sommes un samedi et Angel profite du beau temps qui semble s’être installé en ce mois de février pour se promener un peu dans Paris. Lydia n’a pas pu venir mais Angel est accompagné de Niko qui est posé sur son épaule. Angel lui fait découvrir Paris. Ils sont arrivés Place du Châtelet quand Angel s’arrête de marcher.
« Qu’est-ce qu’il y a ? demande Niko.
— Rien, répond Angel. On est simplement près d’un endroit que j’aime bien. Tu veux le voir ?
— Pourquoi pas ? Qu’est-ce que c’est ?
— Je suis sûr que tu n’as jamais vu un endroit comme ça », dit Angel avec un grand sourire.
Angel change de direction et commence à s’éloigner du fleuve. Il arrive rapidement à l’entrée de la rue Saint-Denis (NdlA : pas besoin de demander aux enfants de ne pas regarder l’écran, Angel n’a pas l’intention d’entrer dans un de ces lieux interdits aux mineurs ni même de passer devant) et entre dans un lieu rempli de monde jouant devant des écrans.
« C’est une salle de jeux, explique Angel en essayant d’être discret (ce qui ne sert à rien de toute façon, étant donné que tous sont obnubilés par leur jeu vidéo et ont oublié qu’il existait quelque chose à l’extérieur). J’aime bien y aller de temps en temps pour voir les nouveautés. Celle-là, c’est une des plus grosses que je connaisse.
— Et que font tous ces gens ? demande Niko.
— Ils jouent aux jeux vidéos. Tu mets une pièce dans la machine et après tu joues. Je vais te montrer, si je trouve un jeu qui me plaît. »
Angel regarde chaque jeu attentivement.
« Beurk ! c’est toujours des jeux de baston, j’ai horreur de ça. Tiens ! Un nouveau truc. »
Angel a trouvé une borne d’arcade qui n’était pas présente la dernière fois. Le jeu ressemble à une sorte de Donjons et Dragons en 3D.
« Je vais essayer ça, dit Angel. 10 francs la partie ! c’est hyper cher ! J’espère que ça en vaut le coup. »
Angel sort une pièce de dix francs et l’insère dans la fente. Comme il a le choix, il prend la difficulté la plus basse, histoire de ne pas perdre tout de suite, et il prend comme personnage un sorcier, pour pouvoir utiliser les sortilèges à leur maximum de puissance. Il commence à jouer devant un Niko perplexe mais le jeu est tellement difficile qu’il perd en deux minutes.
« Merde ! Qu’est-ce que c’est que ce truc ? s’écrie-t-il.
— C’est donc ça jouer aux jeux vidéos, dit Niko. Quel est l’intérêt ?
— Normalement c’est amusant, dit Angel un peu énervé, mais ce jeu-là est nul, trop dur !
— Mouais… »
Niko regarde autour de lui et est étonné de la quantité de jeunes qui jouent aux bornes d’arcade.
« Je ne comprends vraiment pas l’intérêt, dit-il. C’est dépenser son argent pour rien.
— Ça dépend ! Quand le jeu est mieux que cette nullité...
— Bon, on va ailleurs ? Tu m’as dit que tu allais me montrer le Louvre.
— OK, OK, on y va… »
Angel commence à repartir, non sans jeter un dernier coup d’œil furibond au jeu vidéo incriminé. En sortant de la salle de jeux, Niko se pose une question :
« Comment se fait-il que tant de jeunes aillent dans cette salle de jeux ?
— C’est pareil dans toutes les salles de jeu, dit Angel. On aime bien jouer, c’est tout. Y’en a qui préfèrent les jeux de société, les cartes, d’autres jouent au tiercé ou au loto. D’autres font du sport. Et enfin y’en a qui aiment les jeux vidéos. Maintenant, avec les progrès des jeux vidéos, on peut presque se prendre pour un autre personnage et accomplir des missions. Ceux qui veulent se défouler peuvent jouer à des jeux de combat. C’est toujours mieux que boxer son voisin qui n’a rien fait.
— Étrange…
— Bon, je te le montre ce Louvre ou pas ?
— Bien sûr !
— Alors allons-y ! »

Pendant ce temps, un facteur portant des lunettes de soleil entre dans l’immeuble où habite Angel. Il met des feuilles dans chaque boite aux lettres puis ressort. En ressortant, nous le voyons d’un peu au-dessus, ce qui nous permet d’apercevoir ses yeux pendant un instant. Et ce qui frappe, c’est l’absence d’iris et de pupille de ses yeux complètement blancs.

Il est 18h et Angel rentre chez lui. Il est au pied de son immeuble et ne va pas tarder à arriver devant la porte d’entrée.
« Alors, ça t’a plu ? demande-t-il à Niko.
— C’était bien, répond ce dernier. Les monuments sont jolis à Paris.
— Oui. S’il faisait plus souvent beau comme ça ce serait super. »
Angel entre dans son immeuble et jette un coup d’œil dans sa boite aux lettres. Il remarque quelque chose. Il ouvre la boite aux lettres avec sa clef.
« Bof, c’est qu’une pub. »
Il s’apprête à la jeter quand il remarque le mot « vidéos ». Il lit l’affiche :

Découvrez la nouvelle salle de jeux
« Black Games »
Tous les jeux vidéos les plus récents et les plus performants à 1F la partie !
Plus de 50 bornes d’arcade écran géant
Ouverture le 22 février
Adresse: 55, rue de Rivoli, métro Hôtel de Ville

(NdlA : ne cherchez pas de salle de jeux au 55, rue de Rivoli, je ne sais même pas ce qu’il y a là-bas ! Et puis j’ai le droit d’inventer, après tout. Si je ne me trompe pas, Rain Bow n’existe pas dans ce monde-ci. Quoique, si un jour vous voyez s’ouvrir une salle de jeux au 55, rue de Rivoli…)

« 1 franc la partie ! s’écrie Angel. Mais c’est génial ça !
— Bof, dit Niko qui a aussi lu l’affiche.
— Dès lundi j’y vais ! » continue Angel en grimpant les marches en courant.
Arrivé en haut, il est bien entendu complètement essoufflé et il rentre chez lui en respirant bruyamment.
« Salut… tata…
— Bah alors ? ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ? lui demande-t-elle.
— Rien… j’ai monté... les marches… en courant… »
Angel défait ses chaussures et retrouve son souffle.
« Qu’est-ce que tu as à la main ? lui demande sa tante.
— Rien, juste une pub », répond-il en lui tendant la feuille.
Sa tante la lit.
« J’espère que tu ne comptes pas passer ton temps dans cet endroit, dit Patricia d’un ton sévère.
— T’inquiète pas, essaie de la rassurer Angel. J’y passerai lundi à l’ouverture et ce sera tout.
— Oui… dit sa tante manifestement peu convaincue. En attendant fais plutôt tes devoirs, d’accord ?
— J’y vais tata ! »

Le lundi matin, Angel arrive dans son lycée. Il porte Niko à l’épaule. Lydia est déjà arrivée.
« Salut Angel, dit cette dernière. Bien révisé pendant ce week-end ?
— Révisé ? Qu’est-ce qu’il y avait à réviser ?
— Ne me dis pas que tu as oublié qu’on a contrôle d’histoire demain matin, dit-elle avec un ton de reproche.
— Contrôle d’histoire ? ! s’écrie Angel en portant ses mains à la tête. J’avais complètement oublié ! J’ai rien révisé du tout ! Comment je vais faire ? !
— Pas la peine de paniquer, je vais t’aider ce soir si tu veux.
— C’est vrai Lydia ? Tu ferais ça pour moi ?
— Bien sûr ! dit-elle en souriant. Ce soir tu viens chez moi, tu manges chez moi et on révise l’histoire ensemble. D’accord ?
— Ça va pas déranger tes parents ?
— T’inquiète pas pour ça, ils seront ravis.
— Bon, bah d’accord. Tant pis pour la salle de jeux.
— La salle de jeux ? tu parles de la nouvelle salle de jeux qui ouvre aujourd’hui ?
— Oui. Pourquoi ? t’as aussi reçu une pub ?
— Pas seulement moi, dit Lydia. J’ai l’impression que Paris a été inondé de pubs. Ici au lycée tout le monde ne parle que de ça, surtout les garçons d’ailleurs. Ils vont tous s’y précipiter ce soir si ça continue.
— Eh bien… Finalement, tant mieux que j’y aille pas aujourd’hui, ça aurait été noir de monde. Bon, on va en cours ?
— OK. Tu emmènes ton oiseau ?
— Niko ? Non, il va s’envoler. Tiens, tu vois, il a compris.
— Tu ne trouves pas bizarre que cet oiseau te suive comme ça ? Il est vraiment intelligent en plus.
— Tu trouves ? demande Angel avec un sourire gêné. Je ne me suis pas posé de questions. »

Plus tard, en fin d’après-midi, au 55 rue de Rivoli, le gérant de la salle de jeux « Black Games » décide, vu la foule qui attend à l’entrée, qu’il est l’heure d’ouvrir. Il met le disjoncteur en route et allume toutes les lampes ainsi que les machines d’arcade. Effectivement, ce sont toutes des machines de dernière génération, particulièrement performantes. Il lève ensuite le rideau métallique devant les portes d’entrée, ce qui a pour effet de rendre la foule encore plus fébrile, puis il ouvre la porte à clef en se retirant prestement du chemin car la foule se précipite à l’intérieur. Rapidement, la salle est bondée et chaque borne d’arcade a son ou ses joueurs qui l’essaient. Une fois le flot humain passé, le gérant rejoint sa caisse, un peu en retrait. Il fait de la monnaie à quelques personnes qui n’avaient que des billets sur eux, puis il se retrouve à ne rien faire. Derrière lui, une silhouette apparaît soudain. Bien que dans l’ombre, on reconnaît Atarh. Il prend la parole :
« Alors, comment cela se passe-t-il ?
— Comme vous l’aviez prévu, maître, dit le gérant. Les jeunes se sont bousculés pour pouvoir entrer dans cette salle de jeux. Ils sont vraiment énervés et ne veulent qu’une chose : jouer à nos jeux.
— Les imbéciles. Plus ils seront énervés, plus cela fera d’énergie que nous pourrons récolter grâce à ces bornes d’arcade spéciales. J’ai vraiment eu une idée géniale cette fois. »
Et il disparaît en riant, tandis que nous voyons des flots d’énergie quitter le corps des joueurs pour être absorbés par les bornes d’arcade.

Le lendemain, Angel est avec Lydia. Ils sortent du contrôle d’histoire.
« Eh bien, merci de m’avoir aidé, sinon j’étais mal, dit Angel.
— Y’a pas de quoi, répond Lydia. De toute façon, ça m’a fait réviser aussi ! »
Soudain Lydia se fait bousculer par un garçon qui sortait de la classe et qui continue de marcher tranquillement comme si de rien n’était. Elle tombe mais Angel la rattrape et tourne la tête vers le garçon qui s’éloigne.
« Eh ! T’aurais pu faire gaffe ! lui crie-t-il. Et c’est pas impoli de s’excuser ! »
Le garçon se retourne, mais son regard est tellement chargé de haine qu’Angel en a le souffle coupé.
« Elle avait qu’à pas être sur mon chemin ! dit-il durement. Et la prochaine fois que tu me parles sur ce ton, tu seras bon pour te faire fabriquer un dentier ! »
Le garçon se détourne et continue son chemin.
« Ça va ? demande Angel à Lydia.
— Oui, répond-elle. J’ai juste perdu l’équilibre. C’est bizarre, d’habitude Manu n’est pas méchant comme ça.
— T’as vu son regard ? On aurait dit quelqu’un d’autre !
— En y repensant, t’as remarqué que tout le monde est bizarre aujourd’hui ? demande Lydia. Surtout les garçons…
— Maintenant que tu me le dis… c’est vrai qu’ils ont pas l’air dans leur assiette. Je me demande ce qu’il leur est arrivé.
— Je sais pas, dit Lydia en se relevant. Tiens ? Regarde Angel, il a laissé tomber ça. »
Lydia ramasse une feuille par terre. C’est une publicité pour la salle de jeux « Black Games ». Lydia regarde Angel d’un air interrogateur. Ce dernier fixe la publicité des yeux. « Est-ce que ça se pourrait que… ? » se demande-t-il.

L’après-midi, après avoir dit au revoir à Lydia, Angel retrouve Niko dans la rue. Niko se pose sur son épaule. Comme Angel ne prend pas son chemin habituel, Niko lui demande :
« Qu’est-ce que tu fais ?
— Il faut qu’on aille voir ce qui se passe dans la nouvelle salle de jeux. Les gens qui y ont été hier ont tous un comportement bizarre.
— Ils ont dû trop jouer, dit Niko dans un soupir, ça leur est monté à la tête.
— Je suis sérieux, dit Angel. Il y a quelque chose de louche. Jouer aux jeux vidéos n’a jamais rendu violent qui que ce soit, surtout en une journée. J’ai un mauvais pressentiment.
— Je viens avec toi alors. Mais je pense que tu t’inquiètes pour rien.
— J’espère… »

Angel sort de la station de métro « Hôtel de ville » et retrouve Niko qui avolé jusque là.
« C’est par là », dit Angel.
Il atteint rapidement la rue de Rivoli et voit la façade de la nouvelle salle de jeux, avec un grand « Black Games » en lettres gothiques au-dessus de l’entrée.
« C’est pas du meilleur goût, commente-t-il. Niko, reste dehors. Ça ferait bizarre un garçon avec un oiseau sur l’épaule dans ce genre d’endroit. Si mon pressentiment est bon, je préfère ne pas attirer l’attention.
— Soit prudent quand même, dit Niko. Ne te jette pas dans la gueule du loup.
— T’inquiètes pas. »
Niko s’envole et se perche non loin, de façon à bien voir ce qui se passe à l’entrée de la salle de jeux. Angel veut passer la porte mais il se retrouve bousculé et manque de se faire piétiner par un groupe qui sort de la salle et continue à marcher sans faire attention aux autres. Angel n’a pu s’empêcher de remarquer les regards haineux de ces personnes. Il finit par entrer dans la salle. Elle est bondée et aucune borne d’arcade n’est libre. Au contraire, il y a même des files d’attente et des gens qui se disputent à l’intérieur. Angel fait le tour de la salle. Mis à part la mauvaise humeur générale, il ne voit rien de particulier. Mais son sixième sens continue à le titiller. Non loin de lui, une borne d’arcade se libère. Comme personne ne semble sauter immédiatement dessus, Angel va regarder le jeu qui s’y trouve. C’est encore un jeu de combat, mais il ne l’a jamais vu auparavant. Le graphisme 3D de ce jeu est particulièrement réussi, mais ça reste un jeu de baston. Angel regarde l’écran. Il se dit que finalement, il a bien envie de faire une partie. Il sort une pièce de 5F et commence à l’approcher de la fente.
« Mais qu’est-ce qui m’arrive ? pense-t-il soudain. Je déteste ce genre de jeux ! »
Il essaie de retirer sa main, mais elle continue à avancer vers la fente. Il utilise alors son autre main et parvient à reprendre le contrôle de son corps. C’est alors qu’il sent la machine essayer de l’attirer. En essayant de résister, tout se met à tourner autour de lui.
« J’ai mal à la tête ! Cette machine essaie de me voler mon énergie ! »
Il parvient à s’écarter de la machine non sans mal et essaie d’atteindre la porte d’entrée, mais il a énormément de mal à avancer. Dans un brouillard, il voit les autres joueurs qui ne semblent pas faire attention à lui. Ils sont comme hypnotisés. Il finit par poser la main sur la porte d’entrée et se sent soudain mieux. Il se met à courir et tourne dans la première ruelle vide qu’il trouve. Niko qui l’a vu sortir en courant l’a rejoint.
« Qu’est-ce qui se passe ? demande-t-il.
— Ces machines ne sont pas normales ! s’écrie Angel en attrapant son Amulette. Elles hypnotisent les gens qui y jouent et leur volent leur énergie ! J’ai failli me faire avoir !
— Tu es sûr de toi ?
— Plus que sûr ! Cette salle de jeux est l’œuvre de nos ennemis ! Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »
Une fois transformé, Angel retourne dans la salle de jeux.
« Allez-vous-en ! crie-t-il aux joueurs. Ces machines sont maléfiques ! »
Personne ne réagit. Les joueurs ne se rendent même pas compte de la présence de Rain Bow.
« Mais… Je vous ai dit de vous en aller ! Ces bornes d’arcade vous volent votre énergie ! Vous allez m’écouter, oui ? !
— Ça ne sert à rien, Rain Bow, dit Niko. Ils sont en état d’hypnose. Il faut quelque chose de plus fort pour les réveiller. J’ai une idée. Fais apparaître l’Arc-en-Ciel de Pouvoir.
— D’accord. Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »
Rain Bow fait apparaître l’Arc-en-Ciel de Pouvoir et Niko fait un looping autour de cet objet. Il en ressort complètement bleu et se met à voler rapidement au-dessus des joueurs, laissant derrière lui une trainée bleue. Cette trainée se transforme en une grande quantité d’eau qui tombe sur tous les joueurs. Ces derniers réagissent enfin et semblent se réveiller de leur transe. Ils paraissent désorientés.
« Bien joué Niko !
— Qui a osé ! » crie soudain une voix au fond de la salle.
Quelqu’un s’avance. C’est le gérant de la salle de jeux.
« Qui es-tu ? !
— Ces jeunes gens ne voulaient que découvrir de nouveaux jeux vidéos et s’amuser un peu, mais tu as fait de leur passe-temps un piège pour leur voler leur énergie. C’est plus que ce que je peux accepter ! Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— C’est donc toi Rain Bow ! Tu veux te mesurer à moi ? »
Le gérant recommence à avancer, et change de forme en même temps. Son corps devient uniformément noir et se couvre d’une sorte d’armure technologique, dont un masque de métal avec des yeux rouges et des antennes télescopiques en guise d’oreilles.
« Nous allons bien voir qui est le plus fort, dit le monstre d’une voix synthétique.
— Sortez d’ici ! » crie Rain Bow aux joueurs.
Ceux-ci commencent à paniquer et ne se font pas prier. En quelques secondes, Rain Bow et Niko se retrouvent seuls avec le monstre.
« Notre troupeau était formé et offrait son énergie à notre maître, mais tu as tout gâché. Tu vas le payer ! »
Le monstre touche une borne d’arcade. il prend un instant la forme d’un homme en kimono, puis se retourne vers Rain Bow en criant : « Shoryuuken ! ». Rain Bow parvient à éviter la boule d’énergie qu’il lui a envoyée de justesse. Pendant ce temps, la créature s’est approché d’une autre borne d’arcade et a pris pendant un instant une autre forme. Il lance alors une sorte de corde terminée par une lame que Rain Bow évite encore de justesse.
« Ces attaques ! Ce sont des attaques de personnages de jeux vidéos ! C’est à moi de jouer maintenant ! Et moi, mon attaque n’est pas une copie ! Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les Rubans Arc-en-Ciel volent vers le monstre mais rebondissent sur son armure.
« Oh non ! s’écrit Rain Bow. Si mon attaque rebondit, comment je vais faire ? !
— Il tient son pouvoir des machines de cette salle ! lui crie Niko qui a bien observé toute la scène.
— Et alors ? Oups ! » réplique Rain Bow qui vient d’éviter une nouvelle attaque de la créature.
Niko refait un looping autour de l’Arc-en-Ciel de Pouvoir et en sort rouge. Avant que le monstre, focalisé sur Rain Bow, ait pu réagir, Niko passe au-dessus de lui en larguant une boule de feu qui enflamme son costume.
« Ça va l’occuper un moment, dit Niko, content de lui, en revenant vers Rain Bow. En détruisant les bornes d’arcade, tu détruis son pouvoir du même coup ! continue-t-il. Emprisonne-le avec ton pouvoir pour qu’il ne puisse pas se défendre.
— L’emprisonner ? s’interroge Rain Bow.
— Les Rubans Arc-en-Ciel peuvent aussi servir à ça ! Vite !
— ... Bon. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les Rubans Arc-en-Ciel repartent à l’attaque, mais cette fois-ci s’enroulent autour de la créature et l’emprisonnent au moment où celle-ci avait fini d’éteindre les flammes sur son costume.
« Maintenant, les bornes d’arcade ! Rubans Arc-en-Ciel ! Enroulez-vous ! »
Cette fois, les Rubans partent en spirale et frappent toutes les machines qui s’illuminent et disparaissent une par une.
« Nooooooooooooooooon ! » crie le monstre.
Ce dernier s’illumine aussi et tombe en poussière. Rain Bow se décontracte et soupire légèrement.
« Impressionnant, tu as eu Vidéor », dit une voix.
Rain Bow se retourne et voit Atarh, flottant debout à mi-hauteur. Il est frappé par les yeux complètement blancs de cette apparition.
« Qui es-tu ? !
— Je suis Atarh, le spécialiste du Vide. Les trois créatures que tu as vaincues étaient trois de mes soldats. Mais ne te réjouis pas trop vite, ce n’était que des monstres minables. Tu as gagné une bataille, mais je gagnerai la guerre. Retrouve-toi de nouveau sur mon chemin et je serai sans pitié. »
Sur ces mots, Atarh disparaît.
« Atarh, le spécialiste du Vide ? Tu le connais Niko ?
— Non, mais maintenant qu’on connaît le nom d’un de nos ennemis, Aniva va pouvoir commencer ses recherches. Allez, on rentre Angel. Angel ! regarde autour de toi ! »
Angel regarde. Les affiches accrochées un peu partout ont disparu, les murs ont pris un aspect sale, comme si l’endroit n’avait pas été occupé depuis des mois. Même les vitres à l’entrée sont peintes en blanc, comme un magasin à louer vide.

Dans ce lieu sombre et indéterminé, Atarh réfléchit.
« Rain Bow, tu as encore vaincu un de mes soldats, et fait échouer mes plans pour la troisième fois consécutive. Je ne peux pas tolérer un tel affront. Tu me le paieras cher ! Ce que tu ne sais pas cependant, c’est que j’ai récupéré l’énergie que les machines avaient emmagasinée. Le maître sera content ! »

Le lendemain au lycée, Angel retrouve Lydia.
« Devine, dit Lydia avant même de lui dire bonjour.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demande Angel.
— Manu m’a appelé hier soir pour s’excuser de sa conduite. Il m’a dit qu’il ne comprenait pas ce qui lui était arrivé.
— C’est bien qu’il se soit excusé, dit Angel, repensant au événements de la veille. Et les autres ?
— Tous redevenus normaux ! Au fait, il paraît que le prof ne peux pas corriger le contrôle d’histoire d’hier. Il y aurait trop de copies “bizarres”. Alors il va certainement le faire refaire.
— Hein ! Oh nooooooon ! » s’écrie Angel.

Pendant ce temps, au sommet du toit du bâtiment principal du lycée, Niko discute avec Aniva.
« Il semble avoir pris conscience de son rôle de Combattant de l’Arc-en-Ciel, dit la voix d’Aniva.
— Oui, dit Niko, ça a été vite. Je suis impressionné. Il a encore beaucoup à apprendre, mais tout cela est très prometteur.
— Si seulement je comprenais pourquoi lui seul pouvait devenir Rain Bow… Tu m’as donc dit que cet être s’appelle Atarh, le spécialiste du Vide.
— Exactement.
— Ce nom me dit quelque chose, mais je n’arrive pas à me rappeler quoi.
— J’ai eu la même impression, acquiesce Niko. Mais c’est comme si quelque chose m’empêchait de me souvenir.
— Je vais faire des recherches, dit la voix d’Aniva. Toi, continue à veiller sur Angel.
— Bien sûr », dit Niko.

Friday, 11 February 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 2 : une sortie mouvementée

Le professeur de sciences physiques termine le cours car la cloche sonne.
« Et n’oubliez pas de me donner les autorisations de vos parents pour la sortie de demain. Laissez-les sur le bureau ! » crie-t-il pour se faire entendre dans le brouhaha de rangement d’affaires et de fermeture de cartable.
Angel sort de la salle de classe et rejoint Lydia. Elle paraît toute excitée.
« Ça va être génial ! dit-elle. J’ai jamais été au Palais de la Découverte. On va même aller au planétarium. Hé ! Angel, ça va ?
— Hein ? Euh… oui, t’inquiète pas, répond Angel en riant, j’suis dans la lune aujourd’hui.
— J’ai vu ça. Alors, ça te fait rien d’aller dans un planétarium ?
— Hein ? Euh… si, bien sûr. Ça va être sympa.
— Sympa seulement ? ! Mais on va voir les étoiles comme si on était dans l’espace ! C’est pas ici qu’on risquerait de voir ça avec la pollution.
— C’est vrai… Bon, il faut que j’y aille. J’ai promis à ma tante de rentrer pas trop tard. On se voit demain matin comme prévu ? demande Angel.
— Bien sûr, répond Lydia. Je viendrai te chercher avec mes parents. Salut !
— Salut Lydia ! »
Angel prend l’escalier, traverse la cour et sort enfin du lycée. Il commence à avancer dans la rue pour prendre le métro, quand il voit une silhouette familière perchée sur une grille. Il vérifie que personne ne regarde et commence à parler :
« Niko ! tu as décidé de me surveiller ou quoi ? !
— Qu’est-ce que tu racontes ? demande Niko. Je suis chargé de t’aider à mener à bien ta mission, tu as oublié ?
— Ma mission ? Attends, hier, une prêtresse qui apparaît comme ça et qui me dit que j’ai été élu pour protéger la Terre, un monstre qui m’attaque… J’aurais pu me faire tuer ! Qu’est-ce que tu veux que je fasse tout seul ?
— C’est bien pour ça qu’il nous faut trouver tes compagnons le plus rapidement possible, réplique Niko.
— Mes compagnons ? Mais comment je vais les reconnaître ?
— Je n’en sais rien encore. Mais je sais que le moment venu, nous saurons qui ils sont.
— Mes compagnons… muse Angel. Mais ce monstre, tu sais d’où il venait ?
— Je n’en ai aucune idée, malheureusement. C’est ce qu’il nous faudra découvrir.
— Brrr… pourquoi c’est tombé sur moi ? se demande Angel. Bon, il faut que je rentre. On se retrouve chez moi ? Désolé, je ne peux pas t’emmener, je ne crois pas que les oiseaux soient autorisés dans le métro. »
Angel commence à avancer vers la bouche de métro tandis que Niko le regarde partir.
« Pauvre Angel, se dit Niko. Il n’avait rien demandé, et le voilà Combattant de l’Arc-en-Ciel.
— Nous n’avions pas le choix, dit la voix d’Aniva.
— Je sais bien, dit Niko. Sa situation n’en est que plus pénible. »

Pendant ce temps, dans un lieu indéterminé, une silhouette cachée dans l’ombre regarde une image qui apparaît dans une déchirure de la noirceur qui l’entoure. Par cette déchirure, on voit, d’un point de vue assez haut, l’entrée du Palais de la Découverte.
« Ce lieu est rempli de gens qui viennent s’y amuser, dit la silhouette. Des groupes de jeunes conduits par des adultes s’y rendent souvent, sous prétexte “d’éducation”. Ils s’enferment même dans une salle pour y voir un ersatz de ciel étoilé qu’ils ne peuvent plus voir à l’extérieur. C’est un lieu qui regorge d’énergie ! Créature du Vide, apparais ! »
Derrière la silhouette, l’air semble se distordre, puis forme une bulle qui implose et fait apparaître une silhouette difforme et indistincte.
« Vous m’avez appelé, maître ? demande le monstre de sa voix grinçante.
— Oui Stellor. Je veux que tu remplaces le responsable du planétarium de ce lieu, dit-il en montrant l’image du doigt, et que tu voles l’énergie des humains qui iront à l’intérieur. Attaque-toi spécialement aux groupes de jeunes, ce sont eux qui ont les plus grandes réserves. Et si on essaie de te résister, je t’autorise à tuer. Mais seulement en dernier recours ! Les humains nous sont plus utiles vivants.
— Bien maître, vos désirs sont des ordres, dit la créature avant de disparaître.
— Quant à moi, dit la silhouette, je vais continuer à le surveiller. Je comprendrai peut-être pourquoi Ramassor a échoué la dernière fois. »
La silhouette avance vers la déchirure, et à la lumière de l’image, on distingue enfin ses traits. C’est un homme brun vêtu d’un uniforme bleu sans épaulettes, portant en écusson un arc-en-ciel noir inversé. Mais le plus étrange, ce sont ses yeux blancs, sans iris ni pupilles.
« Personne ne pourra me vaincre ! Je volerai l’énergie de tous ces humains ! »
Et il éclate d’un rire de maniaque.

Le lendemain matin, chez Angel. On sonne à l’interphone.
« J’y vais ! crie Angel. Ça doit être Lydia. Oui ? dit-il au combiné de l’interphone.
— Angel, c’est Lydia, on t’attend en bas.
— J’arrive, Lydia. »
Il raccroche l’interphone et mets ses chaussures. Sa tante arrive devant lui.
« C’était Lydia, lui dit Angel. Ses parents m’attendent.
— Bien, réplique sa tante. Tu rentres à quelle heure ce soir ?
— Pas tard je pense. Vers six heures. Bon, j’y vais », dit Angel en se relevant.
Il fait la bise à sa tante qui lui dit :
« Bien. Amuse-toi bien. »
Angel n’a pas le temps de répondre, car quelque chose file entre sa tante et lui, et il se retrouve avec Niko sur l’épaule. Sa tante sourit.
« Il a envie de venir avec toi j’ai l’impression. C’est bizarre, on dirait qu’il t’a adopté.
— C’est bizarre, en effet, dit Angel sur un ton mal assuré. Bon, j’y vais. Salut ! »
Il passe la porte tandis que sa tante lui dit au revoir.
« Niko, tu devrais éviter de faire ça, tu vas te faire remarquer, dit Angel dans l’ascenseur.
— Je viens avec toi, réplique Niko. L’ennemi pourrait réapparaître.
— Il n’en ai pas question ! Les oiseaux ne sont pas autorisés dans le Palais de la Découverte. Et puis… merde ! on arrive en bas. Écoute, envole-toi par la fenêtre de derrière. Si Lydia nous voit ensemble, elle va se poser des questions. Il vaut mieux attendre un peu.
— En tout cas, je ne serai pas loin.
— Fais comme tu veux, dit Angel qui marche vers la porte d’entrée de l’immeuble.
— Salut Angel, dit Lydia quand celui-ci passe la porte d’entrée.
— Salut Lydia. On y va ?
— Oui. Suis-moi, mes parents se sont garés un peu plus loin. »

Dans le planétarium, le responsable prépare les sujets du jour sur son ordinateur. Il sent une présence et lève la tête, et stupéfait voit son sosie le dévisager !
« Mais… Qu’est-ce… ? parvient-il à articuler.
— Je suis venu te remplacer, dit le sosie de sa voix grinçante (NdlA : eh oui, c’est bien le monstre déguisé). Dors bien ! »
Sans pouvoir réagir, l’homme se sent de plus en plus faible et s’évanouit. Son énergie est volée par le monstre.
« Bon, préparons-nous maintenant », dit le monstre en cachant le corps de l’homme sous le bureau et en prenant sa place.
Pendant ce temps, Angel et Lydia ont rejoint leur classe. Elle est encadrée aujourd’hui par les profs de sciences physiques et de biologie. La prof de biologie prend la parole :
« Bon, voici le programme aujourd’hui. Ce matin, nous ferons une visite guidée du Palais de la Découverte. Toute la classe restera ensemble. Nous mangerons ensuite à midi et demie et vous aurez deux heures de liberté où vous pourrez faire ce que vous voulez dans le Palais. Restez sages tout de même, nous ne serons jamais très loin. À trois heures, tout le monde devra se retrouver devant le planétarium. Et je n’accepterai pas les retards, c’est bien compris ?
— Oui madame, répond la classe en chœur, et avec un soupir d’impatience.
— Nous vous redirons ça quand même ce midi, dit le prof de physique. N’oubliez pas qu’on vous demandera un résumé de ce que vous aurez appris durant cette journée et qu’il sera noté.
— Oooh… (soupir résigné de tous les élèves)
— Bon, allons-y, dit la prof. Suivez-moi calmement. »

14h00 (NdlA : eh oui, je vais quand même pas vous décrire la visite guidée du Palais de la Découverte. Ce serait long et inintéressant pour l’histoire). Angel et Lydia profitent des deux heures de temps libre pour faire toutes les expériences amusantes du coin “Mécanique”.
« Eh, regarde Lydia, avec ça tu devrais pouvoir me soulever », dit Angel.
Il s’assied sur l’endroit prévu à cet effet dans ce dispositif fondé sur le principe du levier.
« On va voir ça », dit Lydia.
Elle tire la corde de l’autre côté du levier et parvient sans problème à soulever Angel.
« Bravo, dit Angel tandis qu’elle le repose.
— C’était vachement facile avec ça », dit Lydia, étonnée.
Angel essaie de se relever, mais un des boutons de son manteau est restée coincé entre l’arche de métal et le siège qu’elle supporte. Ayant voulu se relever trop vite, Angel fait l’expérience malheureuse de la loi de l’action et de la réaction et se retrouve projeté en arrière. Il tombe les quatre fers en l’air, tandis que son bouton se décroche en faisant un bruit de cloche sur le matériel. Lydia éclate de rire.
« Au lieu de rire, si tu m’aidais à me relever », grogne Angel.
Mais cela fait rire Lydia encore plus, ce qui oblige le pauvre Angel à se lever tout seul.
« Bon, dit Angel en brossant la poussière de ses manches, on va voir l’Électricité ? Il doit y avoir une mini-conférence à deux heures et demie.
— Elle va pas être trop longue ? demande Lydia en s’essuyant les larmes qui lui coulent des yeux.
— On partira au milieu s’il le faut. On y va ?
— OK. »

14h50. Niko est parvenu à entrer dans le Palais de la Découverte sans se faire remarquer, en volant constamment au plafond et en se cachant dans tous les recoins possibles et imaginables. Il remarque alors un groupe de gens qui ont l’air bizarre. Ils marchent lentement, comme des automates, et leur visage est inexpressif.
« C’est bizarre, se dit-il. On dirait qu’ils manquent d’énergie. D’énergie ? ! »
Niko vole rapidement vers l’endroit d’où viennent ces gens, et se retrouve devant le planétarium, où il sent une concentration d’énergie énorme ! De plus, il reconnaît ceux qui attendent leur tour pour entrer dans le planétarium : la classe d’Angel ! Mais pas de trace de ce dernier.
« Vite, il faut que je le trouve. Les ennemis sont ici ! »

« Bon, cette fois j’y vais, j’ai pas envie d’être en retard.
— D’accord Lydia, dit Angel. Vas-y, je te rejoins tout de suite.
— C’est toi qui vas être en retard.
— Ne t’inquiète pas. Je viens dans cinq minutes, je veux voir la fin de la conférence.
— Bon, à tout de suite », dit Lydia.
Celle-ci marche vite et arrive deux minutes après devant le planétarium. Les autres élèves sont déjà entrés et la prof de biologie est à la porte.
« Installe-toi, dit cette dernière. Et Angel ?
— Il doit arriver dans un instant, madame, répond Lydia.
— Bon, j’espère qu’il va se dépêcher. »
Lydia s’installe, mais au moment où elle s’assied, la porte du planétarium se ferme, manquant d’écraser la prof qui se retrouve enfermée avec ses élèves. Elle essaie d’ouvrir la porte, mais elle semble bloquée et ne bouge pas d’un millimètre. De sa voix grinçante, le faux présentateur dit alors :
« Bonjour à tous, bienvenus au planétarium. Vous êtes venus voir les étoiles… »
En disant cela, la lumière s’éteint et un ciel étoilé apparaît sur le plafond en forme de coupole.
« ... mais j’ai décidé qu’aujourd’hui, le sujet de la conférence sera : “Donnez-moi tous votre énergie !” »
À ces mots, tous les gens dans le planétarium se sentent mal et s’évanouissent tandis que le planétaire (NdlA : c’est la machine qui simule les étoiles) se remplit d’énergie. Le monstre exulte :
« Toute cette énergie ! le maître sera content ! »

Pendant ce temps, Niko a retrouvé Angel qui est en train de se lever, la conférence étant terminée. Il se pose au sommet d’un mur.
« Angel », murmure-t-il pour essayer de l’attirer.
Mais Angel n’entend pas et continue à marcher tranquillement. Niko décide d’employer les grands moyens et se pose sur l’épaule d’Angel, tant pis pour la discrétion. Angel sursaute mais heureusement ne crie pas. Personne ne semble avoir remarqué quoi que ce soit.
« Qu’est-ce que tu fous là ? murmure Angel.
— Suis-moi, murmure Niko, les ennemis sont ici.
— Quoi ? ! »
Niko s’envole de nouveau au plafond. Angel le suit en essayant de paraître le plus naturel possible et se retrouve dans un coin désert.
« Qu’est-ce qui se passe ?
— Il y a un ennemi au planétarium, les gens qui en sortent sont vidés de leur énergie, dit Niko.
— Le planétarium ? Lydia !
— Transforme-toi et suis-moi, dit Niko, j’ai vu un moyen pour entrer dans le planétarium discrètement.
— Me transformer ?
— Sinon, comment pourras-tu vaincre cet ennemi ?
— D’accord. Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »
Une fois transformé, Angel suit Niko, dans les couloirs interdits au public qui permettent d’atteindre le planétarium. Pendant ce temps, dans ce dernier, le monstre qui a toujours l’aspect du présentateur savoure sa victoire.
« Cette récolte était particulièrement bonne ! Ces jeunes gens regorgent d’énergie ! Le maître sera définitivement très content.
— N’en sois pas si sûr !
— Qui est là ? ! »
La lumière s’allume dans le planétarium (merci Niko), montrant Rain Bow sur le socle du planétaire, en train de toiser le faux présentateur.
« Ces gens étaient venus pour voir les étoiles que les lumières et la pollution leur cachent le plus souvent. Et au lieu d’émerveillement, ils se retrouvent attaqués. C’est quelque chose qui ne peut rester impuni. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow ! »
Le faux présentateur rit en retrouvant son apparence normale. Il grandit, jusqu’à atteindre les deux mètres vingt, sa peau devient bleue et ses muscles saillants, il est courbé, à des yeux de fauve, des oreilles pointues et des crocs à la place des dents, et ses ongles deviennent de longues griffes acérées.
« tu es venu voir les étoiles, petit, dit le monstre, eh bien Stellor va t’en montrer ! »
Ses griffes s’allongent soudain vers Rain Bow qui a cependant le temps de sauter hors de portée de cette arme. Elles se plantent dans le planétaire qui se brise et libère l’énergie qu’il avait emmagasinée. Les gens commencent à ce réveiller.
« Non ! hurle Stellor. Tu vas me le payer, Rain Bow, ou qui que tu sois ! »
Stellor saute hors de son coin et relance ses griffes vers Rain Bow qui les évite encore.
« À toi de jouer Rain Bow ! s’écrie Niko.
— D’accord. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Malheureusement, Stellor voit arriver les rubans d’énergie et les tranche avec ses griffes.
« Hein ? ! » s’écrie Rain Bow.
Le monstre attaque de nouveau. Rain Bow évite encore l’attaque mais bute sur un des élèves et tombe de tout son long. Les gens commencent à retrouver leurs esprits et hurlent en voyant le monstre.
« Taisez-vous ! crie Stellor. Regardez ce que je fais aux gens comme vous ! »
Il attrape une jeune fille qui hurle de peur et met ses griffes à sa gorge. Rain Bow se relève et voit avec horreur la scène.
« Lydia ! s’écrie-t-il. »
En effet, c’est bien Lydia qui risque de se faire trancher la gorge.
« Fais apparaître l’Arc-en-Ciel de Pouvoir ! crie Niko.
— Mais pourquoi ?
— Ne pose pas de questions, on a pas le temps !
— Bon ! Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »
Rain Bow fait un demi-cercle avec la main et l’énergie se solidifie en l’Arc-en-Ciel de Pouvoir. Niko vole rapidement, fait un looping autour de l’Arc-en-Ciel de Pouvoir et change de couleur, devenant jaune lumineux. Il vole rapidement vers le monstre qui est trop occupé avec sa victime et lui crie :
« Tiens ! Prends ça ! »
Niko s’arrête juste devant la tête de Stellor qui le remarque enfin, et s’illumine soudain, aveuglant le monstre qui lâche sa victime. Après le flash, Niko a repris ses couleurs normales.
« À toi, Rain Bow, il est aveuglé ! crie-t-il.
— Rubans Arc-en-Ciel ! »
Cette fois, le monstre ne voit pas les rubans arriver : il est transpercé et se désagrège en sable. Après un moment de flottement, les gens autour se mettent à applaudir. Rain Bow est gêné, rougit visiblement et ne sait pas quoi faire. Niko le rejoint et lui dit :
« Allez, viens, on s’en va. »
Angel lui fait un signe de tête et le suit dans les couloirs privés.

Dans la voiture des parents de Lydia, celle-ci, toute excitée, raconte à Angel et à ses parents ce qui est arrivé. Ses parents, d’abord assez incrédules, finissent par être horrifiés, surtout dans la partie où Lydia joue le rôle de la victime.
« Alors l’oiseau jaune est intervenu et a aveuglé le monstre. Le monstre m’a lâchée et le garçon costumé l’a vaincu avec ses Rubans Arc-en-Ciel. C’est dommage que tu n’aies pas vu ça », dit Lydia à Angel.
— Il a commencé en avance, essaie de se justifier Angel, sinon j’aurais été là.
— Et le garçon a dit comment il s’appelait ? demande la mère de Lydia.
— L’oiseau l’a appelé Rain Bow. C’est joli, dit Lydia. Je me demande bien qui ça peut être. »
Angel n’est pas très à l’aise.
« Bon, dit le père de Lydia, on arrive près de chez toi Angel. On te laisse ici ?
— Ça ira, dit Angel. Merci de m’avoir ramené.
— C’est normal.
— Bon, on se voit demain à l’école, dit Lydia.
— Oui. Au revoir.»
Angel sort de la voiture et leur fait un signe de la main tandis que la voiture redémarre. Il arrive rapidement devant la porte de son immeuble et y entre. Quand il arrive devant chez lui, il essaie d’ouvrir la porte mais celle-ci est fermée à clef. Sa tante n’a pas fini sa journée de travail. Il sort sa propre clef et rentre chez lui. Arrivé dans sa chambre, il voit Niko à la fenêtre. Il le laisse entrer et s’assied sur une chaise.
« Tu sais Niko, commence-t-il, quand j’ai vaincu le premier monstre, je me suis dit : “mais pourquoi c’est tombé sur moi ?”
— je ne sais pas, répond Niko. Tu es l’élu, mais nous ne savons pas pourquoi.
— Laisse-moi terminer. Je n’étais pas content, je refusais ce pouvoir. Mais ce monstre s’est attaqué à ma seule amie, la seule personne qui compte vraiment pour moi, et sans ces pouvoirs, il l’aurait surement tuée.
— Angel…
— Tu sais, je sais bien ce qu’on pense de moi à l’école. Toujours tout seul à lire dans son coin, à rêver tout éveillé... La seule personne qui m’adresse la parole est Lydia. Je suis pas sociable, sauf en compagnie de Lydia. Tu sais, quand j’avais douze ans, j’étais en vacances avec ma tante. Mes parents n’avaient pas pu venir, leur travail les bloquait à Paris. Mais il ont tout fait pour prendre une semaine de vacances en même temps, et à force d’obstination, ils y sont arrivé. Ils voulait passer une semaine de vacances avec moi, ils n’avaient pas pu le faire depuis des années. Ils ne m’en avaient rien dit, pour me faire la surprise. »
Des larmes montent aux yeux d’Angel.
« Ils étaient dans la voiture, plus qu’une demi-heure de trajet et ils étaient arrivés. Mais un chauffard complètement ivre est apparu dans un virage en roulant à contre-sens. Ils n’ont pas pu l’éviter. »
Angel pleure abondamment.
« Le chauffard n’a quasiment rien eu. Mes parents n’ont pas eu cette chance. La route était à flanc de colline et ils sont tombés dans le ravin. Ils sont morts sur le coup. Quand j’ai appris ça, je me sentais tellement coupable…
— Mais pourquoi ? tu n’y étais pour rien.
— Mes parents avaient pris cette route pour me faire une surprise, j’avais tellement insisté en leur disant au téléphone qu’ils me manquaient. Si je n’avais pas autant insisté, ils seraient peut-être venus un autre jour, et ils seraient encore vivants aujourd’hui.
— Mais tu n’en sais rien !
— En tout cas, j’ai tellement souffert que j’ai commencé à me refermer sur moi-même. Je ne voulais plus souffrir en perdant des êtres chers, donc j’ai décidé de ne plus avoir d’êtres chers, ni amis, ni famille. Ma tante m’a recueilli, et c’est la seule famille que je garde encore. Lydia me connaissait déjà, et c’est la seule qui m’a conservé son amitié même avec mon changement d’attitude. Tous les autres se sont détournés. En un sens, c’est ce que je voulais, ne plus avoir d’amis pour ne plus souffrir de les perdre. Ça me rendait pas heureux, mais c’était mieux que l’alternative. Et aujourd’hui, s’il était arrivé quelque chose à Lydia, je crois que je ne l’aurais pas supporté.
— Mais il ne lui est rien arrivé, dit Niko.
— Grâce aux pouvoirs que tu m’as donnés. Je n’ai pas à me demander pourquoi c’est moi qui les ai et pas quelqu’un d’autre. Puisque je les ai, il faut que je les utilise pour protéger les gens contre ces monstres. Que je le veuille ou non, je suis désormais Rain Bow, le messager de l’espoir !
— Je serai là pour t’aider, dit Niko. Tu peux désormais me compter parmi tes amis.
— Angel, dit la voix désincarnée d’Aniva, je suis heureuse que tu aies accepté la tâche que nous t’avons confiée. Je t’aiderai moi aussi du mieux que je pourrai. »

Pendant ce temps, dans ce lieu indéterminé, l’homme rumine sa seconde défaite.
« Rain Bow… Je suppose que c’est à toi que je dois la défaite de Ramassor. Je ne sais pas qui tu es ni d’où tu tiens tes pouvoirs, mais sache que tu t’es fait un ennemi mortel d’Atarh, le spécialiste du Vide. Sois prudent, car si je te retrouve encore sur mon chemin, je n’hésiterai pas à te tuer ! »

Wednesday, 9 February 2011

Join the Fourth Language Creation Conference!

I actually don't have much to say, but since I'm the one organising the Language Creation Conference this year, I felt I needed to make it known on my blog as well. And yes, it's one of the reasons (that and Rainbow Fighters) why I've been quiet for so long!

The Language Creation Society had wanted to organise a conference in Europe for a while. This is finally reality! The fourth Language Creation Conference (LCC4) will be held in Groningen, the Netherlands, on Saturday the 14th and Sunday the 15th of May 2011, and I am the local host!

If you want to participate, please check the registration page. And see also the travel and local information page. You can also contact me directly or via the comments on this post for more information.

I hope to meet you all there. See you in May!

Friday, 4 February 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode premier : l’apparition de l’Arc-en-Ciel

Un jeune garçon en train de faire ses devoirs dans sa chambre regarde par la fenêtre.
« Tiens ? La pluie s’arrête enfin, remarque-t-il. Qu’est-ce que… ? Waouh ! Tata ! Tata Patricia !
— Qu’est-ce qu’il y a ? demande l’intéressée d’un ton impatient en arrivant dans la chambre. Angel, j’espère que tu ne m’as pas dérangée pour rien.
— Regarde par la fenêtre, tata.
— Qu’est-ce que… ? Oh ! »
Comme lui, elle a remarqué le superbe arc-en-ciel qui est apparu avec la fin de la pluie.
« Un arc-en-ciel comme ça en février et à Paris, c’est rare ! dit-elle avec admiration.
— Regarde tata, d’ici on dirait que Notre-Dame est au pied de l’arc-en-ciel.
— C’est vrai, dit-elle. Mais tu sais bien que ce n’est qu’une illusion d’optique.
— je sais, acquiesce Angel. Mais c’est quand même vachement beau.
— Angel Descouleurs ! dit soudain sa tante sur un ton de reproche mêlé d’amusement. On ne dit pas “vachement”.
— Tata… Bon, il faut que je continue mes devoirs. j’ai encore plein de trucs à faire.
— Alors moi je retourne à mon repassage. Mais évite de me déranger comme ça tout le temps, parce que tu vas finir par ne plus avoir de vêtements secs !
— D’accord tata… »

Pendant ce temps, au sommet de la cathédrale Notre-Dame justement, un étrange phénomène se produit : l’air semble trembloter, puis un petit arc-en-ciel apparaît. Un oiseau multicolore sort de son arche en volant et se pose, tandis que le petit arc-en-ciel disparaît aussi rapidement qu’il est apparu. Ce phénomène s’est produit au milieu du toit de la cathédrale et n’a donc eu aucun témoin. L’oiseau marche tranquillement jusqu’au bord du toit puis regarde la foule en dessous.
« Me voici donc sur la planète Terre, dit-il d’une voix masculine. Quel monde ! Ça va être comme chercher une aiguille dans une meule de foin !
— Il faut pourtant le trouver, dit une voix féminine désincarnée, faisant un étrange écho. Il est notre seul espoir.
— Je sais, je sais… dit l’oiseau en levant la tête. Bon, puisque c’est comme ça, autant que je commence tout de suite. »
L’oiseau déploie ses ailes et décolle du toit.

Le lendemain matin, Angel descend du bus qu’il prend tous les matins et marche vers son lycée.
« Hé, Angel, attends-moi ! »
Angel se retourne. C’est sa meilleure amie Lydia Maçon qui court vers lui. Elle s’arrête en face de lui, essoufflée.
« C’était pas la peine de courir, dit Angel. Je t’aurais attendue.
— Trop… tard, réplique Lydia en respirant bruyamment. Ca va ?
— Bof, comme tous les matins. J’arrive pas à être en forme le matin.
— Paresseux ! s’écrie Lydia en rigolant. Tu vas pouvoir dormir cet après-midi. Roger est pas là.
— Comment tu sais ça ?
— C’était écrit sur le panneau des absences hier, t’as pas regardé ?
— C’est vrai ! se rend compte Angel. J’avais complètement oublié. En voilà une bonne nouvelle. Savoir que le prof d’histoire-géo est absent, rien de tel pour bien commencer la journée.
— Regarde Angel !
— Quoi ? »
Angel suit la direction que Lydia montre du doigt. Devant eux, une vingtaine de pigeons picorent des miettes de pain laissées sur le trottoir. Angel ne comprend pas l’intérêt que porte Lydia à ces pigeons (Note de l’Auteur : Paris est la capitale des pigeons. Ils y forment une société secrète au but unique : assurer l’approvisionnement régulier de la société pigeonne en miettes de pain), quand il voit soudain ce qu’a vu Lydia : parmi tous ces oiseaux gris, il y a une tache colorée. C’est un oiseau multicolore, de la même taille que les pigeons mais avec le plumage coloré d’un oiseau exotique. Son comportement est aussi étrange que son apparence : au lieu de se jeter sur la nourriture comme les autres oiseaux, il se fraie un chemin vers nos deux jeunes amis, puis s’arrête à un mètre d’eux.
« Tu sais quel genre d’oiseau c’est ? demande Lydia.
— J’en sais rien, répond Angel en s’agenouillant pour mieux le voir. Ça doit être un oiseau exotique. On dirait une perruche mais j’en ai jamais vues d’aussi grosses.
— Une perruche ? Il a pas vraiment le bec d’une perruche. Il ressemble vraiment à un pigeon, à part les couleurs.
— Ça doit être un oiseau échappé de sa cage, dit Angel. Sinon je vois pas ce que ferait un oiseau exotique à Paris.
— C’est marrant, on dirait qu’il t’observe, dit Lydia.
— Tu crois ? »
Angel l’examine. En effet, l’oiseau semble le dévisager. Il bouge la tête constamment, mais son regard reste fixé sur Angel. Ce dernier se sent soudain mal à l’aise. Le regard de l’oiseau lui pèse, et il a l’impression bizarre que derrière ces yeux se cache bien plus qu’une cervelle d’oiseau.
« Bon, euh… si on y allait, dit Angel en se levant. On va être en retard si ça continue.
— OK », dit Lydia.
Le couple d’amis recommence à avancer, dérangeant le groupe de pigeons qui s’envole pour se reposer quelques mètres plus loin. Angel jette un coup d’œil par dessus son épaule. L’oiseau multicolore continue à le suivre du regard. Angel secoue la tête. Il se dit : « Non, je dois rêver » puis décide de ce concentrer sur les prochaines heures de cours.

Il est midi et demie. Angel sort de la cantine avec Lydia.
« Qu’est-ce que tu vas faire maintenant? demande cette dernière.
— Je vais en profiter qu’il fait beau pour passer par le parc avant de rentrer. Tu veux venir avec moi ?
— Désolée, j’ai promis à maman de l’aider au magasin cet après-midi.
— Tant pis. On se voit demain alors ?
— D’accord. À demain Angel !
— À demain Lydia ! »
Angel sort du lycée et se dirige vers le parc (NdlA : non, je ne vous donnerai pas le nom du parc !). Au bout de cinq minutes, il en arrive à l’entrée, y pénètre et prend le chemin de ce qu’il appelle son « jardin secret » : un coin du parc toujours vide, qu’il a découvert par hasard. Il y a un seul banc et cette sorte de clairière est entourée de hauts buissons, la rendant invisible de l’extérieur. Angel arrive dans son jardin secret et s’assied sur le banc. Un petit groupe de pigeons picote le sol tranquillement devant lui. Il sort de son cartable un morceau de pain qu’il a récupéré à la cantine de son lycée et commence à l’émietter. Les pigeons foncent immédiatement sur cette manne. Il sourit.
« Vous ne mangez jamais pour vous jeter ainsi sur la nourriture, dit-il aux pigeons. Tiens, l’oiseau multicolore, tu as faim aussi ? L’oiseau multicolore ? ! »
En effet, l’oiseau qu’il a vu ce matin est sorti d’un buisson et se dirige vers lui. Arrivé devant lui, il se met à parler !
« Bonjour Angel, je t’ai enfin trouvé, dit l’oiseau. Ça a été difficile mais j’y suis arrivé. »
Angel en reste bouche bée. Il se frotte les yeux, mais non, l’oiseau est toujours là.
« Ce n’est pas une hallucination. Je m’appelle Niko et je te cherchais », dit l’oiseau.
Angel se lève soudain.
« Attends ! T’es un oiseau et tu parles. Mais je deviens fou ou quoi ? Hé ! sortez ! Je sais qu’il y a quelqu’un dans les buissons. Arrêtez de vous moquer de moi !
— Tu ne me crois pas, dit Niko, alors regarde ça. »
Niko s’envole en laissant derrière lui une trainée arc-en-ciel, puis il se pose deux mètres plus loin. Son vol a crée une arche d’environ deux mètres de haut devant Angel qui n’en croit pas ses yeux. Sous l’arc-en-ciel, une silhouette apparaît. C’est une jeune femme, vêtue d’une robe multicolore dont la jupe est légèrement translucide. Quand elle se met à parler, sa voix douce et féminine fait un écho étrange, comme si elle venait de partout à la fois.
« Bonjour Angel. Je suis la prêtresse Aniva, de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel. C’est moi qui ai envoyé Niko pour te trouver.
— Vous… vous existez réellement, je ne suis pas en train de devenir fou ?
— J’existe bel et bien, dit Aniva, même si ce que tu vois n’est qu’un hologramme. Je vis dans ma base, sur la face cachée du satellite de cette planète.
— La Lune… vous habitez sur la Lune…
— En effet. Je fais, ou plutôt faisais, partie de la Confrérie de l’Arc-en-Ciel. C’était une organisation chargée de maintenir la paix dans la Galaxie. Elle a malheureusement disparu depuis longtemps.
— Comment ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Je ne me souviens malheureusement pas. Niko et moi, nous nous sommes réveillés de notre hibernation depuis peu de temps, et notre mémoire a dû être affectée par une trop longue hibernation. Je reste dans ma base à explorer la Galaxie, à la recherche de traces de la Confrérie, ou même peut-être d’autres survivants. Peut-être qu’en retrouvant d’autres restes de la Confrérie, je retrouverai la mémoire.
— Et moi, qu’est-ce que je viens faire là ? demande Angel.
— J’ai détecté la présence d’une énergie maléfique sur cette planète, dit Aniva. Quelque chose d’horrible va apparaître d’ici peu. Tu as été choisi pour contrer cette chose maléfique.
— Attendez ! Choisi ? chose maléfique ? Mais de quoi vous parlez ? !
— Je ne sais pas ce qu’est cette chose maléfique. Ce sera à toi de le découvrir. Quant à la raison pour laquelle toi seul peut posséder le pouvoir de l’Arc-en-Ciel sur cette planète, j’avoue que je n’en sais pas plus que toi.
— Le pouvoir de quoi ? demande Angel.
— Niko, dit Aniva, donne-le-lui.
— D’accord », dit Niko.
Celui-ci s’envole en laissant une trainée arc-en-ciel, puis fait un tour sur lui-même. La trainée formée se condense alors en une chainette portant un gros médaillon, de la taille de la paume d’une main. Celui-ci tombe devant Angel qui le rattrape. Ce médaillon est rond, et un arc-en-ciel y est incrusté.

Rain Bow's original amulet

« C’est l’Amulette Arc-en-Ciel, dit Niko. Mets-la autour de ton cou. »
Angel s’exécute, sans trop savoir ce qui lui arrive.
« Voilà, dit Aniva. Tu es désormais un Combattant de l’Arc-en-Ciel. Ton rôle est de protéger cette planète des agressions dont elle va être victime. Tu dois aussi rechercher tes compagnons et leur révéler leur rôle. Niko t’y aidera.
— Mes compagnons ? »
Aniva tend le bras vers Angel. Un objet en forme d’arc-en-ciel, translucide, cristallin, et illuminé de l’intérieur apparaît et flotte vers Angel.
« Qu’est-ce que c’est ? demande-t-il.
— C’est l’Arc-en-Ciel de Pouvoir, explique Aniva. Il contient les pouvoirs sacrés associés aux couleurs de l’Arc-en-Ciel que tu devras remettre à tes compagnons. Je te le confie. »
À ces mots, l’Arc-en-Ciel de Pouvoir disparaît.
« Qu’est-ce qui s’est passé ?
— C’est normal, dit Aniva. Il suffira de l’appeler pour qu’il apparaisse devant toi. »
Soudain on entend un hurlement d’effroi.
« Qu’est-ce qui se passe ? ! s’écrie Angel.
— Je vais voir », dit Niko.
Il s’envole au dessus du buisson, dans la direction du cri, et revient en battant des ailes à toute vitesse.
« Un monstre s’attaque aux gens dans le parc ! Angel, il faut intervenir ! Transforme-toi !
— Intervenir ? me transformer ? ! mais comment ?
— Décroche l’Amulette de sa chainette et crie : “Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose !” », dit Niko.
Sans trop comprendre ce qui lui arrive, Angel tire sur son médaillon qui se décroche de la chainette, lève la main au ciel et hurle : « Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! ». Une boule de lumière multicolore l’entoure, et il sent une énergie l’envahir. Une fois sa transformation effectuée (NdlA : vous ne croyez tout de même pas que je vais décrire les transformations à chaque fois ! Reportez-vous aux descriptions des personnages pour ça), Angel regarde ses mains, et se rend compte qu’il porte un costume étrange. Il porte des gants blancs montant jusqu’aux coudes et se terminant par un ourlet rouge. Il porte aussi des bottes bleues montant jusqu’aux genoux et se terminant par un ourlet rouge. Son corps est recouvert d’un justaucorps blanc sans manches, avec col en V et pantalon, ainsi qu’un ourlet rouge en pointe au niveau de la taille et des ourlets blancs aux épaules. En se regardant dans une flaque d’eau, il voit l’Amulette Arc-en-Ciel posée au milieu de sa poitrine. Il y pend un morceau de tissu bleu mince et triangulaire, dont la pointe tombe un peu au-dessus de son nombril. Deux autres morceaux de tissu bleu sont accrochés à l’Amulette et à chaque épaule, et retombent jusqu’au milieu dans son dos. Mais le plus étrange est que ses cheveux ne sont plus châtains : ils ont pris les couleurs de l’arc-en-ciel! Angel met ses mains à sa tête en sursautant de surprise.
« Qu’est-ce que… ? »
Il est interrompu par un autre hurlement, qui semble plus proche.
« Vas-y ! dit Aniva, c’est ton rôle de protéger la population. Niko t’y aidera. »
Angel n’a pas le temps de répliquer car l’image d’Aniva disparaît.
« Suis-moi ! crie Niko. Il faut arrêter ce monstre. »
Angel se sent perdu, mais suit Niko à travers les buissons pour se retrouver dans une grand clairière au milieu du parc. Une vingtaine de corps jonchent le sol tandis que des gens s’enfuient.
« Ces gens, est-ce qu’ils sont… ?
— Juste évanouis, dit Niko. On dirait qu’on leur a volé leur énergie. Là ! regarde ! Voilà le monstre ! »
Angel voit une femme courir, poursuivie par ce qui ressemble à un employé d’entretien du parc, si ce n’était sa peau bleue, ses griffes aiguisées et les cornes qui ornent sa tête. il est armé d’un pique-feuilles, mais celui-ci semble avoir une autre fonction. Le monstre rattrape sa cible et la pique. Son pique-feuille se met à briller pendant un instant et la femme s’affaisse, privée de son énergie. Le monstre la laisse tomber et commence à regarder autour de lui, puis se met à parler d’une voix suraigüe et désagréable :
« Alors, à qui le tour maintenant, qui va me donner son énergie ? »
Le sang d’Angel ne fait qu’un tour. La colère l’envahit et il décide d’intervenir. Il saute sur un muret non loin de lui et interpelle le monstre :
« Toi ! je t’ordonne d’arrêter immédiatement ! »
Le monstre, surpris, se retourne vers Angel.
« Et qui es-tu pour oser me parler de cette manière ? dit-il.
— Eh bien, euh… »
Du coin de l’œil, Angel voit la surface irisée d’une flaque d’eau. Les couleurs de l’arc-en-ciel l’inspire et il entonne :
« Les gens vont dans les parcs pour se détendre et respirer un peu, oublier leurs ennuis quotidiens. Toi, tu as osé leur retirer leur seul moment de calme de la journée. Tu vas devoir payer pour ta faute. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— Rain Bow ? s’interroge le monstre. Bof, connais pas, jamais entendu parler. Mais on va voir si tu sais aussi bien te battre que parler. Subis l’attaque des feuilles mortes ! »
Une bourrasque souffle soudain et des dizaines de feuilles mortes se mettent à voler à toute vitesse vers Rain Bow. Celui-ci saute du muret mais perd l’équilibre et retombe lourdement par terre.
« Aïe ! »
Heureusement, les feuilles sont passées trop haut, car certaines sont plantées dans le muret ! Rain Bow les regarde, bouche bée. Ces feuilles sont coupantes comme des rasoirs !
« Tu résistes ? On va voir si tu va résister longtemps. Attaque des feuilles mortes ! »
De nouveau des feuilles mortes volent vers Rain Bow, mais celui-ci a le temps de se relever et d’éviter les feuilles coupantes dont la plupart se plantent dans des troncs d’arbre. Le monstre continue à l’attaquer, ce qui l’oblige à détaler tout autour de la clairière.
« Réagis ! crie Niko. Attaque toi aussi !
— Je veux bien, mais comment ? » demande Rain Bow.
Le monstre prépare une nouvelle attaque mais Niko l’en empêche en le frappant à coups de bec. Cela le ralentit pendant quelques secondes, mais il finit par frapper Niko qui est projeté dans un buisson.
« Niko ! » s’écrie Rain Bow.
Il sent la colère monter en lui, et sans trop savoir ce qu’il fait, il porte les mains à son Amulette. Elles y sont recouvertes d’une aura multicolore. Il écarte les bras, puis les ramène d’un coup en criant :
« Rubans Arc-en-Ciel ! »
Deux rubans d’énergie foncent vers le monstre qui les voit arriver trop tard. Il est transpercé par les rubans avec un petit flash de lumière et tombe en poussière. Son pique-feuilles tombe par terre et explose en une boule de lumière qui se brise petites boules scintillantes. Ces dernières volent vers les corps évanouis et y disparaissent. Niko sort du buisson et vole vers Rain Bow.
« Bravo Rain Bow, dit-il, tu es venu à bout de ce monstre et les gens ont récupéré leur énergie. »
Rain Bow ne réagit pas. Il regarde ses mains.
« Que… qu’est-ce que… qu’est-ce que j’ai fait ? » se demande-t-il.
Une des personnes évanouies commence à bouger.
« Rain Bow ! Il se réveillent ! Il faut partir maintenant, dit Niko. Rain Bow, suis-moi ! Angel ! »
Niko pousse Angel comme il peut dans son jardin secret.
« Maintenant reprends ton apparence, dit-il.
— Hein ? Quoi ? Comment ? dit Angel qui semble sortir d’un rêve.
— Je ne sais pas ! Souhaite-le ! »
Angel pense : « je souhaite reprendre mon apparence » et effectivement, son Amulette se met à briller, semble « avaler » son costume, et il se retrouve dans ses vêtements normaux.
« Bien, dit Niko. Tu vois, Aniva avait raison, des ennemis veulent envahir la Terre… Eh ! Angel, tu m’écoutes ? »
Angel prend son cartable et commence à avancer, un peu comme un automate.
« Je vais rentrer, dit-il doucement. Je crois que je suis fatigué.
— D’accord, concède Niko. Ça a dû être un sacré choc pour toi. Eh, Angel ! Mais… attends-moi ! »

Pendant ce temps, dans un lieu indéterminé, une silhouette rumine sa défaite.
« Merde ! Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Les êtres de cette planète n’étaient pas censés pouvoir se défendre contre nous. Comment ma créature a-t-elle bien pu être vaincue ? »