Friday, 11 February 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 2 : une sortie mouvementée

Le professeur de sciences physiques termine le cours car la cloche sonne.
« Et n’oubliez pas de me donner les autorisations de vos parents pour la sortie de demain. Laissez-les sur le bureau ! » crie-t-il pour se faire entendre dans le brouhaha de rangement d’affaires et de fermeture de cartable.
Angel sort de la salle de classe et rejoint Lydia. Elle paraît toute excitée.
« Ça va être génial ! dit-elle. J’ai jamais été au Palais de la Découverte. On va même aller au planétarium. Hé ! Angel, ça va ?
— Hein ? Euh… oui, t’inquiète pas, répond Angel en riant, j’suis dans la lune aujourd’hui.
— J’ai vu ça. Alors, ça te fait rien d’aller dans un planétarium ?
— Hein ? Euh… si, bien sûr. Ça va être sympa.
— Sympa seulement ? ! Mais on va voir les étoiles comme si on était dans l’espace ! C’est pas ici qu’on risquerait de voir ça avec la pollution.
— C’est vrai… Bon, il faut que j’y aille. J’ai promis à ma tante de rentrer pas trop tard. On se voit demain matin comme prévu ? demande Angel.
— Bien sûr, répond Lydia. Je viendrai te chercher avec mes parents. Salut !
— Salut Lydia ! »
Angel prend l’escalier, traverse la cour et sort enfin du lycée. Il commence à avancer dans la rue pour prendre le métro, quand il voit une silhouette familière perchée sur une grille. Il vérifie que personne ne regarde et commence à parler :
« Niko ! tu as décidé de me surveiller ou quoi ? !
— Qu’est-ce que tu racontes ? demande Niko. Je suis chargé de t’aider à mener à bien ta mission, tu as oublié ?
— Ma mission ? Attends, hier, une prêtresse qui apparaît comme ça et qui me dit que j’ai été élu pour protéger la Terre, un monstre qui m’attaque… J’aurais pu me faire tuer ! Qu’est-ce que tu veux que je fasse tout seul ?
— C’est bien pour ça qu’il nous faut trouver tes compagnons le plus rapidement possible, réplique Niko.
— Mes compagnons ? Mais comment je vais les reconnaître ?
— Je n’en sais rien encore. Mais je sais que le moment venu, nous saurons qui ils sont.
— Mes compagnons… muse Angel. Mais ce monstre, tu sais d’où il venait ?
— Je n’en ai aucune idée, malheureusement. C’est ce qu’il nous faudra découvrir.
— Brrr… pourquoi c’est tombé sur moi ? se demande Angel. Bon, il faut que je rentre. On se retrouve chez moi ? Désolé, je ne peux pas t’emmener, je ne crois pas que les oiseaux soient autorisés dans le métro. »
Angel commence à avancer vers la bouche de métro tandis que Niko le regarde partir.
« Pauvre Angel, se dit Niko. Il n’avait rien demandé, et le voilà Combattant de l’Arc-en-Ciel.
— Nous n’avions pas le choix, dit la voix d’Aniva.
— Je sais bien, dit Niko. Sa situation n’en est que plus pénible. »

Pendant ce temps, dans un lieu indéterminé, une silhouette cachée dans l’ombre regarde une image qui apparaît dans une déchirure de la noirceur qui l’entoure. Par cette déchirure, on voit, d’un point de vue assez haut, l’entrée du Palais de la Découverte.
« Ce lieu est rempli de gens qui viennent s’y amuser, dit la silhouette. Des groupes de jeunes conduits par des adultes s’y rendent souvent, sous prétexte “d’éducation”. Ils s’enferment même dans une salle pour y voir un ersatz de ciel étoilé qu’ils ne peuvent plus voir à l’extérieur. C’est un lieu qui regorge d’énergie ! Créature du Vide, apparais ! »
Derrière la silhouette, l’air semble se distordre, puis forme une bulle qui implose et fait apparaître une silhouette difforme et indistincte.
« Vous m’avez appelé, maître ? demande le monstre de sa voix grinçante.
— Oui Stellor. Je veux que tu remplaces le responsable du planétarium de ce lieu, dit-il en montrant l’image du doigt, et que tu voles l’énergie des humains qui iront à l’intérieur. Attaque-toi spécialement aux groupes de jeunes, ce sont eux qui ont les plus grandes réserves. Et si on essaie de te résister, je t’autorise à tuer. Mais seulement en dernier recours ! Les humains nous sont plus utiles vivants.
— Bien maître, vos désirs sont des ordres, dit la créature avant de disparaître.
— Quant à moi, dit la silhouette, je vais continuer à le surveiller. Je comprendrai peut-être pourquoi Ramassor a échoué la dernière fois. »
La silhouette avance vers la déchirure, et à la lumière de l’image, on distingue enfin ses traits. C’est un homme brun vêtu d’un uniforme bleu sans épaulettes, portant en écusson un arc-en-ciel noir inversé. Mais le plus étrange, ce sont ses yeux blancs, sans iris ni pupilles.
« Personne ne pourra me vaincre ! Je volerai l’énergie de tous ces humains ! »
Et il éclate d’un rire de maniaque.

Le lendemain matin, chez Angel. On sonne à l’interphone.
« J’y vais ! crie Angel. Ça doit être Lydia. Oui ? dit-il au combiné de l’interphone.
— Angel, c’est Lydia, on t’attend en bas.
— J’arrive, Lydia. »
Il raccroche l’interphone et mets ses chaussures. Sa tante arrive devant lui.
« C’était Lydia, lui dit Angel. Ses parents m’attendent.
— Bien, réplique sa tante. Tu rentres à quelle heure ce soir ?
— Pas tard je pense. Vers six heures. Bon, j’y vais », dit Angel en se relevant.
Il fait la bise à sa tante qui lui dit :
« Bien. Amuse-toi bien. »
Angel n’a pas le temps de répondre, car quelque chose file entre sa tante et lui, et il se retrouve avec Niko sur l’épaule. Sa tante sourit.
« Il a envie de venir avec toi j’ai l’impression. C’est bizarre, on dirait qu’il t’a adopté.
— C’est bizarre, en effet, dit Angel sur un ton mal assuré. Bon, j’y vais. Salut ! »
Il passe la porte tandis que sa tante lui dit au revoir.
« Niko, tu devrais éviter de faire ça, tu vas te faire remarquer, dit Angel dans l’ascenseur.
— Je viens avec toi, réplique Niko. L’ennemi pourrait réapparaître.
— Il n’en ai pas question ! Les oiseaux ne sont pas autorisés dans le Palais de la Découverte. Et puis… merde ! on arrive en bas. Écoute, envole-toi par la fenêtre de derrière. Si Lydia nous voit ensemble, elle va se poser des questions. Il vaut mieux attendre un peu.
— En tout cas, je ne serai pas loin.
— Fais comme tu veux, dit Angel qui marche vers la porte d’entrée de l’immeuble.
— Salut Angel, dit Lydia quand celui-ci passe la porte d’entrée.
— Salut Lydia. On y va ?
— Oui. Suis-moi, mes parents se sont garés un peu plus loin. »

Dans le planétarium, le responsable prépare les sujets du jour sur son ordinateur. Il sent une présence et lève la tête, et stupéfait voit son sosie le dévisager !
« Mais… Qu’est-ce… ? parvient-il à articuler.
— Je suis venu te remplacer, dit le sosie de sa voix grinçante (NdlA : eh oui, c’est bien le monstre déguisé). Dors bien ! »
Sans pouvoir réagir, l’homme se sent de plus en plus faible et s’évanouit. Son énergie est volée par le monstre.
« Bon, préparons-nous maintenant », dit le monstre en cachant le corps de l’homme sous le bureau et en prenant sa place.
Pendant ce temps, Angel et Lydia ont rejoint leur classe. Elle est encadrée aujourd’hui par les profs de sciences physiques et de biologie. La prof de biologie prend la parole :
« Bon, voici le programme aujourd’hui. Ce matin, nous ferons une visite guidée du Palais de la Découverte. Toute la classe restera ensemble. Nous mangerons ensuite à midi et demie et vous aurez deux heures de liberté où vous pourrez faire ce que vous voulez dans le Palais. Restez sages tout de même, nous ne serons jamais très loin. À trois heures, tout le monde devra se retrouver devant le planétarium. Et je n’accepterai pas les retards, c’est bien compris ?
— Oui madame, répond la classe en chœur, et avec un soupir d’impatience.
— Nous vous redirons ça quand même ce midi, dit le prof de physique. N’oubliez pas qu’on vous demandera un résumé de ce que vous aurez appris durant cette journée et qu’il sera noté.
— Oooh… (soupir résigné de tous les élèves)
— Bon, allons-y, dit la prof. Suivez-moi calmement. »

14h00 (NdlA : eh oui, je vais quand même pas vous décrire la visite guidée du Palais de la Découverte. Ce serait long et inintéressant pour l’histoire). Angel et Lydia profitent des deux heures de temps libre pour faire toutes les expériences amusantes du coin “Mécanique”.
« Eh, regarde Lydia, avec ça tu devrais pouvoir me soulever », dit Angel.
Il s’assied sur l’endroit prévu à cet effet dans ce dispositif fondé sur le principe du levier.
« On va voir ça », dit Lydia.
Elle tire la corde de l’autre côté du levier et parvient sans problème à soulever Angel.
« Bravo, dit Angel tandis qu’elle le repose.
— C’était vachement facile avec ça », dit Lydia, étonnée.
Angel essaie de se relever, mais un des boutons de son manteau est restée coincé entre l’arche de métal et le siège qu’elle supporte. Ayant voulu se relever trop vite, Angel fait l’expérience malheureuse de la loi de l’action et de la réaction et se retrouve projeté en arrière. Il tombe les quatre fers en l’air, tandis que son bouton se décroche en faisant un bruit de cloche sur le matériel. Lydia éclate de rire.
« Au lieu de rire, si tu m’aidais à me relever », grogne Angel.
Mais cela fait rire Lydia encore plus, ce qui oblige le pauvre Angel à se lever tout seul.
« Bon, dit Angel en brossant la poussière de ses manches, on va voir l’Électricité ? Il doit y avoir une mini-conférence à deux heures et demie.
— Elle va pas être trop longue ? demande Lydia en s’essuyant les larmes qui lui coulent des yeux.
— On partira au milieu s’il le faut. On y va ?
— OK. »

14h50. Niko est parvenu à entrer dans le Palais de la Découverte sans se faire remarquer, en volant constamment au plafond et en se cachant dans tous les recoins possibles et imaginables. Il remarque alors un groupe de gens qui ont l’air bizarre. Ils marchent lentement, comme des automates, et leur visage est inexpressif.
« C’est bizarre, se dit-il. On dirait qu’ils manquent d’énergie. D’énergie ? ! »
Niko vole rapidement vers l’endroit d’où viennent ces gens, et se retrouve devant le planétarium, où il sent une concentration d’énergie énorme ! De plus, il reconnaît ceux qui attendent leur tour pour entrer dans le planétarium : la classe d’Angel ! Mais pas de trace de ce dernier.
« Vite, il faut que je le trouve. Les ennemis sont ici ! »

« Bon, cette fois j’y vais, j’ai pas envie d’être en retard.
— D’accord Lydia, dit Angel. Vas-y, je te rejoins tout de suite.
— C’est toi qui vas être en retard.
— Ne t’inquiète pas. Je viens dans cinq minutes, je veux voir la fin de la conférence.
— Bon, à tout de suite », dit Lydia.
Celle-ci marche vite et arrive deux minutes après devant le planétarium. Les autres élèves sont déjà entrés et la prof de biologie est à la porte.
« Installe-toi, dit cette dernière. Et Angel ?
— Il doit arriver dans un instant, madame, répond Lydia.
— Bon, j’espère qu’il va se dépêcher. »
Lydia s’installe, mais au moment où elle s’assied, la porte du planétarium se ferme, manquant d’écraser la prof qui se retrouve enfermée avec ses élèves. Elle essaie d’ouvrir la porte, mais elle semble bloquée et ne bouge pas d’un millimètre. De sa voix grinçante, le faux présentateur dit alors :
« Bonjour à tous, bienvenus au planétarium. Vous êtes venus voir les étoiles… »
En disant cela, la lumière s’éteint et un ciel étoilé apparaît sur le plafond en forme de coupole.
« ... mais j’ai décidé qu’aujourd’hui, le sujet de la conférence sera : “Donnez-moi tous votre énergie !” »
À ces mots, tous les gens dans le planétarium se sentent mal et s’évanouissent tandis que le planétaire (NdlA : c’est la machine qui simule les étoiles) se remplit d’énergie. Le monstre exulte :
« Toute cette énergie ! le maître sera content ! »

Pendant ce temps, Niko a retrouvé Angel qui est en train de se lever, la conférence étant terminée. Il se pose au sommet d’un mur.
« Angel », murmure-t-il pour essayer de l’attirer.
Mais Angel n’entend pas et continue à marcher tranquillement. Niko décide d’employer les grands moyens et se pose sur l’épaule d’Angel, tant pis pour la discrétion. Angel sursaute mais heureusement ne crie pas. Personne ne semble avoir remarqué quoi que ce soit.
« Qu’est-ce que tu fous là ? murmure Angel.
— Suis-moi, murmure Niko, les ennemis sont ici.
— Quoi ? ! »
Niko s’envole de nouveau au plafond. Angel le suit en essayant de paraître le plus naturel possible et se retrouve dans un coin désert.
« Qu’est-ce qui se passe ?
— Il y a un ennemi au planétarium, les gens qui en sortent sont vidés de leur énergie, dit Niko.
— Le planétarium ? Lydia !
— Transforme-toi et suis-moi, dit Niko, j’ai vu un moyen pour entrer dans le planétarium discrètement.
— Me transformer ?
— Sinon, comment pourras-tu vaincre cet ennemi ?
— D’accord. Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »
Une fois transformé, Angel suit Niko, dans les couloirs interdits au public qui permettent d’atteindre le planétarium. Pendant ce temps, dans ce dernier, le monstre qui a toujours l’aspect du présentateur savoure sa victoire.
« Cette récolte était particulièrement bonne ! Ces jeunes gens regorgent d’énergie ! Le maître sera définitivement très content.
— N’en sois pas si sûr !
— Qui est là ? ! »
La lumière s’allume dans le planétarium (merci Niko), montrant Rain Bow sur le socle du planétaire, en train de toiser le faux présentateur.
« Ces gens étaient venus pour voir les étoiles que les lumières et la pollution leur cachent le plus souvent. Et au lieu d’émerveillement, ils se retrouvent attaqués. C’est quelque chose qui ne peut rester impuni. Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow ! »
Le faux présentateur rit en retrouvant son apparence normale. Il grandit, jusqu’à atteindre les deux mètres vingt, sa peau devient bleue et ses muscles saillants, il est courbé, à des yeux de fauve, des oreilles pointues et des crocs à la place des dents, et ses ongles deviennent de longues griffes acérées.
« tu es venu voir les étoiles, petit, dit le monstre, eh bien Stellor va t’en montrer ! »
Ses griffes s’allongent soudain vers Rain Bow qui a cependant le temps de sauter hors de portée de cette arme. Elles se plantent dans le planétaire qui se brise et libère l’énergie qu’il avait emmagasinée. Les gens commencent à ce réveiller.
« Non ! hurle Stellor. Tu vas me le payer, Rain Bow, ou qui que tu sois ! »
Stellor saute hors de son coin et relance ses griffes vers Rain Bow qui les évite encore.
« À toi de jouer Rain Bow ! s’écrie Niko.
— D’accord. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Malheureusement, Stellor voit arriver les rubans d’énergie et les tranche avec ses griffes.
« Hein ? ! » s’écrie Rain Bow.
Le monstre attaque de nouveau. Rain Bow évite encore l’attaque mais bute sur un des élèves et tombe de tout son long. Les gens commencent à retrouver leurs esprits et hurlent en voyant le monstre.
« Taisez-vous ! crie Stellor. Regardez ce que je fais aux gens comme vous ! »
Il attrape une jeune fille qui hurle de peur et met ses griffes à sa gorge. Rain Bow se relève et voit avec horreur la scène.
« Lydia ! s’écrie-t-il. »
En effet, c’est bien Lydia qui risque de se faire trancher la gorge.
« Fais apparaître l’Arc-en-Ciel de Pouvoir ! crie Niko.
— Mais pourquoi ?
— Ne pose pas de questions, on a pas le temps !
— Bon ! Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »
Rain Bow fait un demi-cercle avec la main et l’énergie se solidifie en l’Arc-en-Ciel de Pouvoir. Niko vole rapidement, fait un looping autour de l’Arc-en-Ciel de Pouvoir et change de couleur, devenant jaune lumineux. Il vole rapidement vers le monstre qui est trop occupé avec sa victime et lui crie :
« Tiens ! Prends ça ! »
Niko s’arrête juste devant la tête de Stellor qui le remarque enfin, et s’illumine soudain, aveuglant le monstre qui lâche sa victime. Après le flash, Niko a repris ses couleurs normales.
« À toi, Rain Bow, il est aveuglé ! crie-t-il.
— Rubans Arc-en-Ciel ! »
Cette fois, le monstre ne voit pas les rubans arriver : il est transpercé et se désagrège en sable. Après un moment de flottement, les gens autour se mettent à applaudir. Rain Bow est gêné, rougit visiblement et ne sait pas quoi faire. Niko le rejoint et lui dit :
« Allez, viens, on s’en va. »
Angel lui fait un signe de tête et le suit dans les couloirs privés.

Dans la voiture des parents de Lydia, celle-ci, toute excitée, raconte à Angel et à ses parents ce qui est arrivé. Ses parents, d’abord assez incrédules, finissent par être horrifiés, surtout dans la partie où Lydia joue le rôle de la victime.
« Alors l’oiseau jaune est intervenu et a aveuglé le monstre. Le monstre m’a lâchée et le garçon costumé l’a vaincu avec ses Rubans Arc-en-Ciel. C’est dommage que tu n’aies pas vu ça », dit Lydia à Angel.
— Il a commencé en avance, essaie de se justifier Angel, sinon j’aurais été là.
— Et le garçon a dit comment il s’appelait ? demande la mère de Lydia.
— L’oiseau l’a appelé Rain Bow. C’est joli, dit Lydia. Je me demande bien qui ça peut être. »
Angel n’est pas très à l’aise.
« Bon, dit le père de Lydia, on arrive près de chez toi Angel. On te laisse ici ?
— Ça ira, dit Angel. Merci de m’avoir ramené.
— C’est normal.
— Bon, on se voit demain à l’école, dit Lydia.
— Oui. Au revoir.»
Angel sort de la voiture et leur fait un signe de la main tandis que la voiture redémarre. Il arrive rapidement devant la porte de son immeuble et y entre. Quand il arrive devant chez lui, il essaie d’ouvrir la porte mais celle-ci est fermée à clef. Sa tante n’a pas fini sa journée de travail. Il sort sa propre clef et rentre chez lui. Arrivé dans sa chambre, il voit Niko à la fenêtre. Il le laisse entrer et s’assied sur une chaise.
« Tu sais Niko, commence-t-il, quand j’ai vaincu le premier monstre, je me suis dit : “mais pourquoi c’est tombé sur moi ?”
— je ne sais pas, répond Niko. Tu es l’élu, mais nous ne savons pas pourquoi.
— Laisse-moi terminer. Je n’étais pas content, je refusais ce pouvoir. Mais ce monstre s’est attaqué à ma seule amie, la seule personne qui compte vraiment pour moi, et sans ces pouvoirs, il l’aurait surement tuée.
— Angel…
— Tu sais, je sais bien ce qu’on pense de moi à l’école. Toujours tout seul à lire dans son coin, à rêver tout éveillé... La seule personne qui m’adresse la parole est Lydia. Je suis pas sociable, sauf en compagnie de Lydia. Tu sais, quand j’avais douze ans, j’étais en vacances avec ma tante. Mes parents n’avaient pas pu venir, leur travail les bloquait à Paris. Mais il ont tout fait pour prendre une semaine de vacances en même temps, et à force d’obstination, ils y sont arrivé. Ils voulait passer une semaine de vacances avec moi, ils n’avaient pas pu le faire depuis des années. Ils ne m’en avaient rien dit, pour me faire la surprise. »
Des larmes montent aux yeux d’Angel.
« Ils étaient dans la voiture, plus qu’une demi-heure de trajet et ils étaient arrivés. Mais un chauffard complètement ivre est apparu dans un virage en roulant à contre-sens. Ils n’ont pas pu l’éviter. »
Angel pleure abondamment.
« Le chauffard n’a quasiment rien eu. Mes parents n’ont pas eu cette chance. La route était à flanc de colline et ils sont tombés dans le ravin. Ils sont morts sur le coup. Quand j’ai appris ça, je me sentais tellement coupable…
— Mais pourquoi ? tu n’y étais pour rien.
— Mes parents avaient pris cette route pour me faire une surprise, j’avais tellement insisté en leur disant au téléphone qu’ils me manquaient. Si je n’avais pas autant insisté, ils seraient peut-être venus un autre jour, et ils seraient encore vivants aujourd’hui.
— Mais tu n’en sais rien !
— En tout cas, j’ai tellement souffert que j’ai commencé à me refermer sur moi-même. Je ne voulais plus souffrir en perdant des êtres chers, donc j’ai décidé de ne plus avoir d’êtres chers, ni amis, ni famille. Ma tante m’a recueilli, et c’est la seule famille que je garde encore. Lydia me connaissait déjà, et c’est la seule qui m’a conservé son amitié même avec mon changement d’attitude. Tous les autres se sont détournés. En un sens, c’est ce que je voulais, ne plus avoir d’amis pour ne plus souffrir de les perdre. Ça me rendait pas heureux, mais c’était mieux que l’alternative. Et aujourd’hui, s’il était arrivé quelque chose à Lydia, je crois que je ne l’aurais pas supporté.
— Mais il ne lui est rien arrivé, dit Niko.
— Grâce aux pouvoirs que tu m’as donnés. Je n’ai pas à me demander pourquoi c’est moi qui les ai et pas quelqu’un d’autre. Puisque je les ai, il faut que je les utilise pour protéger les gens contre ces monstres. Que je le veuille ou non, je suis désormais Rain Bow, le messager de l’espoir !
— Je serai là pour t’aider, dit Niko. Tu peux désormais me compter parmi tes amis.
— Angel, dit la voix désincarnée d’Aniva, je suis heureuse que tu aies accepté la tâche que nous t’avons confiée. Je t’aiderai moi aussi du mieux que je pourrai. »

Pendant ce temps, dans ce lieu indéterminé, l’homme rumine sa seconde défaite.
« Rain Bow… Je suppose que c’est à toi que je dois la défaite de Ramassor. Je ne sais pas qui tu es ni d’où tu tiens tes pouvoirs, mais sache que tu t’es fait un ennemi mortel d’Atarh, le spécialiste du Vide. Sois prudent, car si je te retrouve encore sur mon chemin, je n’hésiterai pas à te tuer ! »

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