Friday, 18 February 2011

Kibou Niji Rengou Rainbow Fighters. Épisode 3 : mais qui sont les ennemis ?

Dans un lieu indéterminé où tout est noir, douze silhouettes encapuchonnées et drapées d’un manteau sombre sont assises en cercle. Rien n’est visible de leur corps : visage, mains et membres sont complètement recouverts par leur manteau, et les douze silhouettes ont l’air identiques. De plus, en fait d’être assises, elles flottent en lévitation, ce qui fait que leur tête est au même niveau que celle de l’homme qui se tient debout au milieu du cercle. Cet homme nous est familier : il s’agit d’Atarh. La silhouette qui lui fait face parle :
« Nous attendons tes explications Atarh. Deux de tes soldats ont disparu et tu n’as pas réussi à apporter l’énergie pour notre maître.
— Veuillez m’excuser, Sages Noirs, réplique Atarh. Mes monstres ont été pris par surprise par un garçon se faisant appeler Rain Bow et possédant d’étranges pouvoirs. Cela n’était pas prévu.
— Tu as fait une erreur, dit un autre Sage Noir d’une voix identique, ce qui oblige Atarh à se tourner vers lui. Tu aurais dû le prévoir.
— Ne vous inquiétez pas, maintenant que je connais l’existence de ce garçon, je ne serai plus pris de court. J’ai un nouveau plan qui nous permettra d’obtenir des énergies humaines en quantité.
— Et comment comptes-tu t’y prendre ? demande un troisième Sage Noir, avec de nouveau cette voix identique, et obligeant de nouveau Atarh à se repositionner.
— J’ai découvert des lieux très fréquentés par les jeunes, principalement les jeunes garçons. Ils y vont pour jouer devant des écrans en appuyant sur des boutons et des manettes. Ils appellent cela “jeux vidéo”. Ces jeux sont stressants, et leur font produire de l’énergie en quantité, mais comme ils ne se dépensent pas physiquement, ils gardent cette énergie en eux. Je vais ouvrir une nouvelle “salle de jeux vidéos” et les jeunes se précipiteront dedans. Il ne me restera plus qu’à pomper toute cette énergie.
— Alors va ! dit un quatrième Sage Noir. Mais n’échoue pas cette fois.
— Je suis à vos ordres », dit Atarh une fois tourné vers ce Sage.
Atarh s’incline, puis son image semble trembler et il disparaît.

Quelques jours se sont écoulés depuis l’attaque du planétarium. Nous sommes un samedi et Angel profite du beau temps qui semble s’être installé en ce mois de février pour se promener un peu dans Paris. Lydia n’a pas pu venir mais Angel est accompagné de Niko qui est posé sur son épaule. Angel lui fait découvrir Paris. Ils sont arrivés Place du Châtelet quand Angel s’arrête de marcher.
« Qu’est-ce qu’il y a ? demande Niko.
— Rien, répond Angel. On est simplement près d’un endroit que j’aime bien. Tu veux le voir ?
— Pourquoi pas ? Qu’est-ce que c’est ?
— Je suis sûr que tu n’as jamais vu un endroit comme ça », dit Angel avec un grand sourire.
Angel change de direction et commence à s’éloigner du fleuve. Il arrive rapidement à l’entrée de la rue Saint-Denis (NdlA : pas besoin de demander aux enfants de ne pas regarder l’écran, Angel n’a pas l’intention d’entrer dans un de ces lieux interdits aux mineurs ni même de passer devant) et entre dans un lieu rempli de monde jouant devant des écrans.
« C’est une salle de jeux, explique Angel en essayant d’être discret (ce qui ne sert à rien de toute façon, étant donné que tous sont obnubilés par leur jeu vidéo et ont oublié qu’il existait quelque chose à l’extérieur). J’aime bien y aller de temps en temps pour voir les nouveautés. Celle-là, c’est une des plus grosses que je connaisse.
— Et que font tous ces gens ? demande Niko.
— Ils jouent aux jeux vidéos. Tu mets une pièce dans la machine et après tu joues. Je vais te montrer, si je trouve un jeu qui me plaît. »
Angel regarde chaque jeu attentivement.
« Beurk ! c’est toujours des jeux de baston, j’ai horreur de ça. Tiens ! Un nouveau truc. »
Angel a trouvé une borne d’arcade qui n’était pas présente la dernière fois. Le jeu ressemble à une sorte de Donjons et Dragons en 3D.
« Je vais essayer ça, dit Angel. 10 francs la partie ! c’est hyper cher ! J’espère que ça en vaut le coup. »
Angel sort une pièce de dix francs et l’insère dans la fente. Comme il a le choix, il prend la difficulté la plus basse, histoire de ne pas perdre tout de suite, et il prend comme personnage un sorcier, pour pouvoir utiliser les sortilèges à leur maximum de puissance. Il commence à jouer devant un Niko perplexe mais le jeu est tellement difficile qu’il perd en deux minutes.
« Merde ! Qu’est-ce que c’est que ce truc ? s’écrie-t-il.
— C’est donc ça jouer aux jeux vidéos, dit Niko. Quel est l’intérêt ?
— Normalement c’est amusant, dit Angel un peu énervé, mais ce jeu-là est nul, trop dur !
— Mouais… »
Niko regarde autour de lui et est étonné de la quantité de jeunes qui jouent aux bornes d’arcade.
« Je ne comprends vraiment pas l’intérêt, dit-il. C’est dépenser son argent pour rien.
— Ça dépend ! Quand le jeu est mieux que cette nullité...
— Bon, on va ailleurs ? Tu m’as dit que tu allais me montrer le Louvre.
— OK, OK, on y va… »
Angel commence à repartir, non sans jeter un dernier coup d’œil furibond au jeu vidéo incriminé. En sortant de la salle de jeux, Niko se pose une question :
« Comment se fait-il que tant de jeunes aillent dans cette salle de jeux ?
— C’est pareil dans toutes les salles de jeu, dit Angel. On aime bien jouer, c’est tout. Y’en a qui préfèrent les jeux de société, les cartes, d’autres jouent au tiercé ou au loto. D’autres font du sport. Et enfin y’en a qui aiment les jeux vidéos. Maintenant, avec les progrès des jeux vidéos, on peut presque se prendre pour un autre personnage et accomplir des missions. Ceux qui veulent se défouler peuvent jouer à des jeux de combat. C’est toujours mieux que boxer son voisin qui n’a rien fait.
— Étrange…
— Bon, je te le montre ce Louvre ou pas ?
— Bien sûr !
— Alors allons-y ! »

Pendant ce temps, un facteur portant des lunettes de soleil entre dans l’immeuble où habite Angel. Il met des feuilles dans chaque boite aux lettres puis ressort. En ressortant, nous le voyons d’un peu au-dessus, ce qui nous permet d’apercevoir ses yeux pendant un instant. Et ce qui frappe, c’est l’absence d’iris et de pupille de ses yeux complètement blancs.

Il est 18h et Angel rentre chez lui. Il est au pied de son immeuble et ne va pas tarder à arriver devant la porte d’entrée.
« Alors, ça t’a plu ? demande-t-il à Niko.
— C’était bien, répond ce dernier. Les monuments sont jolis à Paris.
— Oui. S’il faisait plus souvent beau comme ça ce serait super. »
Angel entre dans son immeuble et jette un coup d’œil dans sa boite aux lettres. Il remarque quelque chose. Il ouvre la boite aux lettres avec sa clef.
« Bof, c’est qu’une pub. »
Il s’apprête à la jeter quand il remarque le mot « vidéos ». Il lit l’affiche :

Découvrez la nouvelle salle de jeux
« Black Games »
Tous les jeux vidéos les plus récents et les plus performants à 1F la partie !
Plus de 50 bornes d’arcade écran géant
Ouverture le 22 février
Adresse: 55, rue de Rivoli, métro Hôtel de Ville

(NdlA : ne cherchez pas de salle de jeux au 55, rue de Rivoli, je ne sais même pas ce qu’il y a là-bas ! Et puis j’ai le droit d’inventer, après tout. Si je ne me trompe pas, Rain Bow n’existe pas dans ce monde-ci. Quoique, si un jour vous voyez s’ouvrir une salle de jeux au 55, rue de Rivoli…)

« 1 franc la partie ! s’écrie Angel. Mais c’est génial ça !
— Bof, dit Niko qui a aussi lu l’affiche.
— Dès lundi j’y vais ! » continue Angel en grimpant les marches en courant.
Arrivé en haut, il est bien entendu complètement essoufflé et il rentre chez lui en respirant bruyamment.
« Salut… tata…
— Bah alors ? ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ? lui demande-t-elle.
— Rien… j’ai monté... les marches… en courant… »
Angel défait ses chaussures et retrouve son souffle.
« Qu’est-ce que tu as à la main ? lui demande sa tante.
— Rien, juste une pub », répond-il en lui tendant la feuille.
Sa tante la lit.
« J’espère que tu ne comptes pas passer ton temps dans cet endroit, dit Patricia d’un ton sévère.
— T’inquiète pas, essaie de la rassurer Angel. J’y passerai lundi à l’ouverture et ce sera tout.
— Oui… dit sa tante manifestement peu convaincue. En attendant fais plutôt tes devoirs, d’accord ?
— J’y vais tata ! »

Le lundi matin, Angel arrive dans son lycée. Il porte Niko à l’épaule. Lydia est déjà arrivée.
« Salut Angel, dit cette dernière. Bien révisé pendant ce week-end ?
— Révisé ? Qu’est-ce qu’il y avait à réviser ?
— Ne me dis pas que tu as oublié qu’on a contrôle d’histoire demain matin, dit-elle avec un ton de reproche.
— Contrôle d’histoire ? ! s’écrie Angel en portant ses mains à la tête. J’avais complètement oublié ! J’ai rien révisé du tout ! Comment je vais faire ? !
— Pas la peine de paniquer, je vais t’aider ce soir si tu veux.
— C’est vrai Lydia ? Tu ferais ça pour moi ?
— Bien sûr ! dit-elle en souriant. Ce soir tu viens chez moi, tu manges chez moi et on révise l’histoire ensemble. D’accord ?
— Ça va pas déranger tes parents ?
— T’inquiète pas pour ça, ils seront ravis.
— Bon, bah d’accord. Tant pis pour la salle de jeux.
— La salle de jeux ? tu parles de la nouvelle salle de jeux qui ouvre aujourd’hui ?
— Oui. Pourquoi ? t’as aussi reçu une pub ?
— Pas seulement moi, dit Lydia. J’ai l’impression que Paris a été inondé de pubs. Ici au lycée tout le monde ne parle que de ça, surtout les garçons d’ailleurs. Ils vont tous s’y précipiter ce soir si ça continue.
— Eh bien… Finalement, tant mieux que j’y aille pas aujourd’hui, ça aurait été noir de monde. Bon, on va en cours ?
— OK. Tu emmènes ton oiseau ?
— Niko ? Non, il va s’envoler. Tiens, tu vois, il a compris.
— Tu ne trouves pas bizarre que cet oiseau te suive comme ça ? Il est vraiment intelligent en plus.
— Tu trouves ? demande Angel avec un sourire gêné. Je ne me suis pas posé de questions. »

Plus tard, en fin d’après-midi, au 55 rue de Rivoli, le gérant de la salle de jeux « Black Games » décide, vu la foule qui attend à l’entrée, qu’il est l’heure d’ouvrir. Il met le disjoncteur en route et allume toutes les lampes ainsi que les machines d’arcade. Effectivement, ce sont toutes des machines de dernière génération, particulièrement performantes. Il lève ensuite le rideau métallique devant les portes d’entrée, ce qui a pour effet de rendre la foule encore plus fébrile, puis il ouvre la porte à clef en se retirant prestement du chemin car la foule se précipite à l’intérieur. Rapidement, la salle est bondée et chaque borne d’arcade a son ou ses joueurs qui l’essaient. Une fois le flot humain passé, le gérant rejoint sa caisse, un peu en retrait. Il fait de la monnaie à quelques personnes qui n’avaient que des billets sur eux, puis il se retrouve à ne rien faire. Derrière lui, une silhouette apparaît soudain. Bien que dans l’ombre, on reconnaît Atarh. Il prend la parole :
« Alors, comment cela se passe-t-il ?
— Comme vous l’aviez prévu, maître, dit le gérant. Les jeunes se sont bousculés pour pouvoir entrer dans cette salle de jeux. Ils sont vraiment énervés et ne veulent qu’une chose : jouer à nos jeux.
— Les imbéciles. Plus ils seront énervés, plus cela fera d’énergie que nous pourrons récolter grâce à ces bornes d’arcade spéciales. J’ai vraiment eu une idée géniale cette fois. »
Et il disparaît en riant, tandis que nous voyons des flots d’énergie quitter le corps des joueurs pour être absorbés par les bornes d’arcade.

Le lendemain, Angel est avec Lydia. Ils sortent du contrôle d’histoire.
« Eh bien, merci de m’avoir aidé, sinon j’étais mal, dit Angel.
— Y’a pas de quoi, répond Lydia. De toute façon, ça m’a fait réviser aussi ! »
Soudain Lydia se fait bousculer par un garçon qui sortait de la classe et qui continue de marcher tranquillement comme si de rien n’était. Elle tombe mais Angel la rattrape et tourne la tête vers le garçon qui s’éloigne.
« Eh ! T’aurais pu faire gaffe ! lui crie-t-il. Et c’est pas impoli de s’excuser ! »
Le garçon se retourne, mais son regard est tellement chargé de haine qu’Angel en a le souffle coupé.
« Elle avait qu’à pas être sur mon chemin ! dit-il durement. Et la prochaine fois que tu me parles sur ce ton, tu seras bon pour te faire fabriquer un dentier ! »
Le garçon se détourne et continue son chemin.
« Ça va ? demande Angel à Lydia.
— Oui, répond-elle. J’ai juste perdu l’équilibre. C’est bizarre, d’habitude Manu n’est pas méchant comme ça.
— T’as vu son regard ? On aurait dit quelqu’un d’autre !
— En y repensant, t’as remarqué que tout le monde est bizarre aujourd’hui ? demande Lydia. Surtout les garçons…
— Maintenant que tu me le dis… c’est vrai qu’ils ont pas l’air dans leur assiette. Je me demande ce qu’il leur est arrivé.
— Je sais pas, dit Lydia en se relevant. Tiens ? Regarde Angel, il a laissé tomber ça. »
Lydia ramasse une feuille par terre. C’est une publicité pour la salle de jeux « Black Games ». Lydia regarde Angel d’un air interrogateur. Ce dernier fixe la publicité des yeux. « Est-ce que ça se pourrait que… ? » se demande-t-il.

L’après-midi, après avoir dit au revoir à Lydia, Angel retrouve Niko dans la rue. Niko se pose sur son épaule. Comme Angel ne prend pas son chemin habituel, Niko lui demande :
« Qu’est-ce que tu fais ?
— Il faut qu’on aille voir ce qui se passe dans la nouvelle salle de jeux. Les gens qui y ont été hier ont tous un comportement bizarre.
— Ils ont dû trop jouer, dit Niko dans un soupir, ça leur est monté à la tête.
— Je suis sérieux, dit Angel. Il y a quelque chose de louche. Jouer aux jeux vidéos n’a jamais rendu violent qui que ce soit, surtout en une journée. J’ai un mauvais pressentiment.
— Je viens avec toi alors. Mais je pense que tu t’inquiètes pour rien.
— J’espère… »

Angel sort de la station de métro « Hôtel de ville » et retrouve Niko qui avolé jusque là.
« C’est par là », dit Angel.
Il atteint rapidement la rue de Rivoli et voit la façade de la nouvelle salle de jeux, avec un grand « Black Games » en lettres gothiques au-dessus de l’entrée.
« C’est pas du meilleur goût, commente-t-il. Niko, reste dehors. Ça ferait bizarre un garçon avec un oiseau sur l’épaule dans ce genre d’endroit. Si mon pressentiment est bon, je préfère ne pas attirer l’attention.
— Soit prudent quand même, dit Niko. Ne te jette pas dans la gueule du loup.
— T’inquiètes pas. »
Niko s’envole et se perche non loin, de façon à bien voir ce qui se passe à l’entrée de la salle de jeux. Angel veut passer la porte mais il se retrouve bousculé et manque de se faire piétiner par un groupe qui sort de la salle et continue à marcher sans faire attention aux autres. Angel n’a pu s’empêcher de remarquer les regards haineux de ces personnes. Il finit par entrer dans la salle. Elle est bondée et aucune borne d’arcade n’est libre. Au contraire, il y a même des files d’attente et des gens qui se disputent à l’intérieur. Angel fait le tour de la salle. Mis à part la mauvaise humeur générale, il ne voit rien de particulier. Mais son sixième sens continue à le titiller. Non loin de lui, une borne d’arcade se libère. Comme personne ne semble sauter immédiatement dessus, Angel va regarder le jeu qui s’y trouve. C’est encore un jeu de combat, mais il ne l’a jamais vu auparavant. Le graphisme 3D de ce jeu est particulièrement réussi, mais ça reste un jeu de baston. Angel regarde l’écran. Il se dit que finalement, il a bien envie de faire une partie. Il sort une pièce de 5F et commence à l’approcher de la fente.
« Mais qu’est-ce qui m’arrive ? pense-t-il soudain. Je déteste ce genre de jeux ! »
Il essaie de retirer sa main, mais elle continue à avancer vers la fente. Il utilise alors son autre main et parvient à reprendre le contrôle de son corps. C’est alors qu’il sent la machine essayer de l’attirer. En essayant de résister, tout se met à tourner autour de lui.
« J’ai mal à la tête ! Cette machine essaie de me voler mon énergie ! »
Il parvient à s’écarter de la machine non sans mal et essaie d’atteindre la porte d’entrée, mais il a énormément de mal à avancer. Dans un brouillard, il voit les autres joueurs qui ne semblent pas faire attention à lui. Ils sont comme hypnotisés. Il finit par poser la main sur la porte d’entrée et se sent soudain mieux. Il se met à courir et tourne dans la première ruelle vide qu’il trouve. Niko qui l’a vu sortir en courant l’a rejoint.
« Qu’est-ce qui se passe ? demande-t-il.
— Ces machines ne sont pas normales ! s’écrie Angel en attrapant son Amulette. Elles hypnotisent les gens qui y jouent et leur volent leur énergie ! J’ai failli me faire avoir !
— Tu es sûr de toi ?
— Plus que sûr ! Cette salle de jeux est l’œuvre de nos ennemis ! Amulette Arc-en-Ciel, métamorphose ! »
Une fois transformé, Angel retourne dans la salle de jeux.
« Allez-vous-en ! crie-t-il aux joueurs. Ces machines sont maléfiques ! »
Personne ne réagit. Les joueurs ne se rendent même pas compte de la présence de Rain Bow.
« Mais… Je vous ai dit de vous en aller ! Ces bornes d’arcade vous volent votre énergie ! Vous allez m’écouter, oui ? !
— Ça ne sert à rien, Rain Bow, dit Niko. Ils sont en état d’hypnose. Il faut quelque chose de plus fort pour les réveiller. J’ai une idée. Fais apparaître l’Arc-en-Ciel de Pouvoir.
— D’accord. Arc-en-Ciel de Pouvoir, apparais ! »
Rain Bow fait apparaître l’Arc-en-Ciel de Pouvoir et Niko fait un looping autour de cet objet. Il en ressort complètement bleu et se met à voler rapidement au-dessus des joueurs, laissant derrière lui une trainée bleue. Cette trainée se transforme en une grande quantité d’eau qui tombe sur tous les joueurs. Ces derniers réagissent enfin et semblent se réveiller de leur transe. Ils paraissent désorientés.
« Bien joué Niko !
— Qui a osé ! » crie soudain une voix au fond de la salle.
Quelqu’un s’avance. C’est le gérant de la salle de jeux.
« Qui es-tu ? !
— Ces jeunes gens ne voulaient que découvrir de nouveaux jeux vidéos et s’amuser un peu, mais tu as fait de leur passe-temps un piège pour leur voler leur énergie. C’est plus que ce que je peux accepter ! Prends garde ! Car je suis le messager de l’espoir, Rain Bow !
— C’est donc toi Rain Bow ! Tu veux te mesurer à moi ? »
Le gérant recommence à avancer, et change de forme en même temps. Son corps devient uniformément noir et se couvre d’une sorte d’armure technologique, dont un masque de métal avec des yeux rouges et des antennes télescopiques en guise d’oreilles.
« Nous allons bien voir qui est le plus fort, dit le monstre d’une voix synthétique.
— Sortez d’ici ! » crie Rain Bow aux joueurs.
Ceux-ci commencent à paniquer et ne se font pas prier. En quelques secondes, Rain Bow et Niko se retrouvent seuls avec le monstre.
« Notre troupeau était formé et offrait son énergie à notre maître, mais tu as tout gâché. Tu vas le payer ! »
Le monstre touche une borne d’arcade. il prend un instant la forme d’un homme en kimono, puis se retourne vers Rain Bow en criant : « Shoryuuken ! ». Rain Bow parvient à éviter la boule d’énergie qu’il lui a envoyée de justesse. Pendant ce temps, la créature s’est approché d’une autre borne d’arcade et a pris pendant un instant une autre forme. Il lance alors une sorte de corde terminée par une lame que Rain Bow évite encore de justesse.
« Ces attaques ! Ce sont des attaques de personnages de jeux vidéos ! C’est à moi de jouer maintenant ! Et moi, mon attaque n’est pas une copie ! Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les Rubans Arc-en-Ciel volent vers le monstre mais rebondissent sur son armure.
« Oh non ! s’écrit Rain Bow. Si mon attaque rebondit, comment je vais faire ? !
— Il tient son pouvoir des machines de cette salle ! lui crie Niko qui a bien observé toute la scène.
— Et alors ? Oups ! » réplique Rain Bow qui vient d’éviter une nouvelle attaque de la créature.
Niko refait un looping autour de l’Arc-en-Ciel de Pouvoir et en sort rouge. Avant que le monstre, focalisé sur Rain Bow, ait pu réagir, Niko passe au-dessus de lui en larguant une boule de feu qui enflamme son costume.
« Ça va l’occuper un moment, dit Niko, content de lui, en revenant vers Rain Bow. En détruisant les bornes d’arcade, tu détruis son pouvoir du même coup ! continue-t-il. Emprisonne-le avec ton pouvoir pour qu’il ne puisse pas se défendre.
— L’emprisonner ? s’interroge Rain Bow.
— Les Rubans Arc-en-Ciel peuvent aussi servir à ça ! Vite !
— ... Bon. Rubans Arc-en-Ciel ! »
Les Rubans Arc-en-Ciel repartent à l’attaque, mais cette fois-ci s’enroulent autour de la créature et l’emprisonnent au moment où celle-ci avait fini d’éteindre les flammes sur son costume.
« Maintenant, les bornes d’arcade ! Rubans Arc-en-Ciel ! Enroulez-vous ! »
Cette fois, les Rubans partent en spirale et frappent toutes les machines qui s’illuminent et disparaissent une par une.
« Nooooooooooooooooon ! » crie le monstre.
Ce dernier s’illumine aussi et tombe en poussière. Rain Bow se décontracte et soupire légèrement.
« Impressionnant, tu as eu Vidéor », dit une voix.
Rain Bow se retourne et voit Atarh, flottant debout à mi-hauteur. Il est frappé par les yeux complètement blancs de cette apparition.
« Qui es-tu ? !
— Je suis Atarh, le spécialiste du Vide. Les trois créatures que tu as vaincues étaient trois de mes soldats. Mais ne te réjouis pas trop vite, ce n’était que des monstres minables. Tu as gagné une bataille, mais je gagnerai la guerre. Retrouve-toi de nouveau sur mon chemin et je serai sans pitié. »
Sur ces mots, Atarh disparaît.
« Atarh, le spécialiste du Vide ? Tu le connais Niko ?
— Non, mais maintenant qu’on connaît le nom d’un de nos ennemis, Aniva va pouvoir commencer ses recherches. Allez, on rentre Angel. Angel ! regarde autour de toi ! »
Angel regarde. Les affiches accrochées un peu partout ont disparu, les murs ont pris un aspect sale, comme si l’endroit n’avait pas été occupé depuis des mois. Même les vitres à l’entrée sont peintes en blanc, comme un magasin à louer vide.

Dans ce lieu sombre et indéterminé, Atarh réfléchit.
« Rain Bow, tu as encore vaincu un de mes soldats, et fait échouer mes plans pour la troisième fois consécutive. Je ne peux pas tolérer un tel affront. Tu me le paieras cher ! Ce que tu ne sais pas cependant, c’est que j’ai récupéré l’énergie que les machines avaient emmagasinée. Le maître sera content ! »

Le lendemain au lycée, Angel retrouve Lydia.
« Devine, dit Lydia avant même de lui dire bonjour.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demande Angel.
— Manu m’a appelé hier soir pour s’excuser de sa conduite. Il m’a dit qu’il ne comprenait pas ce qui lui était arrivé.
— C’est bien qu’il se soit excusé, dit Angel, repensant au événements de la veille. Et les autres ?
— Tous redevenus normaux ! Au fait, il paraît que le prof ne peux pas corriger le contrôle d’histoire d’hier. Il y aurait trop de copies “bizarres”. Alors il va certainement le faire refaire.
— Hein ! Oh nooooooon ! » s’écrie Angel.

Pendant ce temps, au sommet du toit du bâtiment principal du lycée, Niko discute avec Aniva.
« Il semble avoir pris conscience de son rôle de Combattant de l’Arc-en-Ciel, dit la voix d’Aniva.
— Oui, dit Niko, ça a été vite. Je suis impressionné. Il a encore beaucoup à apprendre, mais tout cela est très prometteur.
— Si seulement je comprenais pourquoi lui seul pouvait devenir Rain Bow… Tu m’as donc dit que cet être s’appelle Atarh, le spécialiste du Vide.
— Exactement.
— Ce nom me dit quelque chose, mais je n’arrive pas à me rappeler quoi.
— J’ai eu la même impression, acquiesce Niko. Mais c’est comme si quelque chose m’empêchait de me souvenir.
— Je vais faire des recherches, dit la voix d’Aniva. Toi, continue à veiller sur Angel.
— Bien sûr », dit Niko.

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